Analyse de la stratégie de conquête du Rassemblement National (1)

jeudi 23 mars 2023.
 

Comprendre la dynamique historique du Rassemblement National, analyser en détail son idéologie et ce qui fait son impact sur la population est utile pour la démocratie et la république.

Analyse de la stratégie de conquête du front national.

Cette étude du Rassemblement National est constituée de plusieurs parties.

Cette première partie fait un descriptif historique résumé du FN RN depuis sa création et passe en revue les principaux mouvements d’extrême droite en France. (Chapitres I -II -III)

La seconde partie fait une étude détaillée de l’idéologie du FN et analyse comment ses thématiques idéologiques entrent en résonance avec les problèmes rencontrés par une partie croissante de la population mais aussi avec les représentations sociales de ces problème de cette même population. Puis est développée une analyse critique détaillée de cette idéologie. (Chapitre IV)

Analyse de la stratégie de conquête du Rassemblement National (2ème partie : idéologie)

La troisième partie analyse le nouveau positionnement stratégique du FN RN son rapport aux médias, les causes de sa progression, l’évolution de sa popularité et de son image, les perspectives possibles. (Chapitres V-VI-VII-VIII)

Analyse de la stratégie de conquête du Rassemblement National (suite et fin)

I - Introduction.

On ne peut comprendre l’essor ou le déclin d’un parti politique, quel qu’il soit, qu’en le replaçant dans une dynamique historique tenant compte des contextes économiques, politiques, culturels et sociaux. Parmi les facteurs politiques, il faut distinguer les facteurs endogènes liés au parti lui-même (philosophie politique, composition sociologique, orientation stratégique) et les facteurs exogènes liés à la politique du pouvoir dominant et aux pratiques politiques des autres partis.

Avant de relater brièvement l’histoire du Front National à partir de 1972, il est nécessaire de rappeler quelques éléments concernant l’histoire de l’extrême droite française après la deuxième guerre mondiale.

Victor Barthélémy, co-organisateur de la rafle du Vel d’Hiv et futur numéro deux du Front National

Léon Gaultier, ancien officier SS, cofondateur du Front National

Les anciens SS ont reconstruit l’extrême droite française après 1945

A Nice, une séance de dédicaces d’anciens de la Waffen-SS

On citera ensuite un passage du livre de René Rémond : Les droites aujourd’hui.

"Au début des années 1950 il n’y avait plus d’extrême droite traditionnelle. Mais à sa place s’est peu à peu reconstituée, à la faveur des drames de la décolonisation. une opposition au régime et à la démocratie qui a culminé dans un combat sans merci contre la politique du général de Gaulle, avec le putsch manqué d’Alger en avril 1961, l’entrée en dissidence d’une partie des militaires de carrière et l’activité brouillonne et meurtrière des desperados de I’OAS.

Cette expression d’une droite extrême a compté ses fidèles, pris la mesure de son poids réel et aussi de ses limites, avec les suffrages (5,3 %) qui se sont portés au premier tour de l’élection présidentielle, le 5 décembre 1965, sur la candidature deJean-Louis Tixier-Vignancour, dont le nom, la personnalité symbolisaient tout à la fois l’héritage de l’Action française, la vraie participation au gouvernement de Vichy et la fidélité au maréchal Pétain, l’opposition à la V" République, la solidarité avec les élus poujadistes et Ie combat pour l’Algérie française. Ce succès très relatif fut 1a dernière manifestation de cette nuance d’opinion et ferma le cycle ouvert dix ans plus tôt, au lendemain de la chute de Dien Bien Phu.

Ensuite, on n’entendit plus parler de cette extrême droite pendant deux décennies. On attribua souvent le mérite de cet effacement au gaullisme pour avoir su réintégrer dans la démocratie les passionnés de la grandeur nationale et réconcilié l’autorité avec 1a République…

I1 en fut ainsi jusqu’au coup de tonnerre des élections européennes du 17 juin 1984, où la liste du Front national conduite par un certain Jean-Marie Le Pen, que l’on avait connu député poujadiste en 1956 et candidat à l’élection présidentielle en 1974 où il n’avait récolté que 0,5 % des suffrages, recueillit 11 % des voix, faisant jeu égal avec le parti communiste, déjà engagé sur une pente déclinante. Impossible, désormais, de ne pas prendre ce mouvement en considération."

II- Rappels chronologiques sur le Front National.

1 - Quelques éléments sur les débuts en politique de Jean-Marie Le Pen.

Après son baccalauréat obtenu en 1947, il entre à la faculté de droit de Paris où il vend à la criée le journal de l’Action française, Aspects de la France. De 1956 à 1962 il est député de la troisième circonscription de la Seine (Groupe d’Union et fraternité française, mouvement poujadiste), et, à partir de 1958, il siège sous l’étiquette du Centre national des indépendants et paysans (CNI) En 1965 : il est directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour pour l’élection présidentielle. (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-M... )

2 - Création du Front National.

