Le Parti de gauche se veut plus que jamais au service d’une révolution citoyenne par et pour le peuple

mardi 14 octobre 2014.
 

François Hollande a battu Nicolas Sarkozy en 2012 avec une marge étroite. Cette victoire n’aurait pas eu lieu sans le discours anti-finance du Bourget. Nous n’avons jamais vraiment pensé que le candidat socialiste y croyait, mais qu’importe, c’est là-dessus qu’il a été élu.

Deux ans ½ après, à mi-mandat, son premier ministre vient en un mois de s’agenouiller à plusieurs reprises devant la dite finance : devant le Medef, à Berlin et ces jours-ci dans le temple du capitalisme globalisé, la City. « My government is pro-business » a-t-il épelé. Sa méthode Assimil aurait mieux fait de traduire : « My government represents the business ». Voilà ce qu’a fait François Hollande du mandat confié par le peuple : il l’a transformé en ces génuflexions honteuses devant l’autel de la finance. Elles frappent d’autant plus l’esprit que c’est à Berlin que Valls vient quémander l’absolution de Mme Merkel pour le budget de la France, et que c’est dans l’anglais des spéculateurs de la City que le Premier ministre se transforme en commis du libéralisme triomphant. Mais en réalité c’est toute la politique en cours qui est une négation de la souveraineté populaire. Ces gens-là nous font honte. Comme nous fait honte M. Moscovici qui, pour obtenir son poste de commissaire européen, n’hésite pas à en rajouter sur son dévouement à l’austérité et à la politique de l’offre. Il en vient même à assurer servilement qu’il saura prendre les bonnes décisions en ce sens, même si elles sont contraires aux intérêts du peuple français comme d’ailleurs de tous les autres peuples d’Europe.

Il se dit même qu’à la fin du mois, lui, ou l’androïde libéral qui prendra la place de commissaire européen des finances, pourrait refuser le budget français pour en imposer un autre ! Ce ne sera que le résultat du premier manquement de François Hollande à ses engagements devant le peuple : « moi Président je ne signerai pas le TSCG s’il n’est pas renégocié en faveur d’une politique de relance ». Et bla-bla-bla. On connaît la suite : le texte a été ratifié tel que Nicolas Sarkozy et Mme Merkel l’avaient voulu. Et les budgets nationaux de passer sous le contrôle de bureaucrates non élus. C’est grâce à ce mécanisme, que le déjà très austère budget 2015 pourrait être encore aggravé. Et si ce n’est pas le cas, il y a fort à parier qu’en échange de la « mansuétude » de Bruxelles, de nouvelles mesures aggravant la politique de l’offre seront adoptées. Dans le cas inverse, le duo Hollande-Valls se trouvera devant le choix de plier l’échine ou de désobéir. On ne doute pas un instant de ce qu’il fera, s’essuyant une fois encore les pieds sur la souveraineté populaire.

On n’en doute d’autant moins que le gouvernement vient de démontrer une fois de plus son adhésion à la doxa de la CEE et aux dérégulations libérales. Ses représentants ont en effet appuyé les propositions de la Transdev aux syndicats du personnel de la SNCM. Il s’agit d’un plan de suppression de quasi la moitié du personnel en vue d’un redressement judiciaire. Pour le justifier, Transdev et le gouvernement évoquent la pénalité de 440 millions que la CEE impose à la SNCM de payer à l’Etat pour cause justement d’aides de l’Etat. Ubuesque en apparence. En réalité il s’agit de l’application concrète et trébuchante de la dérégulation du transport puisque ces aides ont été versées au nom du service public de continuité territoriale. Evidemment cette dérégulation profite en l’espèce à Corsica Ferries qui, non seulement n’obéit à aucune contrainte en la matière, mais en outre contourne allègrement le droit maritime français pour ses personnels. Là encore le gouvernement s’assoit sur ses engagements pris devant les syndicats, et prend des décisions contraires à l’intérêt général et, en définitive, à la souveraineté populaire.

C’est donc bien sur ce terrain, nié par la double architecture institutionnelle que sont la 5ème République et l’Union Européenne, que nous devons construire une issue alternative au système libéral et à la souveraineté des marchés. C’est pourquoi la souveraineté populaire a été au centre de notre Bureau National du 4 et 5 octobre. Sans doute en raison de l’importance du moment et des choix stratégiques à prendre, les discussions auront rarement été aussi sérieuses, riches et argumentées depuis la création du PG. Il en ressort une résolution politique importante qui annonce un cap stratégique, des campagnes et des initiatives pour les mois à venir. Toutes en réalité tournent aussi autour de la souveraineté populaire.

C’est vrai de notre engagement fort et structurant en faveur de la 6èmeRépublique et de la constituante. Il sera déjà marqué par une votation citoyenne initiée par notre parti en faveur du principe de révocabilité des élus du 8 au 11 novembre et bien sûr par notre soutien au lancement du M6R.

C’est vrai de la manifestation unitaire, elle aussi à mi-mandat, que nous avons proposé et qui est en train de prendre forme contre le gouvernement Valls-Hollande et son budget.

C’est vrai des campagnes que nous avons actées et qui vont s’échelonner dans les mois à venir : contre la réforme territoriale, pour « l’eau bien commun », pour des mesures d’urgence sociales et écologiques. Sans oublier notre implication dans les mobilisations sociales, citoyennes et écologiques, à commencer par la journée Stop-Tafta de ce samedi 11 octobre.

C’est vrai enfin de la vision des campagnes électorales de 2015, que nous voulons forcément autonomes des forces gouvernementales, et dans lesquelles nous comptons bien que se traduise une véritable implication citoyenne.

Cette résolution traduit en définitive le nouveau souffle d’un parti qui se veut plus que jamais au service d’une révolution citoyenne par et pour le peuple.

Eric Coquerel SN à la coordination politique du Parti de Gauche


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message