Déclaration de la conférence européenne de Londres contre l’austérité

vendredi 14 octobre 2011.
 

Il était plus que temps que cette conférence européenne ait lieu.

Les peuples d’Europe sont confrontés à une crise sociale, politique et économique sans précédent. Nos gouvernements taillent de la façon la plus sauvage dans les dépenses de façon à détruire l’ensemble des avantages sociaux de la période d’après-guerre. Cela va saccager la vie de millions de personnes en détruisant les emplois, les salaires, les retraites, les soins de santé, l’éducation, ainsi que d’autres services.

La crise financière de 2008 a été transformée en une crise de la dette des Etats – les Etats nation ont renfloué le système financier, mais en agissant ainsi ils ont sérieusement affaibli leurs propres équilibres comptables. La Grèce est au bord du défaut de paiement, et d’autres Etats n’en sont pas loin.

La seule solution proposée par l’élite dirigeante est l’austérité pour la grande majorité de la population et le renflouement des banques et, plus largement, du système financier.

Alors que le commun des mortels affronte de grandes difficultés, des milliards d’euros sont versés dans les poches des riches. Il n’y a jamais eu une telle disparité de richesses entre le capital et le travail, entre les riches et les pauvres.

Partout en Europe, les peuples entrent en résistance. Ils sont déterminés à défendre les sociétés dans lesquelles ils vivent, et renverser le barbarie de l’austérité. Notre objectif est de contribuer à l’unité de ces luttes. Nous avons besoin d’un front commun européen pour défendre les peuples d’Europe. Nous nous engageons à nous opposer aux politiques d’austérité, aux privatisations et aux attaques contre l’Etat-providence, ainsi qu’à développer la solidarité dans les luttes contre ces attaques.

Pour cette raison, nous soutenons la résistance des syndicats par le biais de grèves ainsi que d’autres formes de lutte. Nous disons non aux guerres impérialistes et à leurs ponctions financières sans fin, et nous disons oui à la satisfaction des besoins sociaux, à la paix et à la justice.

Nous nous opposons à la transformation des immigrés en boucs émissaires, parce que la crise économique et l’agitation raciste et l’islamophobie divisent et affaiblissent notre capacité de résistance. Nous organiserons des campagnes contre la montée de l’extrême-droite qui cherche à impulser cela.

Notre orientation repose d’une part sur la résistance, d’autre part sur l’élaboration et la promotion d’une stratégie économique alternative : les banques doivent être placées sous contrôle démocratique. Les banques privées doivent être socialisées et les marchés financiers doivent être réglementés. L’Union européenne et les gouvernements nationaux doivent satisfaire les besoins de la population, au lieu d’imposer des programmes d’austérité. Il faut augmenter les impôts pour les riches et les entreprises. La dette illégitime doit être annulée. Ceux qui ont accordé les prêts sont responsables de la situation actuelle. Nous ne payerons pas leur crise !

Une stratégie économique et politique alternative doit promouvoir la protection sociale, développer les logements, les écoles, et les hôpitaux, protéger les retraites, et favoriser une approche écologiste des dépenses publiques (investir dans les énergies renouvelables et les transports publics, et ainsi créer des millions d’emplois nouveaux). Cette conférence décide de renforcer les liens développés dans la préparation de cette conférence et d’établir une coordination européenne afin d’organiser et soutenir la résistance à la dette et à l’austérité.

Nous nous engageons à soutenir les mobilisations des Indignados le 15 octobre, les les actions contre la dette et les institutions financières internationales entre le 8 et le 16 octobre, ainsi que la manifestation G20 en novembre à Nice.

Nous nous engageons aussi à travailler à une journée commune d’action contre l’austérité en 2012. Nous appelons également le mouvement syndical à préparer, contre l’austérité, une journée de lutte européenne sous forme de grève ou d’autres formes d’action sur le lieu de travail.

Londres, le 1er octobre 2011.


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