Dans le prolongement des mouvements d’extrême droite Occident (1964 - 1968), GUD, Ordre nouveau (1969 - 1973), le FN est créé en 1972. Lors du deuxième congrès de l’organisation Ordre nouveau des 10 et 11 juin, est décidé à la suite d’un vote, de participer aux élections législatives de 1973 au sein d’une structure plus large, nommée « Front national, créé ainsi le 5 octobre 1972 dont Jean-Marie Le Pen est élu président.

Les cadres du Front National s’organisent autour de :

- François Brigneau (ancien fasciste des années 1930 aux côtés de Gaston Bergery puis Marcel Déat, membre de la Milice durant la Seconde guerre mondiale, emprisonné à la Libération)

- Pierre Bousquet (trésorier du FN pendant 9 ans, ancien de la 33e division de grenadiers SS Charlemagne, il fit partie des 300 Français qui ont combattu les Russes en avril 1945 dans Berlin)

- de Roger Holeindre (ex-OAS)...

qui forment le bureau national du FN. Une autre partie d’Occident dissoute réapparaît sous le nom de Parti des Forces Nouvelles (PFN) qui concurrença le FN jusqu’en 1984.

Il est intéressant de remarquer qu’au même moment est signé le 26 juin1972 par le Parti socialiste, le Parti communiste et les radicaux de gauche le programme commun de la gauche qui prévoyait, entre autres, la nationalisation de plusieurs gros groupes économiques privés.

Les grosses fortunes commencent, à l’époque, à s’inquiéter. Par exemple : "...Liliane Bettencourt n’est pas née de la dernière pluie : d’ailleurs c’est pour protéger son patrimoine face aux risques du Programme commun de la gauche qu’elle en avait fait passer une partie en Suisse, en cédant la moitié de son contrôle de L’Oréal à Nestlé. Mais c’était en 1974, à une autre époque. Et surtout en totale transparence avec l’Etat.... " (Source : http://www.challenges.fr/magazine/a... )

Liliane Bettencourt, fille d’Eugène Schueller, dirigeant fasciste durant la Seconde guerre mondiale

Il faut aussi signaler que la création du Front National coïncide avec l’avènement du néolibéralisme anglo-saxon que de nombreux économistes datent de 1973. C’est la fin du modèle fordo keynésien.

Le contexte international est marqué par la guerre du Vietnam qui exacerbe la guerre froide

En août 1971, les USA décident de la non convertibilité du dollar en or provoquant ainsi une instabilité monétaire et un assujettissement de l’économie mondiale au cours du dollar. Les pays de l’OPEP provoquent en 1973 le premier choc pétrolier.

Le FN constitue donc, à son origine, une machine de guerre politique contre la coalition dite socialo - communiste et ce , dans le contexte de l’ultralibéralisme en voie de développement et de la guerre froide l’URSS – USA.

3 -Les débuts de l’implantation électorale du FN.

L’implantation électorale de ce mouvement apparaît au courant des années 1980.

Aux élections cantonales de 1982, JP Stirbois crée la surprise en obtenant 12,6 % à Dreux. Le Front national obtient son plus gros score sur le plan national le 17 juin 1984 lors des élections européennes. Ce score lui permet d’avoir dix élus au Parlement européen. Le 16 mars 1986, après le passage au scrutin proportionnel voulu par François Mitterrand afin d’atténuer une défaite programmée, le Front national entre à l’Assemblée nationale et obtient 35 sièges.

À cette époque, "le président du FN prétendait incarner jusqu’à la fin des années quatre-vingt la vraie droite, notamment dans le domaine économique, en se déclarant un partisan inconditionnel du « laisser - faire », et pour qui la droite « classique » avait renié depuis longtemps ses propres valeurs." (Sylvain Crépon).

Dans les années 1980, le FN voit l’adhésion de monarchistes comme Michel de Rostolan, Thibaut de La Tocnaye ou Olivier d’Ormesson, qui reconnaissent dans le FN une continuité de l’Action française : voir Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_...)

4- Les coups d’éclat médiatiques de Jean-Marie Le Pen .

Le 13/09/1987, au cours du Grand Jury RTL Le Monde, le président du Front National affirme que les chambres à gaz ne sont qu’un "point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale". En relativisant les crimes nazis, Jean-Marie Le Pen soulève un tollé.

Ce genre de provocation a pour fonction de faire que l’on parle du FN dans les médias et aussi de resserrer certains liens internes.

Elles peuvent s’avérer contre-productives, comme on peut s’en rendre compte en consultant la liste des condamnations à : http://rlfreims.lautre.net/dossiers...

5- Le virage stratégique des années 1990.

5. 1 - La composante économique.

Cet accompagnement du néolibéralisme dure environ 20 ans mais les dégâts économiques et sociaux deviennent de plus en plus visibles et dévastateurs. Il s’avère donc de plus en plus difficile électoralement de souscrire à une telle politique économique libérale.

