Pédagogie du fonctionnement du capitalisme

samedi 6 avril 2013.
 

Non économiste, mais seulement féru, j’ai besoin pour m’aider à comprendre l’évolution économique mondiale de m’appuyer sur mes connaissances, par trop lacunaires, de l’œuvre de Karl Marx.

Ce que j’écris ci-après, certains le savent aussi bien sinon mieux que moi. J’ai probablement beaucoup plus à apprendre de certains d’entre vous, que ceux-là de moi. Loin de moi, donc, l’idée d’administrer une leçon. Mais, c’est ma manière la plus pédagogique possible d’expliquer le monde capitaliste qui nous entoure.

Je rassemble dans cet article des données et des arguments que j’ai déjà eu l’occasion de formuler de manière éparse dans divers articles. Et j’apporte des données et arguments nouveaux et plus approfondis.

« LA FORMULE GENERALE DU CAPITAL »

Mon principal outil de compréhension et d’explication, je le puise, entre autres, dans « La formule générale du capital », dès le 1er tome, chapitre IV, de « Le Capital ». Dans cette formule, Marx démontre magistralement les différentes phases de l’évolution du capitalisme avant sa naissance, de son vivant et bien après sa mort.

Ainsi, de concentrations industrielles en concentrations industrielles incessantes (le plus gros mange le plus petit) et d’accumulations capitalistiques en accumulations capitalistiques incessantes, le capitalisme en est arrivé à la phase actuelle de son développement, c’est-à-dire que le capitalisme financier (économie spéculative), de plus en plus imbriqué dans le capitalisme industriel ou de production (économie réelle), est devenu dominant. Si bien qu’il est plus rentable, pour un capitaliste, de jouer son argent en bourse ou de rechercher des produits financiers dits dérivés, plutôt que de l’investir dans l’économie réelle. J’en conclus donc que la réalité présente du capitalisme financier mondialisé est inscrite dans ses gènes et n’a rien à voir avec la qualité de ses thuriféraires, mais avec la logique infernale de ce système. L’aggravation des dérives financières du capitalisme est donc inéluctable. Sauf à ce que les hommes se lèvent pour en sortir, rien n’arrêtera son cours funeste pour l’humanité entière.

LA LUTTE DES CLASSES

J’en arrive maintenant à une autre loi du capitalisme parfaitement analysée par Marx. Le capital ne fait pas que se concentrer, que s’accumuler, il a besoin pour cela de dégager le plus vite possible le taux de profit maximum sur le dos de ceux qui ne le possèdent pas, les salariés. C’est ce que Marx appelle le mécanisme de l’exploitation capitaliste.

Evidemment, cette frénésie de profits ne va pas sans heurts avec les exploités. Elle donne lieu à des luttes sociales. Marx appelle cela, la lutte des classes.

Tant et si bien qu’à force de luttes, dans nos contrées, les salariés ont réussi à imposer aux capitalistes, des lois améliorant leurs conditions de travail, des salaires plus élevés, des systèmes de protection de leur avenir (maladie, retraite, chômage,…).

LA BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT

Et là, j’en arrive à une autre loi du capitalisme, mise en lumière par Marx : la baisse tendancielle du taux de profit. Celui-ci l’a théorisée dans un cadre national. Plus loin, nous allons voir que ce cadre est trop étroit. Marx ne pouvait tout voir.

Les luttes sociales présentent un inconvénient majeur pour les capitalistes, elles abaissent leurs taux de profits. Cette loi est inéluctable puisqu’est inéluctable la volonté des salariés d’améliorer leur sort. Voilà pour la théorie.

La réalité est évidemment moins simple.

Dans son explication du monde à venir, Marx considérait que les prolétaires, n’ayant que leurs chaînes à perdre, réaliseraient leur unité par-delà les frontières nationales. Il a forgé, pour décrire cette idée, le célèbre aphorisme « Prolétaires de tous les pays unissez-vous ».

A l’inverse, il considérait que les capitalistes, enfermés dans leur individualisme, dans leur volonté de se concurrencer entre eux (le plus gros mange le plus petit) et dans leur nationalisme étroit, ne pourraient réaliser leur unité ni dans leur pays, ni, a fortiori, au-delà.

Sur ce point, Marx s’est trompé. La mondialisation capitaliste se renforce, pas celle des salariés, ou alors très très lentement.

Si les capitalistes des pays développés ont su mondialiser leurs intérêts, c’est précisément parce que la baisse tendancielle de leurs taux de profits a réellement eu lieu dans leur pays d’origine, en raison des luttes salariales et des progrès sociaux. Les capitalistes ont donc entrepris de transférer de plus en plus leurs activités productives dans les pays à bas coût de main-d’œuvre et à droit social inexistant, pour y rétablir leurs taux de profits.

