Une question de sciences politiques : pourquoi la stagnation électorale du Front de Gauche ?

mercredi 14 août 2019.
 

Quelles sont les raisons de l’échec du Front de Gauche pour progresser comme force politique alternative ?

Après les résultats des élections nationales et locales depuis 2012 se caractérisant par une forte abstention, une forte poussée du FN, un affaiblissement du PS et surtout la stagnation du FdG, il est temps de s’interroger sur les raisons profondes de cette stagnation

Cet article fait suite à notre autre article : Une question de sciences politiques : pourquoi l’ascension du FN ? http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Nous abordons maintenant la question de la stagnation électorale du Front de gauche et en particulier du PCF. Nous passerons en revue les différents arguments rencontrés et montrerons leurs insuffisances. Au lieu d’un exposé académique forcément figée, nous avons préféré imaginer un dialogue qui permet de rendre plus vivant, avec leurs aspects contradictoires, les arguments avancés.

L’insuffisance de l’analyse (en fait que l’on rencontre dans l’ensemble des médias de droite et de gauche) est sanctionnée par une note de 8/20 qui ne permet pas à la candidate dans un premier temps d’être admise.

L’idée directrice est de montrer que les carences que l’on reproche au FDG, certes ne favorisent pas, sa popularité mais existent aussi pour les partis dominants, carences qui ne les empêchent pas de rester majoritaires. Ce phénomène existe aussi pour les partis de la gauche dite radicale en Europe. En outre, rappelons que même au plus fort de sa popularité, après la Libération, le PCF n’a jamais dépassé le plafond de 26 % des suffrages exprimés. Son audience n’a cessé de décroître depuis 1969 quand Jacques Duclos avait réalisé 20 % aux élections présidentielles. D’autre part, l’ensemble de l’Autre gauche, sans les écologistes, stagne aussi depuis plus de 10 ans. Il existe donc des causes structurelles qui neutralisent le développement de la gauche dite radicale qu’il convient de mettre en évidence et qui ne sont donc pas nouvelles et spécifiques à la France.

Nous avons déjà traité en partie cette question, dans d’autres articles, en invoquant la marginalisation de l’Autre gauche par les médias et l’instrumentalisation des partis d’extrême droite par les forces économiques et politiques dominantes pour neutraliser les mouvements anticapitalistes ou même simplement tout mouvement remettant en cause l’accumulation des richesses par une oligarchie. Mais cette analyse reste insuffisante, comme nous allons le voir car elle élude le problème de fonds : la responsabilité politique de l’Autre gauche par absence de pensée stratégique sur le long terme.

Dans son épreuve de rattrapage finale la candidate devra expliquer quel changement de stratégie politique le FDG devrait adopter pour ne pas disparaître et pouvoir se développer puis devenir majoritaire.

Rappelant le contexte.

La scène se déroule à l’Institut d’Études Politiques (IEP) des Cazalets ( le lieu-dit Les Cazalets, est le point culminant du département de l’Aveyron à 1 463 mètres, situé dans la commune de Verlac sur les contreforts du signal de Mailhebiau, lui-même point culminant des monts d’ Aubrac à 1469 m mais lui situé dans le département limitrophe de la Lozère).

Dans l’une des épreuves d’admission à ce fabuleux institut,les étudiants candidats devaient traiter la question suivante "Quelles sont les causes de la stagnation électorale du Front de gauche en France ces dernières années ?

L’institut est exigeant ; il s’assure que les candidats ne sont pas simplement des esprits encyclopédiques mais sont capables de réflexion personnelle et critique.

Une copie riche en arguments.

Voici les réponses apportées à cette question dans l’une des meilleures copies de candidats

1) Des divisions internes dues à des oppositions d’égos et de repliements identitaires partidaires. Notamment, Mélenchon ne plaît pas à tout le monde dans cet assemblage.

2) Un manque total de visibilité médiatique tant au niveau local que national.

3) La prétention du PCF, en raison du nombre prépondérant de ses adhérents, à être toujours le centre du mouvement même lorsqu’il affiche une volonté d’élargissement.

4) Un attachement à des formes traditionnelles de militantisme fondées sur ce que l’on peut appeler clientélisme populaire.

5) Une vision à court terme de la politique fondée sur la conquête immédiate de sièges.

6) Un fonctionnement plutôt vertical des organisations qui le composent alors qu’un nombre croissant de citoyens, surtout chez les jeunes, aspirent à des fonctionnements plus horizontaux.

7) L’âge des ses représentants politiques et de ses organisations dans lesquels ne se reconnaisse pas une bonne partie de la jeunesse progressiste.

8) En outre, la plupart de ses représentants sont des professionnels de la politique donc des apparatchiks qui ont du mal ainsi à prétendre être les représentants authentiques et être proches des classes populaires.

9) La présence d’un parti nommé communiste au sein du Front de gauche peut constituer un repoussoir pour un grand nombre d’électeurs progressistes qui confondent communisme et stalinisme, pour qui le communisme est synonyme de goulag, société – prison, échec économique total, bureaucratie totalitaire.

Pourquoi seulement 8/20 ? Des arguments souvent justes mais insuffisants pour expliquer la stagnation du FDG.

Le professeur Marc Razal (À ne pas De confondre avec le professeur Marc Lazar) reçoit la candidate auteure de cette copie pour lui faire passer l’épreuve orale. La candidate, Michelle–Louise connaît la renommée de cet enseignant impitoyable et pressent que l’épreuve ne va pas être de courte durée et risque d’être rude.

– Votre note s’élève à 8/20 mais il y a encore du chemin à faire pour que vous soyez admise.

Nous allons passer en revue chacun de vos arguments et noter leurs insuffisances.

1) Dans tout parti politique ou association il existe forcément ici ou là des conflits d’egos. La politique, c’est le pouvoir : s’engager dans la politique, c’est forcément avoir une certaine volonté de pouvoir ou de puissance sur la société et sur les autres, même si celle-ci se drape de volonté de transformer le monde. Lorsqu’on est responsable politique, ce phénomène est encore amplifié. C’est donc une trivialité que de dire cela . Dans les partis dominants, ces conflits ont toujours existé, existent jusqu’à même provoquer des "guerres de chefs" spectaculaires. Cela n’empêche pas ces partis de rester dominants même s’ils peuvent avoir des périodes de fléchissement. On donnait d’ailleurs autrefois un nom à ces chefs : ténors et éléphants.

La candidate quelque peu rebelle répond alors :

– Conflits d’egos inévitables ? Même si ces responsables politiques pratiquent la méditation bouddhiste ou zen qui a précisément comme fonction de dissoudre l’égo ?

L’examinateur ne s’attendait pas à une telle réplique. Il répondit alors amusé :

– Vous ne manquez pas de répartie ! Mais vous en connaissez beaucoup des responsables politiques qui ont une telle pratique ?

– Non, je n’en connais pas ! Mais c’est dommage…

– Ne pensez-vous pas qu’il puisse exister d’autres raisons à ces divisions ?

– Le Front de gauche est hétérogène et réunit des gens de cultures politiques et d’histoires politiques différentes.

– Oui, cet argument est plus pertinent. Néanmoins cela n’est pas insurmontable…

La candidate réfléchit et dit :

– Oui c’est vrai, ils ont tout de même réussi à élaborer un programme de gouvernement commun appelé "L’humain d’abord."

– Et qui a porté ce programme aux présidentielles de 2012 ?

– C’était Monsieur Mélenchon.

– Et vous dites qu’il ne plaît pas à tout le monde dans le FDG ?

– Oui car même si une majorité de communistes a considéré sa candidature comme pouvant être efficace, une minorité non négligeable avait préféré la candidature d’un communiste.

D’autre part, un certain nombre d’adhérents n’ont pas apprécié quelques-uns de ses propos jugés trop agressifs ou excessifs notamment à l’égard des socialistes. Cette critique a d’ailleurs été aussi fréquentes de la part de EELV.

– C’est exact : ces reproches ont en effet été faits et ont été bien relayés par les médias. Mais Mme Le Pen ou M. Sarkozy ont-ils été moins agressifs ou excessifs dans certains de leurs propos ?