En outre, le danger communiste intérieur s’estompe, et le vieux rêve de la droite et de la social-démocratie de devoir tomber le score électoral du PCF à moins de 10 % devient enfin réalité. : "En 1989, aux élections européennes la liste PCF de Philippe Herzog, professeur agrégé d’économie à l’université de Paris-X - Nanterre, obtient 7,7 %....Peu avant la chute du mur de Berlin, le PCF obtient 6,8 % à la présidentielle de 1988. Aux élections régionales de 1992, le PCF n’obtient que 8,0 %, largement dépassé par le Front national (13,9 %) et les écologistes (13,9 % également). En juin 1994, aux élections européennes, la liste de Francis Wurtz obtient 6,9 %, et 8,0 % des suffrages obtenus aux cantonales." (Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_... )

Par ailleurs, deux événements politiques internationaux majeurs vont donner encore plus de force à l’ultralibéralisme : l’effondrement du bloc soviétique en 1989 et la fin de la guerre froide puis la signature du traité de Maastricht le 7/02/1992 ratifié par référendum le 20/09/1992 avec 51,05 % des suffrages exprimés. ( http://www.france-politique.fr/refe... ). Compte tenu de ces éléments, le FN change son positionnement économique et politique.

" Dans le courant des années quatre-vingt-dix, le Front national entame un renouveau de son discours qui tranche avec la ligne idéologique qui était la sienne depuis sa création en 1972. Affichant un souci pour les questions sociales, fustigeant les excès du libéralisme économique et se montrant de plus en plus critique vis-à-vis de la politique extérieure des états-Unis, il semble se détourner du soutien inconditionnel à la libre entreprise, au cantonnement de l’état à ses seules fonctions régaliennes et à la défense de l’alliance Atlantique qui le caractérisait jusqu’alors. Et ce dans un contexte politique qui voit son électorat s’accroître chez les populations défavorisées, devenant notamment le premier parti chez les ouvriers.... C’est ainsi que le FN critique de plus en plus fermement la dérégulation internationale des marchés, où le brassage des hommes et des biens dont elle est le vecteur, tout en menaçant l’économie du pays, affaiblirait l’homogénéité du corps national." ( Le Tournant anti-capitaliste du Front National. Retour sur un renouveau idéologique des années 1990 par Sylvain Crépon. Article complet à : Hhttp://tempspresents.wordpress.com/... ).

L’anticommunisme n’est plus prioritaire : le néolibéralisme avec son libre échangisme et sa mondialisation deviennent l’objet de ses critiques. C’est donc aux environs des années 1993, que le FN se tourne vers les travaux d’un économiste libéral mais pas ultralibéral, et condamnant le libre échangisme, les cours monétaires fluctuants, l’ultrafinanciarisation. Un tel économiste, de surcroît reconnu comme compétent (prix Nobel, qui dit mieux ?) existe : il s’appelle Maurice Allais. Mais présenter cet économiste comme un antilibéral relève de la plaisanterie : il a été le cofondateur, en 1947, avec des économistes ultralibéraux comme Milton Friedman, Friedrich Hayek, de la société du Mont Pèlerin, mondialement connue par ses travaux construisant des modèles économiques libéraux de différente types. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C... ).

Certes, ce brillant économiste a été contre le consensus de Washington et la libéralisation totale des échanges mais est resté pas moins attaché à une économie de marché où les écarts de revenus entre acteurs économiques peuvent être astronomiques. En outre, sa vision économique est très comportementaliste et subjectiviste même si elle revêt un habillage emprunté au formalisme mathématique. Son approche probabiliste de la décision financière et économique est l’une des sources des modélisations mathématiques contemporaines des activités financières, utilisées par les traders, qui ont une part de responsabilité non négligeable dans la crise systémique de 2008 résultant des activités spéculatives.

Le "tournant social" du FN dont par certains observateurs actuels n’est donc pas vraiment nouveau !

5. 2 - La composante idéologique. Les groupes de réflexion.

En réalité, ce repositionnement stratégique des années 1990 s’appuie sur les travaux menés depuis plus de 20 ans par un groupe de réflexion d’intellectuels d’extrême droite et "la nouvelle droite".

Fondé en mars 1968 par l’intellectuel Alain de Benoist, le GRECE (Groupement de recherche et d’étude pour la civilisation européenne) se veut un groupe de pensée et non un parti politique. Prenant la mesure de l’impasse tant idéologique que politique dans laquelle se trouve l’extrême droite depuis la découverte des camps nazis, puis la fin de la guerre d’Algérie (et plus généralement, de la défaite des guerres coloniales), ce groupe va construire de nouveaux outils pour donner une légitimité idéologique et donc politique à l’extrême droite.

On ne mentionnera pas ici, ce serait trop long, le détail de ce travail : on peut se reporter à l’excellent article de Sylvain Crépon mentionné ci-dessus. Par exemple, la a notion de race n’étant plus politiquement opérationnelle, le GRECE lui substitue la notion de culture et d’ethnie. À la phobie du métissage inter -racial, on substitue la mixophobie inter-culturelle et interethnique. Il ne s’agit pas de nier les différences entre cultures de pays distincts mais au contraire d’absolutiser leurs différences : que chacun reste chez soi dans son univers ethnique, culturel ou religieux propre. D’où la récupération, expliquée à l’époque par Pierre André Taguieff, du mot d’ordre de gauche : le droit à la différence.

