Le temps est venu de sortir de l’économie casino ! "Désarmons les marchés !" (par les ATTAC d’Europe)

dimanche 19 octobre 2008.
 

À la fondation d’Attac, en 1998, ce slogan se détachait sur fond de krach financier en Asie du sud-est.

Aujourd’hui, le monde riche est au milieu de la crise la plus grave depuis la Grande Dépression de 1929.

Cette crise est systémique : c’est la structure et les mécanismes du système lui-même qui sont en cause. La mondialisation libérale et la fiction des marchés autorégulés sont en échec.

Répondre à cette crise ne saurait se limiter à moraliser le capitalisme, ou à désigner des coupables parmi les acteurs des marchés financiers. Une réglementation superficielle et une gestion de la crise à court terme auraient pour seule conséquence de sauver le système et de nous mener à de nouveaux désastres. Répondre à cette crise exige de sortir du néolibéralisme et de mettre fin à l’emprise de la finance sur l’ensemble de la société. C’est l’objet de la déclaration des Attac d’Europe publiée aujourd’hui.

Parer à l’urgence : refuser la socialisation des pertes et la privatisation des profits

Application du principe du spéculateur payeur

A cause des conséquences de l’effondrement des marchés financiers sur l’emploi et les conditions de vie du plus grande nombre, il n’est pas possible de laisser faire. Toutefois, le coût des interventions nécessaires à la stabilisation des marchés ne devrait pas être supporté par les contribuables, qui paient déjà cette crise par la récession et la hausse du chômage, mais par tous ceux qui sont responsables de cette crise, qui ont amassé des fortunes, souvent abritées dans les paradis fiscaux. C’est pourquoi il faut créer un fonds spécial de crise dans tous les pays. Il sera alimenté par une imposition à taux progressif des revenus financiers, seule manière de mettre un coup d’arrêt à l’aggravation des inégalités, à la dégradation sociale et à la soumission des sociétés à la finance.

Renforcement d’un secteur bancaire public coopératif

Les récentes nationalisations effectuées dans le secteur bancaire n’ont pas pour but de le réformer, mais seulement de sauver les grandes banques de la faillite pour les privatiser à nouveau dès que possible. Il faut inverser cette tendance, renforcer les banques publiques qui ne cherchent pas le profit et les soustraire à l’obligation de concurrence. Des banques importantes devraient être publiques pour assurer des finances stables permettant un développement durable et équitable.

Refondation du système monétaire et financier international dans le cadre d’une réforme globale des Nations unies

Sortir du néolibéralisme nécessite de mettre fin à la mobilité internationale des capitaux. Et donc de redéfinir les buts, les réglementations, la surveillance et les responsabilités du système financier. Cela ne peut être fait sous l’égide du G8 ou du FMI, qui ont prouvé leur incapacité à prendre en charge l’intérêt public du monde et à empêcher l’instabilité financière. Il convient de créer un contexte institutionnel approprié, sous les auspices des Nations unies, afin de réguler et réorienter le système financier.

Pour briser les reins de la finance, les Attac d’Europe demandent notamment :

*une taxe sur toute forme de transfert financier, y compris les transactions sur les devises, afin de réduire la spéculation, de ralentir la vitesse des marchés et de réduire le court-termisme, tout en stimulant

* un commerce, une production et une consommation équitables et soutenables ;

* une imposition progressive des revenus du capital, afin de ralentir et stabiliser les marchés financiers, et de réduire les incitations à la recherche de bénéfices excessifs ;

* la fermeture des paradis fiscaux ;

* l’interdiction de tous les instruments insoutenables et déstabilisants de la finance, et notamment les Hedge Funds, les Private Equity Funds ;

* l‘encadrement ferme des procédures de titrisation.

Cet objectif ne peut être atteint que si, dans le même temps, une nouvelle répartition des revenus est mise en œuvre, les services publics et la protection sociale sont préservés, et des ressources importantes sont consacrées aux investissements écologiques.

Attac Allemagne, Attac Autriche, Attac Hongrie, Attac Espagne, Attac Finlande, Attac Flandre, Attac France , Attac Italie, Attac Maroc, Attac Norvege, Attac Pays-Bas, Attac Pologne, Attac Suède, Attac Suisse, Attac Togo


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