– Non, on ne peut pas dire ça.

– Cela ne les a pas empêchés de réaliser de meilleurs scores électoraux que M. Mélenchon. Votre argument n’est pas complètement faux mais il n’est pas forcément opérationnel électoralement.

En réalité, les réactions des électeurs vis-à-vis de la violence verbale occasionnelle de M. Mélenchon sont partagées : certains considèrent qu’il a raison , d’autres considèrent qu’il a tort. Il est donc difficile d’avoir une opinion tranchée sur cette question.

Vous parlez de "repliements identitaires partidaires". Sur quoi étayez –vous cela ?

– On peut se référer par exemple aux dernières élections régionales où le PCF a fait cavalier seul dans plusieurs régions ; le FDG est apparu dans quatre configurations d’alliances différentes !

D’ailleurs, il me semble à ce sujet que M Mélenchon a dit : "… Le reste fut une foire d’empoigne locale, un chantage permanent à la division de la part de partenaires obnubilés par la tête de liste, sans la moindre coordination nationale …". Le titre de son article était d’ailleurs : "Front de gauche : Un état d’imbroglio permanent."

Mme Martine Billard, secrétaire nationale au PG, dans le bilan détaillé qu’elle a fait de ces dernières élections régionales montre combien les comportements de défiance et non de confiance de la part du PCF notamment, ont prévalu dans certaines régions sur les impératifs de l’unité coopérative. L’impératif était plutôt pour certains d’être placés en tête de liste pour pouvoir siéger au conseil régional.

– Très bien : votre argument est sur ce point bien étayé.

2) En quoi peut-on parler de manque de visibilité médiatique ?

– Parce que les médias laissent une place très réduite pour l’expression des idées du Front de gauche

Rares sont les invitations de leurs représentants en leur donnant le temps nécessaire pour exprimer leur point de vue et, en outre, peu de commentaires de journalistes traitent de leurs idées. La visibilité des trois autres partis PS, LR, FN est incomparablement plus élevée.

Mais le FDG est aussi en partie responsable de ce manque de visibilité en étant incapable d’avoir une stratégie nationale cohérente et unitaire fondée sur une charte et un logo communs.

– Tout ceci est exact mais en se plaçant sur le plan de la communication, de l’audience du FDG votre argument concernant les médias est notoirement insuffisant. Voyez-vous pourquoi ?

– Non, je ne vois pas

– C’est très ennuyeux. Je vous laisserai tout à l’heure un temps de réflexion sur cette question capitale qui va décider de votre admission. En attendant continuons.

3) Votre affirmation concernant le PCF ne peut être généralisée même si ce que vous décrivez peut s’avérer exact en différents endroits. Elle ne figure pas explicitement dans le texte du 36e congrès du PCF notamment dans ce que ce congrès appelle "coopérative citoyenne".(voir annexe 2) Mais ce phénomène peut effectivement exister dans la mesure où un bon nombre de militants de ce parti se considèrent encore comme "l’avant-garde éclairée" de ce que l’on appelle aujourd’hui les classes populaires. Cette prétention au leadership peut alors effectivement altérer la cohésion du FDG et renforcer les réflexes identitaires des autres composants pouvant ainsi fragmenter électoralement le FDG. Néanmoins l’attitude de l’électorat pour ce genre de question peut être variable et il est difficile d’en tirer une règle générale.

– Abordons la suite : il me semble que les arguments 4 et 5 pourraient être traités conjointement. Qu’entendez-vous par "formes de militantisme traditionnel" et "clientélisme populaire" ?

– Être présent dans les conseils municipaux ou départementaux pour gérer dans le sens le plus social possible les affaires des communes : aides sociales, logements sociaux, construction de crèches, de centres sportifs et culturels, etc. Être présent dans le maximum d’associations et de syndicats pour assurer un relais entre les assemblées élus et les associations et montrer que le parti est bien présent pour défendre les intérêts de la population. Par exemple obtenir une subvention en utilisant les réseaux politiques des élus. (voir annexe A2 4)

– Mais en quoi cela ne contribue-t-il pas à la popularité de ceux qui s’engagent dans ce genre d’action ?

– D’abord les marges de manœuvre budgétaires sont relativement réduites, d’autre part ce sont des techniciens des différents secteurs chargés de la gestion des villes, assez souvent en sous-traitance privée, qui gèrent la vie locale Les grands problèmes immobiliers, de transport, de pauvreté, d’insécurité, etc. sont rarement résolus d’une manière satisfaisante. Les problèmes perdurent.

– Vous considérez donc qu’il s’agit en quelque sorte de l’échec d’une politique gestionaire ?

– Oui. L’échec de gens qui passent la majorité de leur temps en commissions, en représentation.

– Ne pensez-vous pas que l’argument que vous avancez au numéro 5 est lié à cet échec ?

– En effet. toute l’activité politique traditionnelle est concentrée essentiellement sur les campagnes électorales visant à obtenir des sièges aux différentes assemblées. On assiste alors à une certaine fébrilité médiatique et des militants qui vont alors passer l’essentiel de leur temps, sur une relative courte durée précédant les élections, à distribuer des tracts en porte-à-porte, dans différents lieux publics et coller des affiches. Un semblant de contact avec la population s’effectue sur le terrain durant cette période éphémère.

La conquête des sièges semble donc être la motivation et la finalité ultime pour les militants. Mais une bonne partie de la population perçoit désormais cette course aux sièges comme la conquête d’une carrière personnelle par des professionnels de la politique qui au final, se préoccupent assez peu des aspirations et des pensées de leurs concitoyens mais se préoccupe plutôt de leur ascension sociale en termes de revenus et de prestige.

Le fort absentéisme dans les assemblées, l’abondance des mises en examen pour corruption, l’abondance des promesses non tenues et problèmes non réglés confortent cette opinion. notamment chez les jeunes et les ouvriers où les taux d’abstention avoisinée 70 %.

En clair, l’activité de terrain et de gestion pour une bonne partie de l’électorat ne reflète plus une action désintéressée pour défendre l’intérêt général mais comme une activité pour se faire ré–élire et pour continuer de percevoir sa rente de situation.

– Votre vision est catastrophiste !

– Oui, je l’admets. Mais les résultats électoraux confirment ce catastrophisme Je vois ici l’une des raisons du déclin de l’implantation communiste au niveau municipal malgré les déclarations de bonnes intentions s’opposant au clientélisme que l’on peut lire dans la plate-forme du 36e congrès du PCF. (Voir annexe 7)

– Pensez-vous que les responsables politiques et les militants du FDG sont susceptibles de remettre en cause cette manière de faire de la politique ? Je vous laisse possibilité de consulter vos notes personnelles.

– Une minorité oui. Une majorité non. Les pratiques politiques des dernières élections régionales ont montré que l’électoralisme partiaire avait la peau dure au FDG. Il résulte de cela et de l’alliance "obligée ?" avec le PS même là où il n’existait pas de "danger pour une élection d’un candidat FN" que pour l’électorat, le FDG, cartel éclaté de partis de faible visibilité fait bien partie du "système" et fait passer des intérêts d’appareils plutôt que des convictions servant l’intérêt général. En outre, cette dépendance électoraliste vis-à-vis du PS peut aussi s’avérer catastrophique lorsque celui-ci se retire du jeu.

Martine Billard a récemment décrit ce phénomène. "Sur toute la France, à peine 80 communes (Allier, Puy-de-Dôme, Limousin et IDF) ont placé les listes Front de Gauche ou communiste en tête au premier tour alors que le PCF dirige encore 669 communes. Il ne disposera plus que de 27 conseillers régionaux contre 100 sortants et 183 lors de leur niveau le plus fort en 2004 et sera absent de 7 des 13 exécutifs régionaux. Il paie très fort le retrait des listes PS et donc l’impossibilité de fusionner en Nord-Pas-de-Calais Picardie et PACA, ainsi que l’effondrement dans deux bastions historiques, le Centre et le Limousin".