Ce différentialisme constitue une base idéologique centrale du Front National depuis 1990. Il prend le relais de l’anti-égalitarisme. Au nom d’un relativisme culturel emprunté à l’anthropologie , en l’absolutisant, il donne un fondement à la contestation de l’universalisme des droits de l’homme. En outre ce différentialisme s’oppose à l’idée même d’intégration des populations immigrées qui garderaient leur spécificité culturelle d’origine sur le territoire national : celles -ci doivent adopter les us et coutumes du pays d’accueil : c’est l’assimilation.

Mais cette assimilation selon le FN ne peut-être possible compte tenu de la supposée altérité irréductible des cultures. Ainsi récemment, Marine Le Pen, dans la lignée de cette pensée affirme : "Déstabilisées depuis 30 ans par des apports de populations inassimilables, nos sociétés sont conduites à s’épuiser, à reconstruire -voire simplement à construire artificiellement- un lien social qui se détricote au fur et à mesure". (Discours à l’UDT d’Évian)

Ce différentialisme s’harmonise parfaitement avec le nationalisme et permet d’assurer ainsi une continuité idéologique avec les positions nationalistes antérieures. L’identité nationale devient alors un thème central du Front National du fait que ce différentialisme nationaliste s’articule sur la remise en cause de la souveraineté des nations par les organisations internationales, le traité de Maastricht, la puissance des multinationales et la mondialisation.

Il s’articule aussi sur l’immigration qui constitue pour le Front National une menace mortelle pour les identités nationales. Ces positions impliquent une représentation particulière des notions de culture, civilisation et identité. On peut se reporter à la thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication de Audrey Fontana (université Lyon 2 soutenue en 2009) intitulée : Élaboration d’une théorie des représentations culturelles des identités politiques. L’exemple de la politique culturelle du Front national de 1986 à 1998. (Disponible en ligne à : http://theses.univ-lyon2.fr/documen... )

Un autre groupe alimente l’idéologie du Front National : le Club de l’horloge.

Il existe une porosité idéologique et politique entre la droite classique et l’extrême droite. Le club de l’horloge est un organe de réflexion mixte incluant des représentants politiques de ces droites. Il est l’auteur de livres théorisant la notion de préférence nationale, de privatisation de la sécurité sociale, etc.

"Le Club de l’Horloge, est une association française, plus précisément « un cercle de réflexion politique » d’orientation libérale-conservatrice. Il a été créé en 1974, sous la même dénomination, notamment par Henry de Lesquen (UDF), président de Radio Courtoisie, qui en a assumé la direction jusqu’à aujourd’hui. Chacun des fondateurs dont Yvan Blot (RPR) et Jean-Yves Le Gallou (UDF), et aussi de ses adhérents regroupant des cadres, des hauts fonctionnaires, des intellectuels, des hommes politiques et des universitaires français de droite et d’extrême droite, ont prôné une « union de la droite, en faisant entrer le Front national dans une alliance de gouvernement ».

Ce cercle de réflexion se revendique du national - libéralisme3et tente de réconcilier le libéralisme économique avec l’identité nationale et les valeurs républicaines.... Ainsi, les principaux dirigeants fondateurs, à l’exception d’Henry de Lesquen, ont adhéré au Front national dans les années 1980 : Jean-Claude Bardet, Yvan Blot, Jean-Yves Le Gallou et Bruno Mégret. Mais le Club compte également des adhérents ou des sympathisants qui sont membres du Mouvement pour la France, à commencer par son président Henry de Lesquen, ou du Centre national des indépendants et paysans(Christian Vanneste)".

Il existe des idées communes entre les membres du GRECE et du club de l’horloge mais aussi des différences.

"Les liens entre les deux associations se seraient limités à certains membres en commun et le Club a depuis rejeté le paganisme dominant au GRECE pour des positions conservatrices beaucoup plus classiques. Il ne partage pas l’antilibéralisme de la « nouvelle droite », au contraire, le Club de l’Horloge, inspiré des théories paretiennes, cultive un national-libéralisme."... "En 2003, Élisabeth Roudinesco a été “lauréate” du prix Lyssenko décerné par le Club de l’Horloge11. Après avoir relevé dans leurs écrits toutes les similitudes avec la rhétorique des négationnistes, Élisabeth Roudinesco accuse certains membres du Club de l’Horloge d’« antisémitisme masqué » publié par la revue Les Temps modernes, une revue de gauche et d’extrême gauche, Le Club a alors assigné en justice l’universitaire et essayiste Élisabeth Roudinesco. Mme Roudinesco a gagné en première instance (juin 2005), puis en appel (mars 2006).

