Stop aux accords de mauvais genre
Que les hommes et les femmes soient belles !
Un héritage ancien refusé par une minorité.
Du latin de l’Antiquité au français du 17ème siècle, la règle de proximité permettait d’accorder un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms, avec le nom le plus proche : Que les hommes et les femmes soient belles ! Que les femmes et les hommes soient beaux !
Cette règle a vécu jusqu’à ce que des grammairiens travaillent à sa disparition.
En 1651, Scipion Dupleix décrète : « Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut seul contre deux ou plusieurs féminins, quoiqu’ils soient plus proches de leur adjectif » .
D’autres le suivent. Leur victoire idéologique s’inscrit dans un contexte particulier, celui de la création de l’Académie Française (en 1635) chargée « de fixer la langue française, de lui donner des règles et de la rendre pure et compréhensible » Des lors, la correction de la langue ne s’établit plus en fonction de la manière de parler et d’écrire de la majorité des Français, mais selon l’usage qu’en fait l’élite des gens de la Cour et des écrivains.
Aux origines de l’éviction du féminin, se trouve ainsi la confiscation de la langue par une minorité au détriment du plus grand nombre. Aujourd’hui, les héritiers de Scipion Dupleix opposent deux raisons à l’usage de la règle de proximité.
1. Le genre grammatical n’aurait rien à voir avec le sexe.
Pourtant, l’argumentation idéologique selon laquelle le masculin, genre le plus noble, l’emporte toujours, en fait douter. C’est d’ailleurs l’intuition que les genres grammaticaux ont quelque peu à voir avec le genre, assigné à chacun- e, qui explique les réactions de satisfaction ou de soulagement des signataires. Eliane, retraitée à Bayonne : « Je suis révoltée depuis l’école primaire... » « Yasmina, professeure des universités au Maroc : « j’attendais ça depuis longtemps ! « ; Evelyne, enseignante en Belgique : « Je me sens moins seule désormais …
2. Une nouvelle règle déstabiliserait les plus fragiles :
Les personnes étrangères et les enfants des milieux populaires. .. Or, de nombreuses enseignantes et enseignants, notamment en français langue étrangère, affirment au contraire que cette règle est déjà utilisée instinctivement par ceux et celles supposées ne pas pouvoir l’assimiler.
Ainsi, Fréderic, enseignant à Oissel, nous annonce que « désormais mes élèves n’auront plus faux quand ils (euh.., elles) écriront en respectant la règle de proximité. Pas sûr que mes inspecteurs apprécient… mais bon il va bien falloir qu’il s’y fassent »
Une règle vivante à propager. Les élèves de Fréderic ne sont pas les seul-es à être passé-es à la pratique. Il y en a d’autres. Didier Chômeur à Silfiac « cela fait déjà quelques années que j’applique cette règle qui me semble logique » ou Bruno journaliste à la Madeleine « qui prend déjà la liberté d’utiliser cette règle. Pour d’autre comme Yoann, traducteur à Paris, elle « ouvre de nouvelles possibilités linguistiques, littéraires. Pur et simple enrichissement. »
Signez la pétition à l’initiative de :
L’égalité, c’est pas sorcier !
La Ligue de l’enseignement ,
Le Monde selon les Femmes ,
Femmes Solidaires ,
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