"Le PCF a montré que la sauvegarde de ses postes au détriment de ses partenaires, comptait plus que la construction de relations de confiance au sein du Front de gauche."

On constate donc ici un divorce total entre les principes affirmés au 36e congrès du PCF sur l’unité , la lutte contre les divisions, les bienfaits de la coopération et sa pratique politique réelle.. (Voir annexe A2.5). L’alimentaire et l’identitaire priment sur l’unitaire.

– Vous avez décrit la perception que l’électorat peut avoir de cet électoralisme. Mais quel est votre avis personnel sur cette question ? Vous pensez que ce sont pour des raisons dites "alimentaires" et de carrière que l’on peut expliquer cette "lutte des places" qui prend le pas sur la "lutte des classes" ? Nous abordons ainsi votre argument numéro 8.

– Les institutions actuelles favorisent la professionnalisation de la politique et tous ses abus (cumul des mandats dans l’espace et dans le temps notamment) comme en en témoignent les ouvrages d’Yvan Stefanovitch qui est devenu un spécialiste de la question et dont la lecture fait dresser les cheveux sur la tête. (Voir Wikipédia et annexe )

En raison des difficultés économiques pour obtenir un emploi stable, gratifiant et bien rémunéré, même pour des cadres, faire carrière en politique pour acquérir des avantages personnels importants en étant adossé à un bon réseau est devenu un fait évident. Même après un échec électoral, il est possible grâce aux réseaux denses et abondants avec le milieu de l’entreprise et de l’administration de retrouver un emploi intéressant

Est alors apparue une strate sociale de néo – notables locaux avec leurs fiefs, leurs cours (appelés réseaux d’influence), leurs réseaux familiaux et amicaux. Mais si ce phénomène est devenu plus visible, il ne date pas d’hier. Une situation analogue existe à tous les niveaux de la représentation politique. Ce phénomène est dénoncé par un certain nombre d’associations de la société civile.

Mais cela n’exclut pas que bon nombre de candidats et d’élus considèrent sincèrement que leur action peut améliorer la société et la vie des gens, même si dans les faits ce n’est pas toujours le cas et même parfois le contraire par le vote de lois aggravant la situation sociale. (Voir annexe 4 sur la professionnalisation de la politique)

En outre, la plupart tiennent le raisonnement suivant : on ne peut prétendre gouverner un pays si l’on n’a pas obtenu au niveau local un nombre important d’élus.

– Et cela vous paraît totalement faux ?

– En partie faux. Il est vrai que disposer de personnes ayant une expérience de la vie institutionnelle est utile pour pouvoir gouverner Mais certains partis peuvent avoir très peu d’élus, comme par exemple le FN en France jusqu’à une période relativement récente et comme Podemos en Espagne, ce qui n’a pas empêché ces partis d’apparaître maintenant comme pouvant être capables de gouverner. du moins pour une fraction importante du corps électoral.

Mais je remarque que d’avoir un nombre non négligeable d’élus communistes au niveau local du fait de la nature du corps électoral local, il donne des résultats majorés aux élections mais ne confère pas forcément une visibilité nationale spectaculaire pour les partis de la gauche de la gauche. Si l’on considère le cas le plus favorable pour le FDG : l’ensemble des villes dirigées par un maire communiste, on constate que le nombre de voix obtenues par la gauche populaire (FDG + extrême-gauche + EELV) était de 26,6 % aux élections européennes de 2014 et 19,3 % aux élections régionales de 2015. On pourrait s’attendre à des résultats plus élevés. (Voir le magazine Regards )

– Remarque intéressante, nous y reviendrons. Continuons. Nous allons traiter conjointement les points 6 , 7 et 8 concernant la verticalité, l’âge et la professionnalisation de la vie politique. On entend effectivement souvent ce genre d’argument dans les médias lorsqu’ils s’interrogent sur la désaffection de la politique.

Or les partis qui obtiennent le plus de voix sont résolument de structure verticale et l’âge de leurs élus dans les assemblées parlementaires est relativement élevé. Vous disposez des chiffres ?

– Oui. Dans l’Assemblée nationale de 2012, 56 % des députés ont plus de 60 ans et 14 % ont moins de 50 ans. L’âge moyen est de 59 ans 10 mois. Au Sénat 78 % ont plus de 60 ans, 5 % ont moins de 50 ans ; l’âge moyen est de 66 ans. (voir annexe)

– Donc, il semble que ces deux inconvénients que vous invoquez pour le FDG ne constituent pas un obstacle pour l’élection des candidats des partis dominants.

– Oui. Certes mais les gens n’ont pas tellement de choix . D’autre part, on pourrait s’attendre pour un mouvement politique qui se veut être alternatif et novateur à avoir des représentants politiques moins âgés et par conséquent façonnés par une lourde histoire. L’âge moyen des dirigeants de Podemos qui apparaît comme une force nouvelle est de 43 ans.

Il me semble évident que le FDG gagnerait en popularité en privilégiant les connexions horizontales plutôt que verticales comme nous le suggèreat les réseaux sociaux et et les outils internet. Il existe très peu de connexions horizontales entre les différentes composantes du FDG et même entre organisations locales d’une même composante du FDG ce qui constitue un frein à son développement faute de coordination et de mutualisation des moyens au sein d’un même département ou d’une même région par exemple.

– Votre argumentaire n’est pas sans fondement. Mais l’âge des responsables les plus connus du FDG (en 2015) n’est pas non plus excessif : Clémentine Autain 42 ans ; Danielle Simonnet 44 ans ; Alexis Corbière 47 ans, Éric Coquerel : 57 ans ; Pierre Laurent : 58 ans. En revanche, André Chassaigne,Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, il est vrai , ont plus de 60 ans : respectivement : 65 ; 64 et 62 ans

Mais ce type d’argument a un caractère hautement subjectif puisque si l’on voulait être rigoureux, il faudrait examiner l’âge de tous les membres des bureaux politiques des différents partis. Or, personne, pas même les journalistes dits d’investigation se sont amusés à faire ce genre, de calcul. Mais, néanmoins vous avez raison il est vrai que l’âge des élus des parlementaires paraît globalement trop élevé.

Revenons à l’argument numéro 8. Sur quelles données vous appuyez-vous ?

– Aux élections municipales de 2014, plus des deux tiers des maires élus l’étaient déjà lors du mandat précédent ; et un quart des nouveaux maires sont issus des entourages d’élus où ils exerçaient à titre professionnel (Voir la lettre du cadre )

– Cela est exact mais concerne l’ensemble des élus sans distinction de partis. La thèse de carriérisme appliquée aux candidats du FDG n’est sans doute pas fausse à 100 % mais elle concerne surtout les candidats qui se battent pour être situés en tête de liste. Néanmoins, "le marché des sièges" offert par le FDG est relativement restreint et pénalisant même en se présentant sous cette étiquette au sein de la gauche..

Par exemple ,le nombre de sièges obtenus aux élections municipales de 2014 par le FDG et ses composantes s’élève modestement à 2825 sièges sur un total de 72 624 sièges obtenus par la gauche, à peine 4 % des sièges (3,9 %) sur ce total. Pourtant, le FDG (et ses composantes) obtient 688 078 sur 8 400 706 suffrages exprimés pour la gauche dites parlementaire, soit 8,2 % de ce total des suffrages expriméspour la gauche. La perte de visibilité de représentation (8 % - 4 % = 4 %) est donc de 100 % (4 % des sièges pour 8 % des suffrages exprimés).

Je vous donne ici le tableau pour les élections départementales de 2015. Je vous demande de faire des calculs semblables.

– Aux départementales 2015 le FDG (et ses composantes) obtient 140 sièges sur un total de 1533 sièges pour la gauche parlementaire, soit 9,1 % de ce total. En ajoutant les voix obtenues aux deux tours, le FDG et ses composantes obtient 1 613 513 sur 13 381 0 68 des voix de gauche, soit 12,1 % de ce total. On obtient ici un défaut de visibilité de 3 %, soit une perte de un tiers par rapport aux suffrages obtenus. La distorsion est ici moins forte mais existe.