Source : wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Club_de_l’Horloge

Ce groupe qui avait les sympathies de Bruno Mégret favorable à un rapprochement ou alliance du FN avec les partis de la droite classique, et qui développait des thèses très libérales semble avoir eu moins d’influence sur la politique du Front National. Néanmoins, celui-ci intègre ses réflexions d’inspiration nationaliste comme la préférence nationale, par exemple.

De 1986 à 1995, la France connaît trois cohabitations : Mitterrand - Chirac de 86 à 93 ; Mitterrand – Balladur de 93 à 95 ; Chirac – Jospin de 98 à 2002.

À partir des années 1983, le PS se rallie à une économie libérale libre-échangiste semblable à celle défendue par la droite. La politique économique et sociale de la gauche est alors contradictoire : d’un côté elle permet l’adoption de nouvelles lois sociales sur la durée du travail et la retraite notamment mais, en même temps, le chômage s’accroît, le pouvoir d’achat stagne et les emplois deviennent de plus en plus précaires.

Ce contexte permet au Front National de développer une nouvelle thématique (en fait très ancienne dans l’extrême droite française) : il n’y aurait plus de distinction entre la droite et la gauche : apparaissent alors les termes de "bande des quatre", puis d’UMPS. Le FN se veut apparaître comme en dehors du champ politique classique : il ne serait donc ni de droite, ni de gauche. Cette thématique se poursuit jusqu’à la situation actuelle : Marine Le Pen récuse le terme d’extrême droite et veut apparaître sur la scène médiatique comme étant ni de gauche ni de droite. Cette thématique se relie à une autre : la critique des élites, de l’énarchie.

6- Les effets du repositionnement stratégique de 1990.

"Ce discours tenu depuis les années 1990 s’avère payant sur une partie des couches populaires : En proposant de substituer la problématique identitaire à la problématique de classes, le FN n’a pas été sans attraits pour une partie de la classe ouvrière marginalisée économiquement et s’estimant trahie ou mal défendue par les partis de la gauche traditionnelle et qui ne pouvait pas pour autant se résoudre à voter pour la droite [Mayer, 1999]. Le discours fortement protestataire du leader frontiste contre les « élites » et les « nantis » a ainsi constitué un des rares moyens d’exprimer cette déshérence sociale et politique souvent vécue comme un abandon [Perrineau, 1997]. Ce qui peut expliquer ses scores élevés auprès de cette catégorie d’électeurs. Dans le courant des années quatre-vingt-dix, le vote Front national ne cesse en effet de progresser chez les ouvriers pour atteindre 30 % à la présidentielle de 1995, puis 24 % aux législatives de 1997, faisant à l’époque du parti frontiste le principal « représentant » de l’électorat ouvrier " (Sylvain Crépon).

Il faut néanmoins rester très prudent concernant l’idée selon laquelle le vote ouvrier deviendrait majoritaire au Front National et que des transferts importants de voix se seraient produits du PCF vers le FN. " ... ce phénomène de transfert de l’électorat PC vers le FN a existé mais de manière marginale, qu’il a été surestimé et qu’il reste à prouver" (Pour la démonstration, se reporter à l’article : Qui sont les électeurs du FN ? http://www.lepost.fr/article/2011/0... )

En même temps, une partie des classes moyennes votant traditionnellement pour la droite classique subit aussi les effets de ce néolibéralisme qui met aussi en difficulté le petit commerce, les petits entreprises industrielles et agricoles victimes des concentrations dans la grande distribution et l’industrie. Une partie des cadres sont aussi victimes du chômage et d’une précarisation de l’emploi couplée à une érosion salariale. Ainsi, une partie de l’électorat de la droite classique se reporte donc sur le FN, car cette droite classique défend les thèses de ce néolibéralisme notamment financier.

Ce repositionnement stratégique du Front National inscrit dans le contexte économique et social précédemment décrit depuis les années 1990 conduit donc "logiquement" à la situation de 2002 : Lionel Jospin est battu par Jean-Marie Le Pen en avril 2002 aux élections présidentielles qui obtient. 16,86 % des suffrages exprimés au premier tour.

Suite à des divergences idéologiques, stratégiques, des conflits intergénérationnels, Bruno Mégret, avec un certain nombre de cadres du FN, peu avant les élections européennes de 1999, quittent le FN est créent en 1999 le MNR (mouvement national républicain). Ce mouvement devenu concurrent du FN n’arrive pas à supplanter celui-ci sur la durée, les résultats électoraux deviennent de plus en plus faibles. En 2001, Carl Lang invite les déçus du MNR à rejoindre le FN. Mégret quitte le mouvement en 2008. Puis en 2010 est annoncée la création du Comité de liaison de la résistance nationale, structure politique souhaitant fédérer le MNR, la NDP, le PDF et qui présentera un candidat à l’élection présidentielle de 2012. (Pour plus de détails sur le MNR voir wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvem... ). Le résultat de cette scission trahit et un affaiblissement électoral notable du FN pendant plusieurs années.

7 - Après le "succès" du FN en 2002, l’érosion.

