IVG. Un droit menacé en Europe

samedi 14 octobre 2017.
 

Certes, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est légale dans la plupart des pays de l’Union européenne. Seul Malte l’interdit strictement et condamne de peines jusqu’à trois ans de prison les femmes qui y ont recours et les médecins qui le pratiquent.

Mais quand on y regarde de plus près, plusieurs pays contraignent très fortement le recours à l’avortement. En Pologne, l’IVG est permise uniquement dans les cas de viol, d’inceste et de malformations fœtales graves. En Andorre, au Luxembourg et en Irlande l’avortement n’est possible qu’en cas de mise en danger médical de la femme. À Chypre, l’avortement est toléré uniquement en cas de viol.

En dehors de la restriction présente dans la loi, les conditions d’accès à l’avortement peuvent également constituer un frein au plein exercice de ce droit. En Italie, l’avortement est légal mais 70% des médecins refusent de le pratiquer en invoquant un droit à l’objection de conscience, autorisé par la loi. En Bavière, trop peu de centres pratiquant l’avortement existent pour le nombre de femmes étant susceptibles d’y avoir recours.

Dans ces pays, le droit à l’avortement n’est donc pas totalement garanti, puisque le seul choix des femmes ne suffit pas pour donner accès à l’IVG. Dans ces pays, le droit des femmes à disposer de leur corps est remis en question.

Partout, l’austérité entraine des suppressions d’établissements et des réductions de personnels qui remettent en question la réalité de ce droit. La Grèce est le cas le plus dramatique. Mais en France également, le regroupement des centres pratiquant l’IVG et la logique d’entreprise imposée à l’hôpital public réduisent les possibilités de soins et d’accompagnement pour les femmes.

Enfin, l’élection de gouvernements réactionnaires dans de nombreux pays en Europe fait craindre un recul du droit à l’avortement. Récemment, seules les mobilisations des femmes ont permis de bloquer des lois remettant en cause ce droit en Pologne et en Espagne.

Pour toutes ces raisons, de nombreuses associations dans les différents pays européens ont signé un appel commun à se mobiliser le 28 septembre prochain, journée internationale pour le droit à l’avortement. Elles revendiquent que « le droit à l’avortement et à la santé soient respectés dans tous les pays européens et inscrits comme droits fondamentaux pour l’égalité en Europe ». L’intégralité de l’appel et toutes les informations sur les actions prévues sont sur le site dédié avortementeurope.org/

Claire Mazin


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