– Aux élections législatives de 2012, il obtient 10 sièges. On ne peut donc pas dire que le carriérisme puisse être une motivation forte pour adhérer au FDG au regard des autres partis dominants compte tenu de la faible probabilité d’obtenir un siège. Remarquons que M. Coquerel, coordinateur national du PG, ne peut être classé comme apparatchik puisqu’il a encore une activité professionnelle dans une agence de communication et d’événements maritimes, ce qui n’est pas le cas de M. Laurent secrétaire générale du PCF. À l’inverse, le FN qui a le vent en poupe, est beaucoup plus attractif pour les jeunes cadres, par exemple, en quête de carrière politique alors que le "marché des sièges" offert par le PS et LR est particulièrement encombré.

– Certes, mais le comportement d’un certain nombre d’élus du FDG lors des dernières élections ne permet pas d’exclure le facteur carriérisme notamment pour les élus communistes qui ont déjà une longue carrière politique derrière eux. Et cela pose d’ailleurs un problème à un certain nombre de militants notamment du PG. Certains dirigeants de ce parti se disent : "cela ne peut pas continuer longtemps ainsi".

– Vous être tenace : c’est bien ! J’aborde maintenant votre dernier argument concernant la présence de l’étiquette communiste au sein du Front de gauche. Remarquons d’abord que le nombre d’élus communistes se présentant comme tels est largement supérieur au nombre d’élus du PG. Même remarque pour le nombre de suffrages obtenus.

– En effet : mais le PCF est né en 1920 et a une longue histoire dernière lui alors que le PG est né en 2008–2009. Le nombre d’adhérents du PCF est de l’ordre de 70 000 à 130 000 et le nombre d’adhérents du PG se situe entre 9000 et 12 000. Le rapport est donc d’environ de 1 à 10.

– Parlons justement de cette histoire. Vous pensez que l’étiquette communiste est un handicap pour le FDG en raison de l’expérience désastreuse de l’URSS. Mais sur quelle base vous appuyez-vous pour penser que les électeurs assimilent stalinisme et communisme ?

– Je ne connais pas d’études portant sur cette question ou demandant aux Français si le PCF constitue un danger pour les libertés.

– Donc votre argument est purement spéculatif.

– Non car il existe une grande confusion sur le mot communisme. Même en consultant les encyclopédies, on obtient des définitions différentes : par exemple comme étant la disparition de toute propriété privée et pour d’autres la socialisation totale des moyens de production ou encore une société sans classes et sans État alors que des gens que l’on ne peut pas suspecter d’anticommunisme parlent de communisme d’État , ce qui est une contradiction dans les termes. On a appelé à l’est comme à l’Ouest, l’ URSS comme une société communiste alors qu’au sens propre il s’agissait d’un socialisme d’État . D’ailleurs, dans URSS, il s’agit de républiques socialistes et non pas communistes.. Même remarque pour la Chine.Ces confusions sont largement véhiculées par les médias et entretiennent dans l’esprit du public une connotation négative du terme communisme. D’ailleurs le parti trotskiste Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a changé de nom et est devenu NPA probablement pour ces raisons.

– Vous demandez donc au PCF de nier son héritage ?

La candidate ne s’attend pas à une telle question et commence à pâlir. Elle réfléchit quelques instants et répond :

– Quel héritage ?

– Votre question en guise de réponse est excellente ! En effet, ce n’est pas évident. Je ne vous demanderai pas de développer cette question ce qui dépasserait notre sujet mais je vous demanderais de répondre brièvement : comment concevez-vous cet héritage ?

– Le PCF est créé en 1920 au congrès de Tours consécutivement à la révolution russe de 1917 : On peut donc dire d’une certaine manière qu’il hérite de celle-ci et du marxisme-léninisme. Mais le PCF fait partie de l’histoire de France et non pas de l’histoire soviétique sur laquelle il n’a eu aucune influence. Il n’est donc pas responsable de la politique stalinienne qui a été mise en place dans ce pays et ne peut donc être considéré comme héritier du stalinisme même s’il s’est fait des illusions sur le régime soviétique staliniens.

En revanche, ce parti a joué un rôle essentiel dans la résistance contre le nazisme et dans la reconstruction de la France après les dégâts de la guerre ainsi que dans les nationalisations qui ont suivi la Libération. Il a été un acteur principal dans la construction de ce que l’on a appelé le modèle social français (Sécurité sociale, etc.) en application du programme du conseil national de la résistance. Il a joué un rôle important dans l’élaboration de la constitution sociale de 1946 et Maurice Thorez a joué un rôle central dans rédaction du statut général de la fonction publique. Il s’est opposé aux politiques et aux guerres coloniales ce qui n’était pas le cas des socialistes français. Puis il a participé à la mise en œuvre du programme commun de gouvernement avec le PS qui ont conduit au vote de la retraite à 60 ans, de la loi de 39 heures puis de 35 heures.

Mais au cours de ses congrès dans les années 1970 – 80, le PCF a abandonné une partie de son héritage communiste : abandon de la dictature du prolétariat, abandon du centralisme démocratique et abandon du marxisme comme références philosophiques et économiques officielles du parti. Remarquons que ces transformations n’ont en rien freiné son érosion électorale.

– Mais dans ce cas vous donnez ici une image positive du PCF qui contredit votre propre argument numéro 9 !

– Seulement en apparence car je doute que toute cette action politiques et sociale du PCF soit bien connue des personnes nées après les années 1960–70 car la place faite dans les manuels scolaires d’histoire à cette action du PCF est assez réduite. Pourtant le PCF a fait son autocritique concernant son attitude trop positive à l’égard du régime bureaucratique soviétique alors que le parti socialiste français n’a jamais fait la moindre autocritique de ses politiques coloniales qui lui ont pourtant couvertes les mains de sang. Il y a un décalage entre la réalité et la perception de la population

.– Pourquoi ?

– En raison du traitement médiatique beaucoup plus favorable au parti socialiste qu’il ne l’est au parti communiste et puis, la guerre froide n’a jamais complètement cessé même si celle prend des formes plus douces.

– Vos considérations sur l’héritage sont parfaitement pertinentes Mais je constate que votre argument numéro 9 n’est pas convaincant. Si le PCF peut avoir une image négative, ce n’est pas pour les raisons que vous invoquez d’autant que le PCF a participé à deux reprises à des gouvernements avec les socialistes. Il paraît peu probable, même pour des électeurs de droite, que Robert Hue, Marie George Buffet, Pierre-Laurent apparaissent comme des ennemis de la liberté, des brutes staliniennes et défendent comme idéal une société prison. Si vous invoquez une image supposée négative du PCF dans la population, il faut alors vous appuyer sur des études statistiques correctement menées par des instituts de sondage en croisant par exemple les données de deux instituts.

– Et c’est possible ?

– Évidemment ! Même s’il ne faut pas considérer les sondages comme fiables à 100 %, tout étudiant en sciences politiques doit connaître leur méthodologie, leurs forces et leurs faiblesses. Voilà je mets à votre disposition 2 sondages concernant l’image du PCF : L’un réalisé en 2013 et l’autres en 2015. Je vous laisse 8 minutes pour les consulter et me rédiger une note de synthèse de 10 lignes.

La candidate consulte rapidement les chiffres et prend quelques notes. Elle en extrait les informations qui lui semblent le plus en rapport avec la question posée.

– Alors qu’on concluez-vous ?

– Globalement, 76 % des électeurs ont une mauvaise opinion concernant le PCF et 72 % concernant le PG. Il apparaît comme un parti appartenant au passé et pas innovant et qui ne s’est pas adapté aux modifications de la société. Il n’apporte pas de solutions originales.. 77 % considèrent qu’il ne propose pas d’alternative politique crédible.

À peine un Français sur deux pense que le PCF veut changer la société (au lieu de 56 % en 1993) mais environ un tiers des employés, des ouvriers , et des moins de 35 ans lui attribuent cette volonté de changement. Entre 32 et 41 % considèrent qu’il défend les intérêts des salariés mêmes chez les électeurs des classes populaires et moins d’un quart chez les moins de 35 ans.

