La FNIC-CGT condamne avec la plus grande fermeté le déchainement de violences policières qui ont été perpétrées aujourd’hui 7 mars 2013, à l’encontre des salariés Goodyear Amiens Nord, venus manifester à RueilMalmaison leur refus de voir leur site fermer et leurs emplois détruits pour augmenter les profits de la multinationale américaine.
Six salariés ont été blessés, dont deux avec arrêt de travail de 14 jours.
Non seulement la violence patronale jette des centaines de familles dans le désarroi, en annonçant une fermeture de site injustifiée, le site d’Amiens Nord étant rentable, mais aujourd’hui, le gouvernement a choisi son camp, celui du capital contre celui des travailleurs.
Les forces de l’ordre présentes à Rueil-Malmaison en grand nombre, ont multiplié les menaces, les provocations, allant jusqu’à gazer les représentants du personnel tentant de se rendre en réunion de Comité central d’entreprise. Les ministres de l’intérieur se suivent, Sarkozy, Hortefeux hier, Valls aujourd’hui, les méthodes sont les mêmes : Mépris de ceux qui créent les richesses, les salariés et tapis rouge pour les milliardaires, qui n’ont jamais été aussi nombreux en 2012 !
L’argent des contribuables doit financer les forces de l’ordre, non pas une armée privée au service du Medef, de ses intérêts financiers et patrimoniaux !
Le Comité central d’entreprise a voté une résolution en vue de traduire la direction de Goodyear en justice pour son projet de casse sociale et industrielle à Amiens. Cela n’est pas la première fois qu’il en est ainsi.
Depuis six ans, les salariés et la CGT Goodyear luttent pour maintenir leurs emplois et leur activité sur le site d’Amiens Nord, dans la dignité. Leur combat est digne d’éloges, en particulier au regard de l’accord de sécurisation des profits signé le 11 janvier dernier, qui organise la précarité généralisée des salariés pour renforcer les marges, les bénéfices des entreprises. A quoi sert le ministère du redressement productif ? Quel est son bilan après dix mois d’activité ?
Que le gouvernement prenne ses responsabilités, à savoir la recherche active d’une solution en termes d’emplois et d’activité industrielle pour Amiens Nord comme pour d’autres entreprises comme Petroplus, Sanofi, PSA, etc.., et non pas la répression des salariés qui ne cherchent qu’à conserver leurs emplois.
Comité central d’entreprise pour fermeture
Un nouveau CCE sur le projet de fermeture de l’usine Amiens-Nord s’est ouvert jeudi matin 7 mars au siège de Goodyear six ans jour pour jour après l’annonce du premier plan social pour cette usine de la Somme. Un second CCE, extraordinaire celui-là, est prévu dans l’après-midi.
Selon son ordre du jour, le CCE ordinaire doit détailler « la présentation du rapport de l’expert Secafi mandaté par le CCE, les mesures d’accompagnement social et l’analyse économique autour du projet de restructuration », selon un porte-parole de la direction.
Réaction logique et inévitable des salariés
Ne pouvant accepter cette liquidation de l’usine et la destruction de leurs emplois, les salariés étaient venus d’Amiens.
Ils étaient ainsi rassemblés jeudi matin et faisaient brûler des pneus devant le siège de leur entreprise à Rueil-Malmaison, où s’est ouvert le CCE sur le projet de fermeture de l’usine d’Amiens-Nord.
Plusieurs centaines de salariés de Goodyear France ont commencé à jeter divers projectiles, et notamment des pneus enflammés sur les forces de l’ordre qui bloquaient l’accès au site des Hauts-de-Seine avec des véhicules anti-émeutes, et qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Les echauffourées ont fait six blessés légers chez les manifestants selon la CGT ; 19 dans les rangs de la police, selon une source policière.
Triste anniversaire
« Il y a 6 ans jour pour jour, on nous a annoncé la fermeture du site et il n’y a pas eu un seul licenciement », a rappelé le délégué CGT (86% sur l’usine), en soulignant la mobilisation des salariés d’Amiens-Nord, venus selon lui à bord de 11 cars.
Manuel Valls a condamné les "violences" commises par les salariés qu’il a menacé de sanctions car, pour lui, "rien ne saurait justifier que les forces de l’ordre soient les cibles de violences »
Pour Marie-George Buffet, "il faut comprendre"
"Il faut comprendre que ces hommes et ces femmes sont exaspérés. Ils se sentent isolés, ils n’ont pas de réponse, a réagi ce vendredi Marie-George Buffet députée communiste sur BFM-TV. "Il ne faut pas frapper un policier. Ce sont des fonctionnaires qu’il faut respecter. Mais il faut comprendre qu’au bout d’un moment, parfois, on perd les nerfs. Je ne vais pas les condamner d’autant que j’espère que la loi d’amnistie arrivera à l’Assemblée nationale."
