Chambardement social et territorial : Hollande aux ordres de Bruxelles

lundi 9 juin 2014.
 

Le tumulte créé par le redécoupage territorial de François Hollande, fait d’arrangements au profit de barons socialistes du niveau des combinaisons de cuisine interne du PS, masquent une autre information pourtant très étroitement liée : les recommandations de la Commission Européenne sur le budget 2014.

Elles prônent une réduction plus forte des dépenses publiques en 2015, dont celles de sécurité sociale, la limitation du coût des retraites en « se concentrant tout particulièrement sur les régimes spéciaux existants », la « rationalisation des allocations familiales et des aides au logement », la modification des seuils sociaux (Rebsamen vient d’obtempérer), l’augmentation des impôts sur la consommation et bien entendu « lutter contre la rigidité du marché du travail » tout en réformant le système d’allocations chômage sans oublier de « promouvoir la concurrence dans les services » en simplifiant les autorisations d’ouverture et en supprimant l’interdiction de la vente à perte.

Le discours libéral habituel, hélas mis en œuvre sans discontinuer de Sarkozy à Hollande.

Les attaques contre les collectivités territoriales figurent sous forme d’exigences à mettre en œuvre « d’ici à décembre 2014 en vue d’éliminer les doublons administratifs, de faciliter les fusions entre les collectivités locales et de préciser les responsabilités de chacun des échelons des collectivités locales ; fixer un plafond pour l’augmentation annuelle des recettes fiscales des collectivités locales tout en réduisant comme prévu les subventions octroyées par l’Etat ».

En résumé, étrangler financièrement les collectivités qui seront ainsi obligées de réduire leurs dépenses.

Voilà qui éclaire d’un jour nouveau l’obstination de François Hollande à aller vite et loin dans son œuvre de démantèlement territorial, même si cela finit par apparaître sans cohérence. Peu importe l’apparence, l’important est de répondre auxdesiderata de la commission européenne. Dans ces conditions, tous les appels à l’unité de toute la gauche incluant le PS en tant que tel, voire y compris le Modem dans le cas de EELV, butent sur une réalité : il ne peut y avoir de rupture avec cette politique austéritaire en faveur des plus riches qu’à condition d’être prêt à affronter la Commission Européenne. Ce n’est bien évidemment pas le cas du Modem allié avec l’UDI, ni le cas du PS qui, en tant que parti, a accepté le vol du vote du peuple contre le TCE et s’est renié sur le TSCG.

Rassemblement, oui, mais dans la clarté.

L’exigence d’arrêt des négociations pour le GMT, le refus de cette réforme territoriale avec la seule obsession de la concurrence entre territoires tout comme le collectif budgétaire de juillet peuvent être des moments de rassemblement. A chacun de prendre ses responsabilités. Sinon ce n’est pas seulement le PS qui sera discrédité par la politique du gouvernement, mais toutes les forces politiques et tous les militants qui participeront à ce qui ne peut apparaître que comme de la tambouille politicienne.


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