– Votre synthèse ?

– On constate une forte altération du capital symbolique du PCF notamment chez les classes populaires. On remarque que le nombre d’avis défavorables reste élevé pour le Parti de gauche même s’il est un peu moins élevé pour l’électorat de gauche. Les deux principales composantes du FDG semblent donc être logées à la même enseigne.

Néanmoins, il reste environ 25 % d’opinions favorables ce qui est plus élevé que les scores électoraux réellement enregistrés. Il subsiste donc un capital électoral disponible pour le FDG.

– Vous constatez donc que la question de l’étiquette communiste elle loin d’être le seul facteur éventuellement explicatif de la stagnation du FDG. On peut observer que ces 25 % correspondant approximativement à la somme des votes obtenus par la gauche populaire.

– Comment interpréter vous ces deux chiffres paradoxaux : 69% considèrent le PCF comme passéiste et 61 % comme utopiste ?

– Il peut exister deux explications : ceux qui font référence à une utopie d’hier, genre société d’abondance et sans classes qui a volé en éclats avec l’implosion de l’URSS, et d’autre part, ceux qui ont quelques connaissances sur la position du PCF qui pensent qu’il est utopique de croire que l’on peut contraindre les gros possédants à partager leur richesse surtout dans un contexte économique mondialisé.

– Mais quel est le chiffre qui vous frappe le plus ?

– Le fait que 77 % des sondés considère que le FDG ne propose pas d’alternative politique.

– Très bien. Nous approchons du cœur du sujet. Croyez-vous que cela soit exact ?

– Non, ce n’est pas exact. Le FDG propose une alternative avec son programme "l’humain d’abord", le PG avec sa charte sur l’éco socialisme, une tentative d’innovation politique est faite avec le mouvement pour la sixième république,M6r. En outre l’économiste Jacques Généreux, cofondateur du PG, a écrit un livre intitulé "L’autre société" qui décrit d’une manière précise ce que pourrait être cette alternative. En outre cet auteur réfute le caractère utopique de "l’humain d’abord" dans son livre "Nous, on peut !" en expliquant sa faisabilité.

– Il y a donc encore un fort décalage entre la réalité et la perception de l’électorat. Comment l’expliquez-vous ?

– Par la quasi-impossibilité des représentants du FDG de faire connaître leurs idées dans les médias. Ils n’ont pas de visibilité médiatique. On retrouve là un rôle des instituts de sondage qui consiste à enregistrer l’efficacité du conditionnement médiatique sur les esprits.

– C’est donc pour cela que vous ne vouliez pas vous référez à des sondages ?

– Oui.

– Dans ce cas, vous auriez dû me le dire. Mais quoi qu’il en soit, la représentation imaginaire des électeurs a une grande importance y compris lorsque celle-ci est induite par les médias avec des finalités politiques. C’est en ce sens qu’il ne faut pas négliger pour autant les sondages.

D’autre part, certains résultats des sondages peuvent refléter aussi une certaine réalité : tout n’est pas de constructions imaginaire. Par exemple le fait qu’un nombre important ce sondés considèrent que le PCF ne veut pas changer de société peut s’appuyer sur l’observation que ce parti fait passer des intérêts d’appareil de court terme avant une réelle intention de prendre le pouvoir qui suppose une stratégie politique unitaire de longue durée.

Bon, revenons à votre réponse, vous mentionnez l’action des médias : je vous fais remarquer que vous avez déjà utilisé cet argument qui vous a d’ailleurs permis d’être admissible.

Mais il est insuffisant. Ce serait considérer le FDG comme une simple victime sans aucun moyen de défense possible d’une sorte de conspiration du silence. Ne revenons pas sur les explications que vous avez déjà données sur l’électoralisme, manque d’unité, dont nous avons examiné leur pertinence mais aussi leurs limites.

Vôtre argumentaire précédent pour expliquer la stagnation du FDG, bien que présentant des imperfections, est globalement valide mais est très insuffisant. De ce fait, à l’étape où nous en sommes, vous n’êtes pas encore admise à notre institut.

Le rattrapage commence : à la découverte des bons arguments.

L’examinateur ajoute alors :

Vous ne voyez pas ce qui manque à votre argumentation ?

La question semble résonner comme un claquement de fouet dans la grande salle qui surplombe la prairie où elle peut apercevoir quelques vaches brouter paisiblement une herbe abondante.

Qu’ai-je pu oublier ? se demande-t-elle. Sur ce sujet, elle avait lu tous les commentaires de la presse de droite et socialiste, la presse de gauche (L’humanité, Politis, Regards, …) et différents webzine alternatifs. Elle repense à ce que vient de lui dire l’examinateur : "Simple victime des médias sans moyens de défense…". Elle a alors un sursaut et sans trop réfléchir dit :

– Le FDG s’explique mal, il n’a pas su expliquer ses positions, …

– Il manque de pédagogie en somme ! La bonne blague ! C’est le refrain que nous servent les responsables politiques lorsqu’ils ont perdu une élection ! Un peu trop facile… Réfléchissez et soyez en cohérence avec votre argumentation précédente : on peut toujours discuter sur la clarté, l’accessibilité d’une explication mais encore faut-il avoir les moyens d’expliquer et notamment avoir les moyens de diffusion !

– Eh bien, il faut que le FDG se donnent les moyens de diffuser ses idées !

– Enfin vous abordez le sujet central ! Le FDG a-t-il déjà des moyens de diffusion ?

– Oui. Il existe le journal L’Humanité ; Regards ; La revue et la TV internet du Parti de Gauche ; Politis, quelques revues plus spécialisées et quelques sites Internet.

– Mais cela est-il suffisant ?

– À l’évidence non si l’on se réfère aux résultats électoraux. En outre tous les supports papier ont des difficultés financières de survie. L’audience globale de ces support n’est pas considérable au regard de la presse de droite et social-démocrate nationale et locale sans même compter les médias audiovisuels.

– Pensez-vous que cette question de la diffusion des idées doit s’intégrer dans un champ plus vaste. Si oui, voyez-vous lequel ?

– Oui : celui de la de communication. D’ailleurs les partis dominants investissent des sommes abracadabrantesques dans ce secteur, font appel à des agences spécialisées, utilisent des conseillers en communication, etc. . Il en est de même dans tous les secteurs de la vie économique et notamment dans celui de la publicité et du marketing. Le FDG ne fait pas le poids ni en puissance financièreni ni personnel disponible pour rivaliser avec les partis dominants. En outre, nombre de ses adhérents afficheant un auguste mépris pour la com’.

– Très bien pour la communication mais ce problème ne se pose pas seulement pour diffuser les idées en externe mais aussi sur le plan de l’organisation interne. Cela étant dit, vous allez un peu vite en besogne :il vous faut examiner tous les secteurs possibles de la communication et définir une stratégie politique adaptée en tenant compte aussi de l’existence des différents médias. Votre argument a priori " le FDG ne fait pas le poids pour rivaliser…" est un peu court et empêchent de penser. Il va falloir développer ce point : quelle stratégie de développement de la communication pour le FDG ?

Question banale et insolite , familière et étrange, d’apparence simple mais en réalité complexe La candidate prend alors conscience qu’elle doit s’engager sur un chemin non balisé. Quelque peu abasourdie par la question, la voix de l’examinateur l’arrache à sa perplexité.

– Mais ce n’est pas tout : communiquer quoi et pourquoi faire ? Il vous reste donc un deuxième problème à aborder. Voyez-vous lequel ?

– Il s’agit donc de la finalité de cette communication ?

– Effectivement Ce n’est pas pour vendre de la lessive.

– Pas même vendre "l’Humain d’abord" ou l’Humanité ?

Amusé par la vivacité de la candidate, le professeur Razal lui répond :

– Bonne réplique, mais c’est un peu court ! Cela s’est déjà fait et appartient au passé …Ce ne sont que des outils qui font partie d’un ensemble plus vaste. Lequel ?

