Viol, la honte doit changer de camp

dimanche 2 janvier 2011.
 

Les associations Osez le féminisme !, le Comité féministe contre le viol et Mixcité ont lancé le 24 novembre dernier une campagne contre le viol intitulée "Viol, la honte doit changer de camp". L’objectif de cette campagne est de briser le silence de la société et de démonter les préjugés qui entourent le viol : dans 8 cas sur 10, la victime connait le violeur, seuls 2% des violeurs sont condamnés. Cette campagne démonte la culpabilité qu’on veut faire peser sur les femmes en considérant qu’elles "l’auraient bien cherché". Au-delà des histoires individuelles, le viol est avant tout un fait de société, un crime sexiste, une marque que les relations femmes-hommes restent profondément inégalitaires en France.

Un manifeste a été signé par de nombreuses personnalités, dont Isabelle Alonso, Anne Alvaro, Eva Darlan, Zabou Breitman, Isabelle Carré, Marina Foïs, Florence Foresti, Geneviève Fraisse, Brigitte Gresy, Gisèle Halimi, Françoise Héritier, Agnès Jaoui, Nolwenn Leroy, Michelle Perrot, Muriel Robin, Olivia Ruiz, Nathalie Rykiel, Colombe Schneck, Coline Serreau, etc.

Une pétition est en ligne sur le site http://www.contreleviol.fr/. Cette pétition exige notamment des moyens financiers supplémentaires des pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge des victimes et des campagnes d’information et de prévention des violences sexuelles.

1) CHAQUE ANNEE EN FRANCE, PLUS DE 198 000 FEMMES SONT VICTIMES DE VIOL OU DE TENTATIVE DE VIOL.

75 000 SONT VIOLEES.

JE SUIS L’UNE D’ELLES, JE PEUX ETRE L’UNE D’ELLES

Chaque acte sexuel forcé est un instrument de déshumanisation. Il est une négation de notre volonté, le mépris de notre consentement. Les hommes ne sont pas plus que les femmes régis par des « pulsions sexuelles irrépressibles ». Le viol n’a rien à voir avec un désir soi-disant incontrôlable.

Il est une humiliation, une appropriation, une domination des hommes sur le corps et le sexe des femmes et des filles. Plus de 75 000 femmes violées par an : il ne s’agit pas seulement d’une somme de crimes isolés, à classer dans les faits divers, mais une marque que notre société reste profondément inégalitaire dans les relations femmes-hommes.

Sous l’effet de la peur, de la pression de notre entourage, de la volonté d’oublier, une majorité d’entre nous n’a pas porté plainte. Nous dénonçons la tolérance de notre société vis-à-vis du viol. En France, on estime que seulement 2% des violeurs sont condamnés.

Nous dénonçons la stigmatisation des victimes de viol qui doivent trop souvent affronter dénégations, accusations et rejet. Nous refusons de nous laisser culpabiliser sur notre tenue, notre comportement, nos fréquentations. Aucune honte ne doit peser sur nous. Nous devons être entendues sur ce que nous avons subi. Le viol est un crime. Les agresseurs doivent être jugés et condamnés.

Une femme sur 10 a été violée ou le sera au cours de sa vie. Dans 8 cas sur 10, l’agresseur est connu de la victime. Le viol n’est pas une fatalité. Il est le signe d’une société profondément sexiste.

Cette réalité peut changer. Cette réalité doit changer !

Nous refusons que la peur du viol imprègne notre quotidien et nos comportements. Nous voulons être pleinement libres dans l’espace privé et dans l’espace public.


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