Mais c’est reculer pour mieux sauter. La loi de la baisse tendancielle du taux de profit, théorisée par Marx, continue, lentement, à faire son œuvre, y compris dans les pays à bas coût de main-d’œuvre. Les classes ouvrières de ces pays ne restent pas inertes et vont exiger de plus en plus leur dû. Les taux de profit vont donc inexorablement baisser.

Toutefois, je répète que Marx s’est trompé.

Cela dit, il est facile de dire en 2013, que Marx, qui avait parfaitement vu qu’à force de concentrations industrielles et d’accumulations capitalistiques, le capitalisme industriel serait de plus en plus supplanté par le capitalisme financier, au point qu’aujourd’hui, il est plus rentable pour un capitaliste de spéculer sur les marchés financiers que d’investir dans la production industrielle (la fameuse économie réelle), n’a pas vu que ces mouvements de concentrations industrielles et d’accumulations capitalistiques aboutiraient à la constitution de groupes mondiaux capables de dominer bien des Etats nationaux. Il ne pouvait pas prévoir non plus que les capitaux et les informations allaient circuler à travers le monde à la vitesse de la lumière.

Le marxisme n’est pas une doctrine figée. Les marxistes d’aujourd’hui la font vivre et s’en servent de base, en partant de l’état actuel des technologies, du capitalisme mondialisé et de l’échec retentissant des pays qui, en s’en réclamant, ont dévoyé Marx.

Conclusion : les capitalistes réussissent, pour l’instant, à déjouer les conséquences de la loi sur la baisse tendancielle du taux de profit.

LA MONDIALISATION

Aujourd’hui, ma thèse est que le pouvoir ne se situe plus au niveau de l’Europe, ni des Etats-Unis, ni même de la Chine. Il se situe au niveau des grands groupes capitalistes mondiaux (banques, compagnies d’assurances, fonds de pension).

La totalité des institutions politiques, économiques, juridiques de ces entités géographiques intègrent de plus en plus les règles de fonctionnement et les exigences du capitalisme financier mondialisé : concurrence libre et faussée, destruction de l’Etat, des protections sociales, sanitaires, environnementales,…..

Cette donnée lourde préside à tous les constats catastrophiques que l’on a sous les yeux : désindustrialisation, montée du chômage, famine, misère,….

C’est donc au niveau de ces grands groupes multinationaux mondialisés que sont concoctés tous les grands axes de leur propagande, tous les mots d’ordre repris servilement par les gouvernements nationaux ou continentaux (Europe) libéraux. »

LA DETTE PUBLIQUE ET LES INTERETS DE LA DETTE

Le plus gros de leurs mensonges est la manière dont est calculé le poids de la dette publique de chaque pays. Le choix a été délibérément fait de l’annoncer en pourcentage du PIB de l’année en cours. Cette façon de faire permet, aux gouvernements complices et à leurs relais dans les médias, de dire que l’endettement public est énorme. Le but étant de faire accepter aux peuples des sacrifices pour que soit remboursée la dette dite astronomique. Pour la France, la dette publique s’élève, aujourd’hui, à 1 800 milliards d’euros, soit 90 % du PIB 2012.

En évaluant le poids de la dette publique de cette manière, c’est comme si, pour un particulier, on évaluait le poids de sa dette par rapport à ses revenus d’une seule année. Prenons, par exemple, un couple qui gagne 3 000 € par mois, soit 36 000 € par an et qui achète sa maison 200 000 €, avec un apport de 50 000 €. Il lui faut donc contracter un crédit de 150 000 €, payable en 20 ans au taux fixe de 5 % et selon des mensualités fixes. Au bout de 20 ans, ce couple aura remboursé (capital + intérêts) 237 584,67 €.

Si on calcule le poids de la dette totale de ce couple par rapport à ses revenus d’une année, comme cela est fait pour la dette de la France et des pays européens, la dette de ce couple s’élève à 660 %. Un chiffre évidemment astronomique et impossible à rembourser. Alors que si on calcule le poids de la dette par rapport à 20 années de revenus et de crédit, le poids de la dette ne sera plus que de 33 %. Notre couple respire mieux. Et encore, je ne tiens pas compte qu’en 20 ans, ses revenus augmenteront probablement, allégeant ainsi le poids de sa dette.

Il est admis par tous les économistes que la dette publique de la France est remboursée en 7 ans et un mois. En 7 ans et un mois notre pays aura créé et produit environ quatorze mille milliards d’euros (7 PIB).

Si donc on évalue le poids de la dette publique de notre pays, comme le font les sociétés de crédit pour les particuliers et pour les entreprises, le poids de notre dette publique n’est plus que de 12,7 % et non plus de 90 %. C’est-à-dire que notre dette publique n’a rien de démesurée. Je dirais même qu’elle est dérisoire.