La candidate réfléchit : finalité de la communication … Ensemble plus vaste … La lumière s’allume alors et elle lâche :

– La formation et l’information du citoyen  ?

– Vous y êtes Mais est-ce par le truchement des grands médias que vous pouvez effectuer cette formation citoyenne ?

– Il existe des reportages intéressants et formateurs sur l’écologie, la finance, le numérique, dans les grands médias notamment sur France Culture et Arte.

– Certes, mais il leur manque une dimension essentielle. Selon vous, laquelle ?

– Je ne vois pas.

– La finalité de la communication du FDG se réduit-elle à parler de réchauffement climatique, de la puissance financière de de Goldman Sachs, des sans-abri, de la qualité des transports en ville par exemple ?

– Il peut en parler mais sa communication ne peut se réduire à ce genre d’information.

– D’accord, Mais n’oubliez pas que le FDG est un mouvement politique qui s’appuie sur une philosophie politique…

– La finalité de sa communication est donc de nature politique. Eh bien c’est que le citoyen vote pour le FDG aux prochaines élections !

– Ah ! ah ! Elle est bien bonne ! Tout ce développement pour en arriver là ! Vous retombez dans ce que vous avez dénoncé auparavant : l’électoralisme ! Et effectivement, les gens en ont assez de l’électoralisme ! Revenez plutôt sur ce que vous m’avez dit : la formation …

– La finalité de la communication est… la formation politique du citoyen !

– Enfin ! Cette fois vous y êtes. La finalité de cette stratégie de communication du FDG devrait en effet être l’élévation du niveau de conscience politique des citoyens.

– Mais en en lisant le texte de plates-formes du 36e congrès du PCF en 2013 et du congrès du PG de Villejuif en 2015, le problème de formation des militants est abordé et il existe d’ailleurs des sites Internet de ces partis qui mettent à disposition des vidéos thématiques de formation D’autre part, la notion d’éducation populaire est aussi mentionnée. (Voir annexes 6 et 7)

– Oui, en effet. Je constate avec satisfaction que vous allez chercher les informations à la source. Mais ces déclarations de bonnes intentions sont-elles toujours suivies d’effet ? Le problème de la la formation concerne non seulement celle des militants mais aussi celle des citoyens qui ne fait pas l’objet de développements dans ces textes.. On constate là encore à la lumière des résultats électoraux que ces moyens restent trop embryonnaires pour avoir une efficacité.

La raison de la stagnation du FDG : une réponse en deux volets.

En résumé, comment formulez vous le défaut stratégique qui explique la stagnation du FDG que vous avez eu tant de difficultés à identifier ?

– L’absence d’une stratégie efficace de communication en interne et en externe et de formation des militants et des citoyens

Travail pour l’admission définitive : le remède au mal maintenant identifié

– Très bien. Mais en disant cela, n’importe quel militants ou responsables du FDG vous dira : Il n’y a qu’à…, il n’y a qu’à… Facile à dire ! Mais comment on fait ? C’est justement l’objet du travail que je vous demande maintenant : comment faire pour que le FDG acquiert une stratégie cohérente de communication et de formation efficaces assurant son développement et son audience ?

Vous disposez de 20 minutes pour me rendre au moins un plan stratégique fonctionnel en indiquant ses conditions de faisabilité.

Michelle – Louise arrivera-t-elle à franchir l’obstacle pour être admise au fabuleux institut de sciences politiques de Cazalets ? Rien n’est encore joué !

À suivre …

Hervé Debonrivage

Annexes.

Sondages concernant l’image du PCF 2013 et 2015

Sondage IFOP février 2013

http://www.ifop.com/?option=com_pub...

Le PCF veut changer la société : 47 % ; les 25 –34 ans : 35 % ; ouvriers : 31 % ; employés : 37 % Inactif :56 % ; Non 32 % ; ne sait pas : 21 % Rappel 1993 :56 %

Un parti utile pour défendre les salariés : oui 32 % ; non : 43 % ; NSP : 25 % ; moins de 35 ans : 23 % ; ouvriers : 35 % ; employés : 29 % Rappel 1993 : 50 %

S’est transformé : oui : 30 % ; non : 45 % ; N SP 25 % ; Rappel 1993 : 31 %

Apporte des solutions originales : oui 16 % ; non : 60 % ; NSP : 24 % ouvriers : 17 % employés : 17 % ; Rappel 1993 : 24 %

Sondage Odoxa avril 2015 sur PCF et PG

http://www.odoxa.fr/le-parti-communiste/

http://www.odoxa.fr/wp-content/uplo...

Mauvaise opinion : 76 % pour le PCF ; 72 % pour le PG

Bonne opinion : 23 % pour le PCF ; 27 % pour le PG

Pour les sympathisants de gauche : bonne opinion 50 % pour le PCF ; 63 % pour le PG

Pour les sans proximité : bonne 20 % % pour le PCF ;22 % pour le PG

Uniquement pour le PCF

– passéiste : 69% ; Utopiste 61 % ; Sectaire 54 % ;;

– Qui défend les classes populaires : 41 % ; proche des gens 38 %

– Qui s’est adaptée aux évolutions modernes : 15 % ; innovant : 11 %

– Ne propose pas réellement d’alternative politique : 77 %

Annexe 2 : Le 36e congrès du PCF et son action politique. Extraits.

http://congres.pcf.fr/sites/default...

A2.1 Conscience de classe

Dès lors, lutter contre toutes les dominations, travailler à gagner l’unité et la solidarité contre les divisions, c’est façonner cette nouvelle conscience de classe que nous recherchons. C’est plus que jamais une urgence.

…Pour cela, nous devons trouver les moyens de toujours mieux donner à comprendre le monde et la politique ; nous devons rendre crédible la perspective de changements concrets

A22 La coopérative citoyenne et vers un Front populaire

Pour franchir une nouvelle étape, le Front de gauche a besoin d’un lieu où les apports et les expériences d’actrices et d’acteurs du mouvement social, associatif, intellectuel et culturel pourraient se croiser, chercher ensemble à produire du sens, et alimenter la recherche d’une nouvelle perspective politique. C’est ce que nous proposons d’appeler « coopérative citoyenne ».

Constituer un Front populaire

Ensemble, nous sommes porteurs d’une grande ambition. En poursuivant sur le chemin où nous sommes engagés, nous voulons en faire le lieu où la politique devient, de façon de plus en plus irrésistible, l’affaire de toutes et de tous, l’affaire du peuple, contribuant à l’émergence d’un nouveau Front populaire

A2.3 Attendre une réorientation politique du PS pour prétendre à l’exercice du pouvoir. ?

Du Front de gauche, nous portons l’ambition d’en faire un grand mouvement populaire capable de bousculer le rapport de force à gauche jusqu’à rendre majoritaires les options de transformation sociale. Une réorientation politique est la seule hypothèse pour laquelle notre parti serait prêt à participer à l’exercice du pouvoir afn d’apporter son concours à la construction du changement. Nous refusons les orientations social-libérales actuelles du gouvernement, qui conduiraient inévitablement à l’échec si elles étaient poursuivies

A2.4 L’action municipale pour montrer qu’une autre ambition politique est possible

Les communistes sont engagés dans l’action municipale et intercommunale, souvent au sein de majorités de gauche constituées sur des projets, parfois dans l’opposition. Partie prenantes d’aventures humaines et de l’histoire locale, ils veulent continuer à être utiles au plus près des femmes et des hommes et continuer à leur rendre le pouvoir. C’est pourquoi nous décidons de lancer partout des appels à de larges rassemblements en commençant dès aujourd’hui à construire les contenus qui guideront notre action avec les habitantes et les habitants. C’est avec elles et avec eux que nous voulons créer les conditions de nouvelles conquêtes politiques.

Partout, nous entendons ainsi renforcer et augmenter notre influence, en faisant la démonstration sur le terrain qu’une autre pratique et une autre ambition politique sont possibles. La présence d’élu-es communistes au sein des assemblées municipales est un point d’appui essentiel dans les batailles politiques de notre parti. Cela constituera un atout considérable pour renforcer notre groupe au Sénat. Nous abordons ces élections dans un esprit de conquête, pour mettre en responsabilité plus d’élu-es communistes encore.

