Le Front National toujours en embuscade

vendredi 26 mars 2010.
 

Qu’on s’en souvienne. « La France, aimez là ou quittez là ! », ce vieux slogan du FN avait été utilisé honteusement par le candidat Sarkozy durant sa campagne électorale de 2007. Puis vinrent la création d’un Ministère de l’immigration et de l’Identité nationale, les mises en scène d’expulsions de travailleurs et résidents « sans papiers », les plaisanteries racistes de ministres, les débats nauséabonds... la liste est longue des actes et postures visant à séduire l’électorat frontiste.

Maintenant, le bilan est là. Le FN est à nouveau une force qui compte. Lors du premier tour, sur l’ensemble du territoire, ses listes obtiennent 11,42% des voix (2,2 millions de voix). Pour le second tour, il a pu se maintenir dans 12 régions où il y rassemble 17 % des voix. En région PACA, la liste conduite par Jean-Marie Le Pen obtient 22,87 %. Dans le Nord Pas de Calais, sa fille Marine atteint 22,2 %. Dans ces deux régions, faits exceptionnels, leurs listes progressent entre les deux tours en pourcentage et en voix. Jean-Marie Le Pen passe de 296 265 voix (20,29 %) à 387 481 (22,87 %), et Marine Le Pen de 224 870 voix (18,31 %) à 301 201 (22,2 %). On constate également ce phénomène dans la Région Languedoc-Roussillon. Nationalement, le FN comptera à l’avenir 118 conseillers régionaux. Une dynamique s’est donc réenclenchée de ce coté-là de l’échiquier politique.

Il reste à observer les choses froidement. Par rapport aux élections européennes de 2009, le FN a tout de même perdu près d’un million de voix. Lors des régionales de 2004, il obtenait plus de 4 millions de suffrages, s’était maintenu dans 17 régions et avait gagné 156 conseillers régionaux. Il n’a donc pas encore retrouvé ses scores les plus hauts. L’élément nouveau est l’affirmation de Marine Le Pen comme possible successeur de son père à la tête du Front national. On sait que dans l’idéologie d’extrême droite, la personnalité du leader joue un rôle majeur. Plus que le nom du parti, la « marque Le Pen » a démontré encore sa force. L’arrivée au premier plan d’une femme de 41 ans, porteuse d’un nom puissamment attractif pour leur électorat, en remplacement du vieux chef octogénaire pourrait être la confirmation que l’extrême droite a à nouveau de beaux jours devant elle. Entre eux et nous, la course de vitesse reste engagée.


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