Luc Chatel s’attaque cet été aux mouvements pédagogiques

samedi 17 juillet 2010.
 

3) Soutien au CRAP-Cahiers pédagogiques

Dans un contexte bien difficile, nous avons besoin de votre soutien : le ministère de l’Éducation nationale nous a annoncé la suppression dès la rentrée de septembre de la moitié de la subvention permettant le paiement des deux seuls enseignants en détachement dans notre association.

Ces enseignants s’occupent de toutes nos publications (la revue elle-même, les hors-séries, le site) et des autres activités de l’association (gestion au quotidien, activités publiques, etc.). L’annonce de cette décision le vendredi 2 juillet avec effet au mois de septembre nous met dans une situation très délicate : comment s’organiser pour assurer la fabrication de nos publications et rendre le service auquel ont droit nos lecteurs et nos abonnés ?

Cette décision met également en cause le travail bénévole qui accompagne toutes nos activités. Nombre d’enseignants sont auteurs des Cahiers, participent à nos manifestations, trouvent des ressources indispensables à l’exercice de leur métier au quotidien.

Dans ce contexte, cette décision ne peut qu’être interprétée que comme un acte d’hostilité à notre égard, comme une marque de dédain stupéfiante vis-à-vis de nos activités, comme un déni de la pédagogie.

Laissez votre témoignage pour exprimer votre soutien à notre réflexion, à nos actions, et pour rendre compte de ce que les Cahiers pédagogiques vous ont apporté et dire en quoi ils sont utiles pour l’école.

2) Menaces sur l’histoire de l’Education (chercheurs de l’INRP)

Plusieurs chercheurs de l’INRP dénoncent le limogeage de Pierre Caspard, directeur du SHE (Service d’histoire de l’éducation), "à quelques mois de sa retraite" et les risques que court ce service, puisqu’il serait "appelé à se dissoudre ou à se diluer" dans l’IHMC (Institut d’histoire moderne et contemporaine, Unité mixte de recherche CNRS-ENS), tandis que la revue "Histoire de l’éducation" serait "condamnée".

1) Les mouvements pédagogiques menacés

Victimes des restrictions budgétaires, le Crap-les Cahiers pédagogiques et le GFEN ont appris par un simple coup de fil que leurs subventions annuelles seraient divisées par deux !

Un simple coup de fil à la veille des vacances ! C’est ainsi que plusieurs associations, en pointe dans la réflexion pédagogique, ont appris en fin de semaine dernière la réduction drastique de leurs subventions à la rentrée prochaine. Principalement visés : le Cercle de recherche et d’action pédagogique (Crap), qui édite chaque mois les Cahiers pédagogiques, et le Groupement français d’éducation nouvelle (GFEN). De petites structures reconnues pour leur travail novateur et dont l’existence est aujourd’hui menacée.

« On s’attendait, à terme, à être inquiétés mais sûrement pas dans une telle urgence », s’insurge Philippe Watrelot, le président du Crap. Vendredi, il a reçu un appel téléphonique de Jean-Marc Parisot, le conseiller technique de Luc Chatel en charge des associations éducatives. Sans autre forme de procès, ce dernier lui apprend que sa subvention annuelle de 120 000 euros sera réduite de moitié à compter du 31 août 2010. Avec, pour résultat, la suppression de l’un des deux postes d’enseignant détachés dont l’association dispose. « C’est pour nous une véritable situation de crise, précise Philippe Watrelot. Perdre un détaché quand on n’en a que deux met clairement en péril le devenir du Crap. »

Le GFEN, dont le congrès débute aujourd’hui à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), a appris la nouvelle avec la même désinvolture : par un coup de fil. « C’était jeudi soir, vers 18 heures, raconte Christine Passerieux, la responsable nationale. Sans aucune concertation, un conseiller technique du ministre a annoncé à notre président Jacques Bernardin que la subvention était réduite de 50 % ! » Une situation d’autant plus scandaleuse que le GFEN avait reçu, il y a trois mois à peine, l’engagement oral du ministère que les deux postes d’enseignant détachés dont bénéficie l’association seraient maintenus…

Liées officiellement aux restrictions budgétaires, ces coupes claires, qui touchent dans une moindre mesure l’ensemble des associations éducatives, résonnent également comme une attaque en règle contre ces mouvements pédagogiques qui irritent tant la droite au pouvoir. « Je ne peux pas m’empêcher de penser que le ministère tient là une occasion de se débarrasser de personnes qui les dérangent », souligne Christine Passerieux.

Certains syndicats enseignants ne sont pas loin de penser la même chose. Les deux principales organisations du primaire, Snuipp-FSU et Unsa éducation, ont chacune demandé au ministère de revenir sur sa décision. « La réflexion des mouvements pédagogiques irrigue, depuis des décennies, la recherche en éducation, la formation professionnelle et alimente les pratiques enseignantes dans le but de faire réussir tous les élèves », rappelle le Snuipp, qui dénonce une « logique inacceptable de restriction budgétaire qui consiste à raboter tout ce qui contribue à la richesse de l’école ». GFEN et Crap ne comptent pas se laisser faire. Philippe Watrelot a d’ores et déjà sollicité un rendez-vous avec Luc Chatel et compte bien lui rappeler ses propres mots : « Un pays qui croit en son avenir est un pays qui investit dans l’éducation. »

Laurent Mouloud

Source : http://humanite.fr/05_07_2010-les-m...


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