En 2003, le président du FN met en avant sa fille Marine Le Pen au sein de l’exécutif du parti.

Tirant les leçons du succès relatif de la stratégie sécuritaire du FN, le gouvernement met en place la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, complétée par la Loi Perben II. Nicolas Sarkozy soutient cette politique sécuritaire et l’amplifie après sa nomination comme ministre de l’intérieur fin mai 2005. Sa campagne électorale de 2007 reprendra à son compte les thèmes développés par le Front National : sécurité, immigration, identité nationale.

Ainsi, après la scission mégretiste , le FN doit faire face a une nouvelle difficulté : la concurrence électorale de l’UMP sur le terrain de la sécurité et de l’immigration.

La stratégie sarkozyste porte ses fruits dans un premier temps : En effet, à partir de 2007, le FN subit une importante érosion électorale. Jean-Marie Le Pen n’obtient que 10,44 % des suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle de 2007 (soit plus de 6 points de moins qu’en 2002), arrivant en quatrième position.

Le FN s’effondre ensuite à 4,3 % lors des élections législatives ayant eu lieu dans la foulée (moins 7 points par rapport au scrutin précédent). Une seule candidate, Marine Le Pen, se maintient au second tour dans sa circonscription et est battue.

Ce sont les plus mauvais résultats du FN lors d’élections nationales depuis la fin des années 1980. Cet effondrement est confirmé l’année suivante lors des élections municipales, au cours desquelles les candidats du FN obtiennent des résultats extrêmement faibles (0,93 % des suffrages exprimés au premier tour, 0,28 % au second et seulement une soixantaine de conseillers municipaux). Le bilan des cantonales ayant eu lieu simultanément apparaît moins désastreux mais confirme lui aussi une nette tendance à la baisse (4,85 % des suffrages exprimés au niveau national au premier tour, contre 12,13 % lors du scrutin précédent, en 2004).

Le FN perd ainsi son influence sur le paysage politique français. Cette baisse d’influence s’accompagne de problèmes financiers importants qui ont notamment conduit à la vente du siège du Front national à Saint-Cloud.

8 - Marine Le Pen : de ses débuts à son élection à la présidence du FN.

Examinons maintenant l’itinéraire politique de celle qui est devenue en 2011 la présidente du Front National et qui prévient, en parlant de son parti, lors de son discours d’investiture en janvier 2011 : " Je me fixe dès à présent pour objectif d’en faire avec vous l’instrument puissant, le plus efficace et le plus performant qui soit dans notre stratégie de conquête du pouvoir."

Marine Le Pen adhère au Front national en 1986 à l’âge de 18 ans, elle se présente pour la première fois à une élection lors des législatives de 1993. Âgée de vingt-quatre ans, elle est la candidate du Front national dans la 16 ème circonscription de Paris qui se trouve dans le 17e arrondissement. Elle recueille 11,1 % des voix

C’est en 1998 qu’elle commence à exercer son premier mandat politique en tant que conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais, élue dans le Nord sur la liste conduite par Carl Lang.

En 1998, elle entre également au service juridique du Front national qu’elle dirige jusqu’en 2003. À partir de 2000, elle siège au sein du bureau politique, l’instance dirigeante du mouvement.

En juin 2002, elle se présente aux élections législatives à Lens dans la 13ème circonscription du Pas-de-Calais. Elle obtient 24,24 % des voix au premier tour, ce qui lui permet de se qualifier pour le second tour, au cours duquel elle recueille 32,30 % des suffrages face au candidat socialiste Jean-Claude Bois. En 2004, elle est choisie comme tête de liste du FN pour les élections européennes dans la circonscription d’Île-de-France et est élue au Parlement européen.

En 2005, elle mène campagne pour la victoire du « non » au référendum sur le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe. En novembre 2007, lors du XIIIe congrès du Front national à Bordeaux, Marine Le Pen arrive en seconde position derrière Bruno Gollnisch, à l’élection du comité central du FN .

Lors de ce même congrès, Jean-Marie Le Pen la nomme vice-présidente exécutive du FN, chargée des « affaires intérieures », ce qui implique entre autres : la formation des cadres et des militants, la communication interne et externe du parti et la « propagande ».

Elle est directrice stratégique de la campagne de son père, elle présente le 11 décembre 2006 la nouvelle campagne d’affichage du Front national. », a-t-elle expliqué.

Marine Le Pen devient une personne de plus en plus médiatisée, qui apparaît fréquemment dans les médias européens et québécois (Francs-Tireurs) ainsi que sur Internet.

Elle semble toutefois devoir être la seule rescapée de ce que la presse appelle un « effondrement » du FN, puisqu’elle est le seul membre du parti à se qualifier au second tour des élections législatives du 17/06/2007. En rassemblant une grande partie de l’électorat de droite, elle réalise un score de 41 % face à son concurrent du second tour, le socialiste Albert Facon.