La force du Front de gauche sera un atout important, pour aller vers les rassemblements les plus larges possibles à gauche,, avec la volonté de faire échec aux appétits de la droite et de l’extrême droite. Ces échéances pourront être l’occasion d’ouvrir des perspectives de sortie de l’austérité et de changement. En ce sens, nous envisageons de tenir un forum national de la démocratie locale, des services publics et des territoires

A25 Unité, contre la division, pour la coopération

Mélenchon et l’unité des forces antilibérales

Ainsi, progressivement, au fil des élections, il a réussi à faire grandir cette dynamique, jusqu’à bousculer les plans préétablis de l’élection présidentielle, avec notre candidat, Jean-Luc Mélenchon, en réalisant une large unité de forces antilibérales et anticapitalistes jusqu’ici très divisées

Unité et FDG

Depuis que nous l’avons initié, le Front de gauche a grandi, il s’est installé comme une forme politique nouvelle dans laquelle chaque organisation, chacune et chacun a sa place et se trouve respecté dans des espaces d’échange, d’élaboration, d’initiatives, de coopération. C’est là que réside sa force.

Travailler à l’unité des salariés

Dès lors, lutter contre toutes les dominations, travailler à gagner l’unité et la solidarité contre les divisions, c’est façonner cette nouvelle conscience de classe que nous recherchons C’est plus que jamais uneurgence.

Pour nous, il s’agit bien d’un combat de classe, qui a pour ambition de faire reculer la division et de renouer les liens de la solidarité. Pour cela, nous devons trouver les moyens de toujours mieux donner à comprendre le monde et la politique ; nous devons rendre crédible la perspective de changements concrets

…Il faut pour cela faire grandir une alternative commune. Nous bataillerons pour faire échec à la division du salariat…

La coopération entre forces actives. Nous voulons organiser la coopération entre les sites de production comme le proposent souvent les organisations syndicales, et favoriser les circuits courts

Nous voulons augmenter encore la dynamique du Parti de la gauche européenne et favoriser avec lui tous les espaces de coopération où pourront se rassembler les forces politiques, sociales et citoyennes qui remettent en cause les orientations européennes actuelles, et sont disponibles pour travailler à des alternatives à l’échelle européenne.

Annexe 3 : L’âge des élus politiques nationaux.

Âge des sénateurs http://www.senat.fr/fileadmin/Fichi...

Âge des députés http://www.assemblee-nationale.fr/q...

Gouvernement La moyenne d’âge des membres du gouvernement en 2014 est 54 8 ans

Statistiques sur Podemos

http://www.deblog-notes.com/2015/01...

http://www.deblog-notes.com/2015/01...

Annexe 4 : Extraits "Les enjeux citoyens de la professionnalisation politique" par Daniel Gaxie

http://www.cairn.info/revue-mouveme...

Les citoyens représentés que nous sommes ont l’expérience de cette tendance du monde politique à se replier sur lui-même, à privilégier ses enjeux et ses intérêts, souvent au prix de divers renoncements à ce qui nous importe. Mais si les processus sont connus – au moins sur le mode pratique – la réflexion citoyenne sur la possibilité et les moyens de les endiguer fait singulièrement défaut. Il ne faut pas trop compter sur les milieux politiques pour inventer des voies nouvelles. Il revient là encore aux citoyens de s’approprier ces enjeux pour travailler au dépassement de la représentation.

Il ne faut pas trop croire non plus à ces entreprises politiques qui nous annoncent périodiquement une « politique autrement » et qui finissent par disparaître ou par faire la politique professionnelle comme les autres.

Deux interviews d’Ivan Stefanovitch sur deux de ses livres.

Rentiers d’Etat, d’Yvan Stefanovitch

http://www.franceinter.fr/emission-...

Le Senat ; Enquete Sur Les Super Privileges De La Republique Yvan STEFANOVIC RMC

https://www.youtube.com/watch?v=IHv...

Annexe 5 : Histoire Parti de Gauche

Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti...)

Annexe 6 : Extraits du texte de synthèse du congrès PG de Villejuif de juillet 2015 concernant la formation, la communication et les médias.

Relevé systématique des occurrences.

A6.1 Formation

…la formation aux méthodes de débat et d’arbitrage permettant à la Constituante de se tenir une fois convoquée

Travail sur les formes d’expression et de confrontation de nos idées pour permettre à chaque militant de participer aux débats et aux prises de décisions, développement des médias du parti, d’un secteur "argumentaire militant" doté d’une coopérative collaborative en ligne, lancement d’une bibliothèque de savoirs critiques

Développement du pôle formation avec la perspective de la mutualisation des pratiques et des savoirs. Celui-ci aura pour rôle d’impulser dans chaque région des stages de formation ou des formations / action aussi bien pratiques que théoriques ambitieuses. Il mettra en place des outils coopératifs, s’appuyant sur les nouvelles technologies pour mutualiser les expériences et les pratiques.

A6. 2 .Information. Communication

Amélioration de nos modes de fonctionnement démocratiques, au quotidien et dans toutes les instances, de la réactivité des directions locales et de la direction nationale, de la circulation de l’information dans les deux sens, d’outils numériques au service du débat, de l’échange, articulation avec le temps long au CN.

Il doit devenir un véritable outil de lutte contre l’idéologie dominante par des campagnes structurantes et positives, l’impulsion de nouveaux médias et le développement de son activité sur les nouveaux réseaux de communication.

Nous proposons que le parti porte chaque année des campagnes nationales thématiques nous plaçant dans la centralité des débats publics et de la bataille culturelle, avec un discours clair, avec des propositions concrètes.

Développement et coordination de la communication du Parti qui proposera des campagnes structurantes, positives, accessibles et percutantes autour d’un discours clair et compréhensible via la création de nouveaux médias pour faire contrepoids à l’appareil médiatique de l’oligarchie et via un usage et une activité renforcée des nouveaux modes de communication. Ces médias alternatifs doivent servir de moyen de communication mais aussi d’outils pédagogiques de décryptage et de propositions.

Adressons-nous à la majorité sociale, repensons nos modes de communication, lançons la bataille des réseaux sociaux !

C’est à nous d’aller vers nos concitoyens en fournissant un effort constant d’éclaircissement de nos idées et propositions dans notre expression publique. Cela implique également de repenser nos modes de communication pour être intelligibles par tout-e-s.

A6.3 Médias

Les scandales et les affaires défraient la chronique. Les médias dominants, détenus par une poignée d’hommes d’affaire, de financiers et d’industriels, instillent à grands renforts l’idée qu’aucune alternative n’est possible.

Médias et Gouvernement encouragent la haine et le soupçon à l’égard des musulmans alimentant le discours et les actes racistes.

Durant des années, le système a imposé sa loi sur la vie des Grecs, plan d’austérité après plan d’austérité. La Troïka, avec la complicité des médias, a jugulé le peuple grec

Notre bataille culturelle est aussi féministe. Nous combattrons résolument les clichés sexistes véhiculés par les médias et la publicité

A6.4 Idéologie dominante. Culture

Il (le PG) doit devenir un véritable outil de lutte contre l’idéologie dominante par des campagnes structurantes et positives, l’impulsion de nouveaux médias et le développement de son activité sur les nouveaux réseaux de communication.

L’art, la culture et les sciences constituent un enjeu primordial de la bataille culturelle au service de l’émancipation. C’est bien pour cela que culture et idéologie dominantes sont rabâchées sur toutes les antennes, dans tous les journaux. Elles éteignent toutes les braises du changement. La bataille politique est par nature idéologique et pratique : pour renverser l’ordre établi, nous devons éveiller les consciences et rendre pensable un nouvel horizon en agissant en cohérence avec nos discours.

