Les retraites mobilisent encore les Toulousains

lundi 18 octobre 2010.
 

Hier, les manifestants, qui s’opposent à la réforme des retraites, étaient une fois de plus au rendez-vous à Toulouse. Le cortège a réuni 130 000 personnes selon les syndicats. Privé-public, jeunes-vieux : le défilé a rassemblé toutes les catégories de la population.

Reportage. 10h30...

Il est 10 h 30, le cortège s’étire du pont des Catalans à la place Saint-Cyprien. La fraîcheur automnale n’a donc pas découragé les manifestants. Debout sur une poubelle, Jean-Pierre, badge de FO accroché sur la poitrine, se réjouit de la mobilisation : « Je pense qu’il y a autant de monde que pour la manif du samedi 2 octobre (voir infographie). La population est déterminée à faire reculer le gouvernement et cette journée de mobilisation en est une fois de plus la preuve. » Les lycéens, qui commencent à se greffer au mouvement de contestation, sont venus grossir les rangs du défilé. Coincés entre la CFDT et l’Unsa, environ deux milles jeunes brandissent des pancartes et scandent des slogans hostiles au gouvernement. « C’est important d’être au côté de salariés issus de différents secteurs d’activité, considère Armelle, en terminale au lycée Victor-Hugo de Colomiers. Cette lutte rassemble la population, elle est intergénérationnelle ! » Les leaders syndicaux affichent le même enthousiasme. « Cette manifestation est un succès, tant sur le plan de l’ambiance, avec une atmosphère très familiale, qu’au niveau du nombre de manifestants », souligne Gisèle Vidallet, secrétaire départementale de la CGT. Même son de cloche du côté de la CFDT : « La contestation ne s’essouffle pas, affirme Grégory Martin, secrétaire régional. Elle rassemble tous les salariés, aussi bien du public que du privé. » Jacques, directeur d’une société de gardiennage, est venu manifester avec Teck, son « outil de travail » : un molosse de 50 kg. « Lui, il prendra sa retraite à l’âge de 10 ans, lance, envieux, son maître. Moi, il me reste 22 ans à tirer si la réforme est adoptée ! »

Le chiffre : 130 000 manifestants

Selon les organisateurs. La manifestation d’hier matin a rassemblé, selon les différentes organisations syndicales, 130 000 personnes dans les rues de Toulouse. À titre de comparaison, samedi 2 octobre, le cortège comptait 125 000 manifestants. « La contestation ne faiblit pas », constatent les syndicats. La préfecture avançait hier le chiffre de 24 000 participants. Soit 4 000 de moins que pour la mobilisation du 2 octobre. Préfecture et syndicats sont au moins d’accord sur un point : la mobilisation entre ces deux manifestations est sensiblement la même. La phrase

« L’opposition des salariés à la réforme de la retraite jouit d’un réel soutien populaire. La mobilisation des Toulousains en est la preuve. Une fois de plus. » Grégory Martin, secrétaire régional de la CFDT.

Slogans

« Les jeunes au boulot, les vieux au bistrot »

« Casse-toi pov’réforme »

« Métro, boulot, caveau ? »

« Dans grève, il y a rêve »

« Après 60 ans, serai-je soignant ou soigné ? »

« Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère »

« Élysée cherche ORL »

« Non à la retraite pour les morts »

« Ma retraite, parce qu’elle le Woerth bien »

« Les jeunes au turbin, les vieux au jardin »

Actions et mobilisations à venir

Fortes du succès de la manifestation d’hier, les organisations syndicales annoncent « une semaine agitée ». Des salariés de Météo-France, déjà en grève mardi et jeudi dernier, tiennent demain une assemblée générale pour définir les suites à donner au mouvement. Les cheminots de la CGT, en grève depuis le 12 octobre, ont voté la reconduction du mouvement. Des employés CGT du dépôt de carburant Total de Lespinasse, qui alimente une partie des stations essences de la région, « réfléchissent à des actions à mener sur le site ». Douze écoles de la Ville rose seront fermées lundi suite à un préavis de grève déposé par le syndicat majoritaire, le SNUIPP 31. Mais le point d’orgue de la contestation se situe mardi avec la journée de mobilisation nationale. Les lycéens, dont la voix porte de plus en plus, donneront, ils l’espèrent, « une ampleur historique au cortège toulousain »


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