L’autre mensonge, directement lié au poids de la dette publique, concerne les intérêts versés par la France. Cette année, les intérêts versés s’élèvent à 50 milliards d’euros. Enorme disent les libéraux. En réalité, ils ne représentent que 2,78 % du PIB. C’est dérisoire. Si les familles françaises n’avaient que 2,78 % de leurs revenus annuels à payer en intérêts, elles signeraient tout de suite.

Je tiens, ici, à remercier Olivier Besancenot qui, lors de l’émission « Mots croisés » sur la 2ème chaîne, du 11 mars dernier, a exhumé cette citation, écrite en 1850, de Marx dans son ouvrage « Les luttes de classe en France » : « L’endettement de l’État était, bien au contraire, d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’État, qui était l’objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion, de dévaliser le public qui place ses capitaux en rentes sur l’État, au moyen d’opérations de Bourse, au secret desquelles gouvernement et majorité de la Chambre étaient initiés. »

Rien n’a changé depuis 1850. La dette est artificiellement créée pour justifier tous les sacrifices demandés aux peuples ployant sous le joug du capitalisme.

DETTE PRIVEE ET DETTE TOTALE

Autre imposture, les gouvernements français et les médias se focalisent exclusivement sur la dette publique et la dépense publique. Pas un mot n’est dit de la dette privée. Que voilà une hémiplégie de la pensée de nos puissants pas innocente du tout.

Or, la seule manière de comparer les économies, c’est de comparer l’endettement total : dette publique + dette privée. En effet, les économies de chaque pays sont structurées différemment. En France, le secteur public est plus fort qu’aux Etats-Unis, par exemple. Ainsi, en France, étudier et se soigner coûte beaucoup moins cher aux familles qu’aux Etats-Unis. Dans ce pays, paradis capitaliste pour ses partisans, les étudiants contractent des crédits énormes pour pouvoir poursuivre leurs études. Idem pour la santé et pour bien d’autres domaines. Alors qu’en France, l’Etat, les collectivités locales et la Sécurité Sociale contribuent grandement à ces dépenses.

Comparons maintenant la dette totale des pays industrialisés. Hormis l’Allemagne, l’endettement total de la France, en pourcentage du PIB 2011, est le plus faible. 210 % en France, contre 230 % pour la zone Euro, 240 % pour les Etats-Unis, 260 % pour la Grande-Bretagne et l’Espagne, 360 % pour le Japon,….

Prenons l’exemple particulier de l’Espagne. Avant l’éclatement de la crise des subprimes en 2008, ce pays passait, aux yeux de l’Europe libérale, pour un modèle de vertu économique, parce que sa dette publique était très faible. L’Irlande était également un modèle pour les mêmes raisons. Aujourd’hui ces pays sont en faillite. Ils sont plombés par leur dette privée.

LE PIB OU LA RICHESSE DE LA FRANCE

Pour obtenir des Français qu’ils consentent à travailler plus tout en gagnant moins, à partir plus tard à la retraite tout en cotisant plus et plus longtemps, à affaiblir leur protection sociale, les libéraux et leurs complices dans les gouvernements et dans les médias, ont inventé d’autres concepts de propagande : « La France vit au-dessus de ses moyens », « Les caisses sont vides », « La France est en faillite ». Ce sont autant de mensonges honteux.

En voici les preuves :

En 1980, notre PIB s’est élevé, en volume, à 445 milliards d’euros. En 2011, il s’est élevé à 1 997 milliards d’euros. La multiplication des richesses créées et produites en 31 ans a donc été de plus de 4,5 fois. Bien sûr, ce dernier chiffre doit être pondéré : 1/ par le taux de l’inflation intervenu en 31 ans, 2/ par l’évolution démographique. Il y a plus d’habitants en France en 2011 qu’en 1980.

De 1980 à 2011, le taux d’inflation cumulé a été de 199,6 %, soit un triplement. Ce taux de 199,6 % est obtenu par la méthode de l’anatocisme. C’est-à-dire, qu’en partant d’une base 100 en janvier 1980, il faut ajouter le taux de l’inflation de la première année à 100. Mettons 2 %, par exemple. A ce chiffre 102 obtenu à la fin de la première année, il faut ajouter le taux de l’inflation de l’année suivante et cumuler ce dernier taux d’inflation à la base 102 atteinte fin décembre 1980, et ainsi de suite jusqu’en 2011.

Pour ce qui est de la prise en compte de l’évolution démographique, les instituts statistiques ont la bonne idée de publier le PIB en volume, dont il est question plus haut, et le PIB par tête d’habitant. Le PIB par tête d’habitant permet de comparer son évolution d’année en année de manière plus objective.

