Après la réunion entre les syndicats d’Arcelor Mittal et le premier ministre, le doute n’est plus permis. Le premier ministre s’obstine dans la dénégation des faits en continuant à affirmer haut et fort et contre toute vraisemblance que le compromis passé avec Laksmi Mittal comporte 180 millions d’euros d’investissements.
Sa seule ligne de défense : il n’y aura pas de plan social. Mais les suppressions d’emplois, à terme, vont, elles,se compter par centaines.
L’enjeu du maintien de la sidérurgie, en Lorraine ou ailleurs, n’est visiblement pas le souci de ce gouvernement. Jean-Marc Ayrault a écarté d’un revers de main la possibilité de nationaliser Florange, même de manière temporaire, sous prétexte que cela coûterait trop cher, c’est a dire un milliard d’euros.
Si ce n’est que cela, le Parti de Gauche propose au premier ministre d’abandonner le projet d’EPR de Flamanville dont le coût a encore augmenté de 2 milliards d’euros, ou bien de renoncer aux 20 milliards de cadeaux accordés aux entreprises sans aucune contrepartie. Entre le nucléaire inutile et dangereux ou les cadeaux au patronat et le maintien d’une industrie de l’acier indispensable au pays, le Parti de Gauche n’hésite pas : il fait le choix du refus du démantèlement industriel et social.
Les syndicats devront-ils élever à l’entrée de l’usine de Florange une stèle « Ici reposent les promesses de François Hollande faites le 24 février 2012 » comme ils en avaient élevée une aux promesses non tenues de Nicolas Sarkozy à Gandrange ?
Jeudi 6 Décembre 2012
Communiqué du Parti de Gauche
En refusant de nationaliser Arcelor Mittal, le gouvernement capitule une fois de plus devant le patronat.
En effet, l’accord signé ne profite qu’au groupe Mittal et pas du tout aux salariés de Florange car, avant tout, il entérine l’arrêt de la filière chaude. En échange de la promesse d’investir seulement 40 millions d’euros par an pendant 5 ans dans la filière froide, en permettant au groupe Mittal de faire l’économie des investissements nécessaires à la modernisation de la filière chaude et en se dégageant du plan social, cette décision menace la pérennité du site à moyen terme.
C’est une double bonne affaire pour le groupe Mittal, car la capitulation du gouvernement Ayrault lui permet de préserver ses marges en évitant la reprise de l’ensemble du site par un groupe concurrent, public ou privé.
Par contre, c’est une très mauvaise affaire pour la sidérurgie française.
Inévitablement, l’arrêt de la filière chaude se traduira par des suppressions d’emploi en amont chez les sous traitants, ce qui aggravera encore la situation désastreuse de la région où le bassin d’emploi est déjà bien sinistré par la casse industrielle. Par ailleurs, les travaux permettant la reprise des hauts fourneaux à travers le projet écologique Ulcos ne sont pour l’instant associés d’aucune garantie. Le communiqué d’Arcelor Mittal ne fait du reste aucune mention de ce projet.
Le Parti de Gauche s’indigne de la méthode du gouvernement ayant consisté à faire croire aux salariés, qui ont aujourd’hui le sentiment légitime d’avoir été trahis, que la nationalisation était acquise, et prend acte du fait que le Premier Ministre choisit de désavouer ouvertement Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, sur cette question majeure de politique industrielle, en estimant que la politique de nationalisation "n’est pas efficace".
Le Parti de Gauche continuera à apporter tout son soutien aux salariés en lutte depuis 18 mois, et réitère sa demande de nationalisation de la sidérurgie française, sous contrôle des travailleurs et de l’Etat, et la modernisation du site dans les plus brefs délais dans le cadre de la planification écologique
Laurence Sauvage et Guillaume Etievant, 1er décembre 2012
Après l’annonce du gouvernement, les hauts fourneaux de Florange vont rester à l’arrêt. De nombreux emplois sur le site continuent d’être menacés. Le gouvernement parle d’absence de plan social mais donnerai son feu vert à des reclassements et des pré-retraites financés sur fonds publics. Voilà la vérité sur l’accord annoncé entre Mittal el le gouvernement. C’est de la part du gouvernement un renoncement à l’ambition d’une relance durable du site. Les fumeuses promesses d’investissements de Mittal, contraire à tous ses actes, ne sont en rien une garantie. Mittal continue de jouer les sites français et belges, les uns contre les autres.
Le PCF comprend la colère des salariés et élus locaux devant cette démission de la puissance publique. L’accord Mittal-gouvernement ne peut en aucun cas être un point final au dossier de Florange ni à celui de l’ensemble de la filière sidérurgique française. Les salariés ne doivent pas être à nouveau abandonnés aux griffes de Mittal. Je demande la mise en place immédiate d’un comité national pluraliste associant syndicats, élus locaux, parlementaires, état, industriels et banques pour continuer dans la transparence à construire les solutions industrielles d’avenir inexistantes après cet accord.
Communiqué de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
Il est arrivé ce que nous craignons : le gouvernement Hollande-Ayrault s’est couché devant le milliardaire Mittal. On sait ce que valent les engagements de Mittal en matière d’investissements : Il a déjà fait le coup lors de la fermeture de Grandrange, 300 millions d’euros promis et jamais vus à Florange.
Contrairement aux affirmations du gouvernement le maintien à l’arrêt du site des hauts fourneaux va entraîner des milliers de suppressions d’emplois dans toute la région. Le projet ULCOS pour une filière industrielle prétendument écologique, envisagé en contre partie, nécessiterait des investissements très importants pour lesquels il ne faudra pas compter sur Mittal.
La nationalisation provisoire envisagée par le gouvernement n’offrait certes pas de garantie pour le maintien de l’emploi, mais elle était perçue, espérée, par tous les salariés comme une claque pour Mittal. Mais le gouvernement n’a même pas eu cette petite audace.
Le NPA continue à défendre l’expropriation de Mittal qui est, plus que jamais, la seule voie sérieuse pour le maintien de l’activité et de l’emploi sur le site et dans la région. Seule la mobilisation des travailleurs de Florange peut aujourd’hui faire reculer Mittal et le gouvernement. Avec ArcelorMittal, PSA, les Chantiers de l’Atlantique, Petroplus, Sanofi, ce sont autant de luttes qui posent la question de la mise en cause du pouvoir patronal. La nécessaire mise en commun de ces combats devient urgente. Le NPA continuera de militer dans ce sens.
BICHINDARITZ Emmanuel
NPA, Montreuil, le 30 novembre 2012
Lionel Burriello, responsable du collectif Jeune à la CGT, a déclaré avoir eu "affaire à un traître", après la conférence de presse de Jean-Marc Ayrault qui a annoncé vendredi soir qu’il n’y aurait pas de nationalisation du groupe ArcelorMittal à Florange.
"J’ai l’impression d’avoir affaire à un traître tout simplement", a-t-il dit sur l’antenne d’I-Télé. "On a l’impression qu’on s’est fait enfumer pendant une semaine. La seule solution à notre problème était la nationalisation qu’elle soit temporaire ou non (...) pour sortir des griffes de monsieur Mittal" qui n’a "aucune crédibilité", a continué le jeune syndicaliste engagé dans le combat pour la survie de l’activité sidérurgique à Florange.
"Il n’y a aucune cohérence. On nous promet 180 millions d’euros. On sait qu’il nous faut le double", a ajouté Lionel Burriello se disant "pas satisfait du tout".
"Ce qui m’inquiète c’est qu’il n’y a aucune perspective d’avenir".
Date | Nom | Message |