Article écrit à partir de Ouest France entreprises
Ce 12 février 2013 au matin, ils ne sont pas loin de 1 000 devant le siège de Goodyear à Rueil-Malmaison. La direction du groupe de pneumatiques dévoile devant le comité central d’entreprises le contenu du « plan social » destiné à accompagner la fermeture du site d’Amiens-Nord. Une fermeture que rien ne justifie d’un point de vue économique. Des salariés de toute la France sont présents aux côtés des Goodyear : Arcelor ; Ford ; les Licenci’Elles des 3 suisses ; PSA ; Dunlop Montluçon et Riom ; Sanofi ; Valéo ;Renault ; Michelin ; Firestone ; Candia ; Coca-Cola ; Haribo ; Ford ; Fralib ; ArcelorMittal de Florange… La fédération CGT de la chimie a appelé à une mobilisation totale, la confédération CGT appuie le mouvement…
Cette journée a donc une ampleur nationale. Et les luttes convergent dans la lignée du rassemblement du 29 septembre à Aulnay, du 29 janvier à Paris… Les Goodyear sont devenus un des symboles forts de cette France qui lutte pour l’emploi. « Nous résistons depuis 2007 contre une multinationale puissante, jamais nous n’avons cédé à la violence et ce malgré une provocation non stop », précise le syndicat CGT de Goodyear Amiens.
Le Parti de Gauche a tenu à être présent. Il y a Martine Billard, co-présidente du PG ; François Delapierre et Eric Coquerel, secrétaires nationaux ; Laurence Sauvage, animatrice du Front des luttes.
Malgré la présence d’un nombre surdimensionné de policiers et de CRS, les salariés en lutte ne céderont à aucune provocation. La dignité, la responsabilité, la force du bon droit animent tous les présents. « Les voyous, ce n’est pas nous ! », résume le sentiment général. Au-delà de la lutte pour préserver l’outil de travail à Goodyear comme ailleurs, les salariés en convergence réclame du président de la République qu’il tienne au moins un engagement de campagne : « La loi interdisant les licenciements boursiers, Hollande, tu nous la dois ! »
A présent, laissons la place aux syndicalistes de Goodyear qui parlent de leur bataille pour défendre l’usine d’Amiens :
« Depuis des jours, nous ne cessons d’entendre que les Goodyear vont se réunir pour en découdre avec les forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur commente des rumeurs. Jamais la CGT Goodyear n’a eu cette démarche. Bien au contraire, nous avons toujours appelé au calme et, surtout, à ne pas tomber dans la provocation qui sera c’est sur omniprésente…
Tous les patrons qui annoncent des restructurations ne cessent de dire que la CGT, chez PSA comme chez Goodyear, est irresponsable. Sans nous, il y a belle lurette que les usines seraient fermées. Les médias, qui ne sont que le bras armé du gouvernement, reprennent en boucle la désinformation totale pour continuer à criminaliser l’action de ceux qui se battent contre des patrons voyous pour leurs emplois ! Nous n’entendons aucun commentaire sur la fermeture du site de Clairoix où les gars avaient tout accepté, rien non plus sur Molex.
Mieux encore, des soit disant analystes économiques, qui ne connaissent rien au dossier Goodyear, affirment sur toutes les chaines que le site de Dunlop Amiens tourne du feu de dieu, alors que nous savons tous que celui-ci a perdu 65 % de sa production et que son avenir est plus qu’incertain. Le MEDEF, le gouvernement et certaines centrales confédérales (cfdt, cgc, cftc) s’unissent pour essayer de détruire les seuls qui résistent à la casse organisée de notre industrie. Ils veulent coûte que coûte nous détruire. Le 29 janvier 2013, nous avons réuni plus de 20 entreprises dans la rue pour demander au gouvernement de tenir les promesses faites lors de la campagne électorale. L’union des salariés est un danger pour tout le système, car le MEDEF comme le gouvernement et les autres qui se disent syndicalistes font cause commune !!!!
Un peu comme au temps d’une époque bien sombre de notre histoire où les résistants étaient les hommes à abattre… Les syndicalistes CFDT de SANOFI qui ont eu le malheur de dire ouvertement qu’ils ne décoléraient pas contre Berger et la signature de l’accord sur la « sécurisation de l’emploi » sont devant le peloton d’exécution, ils risquent d’être exclus parce qu’ils ont dit qu’ils n’acceptaient pas cette signature qui met en danger grave leurs emplois.
Les Goodyear seront au siège social, nous y allons pour réaffirmer que nous nous battons pour nos emplois. Nous refusons toutes provocations et demandons au gouvernement d’être à l’écoute du monde du travail et non uniquement des patrons, comme c’est le cas actuellement. Le gouvernement s’aperçoit que la casse industrielle dans notre pays met des milliers de salariés et à juste titre en colère. Il suffit de constater ce qu’il se passe à Pétroplus : hier, il y avait 5 repreneurs et aujourd’hui les mecs vont recevoir des lettres de licenciements !
Les Goodyear se battent dignement depuis 2007, nous n’avons qu’un seul objectif garder nos emplois et défendre l’industrie de notre pays… De nombreux acteurs autour de ce dossier passent leur temps à vouloir détruire la CGT Goodyear. Peu importent les méthodes et les propos, nous résisterons, nous ne plierons jamais. Nous sommes les seuls à pouvoir affirmer que sans nous le site de Goodyear serait fermé depuis au moins 2007 !
Le 12 février 2013, nous allons être provoqués et la CGT demande aux Goodyear de ne pas tomber dans le piège qui va nous être tendu. Nous avons su protéger avec intelligence notre usine et nos emplois. Pendant des années, l’ancien préfet de la Somme disait « la CGT à une attitude responsable… ». Personne ne nous détournera de notre objectif principal et nous ne serons jamais les égaux de la direction Goodyear. Les voyous ce n’est pas nous ! »
Date | Nom | Message |