En 2007 Marine Le Pen décide de s’implanter à Hénin-Beaumont une commune ouvrière de 26 000 habitants située dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais où Steeve Briois, conseiller municipal, mène depuis près de quinze ans un important travail d’implantation du FN dans cette ville avec des résultats électoraux en progression à chaque élection. Cette circonscription a une importance politique symbolique par le fait qu’elle serait « symbolique des problèmes majeurs de la France : chômage, délocalisation, insécurité ». Lors de la campagne, un ancien élu local socialiste, Daniel Janssens, prend la tête du comité de soutien à Marine Le Pen. Il fut pendant dix-sept ans secrétaire de la section du PSà Leforest et pendant vingt-quatre ans premier adjoint au maire de Leforest. S’affirmant déçu par le député sortant socialiste Albert Facon, Daniel Janssens déclare vouloir « donner un coup de pied dans la fourmilière28 ». Marine Le Pen reçoit également le soutien, durant l’entre-deux tours, des gaullistes Alain Griotteray, Michel Caldaguès et Paul-Marie Coûteaux. C’est quelque précisions permettent d’illustrer sur un cas particulier la stratégie actuelle de Marine Le Pen.

Au premier tour, Marine Le Pen obtient 24,5 % des suffrages exprimés (contre 20,1 % en 2002) et est la seule candidate du Front national à être en capacité de se maintenir au second tour alors qu’ils étaient trente-sept en 2002. Au deuxième tour elle totalise 41,65 % des suffrages exprimés (au lieu de 32,1 %). Le député sortant socialiste Albert Facon, est donc réélu, mais perd environ 1 700 voix et près de 10 points par rapport à 2002. Marine Le Pen a gagné dix-sept points et près de 6 500 voix par rapport au premier tour.

Une élection municipale partielle est organisée les 28 juin et 5 juillet 2009. Lors de ce scrutin, et alors que le FN paraît affaibli au niveau national, la liste du FN dirigée par Briois et Marine Le Pen profite de la division de la gauche et arrive largement en tête du premier tour, avec 39,34 % des suffrages. Mais entre les deux tours se met en place un « front républicain », qui va de l’extrême gauche à l’UMP, visant à empêcher la victoire du FN . Lors du second tour qui a lieu le 05/07/ 2009, le FN échoue face à la liste divers gauche menée par Daniel Duquenne, qui obtient 52,38 % des voix. Le FN obtient cependant un score historique avec 47,62 % des voix, pour une participation de 62,38 . Marine Le Pen, à qui il a manqué que 265 voix pour gagner la mairie, reste réélue conseillère municipale. Elle choisit de démissionner de son mandat de conseillère municipale le 24/02/2011, en raison de la loi sur le non-cumul des mandats.

En 2009 aux élections européennes, elle se présente dans la circonscription Nord-Ouest(Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie.. Avec 10,18 % des voix, elle réalise le meilleur score de ces élections pour le Front national et est réélue députée européenne.

En 2010, aux élections régionales elle est candidate pour la région Nord-Pas-de-Calais. Elle arrive en troisième position au premier tour, avec 18,31 % Elle arrive par ailleurs en deuxième position dans le Pas-de-Calais(19,81 %), confirmant ainsi son ancrage dans son fief d’Hénin-Beaumont où elle arrive largement en tête. Au second tour, elle améliore son score en obtenant 22,20 % des suffrages exprimés. Cela lui permet d’obtenir 18 élus au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Marine Le Pen réalise le deuxième meilleur score du FN, derrière celui de son père, en région PACA.

En 2010, Marine Le Pen se déclare candidate à la succession de son père, avec l’accord de celui-ci, contre Bruno Gollnisch

Le congrès du Front National, organisé à Tours les 15 et 16 janvier 2011 voit l’élection de Marine Le Pen à la présidence du parti frontiste élue avec 67,65 % des voix.

Le nombre de votants permet d’avoir une idée du nombre d’adhérents et de la force militante du Front National. D’où l’intérêt, entre autres, de détailler les résultats :

Inscrits : 22 403 ; Votants : 17 127 ; Taux de participation : 76,45%

Blancs : 35 soit 0,20% ; Nuls : 24 soit 0,14%

Nombre de voix exprimées : 17 068

Bruno Gollnisch : 5522 soit 32,35%

Marine Le Pen : 11 546 soit 67,65%

Source : http://www.frontnational.com/?cat=1008

L’essentiel des idées développées par Marine Le Pen ont été exposées à son discours d’investiture (voir : http://www.frontnational.com/?p=6295 )

Aux élections cantonales de 2011, le FN obtient au premier tour 1379 902 voix soit 15,06 % des suffrages exprimés et au deuxième tour 915 504 voix soit 11,57% des suffrages exprimés. Le FN ne gagne que deux cantons. (Wikipédia : élections cantonales françaises de 2011 http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89... ).

Au total, sur les 394 cantons où il était présent en duel au second tour, le parti de Marine Le Pen passe de 24,8 % au premier tour à 35,7 % au second et en nombre de voix de 612 335 à 902 563 soit plus de 290 000 suffrages gagnés en une semaine. " (IFOP : http://www.ifop.com/media/pressdocu...

