11 août 1904 Premier génocide du 20ème siècle : LES HEREROS… CES HEROS !

mercredi 14 août 2019.
 

Génocide, extermination, camps de concentration, exécutions sommaires, crimes de guerre, crimes contre l’humanité. Tous ces termes nous rappellent la barbarie nazie sur des populations qui avaient le tort de n’être ni germains, ni bons aryens. Mais, pareilles atrocités avaient déjà été commises, une quarantaine d’années auparavant, sur des individus auxquels on n’accordait aucune importance ! Pourquoi nous les a-t-on cachées jusqu’aujourd’hui alors que furent dénoncées d’autres ? Pourquoi ne nous les a-t-on jamais, ne serait-ce que, mentionnées ? Y aurait-il un devoir sélectif de mémoire ?

Comme quoi, toutes les recherches et les luttes, afin de rétablir les vérités historiques qui nous ont été cachées, ne sont pas vaines. Nous ne pouvons que remercier Serge Bilé pour nous avoir mis sur une piste parmi tant d’autres !

Les Hereros constituent une population du Sud-Ouest africain qui n’a rien de particulier si ce n’est qu’elle fut la première à avoir subi un génocide décimant plus de 80% de ses membres.

Oui… un génocide… car il y avait bien l’intention de la faire disparaitre de la surface de la terre !

Cela se passait au début du XXème siècle…

En 1904, après que le Reich allemand eût étendu sa domination et pénétré les terres d’Afrique, les Hereros se soulevèrent contre l’envahisseur.

Mais, en dehors de nombreuses escarmouches, c’est la « bataille » (si tant est que l’on puisse appeler ainsi la confrontation d’une force suréquipée contre une population faites d’hommes, de femmes et d’enfants armés d’arcs et de flèches) de Waterberg, en octobre, qui scellera le destin des guerriers noirs.

Adrien Dietrich Lothar Von Trotha, général commandant le corps de l’armée coloniale allemande en Afrique, fort de 10.000 hommes super équipés, encerclera la population des Hereros (le 11 août 1904) comportant individus de tous âges et des deux sexes. Sa stratégie est simple et bien de chez nous : tirer sur tout ce qui a la peau noire sans distinction… aucune !

Ainsi seront abattus des milliers d’êtres humains.

Pis encore, l’anté-Himmler du sud ouest africain ébauchera une stratégie sadique afin de jouir de la souffrance des « chiens noirs » comme les appelaient ses subalternes. Il laissera une seule et unique porte de sortie… sur le désert du Kalahari que l’on savait impitoyable.

Par fierté et par bravoure, les Hereros préféreront défier le désert plutôt que de mourir en esclaves ! Plusieurs dizaines de milliers de vaillants guerriers, de femmes et d’enfants périront par la soif ! De l’aveu même des soldats allemands : « Les ossements d’hommes et de chevaux blanchissaient sous le soleil... En bien des endroits, ceux qui mouraient de soif avaient creusé de leurs mains fébriles des trous de quinze à vingt mètres de profondeur en quête d’eau - en vain ! ».

Les survivants, au nombre de 15000, seront emprisonnés. Mais avant, ils seront contraints à une marche forcée à laquelle ils paieront un tribut de 3000 individus. Le « reste » sera interné dans des camps de concentration (tiens ! Ils existaient donc avant 1945 ?).

Privés de nourriture, maltraités, victimes de la tuberculose et du scorbut, 11.000 hommes, femmes et enfants périront en émouvant quelque peu un Occident plus soucieux de conserver une main d’œuvre gratuite… en bon état… que de se soucier de la violation manifeste des droits de l’homme et de toutes les conventions !

Mais ce n’est pas tout !

La barbarie ira au-delà de ce que l’on peut imaginer !

Après avoir fait périr de soif, dans le désert, des milliers de Hereros, leurs femmes furent contraintes de nettoyer les crânes de leurs pères, de leurs frères, de leurs enfants, de leurs époux, avec des tessons de bouteilles. Bien évidemment, l’horrible récolte sera envoyée en Allemagne pour une étude anthropologique… car nous, Occidentaux, restons très… scientifiques ! (Tiens… cela me rappelle quelque chose !)

Ainsi donc, les camps d’extermination nazis, les expériences sur des humains, la cruauté ne furent pas l’apanage de la seconde guerre mondiale. Il y en eut d’autres, et bien avant ! Mais… on s’est bien gardé de nous le dire !

Pourquoi ? Dans quels buts ?

Deux raisons s’offrent à nous :

On a voulu confisquer une mémoire afin d’en faire émerger une autre.

Les Noirs ne sont pas des êtres humains. Il n’est donc pas nécessaire d’en parler !

Dans les deux cas… la chose reste un crime qu’il faut dénoncer !

Je le fais !

Que mes frères Hereros, ces héros de l’ombre, reposent an paix !

par Makhlouq


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