Redressement productif : PSA… exercice pratique ?

samedi 15 septembre 2012.
 

Ce jeudi matin, suite à l’initiative de notre groupe, aura lieu au Conseil général une assemblée générale extraordinaire pour examiner la situation de PSA Aulnay en présence de tous les syndicats.

Après que l’expert mandaté par le ministre du redressement productif ait validé la fermeture du site, les réactions du gouvernement nous laissent perplexes : Hier, cette fermeture était « inacceptable », « l’Etat ne laisserait pas faire », « les salariés pouvaient compter sur la détermination du gouvernement à sauver leurs emplois »… Aujourd’hui, cette issue est présentée comme « normale », avec une série d’arguments largement relayée partout visant à démontrer aux salariés eux-mêmes et à l’opinion publique que c’est un « mal nécessaire » et que l’on n’y peut rien. La réindustrialisation évoquée n’a aucun contenu solide et on sait que ce type de projet n’a jamais fonctionné.

Clairement, le gouvernement renonce. Alors que nous assistons à une attaque sans précédents contre la production industrielle en France avec des dizaines d’entreprises menacées sur tout le territoire, il continue de nous dire qu’il faut préserver l’industrie et l’emploi en France, mais devant le cas de PSA (dernière grosse entreprise de production de la Seine Saint Denis), il fait tout le contraire ! Pourtant, le combat des salariés de PSA, c’est le combat de toute l’industrie française. Si le gouvernement capitule à Aulnay, il capitulera ailleurs à l’avenir.

Pourtant, les salariés ne sont pas fautifs. Le fameux rapport Sartorius pointe la lourde responsabilité de la direction de PSA dans cette issue. En effet, au lieu de préparer l’avenir en investissant dans la recherche pour de nouveaux modèles plus écologiques et de nouveaux marchés, le groupe, qui avait pourtant bénéficié de larges aides publiques, a choisi délibérément de distribuer généreusement l’argent de ses bénéfices sous forme de dividendes aux actionnaires !

Une fois de plus, des milliers de salariés et de familles vont payer les frais de la logique inhumaine du capitalisme qui consiste à sacrifier l’intérêt des personnes sur l’autel du profit financier. Cette situation illustre une fois de plus la volonté du patronat de mettre en place une politique d’austérité et de flexibilité qui se fait toujours au détriment des femmes et des hommes. Nous ne nous y résignons pas.

Car il n’y pas de fatalité ! L’Etat a le pouvoir d’empêcher cette catastrophe sociale, notamment en interdisant les licenciements boursiers, en accordant de nouveaux droits aux salariés qui sont les principaux concernés par la politique de leur entreprise et, plus largement, en socialisant les moyens de production de certains secteurs de l’industrie afin de pouvoir les préserver.

Alors que notre pays compte plus de 3 millions de chômeurs et que notre département souffre de la pénurie d’emplois et des dégâts sociaux qu’elle entraîne, il est temps de prendre une nouvelle direction. Au lieu de baisser les bras et de promettre simplement un accompagnement pour les salariés licenciés, le devoir de la gauche au pouvoir est de sauvegarder leurs emplois et de miser sur l’avenir en promouvant l’innovation et les alternatives écologiques tout en poursuivant la production de la C3 jusqu’en 2016.

Le gouvernement n’avait-il pas annoncé un plan pour l’industrie automobile ? C’est le moment de le mettre en œuvre, très certainement avec de nouvelles ambitions, s’il peut sauver les salariés de PSA !

Le redressement promis dimanche par François Hollande semble bien mal engagé dans la pratique puisque 2 jours après, il capitule devant PSA et entérine la mise au chômage programmée de milliers de personnes.

Nous, nous ne renonçons pas et nous réaffirmons que la fermeture du site d’Aulnay est inacceptable et que l’Etat, qui peut l’empêcher, doit agir maintenant.

Bally Bagayoko, Josiane Bernard, Hervé Bramy, Gilles Garnier, Pascal Beaudet, Florence Haye, Jean-Jacques Karman, Pierre Laporte, Jean-Charles Negre, Belaïde Bedreddine, Jacqueline Rouillon, Abdel-Madjid Sadi, Azzedine Taïbi.


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