Mais la faiblesse de ces résultats sont à relativiser, selon l’IFOP : "En dépit des commentaires sur « l’échec du FN », analyse basée sur le très faible nombre de cantons gagnés (2), on constate une progression importante de plus de 10 points quelle que soit la configuration de second tour. Le FN progresse autant face au PC que face au PS ou à l’UMP. Ceci démontre que le FN dispose de réserves importantes et diversifiées.

Selon des sondages publiés en mars 2011, Marine Le Pen obtiendrait entre 20 et 24 % des voix et arriverait à la seconde place à l’élection présidentielle de 2012, quel que soit le cas de figure

Elle pourrait même aussi arriver à la première place selon d’autres sondages (http://www.lexpress.fr/actualite/po... )

Selon un autre sondage, Marine Le Pen serait plébiscitée par le vote ouvrier : http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

Mais tous ces sondages sont déjà obsolètes puisque la plupart donnaient DSK en tête ! En outre, la défection d’Olivier Besancenot change aussi quelque peu la donne.

D’autre part les campagnes médiatiques en faveur de tel ou tel poulain de l’écurie socialiste ou de l’écurie UMP ne font que commencer. Enfin, nous savons que le résultat des élections sera étroitement fonction du temps de parole et de l’espace rédactionnel utilisé par les candidats dans les grands médias, pondérés par leur taux d’audience, ainsi que des ressources financières dont ils disposeront pour mener à bien leur propagande de campagne.

III - La multiplicité des courants d’extrême droite.

Le Front National regroupe diverses tendances : nationaliste, nationale-populiste, nationale-catholique, nationaliste révolutionnaire, « nouvelle droite »…

À côté de lui, on peut définir un groupement de partis alliés entre-eux constitué du Mouvement national républicain fondé par Bruno Mégret en 1999 (MNR), du Parti de la France (PDF) fondé en 2009 par le député européen Carl Lang et plusieurs autres dissidents du FN, de la Nouvelle Droite Populaire (NDP) créée en 2008 par des dissidents du FN, du MNR et d’Alsace d’abord, présidé par Robert Spieler et enfin de la Maison de la Vie et de la Liberté (MVL) fondée en 2009 par l’ex-député européen FN Jean-Claude Martinez qui se revendique « alternationaliste.

Mais cette énumération est loin de rendre compte de la totalité des partis et mouvements - groupuscules d’extrême droite : on peut en dénombrer encore 18 : Bloc Identitaire, Mouvement des damnés de l’impérialisme (MDI), Parti solidaire français (PSF), etc.

Et à cela s’ajoute encore au moins six associations d’extrême droite. Pour avoir une liste plus complète, on peut se reporter à wikipédia. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_... http://fr.wikipedia.org/wiki/Extr%C... Ce nombre est comparable à celui du nombre de groupes d’extrême gauche.

Cette multiplicité de mouvements montre que le Front National agglutine électoralement une constellation de groupuscules qui peuvent avoir chacun une spécificité : catholicisme, traditionalisme (chasse, terroir, etc.), anti-impérialisme, national-solidarisme, etc. mais qui en même temps partage un système de représentation du monde : importance fondamentale de la nation, identarisme, culte du chef de l’autorité, anti immigrationisme, etc.

Cela explique, en partie, le caractère bric-à-brac de l’idéologie du FN dont l’offre idéologique devient de plus en plus éclectique pour capitaliser électoralement le mécontentement des différentes couches sociales." Pour le politologue Pascal Perrineau, spécialiste de ce parti, Marine Le Pen fait preuve d’un « grand éclectisme » : « son père était très critique sur la Ve République, elle l’encense. Elle convoque Jaurès, évoque les vertus de l’Etat. » Si un tel « un bric-à-brac idéologique ne constitue pas un véritable projet », il présente un certain nombre de vertus. Il permet notamment à la présidente du FN d’élargir sa base programmatique, « de s’adresser aux électeurs de la droite républicaine et à ceux de gauche qui sont parfois déboussolés, notamment sur les questions de laïcité », détaille Pascal Perrineau. Et de rappeler que ce bricolage à la sauce Le Pen n’est pas si nouveau que ça : « dès 2007, dans la préparation de la campagne présidentielle, Marine Le Pen avait emmené son père sur ce terrain ». " Source : Paris-Match http://www.parismatch.com/Actu-Matc...

Mais derrière ce bricolage, se profile une véritable stratégie de conquête du pouvoir par le FN.Les idées de Marine Le Pen sont, pour l’essentiel, exposées lors de son discours à l’UDT d’Evian en septembre 2008 . (http://www.frontnational.com/?p=2262) et plus récemment dans son discours d’investiture en janvier 2011 (http://www.frontnational.com/?p=6295 ) comme dit plus haut.

Et nous allons voir que cette apparence de "bric-à-brac" s’articule en réalité sur une vision relativement cohérente du monde dont il est utile de connaître la nature.

Fin de la première partie

Hervé Debonrivage


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message