En 1980, le PIB par tête d’habitant s’est élevé à 8,1 milliers d’euros. En 2011, il s’est élevé à 30,6 milliers d’euros. Soit une multiplication en 31 ans de 3,78. Ce chiffre est un coefficient ou indice, si on le traduit en pourcentage, cela fait une augmentation de 278 % de 1980 à 2011.

Maintenant, pondérons cette augmentation de 278 % par l’augmentation de 199,6 % du taux de l’inflation intervenue en 31 ans. Cela signifie que de 1980 à 2011, le PIB par tête d’habitant a réellement augmenté de 78,4 %.

Loin d’être en crise, notre pays a vu sa richesse croître de 78,4 % en 31 ans. Le malheur, c’est que seule la minorité des plus fortunés a profité, et même très au-delà, de l’accroissement de notre richesse. Autre donnée : la part de la richesse produite prélevée par le capital a triplé depuis 30 ans. Elle était de 3,2% du PIB en 1980, de 5,6% en 1999, elle est passée à 9,3% du PIB en 2011. Au passage, et par comparaison, je rappelle que le poids du remboursement des intérêts de la dette, en 2011, n’est que de 2,78 %.

A ce stade de mon propos et compte tenu de l’accroissement important des richesses produites en 31 ans, je réfute l’idée de l’existence d’une crise économique au sens où les grands groupes capitalistes mondialisés veulent nous la faire admettre. Pour qu’il y ait crise, il faudrait que les richesses créées et produites aujourd’hui soient moindres que celles créées et produites il y a 10, 15, 20 ou 30 ans. Je viens de démontrer l’inverse. La seule idée de crise que j’accepte, c’est celle de la crise de la répartition des richesses.

Le PIB n’est pas le seul indicateur de la richesse d’un pays (dans une autre chronique, je reviendrai sur ce qui entre dans le PIB –tout n’y est pas utile).

L’autre indicateur est son patrimoine bâti (monuments historiques, immeubles), industriel (locaux professionnels) et foncier (terrains agricoles). Il y a d’autres indicateurs de richesse : la qualité des réseaux (routes, voies ferrées, électricité, eau), enfin, la situation géographique, tels que les débouchés maritimes, le tourisme. A noter qu’une grande partie des richesses provenant des autres indicateurs que le PIB, abonde ce dernier par l’activité économique induite.

Enfin, il est un autre indicateur de la richesse d’un pays, trop souvent méconnu, c’est celui du montant de l’épargne des ménages par rapport à leurs revenus disponibles. De tous les pays développés, le nôtre est nettement en tête. Fin 2011, notre taux d’épargne s’élève à 16,8 %, alors qu’il n’est que de 11 % en Allemagne, 4,7 % aux Etats-Unis, 7,4 % au Royaume-Uni,…..

La France n’est donc pas en faillite et si elle est peut-être moins riche, c’est parce que les gouvernements successifs ont délibérément choisi de l’appauvrir volontairement par le jeu d’allègements fiscaux en faveur des plus riches, d’exonérations sociales et fiscales en faveur des grandes entreprises.

CONCLUSION

Au terme de cette litanie de quelques-uns des mensonges du capitalisme financier mondialisé, il y aurait de quoi désespérer. Tel n’est pas mon état d’esprit.

Heureusement, il est d’autres données sur lesquelles le capitalisme financier mondialisé n’a pratiquement pas de prise. La première, c’est l’irruption des peuples dans cette mécanique infernale, grâce à la complicité des gouvernements aussi bien de droite que de la fausse gauche, partout dans le monde. L’exemple du peuple italien présente bien des aspects réjouissants. Celui de bien des peuples de l’Amérique latine encore plus, ainsi que de l’Islande. A un degré moindre, celui du peuple suisse est aussi réjouissant.

La seconde, ce sont les conséquences de l’accumulation capitalistique évoquée au début de cet article. Elle est à l’origine de la constitution incessante de bulles financières, nées de la spéculation, appelées inéluctablement à éclater.

Les bulles financières se forment sous nos yeux. Dites-vous bien que, tant que les grands investisseurs mondiaux (banques, compagnies d’assurance, fonds de pension,…) exigeront des taux de rentabilité de leurs capitaux à 10, 12, 15, voire 20 %, alors que les taux de croissance des économies nationales oscillent entre 0 (ou moins) et 5 %, les fractures vont s’élargir au détriment des peuples, jusqu’à l’explosion des bulles et desdits peuples.

Les dégâts provoqués par ces explosions seront de plus en plus immaîtrisables par ceux, provisoirement maîtres du monde.


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