A6.5 Éducation populaire

Il doit désormais plus que jamais se renforcer pour mieux se consacrer au déclenchement de dynamiques citoyennes partout dans le pays. Pour cela, il doit développer une démarche d’éducation populaire politique pour mettre son action au service de l’implication citoyenne

Autonome vis-à-vis des forces du système, un tel mouvement s’engagera dans le soutien aux mobilisations locales, dans l’élaboration programmatique et dans la mise en place de chartes éthiques (non cumul des mandats, révocabilité) et mettra au coeur de son fonctionnement les méthodes de l’éducation populaire pour de nouvelles formes d’implication, de débat et d’arbitrage

L’éducation populaire est le processus par lequel tout citoyen peut comprendre dans quel système il vit et décider de s’engager dans un mouvement collectif de transformation sociale. Les tenants de l’éducation populaire politique utilisent différents outils, certains issus d’une longue histoire ouvrière et résistante, d’autres plus récemment élaborés.

La thèse de l’éducation populaire politique analyse que les institutions du monde capitaliste segmentent consciencieusement la pensée politique afin d’empêcher toute jonction entre expériences, savoirs et toute prise de conscience d’un intérêt commun. L’éducation populaire est une méthode d’émancipation politique, passant par la mise en commun des savoirs et par l’intelligence collective.

L’idée est aussi de se doter de stratégie pour donner du pouvoir d’agir, condition nécessaire à la mise en mouvement. Arracher des victoires, mêmes modestes, est un point d’appui pour redonner confiance dans l’action collective.

C’est à nous d’aller vers nos concitoyens en fournissant un effort constant d’éclaircissement de nos idées et propositions dans notre expression publique. Cela implique également de repenser nos modes de communication pour être intelligibles par tout-e-s.

A6.6 Former par l’action citoyenne.

Chaque comité pourra donc trouver des formes qui lui conviennent pour mettre en mouvement des habitants d’un quartier ou pour rassembler des militants de différentes associations, et permettre à la fois l’implication citoyenne dans les affaires de la cité et la jonction entre les expériences.

Par exemple : • Impulser des actions de solidarité concrètes • Utiliser porteur de parole et porte à porte pour susciter une prise de conscience et démarrer un travail d’implication citoyenne • Agir dans les collectifs/associations déjà existants pour construire du savoir commun autour de l’intérêt général (type ZAD, associations de riverains...) • Créer des collectifs sur des "colères" (expulsions locatives...) • Participer, voire créer des collectifs d’actions alternatives, d’expérimentations (AMAP, villes en transition, Alternatiba...) • Continuer à renforcer les syndicats et à se mobiliser dans les batailles sociales, soutenir les lanceurs d’alertes... • Participer à la convergence de ces différentes initiatives, dans une perspective de rupture avec le système

Annexe 7 : Extraits du 36e congrès PCF concernant la formation politique, la communication, la culture, l’éducation populaire et les médias.

Relevé systématique des occurrences (à l’exclusion du mot formation lorsqu’il s’agit de l’éducation nationale et de la formation professionnelle.)

A7.1 Culture. Formation. Éducation populaire

Contrairement au projet d’une « économie de la connaissance » qui capte la recherche au service de la rentabilité et vise la refondation de la formation au service de la division du salariat, nous voulons nous appuyer sur la place croissante des savoirs dans la société pour construire une culture commune émancipatrice. Déjà, la place croissante des savoirs dans le travail, dans le débat démocratique et dans la vie quotidienne est à l’origine d’aspirations nouvelles

Nous voulons renverser la domination idéologique et culturelle que l’on nous impose. Une domination marquée par un grand mépris du peuple dont il s’agit de faire un troupeau d’animaux dociles, uniformes et rongés par le désir d’acheter

Enfn, nous voulons donner toute sa place au développement de la création et permettre une réelle appropriation des oeuvres de l’esprit en donnant un nouvel élan à l’éducation populaire

Nous voulons développer l’accès à la culture, à l’information et aux connaissances, mais aussi leur appropriation sociale, en élargissant ce que les êtres humains ont en commun ou peuvent partager et qui construit leur humanité. Il s’agit de dépasser les querelles identitaires dépourvues de sens et de permettre à chacune et chacun d’être maître de son destin individuel en participant au destin collectif. Nous imaginons une information subtilisée aux mains des fnanciers et démocratisée. Nous voulons en fnir avec une éducation mise au service de la rentabilité et des intérêts du capitalisme.

Par l’accès aux savoirs, à la culture, au débat démocratique, par les expériences militantes, nous voulons en faire un outil pour que chacune et chacun puisse se construire comme femme ou comme homme, comme militante ou militant, comme citoyenne ou citoyen. Ainsi, le Parti communiste pourra être un intellectuel collectif, un collectif d’intelligences et d’expériences capable de mobiliser le monde du travail, du savoir, de la création, pour nourrir la reconquête idéologique et culturelle. La nécessité de la conceptualisation et théorisation ne s’est jamais faite autant sentir que dans un monde où chacune, chacun, est confronté en permanence au bruit et à la fureur, ainsi qu’à de profondes mutations. C’est dans cette envie de savoir, de recherche, d’éducation populaire, seule capable d’élever notre niveau de compréhension de ce qui est à l’oeuvre dans la société, que nous devons mieux ressourcer notre Parti. La formation des communistes est une exigence et un objectif majeur auxquels nous voulons répondre mieux encore à l’avenir

Pas de clientélisme.

Le champ de notre intervention ne se limite pas aux échéances électorales. Nous sommes un parti d’action, qui cherche en permanence à faire vivre le débat et à gagner de vraies réponses aux besoins. Les pratiques clientélistes qui se développent, dont l’objet est d’asservir des hommes et des femmes par un jeu de pouvoir et de promesses sont un poison pour la politique. A chaque fois qu’un être humain est dans le besoin, quel que soit son option politique, notre devoirest d’agir avec lui sans attendre de retour pour répondre à l’urgence comme au problème de fond que sa situation soulève.

A7..2 Médias

A tous les niveaux a été organisé le dessaisissement progressif des citoyennes et des citoyens de leur pouvoir. Pour donner le change, on a ainsi inventé le concept particulièrement pervers de gouvernance, véhiculant l’idée que la conduite politique devait se contenter de compétences d’experts désignés. Par une série de coups d’État déguisés, une petite oligarchie, relayée par ses innombrables lobbies et des médias de masse tenus sous sa coupe a pris le pouvoir de façon insidieuse, maintenant les apparences de la démocratie. Ainsi, plus les changements nécessaires paraissent immenses, moins l’action politique paraît être porteuse de solutions.

Ces hommes et ces femmes, atteints dans leur dignité, défenseurs d’eux-mêmes autant que de l’intérêt général bafoué, tiennent tête aux puissants Parmi eux, il y a ces ouvrières et ces ouvriers que les médias ont longtemps ignorés, caricaturés et dont ils ont même décrété la disparition. C’est de leur côté que se trouvent les solutions.

Dans cet esprit, nous voulons nous attaquer à l’emprise des forces d’argent les médias et l’information. Le formatage et la marchandisation de celle-ci, la fabrication et le matraquage d’un imaginaire conforme aux besoins du capital constituent des moyens essentiels de sa domination, et de véritables obstacles à l’expression des aspirations qui travaillent la société. Libérer les médias et garantir le pluralisme est une exigence majeure. Dans chacun des espaces possibles, notamment dans l’audiovisuel public, nous voulons livrer notre regard sur l’actualité et la manière dont elle est présentée. L’Humanité comme l’ensemble des organes de presse dont nous animons le développement sont des outils essentiels dans cette bataille. Nous devons également produire un nouvel effort pour investir les nouveaux moyens de communication et d’information, jusque dans leur dimension participative, avec le souci d’approfondir la réfexion

Annexe 8 : Les sites de formation du PCF et du PG.

Sites du secteur formation du PCF

http://formation.pcf.fr/

http://lepcf.fr/-Formations-

Sites de formation du PG

vidéo educ pop et télé de gauche

https://www.lepartidegauche.fr/late...

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Annexe 9 : Liens Debonrivage sur la formation

Front de Gauche Pour une formation de haut niveau des militants

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La conscience politique : clé de l’émancipation des peuples

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