IVG. Les visages de la honte. Hier, la moitié du groupe du Rassemblement National s’est opposée à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide. Côté LR, même tableau, même salauds : 50 parlementaires ont voté contre, 18 se sont abstenus.
Leurs discours varient mais ont pour racine commune le même refus de reconnaître à la femme le droit de disposer de soi, de décider pour soi-même de sa destinée. Après le désaccord philosophique, chaque anti-choix y va de sa petite musique réactionnaire. En 2012, le programme du RN prévoyait le « déremboursement de l’IVG pour les avortements dits de confort ». En 2024, certains de ses députés comparent encore l’avortement à un « génocide ». Une partie des députés vote contre l’IVG, l’autre partie vote à reculons « pour éviter un piège » (dixit Marine Le Pen), sans conviction donc.
Les mêmes applaudissent des deux mains lorsque CNEWS compare l’IVG comme la première cause de mortalité dans le monde et montent au créneau pour défendre la chaîne de Bolloré. Si la France « a fait son entrée dans le siècle dans le droit des femmes » hier, comme l’a déclaré Mathilde Panot à l’initiative de la première proposition de loi pour inscrire l’IVG dans la Constitution en 2022, les militants anti-IVG restent bien là. Notre brève.
Du mauvais côté de l’Histoire. Voilà comment peut-on résumer la position qu’ont choisi d’occuper des députés Républicains et du Rassemblement National ce 4 mars, 2023, en faisant choix de ne pas voter pour l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Du côté du parti lepéniste, 11 députés ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine de se déplacer. Concernant Les Républicains, 50 ont voté contre tandis que 18 se sont abstenus (voir la liste complète au bas de l’article).
Les propos de certains parlementaires sur l’IVG sont ahurissants. Caroline Parmentier, députée d’extrême droite du Pas-de-Calais, cela vous dit quelque chose ? Elle a été journaliste puis rédactrice en chef chez Présent, un quotidien d’extrême-droite multi-condamné. En 2018, Caroline Parmentier comparait les 200 000 avortements annuels en France à un génocide de masse lié au fantasme paranoïaque du grand remplacement : « Après avoir ‘génocidé’ les enfants français à raison de 200 000 par an, on doit maintenant les remplacer à tour de bras par les migrants », écrivait-elle dans les colonnes de Présent.
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