Le consentement en politique. Le rôle majeur des médias.
Nous étudions ici comment les médias construisent le consentement d’une large part de la population à son asservissement aux intérêts d’une caste oligarchique.
1– Une émission de France Culture très intéressante mais médiatiquement lacunaire.
Les chemins de la philosophie (France Culture) a consacré quatre émissions à la notion de consentement. (20 au 23/11/2017). La troisième traite du consentement en politique :
« Qui ne dit mot consent-il vraiment ? ».
On peut réécouter l’émission en cliquant ici
https://www.franceculture.fr/emissi...
Intervenant : Philippe Urfalino directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS
Émission très intéressante qui traite, par exemple, la question du consensus, du vote à la majorité, de l’unanimité.
Mais une question fondamentale n’est pas abordée : celle de la construction, de la fabrique du consentement politique. Tout est présenté comme si les individus étaient totalement libres de leur jugement (à part le cas évoqué du consentement obtenu par la force ).
Aucune référence à l’action des appareils idéologiques qui assurent la reproduction du pouvoir en place à une époque donnée. Aucune mention du rôle des médias dans la fabrication du consentement politique.
Aucune référence à l’ouvrage : La fabrication du consentement : de la propagande médiatique en démocratie (2008) de Noam Chomsky et Edward Herman. Ou encore, plus récemment (2016), de La Langue des médias : Destruction du langage et fabrication du consentement de Ingrid Riocreux
2– Le consentement politique s’exerce sur trois plans
Le consentement en politique s’exerce sur 3 plans : • l’acceptation des règles institutionnelles conditionnant notamment les types de scrutin dans les différentes élections et le découpage électoral.
• L’acceptation des conditions d’exercice de l’expression politique.
• L’acceptation de l’orientation et des mesures politiques prises par le gouvernement se déployant dans les champs politique, économique, social, culturel et écologique.
Or si l’on examine, les conditions d’exercice du pouvoir sur chacun de ces plans sans esprit partisan a priori sinon celui de la justice, on constate que rien n’est acceptable.
• Premier plan : la nature même de la Ve République, véritable monarchie républicaine, s’accompagne de modes de scrutin et de découpage conduisant à des injustices de représentation énormes.. Nous avons déjà montré, ailleurs, qu’il faut cinq fois plus de voix pour élire un député LF I qu’un député REM.
• Deuxième plan : concernant les conditions d’expression, des temps de parole sur les différents médias, ceux-ci favorisent d’une manière écrasante le parti au pouvoir ainsi que ces partis alliés. En outre les conditions financières à disposition des différentes formations politiques sont extrêmement inégalitaires pour diffuser leurs idées. En bref, les règles du jeu du fonctionnement de la démocratie sont complètement pipées de A à Z. Il ne s’agit que d’une démocratie de façade.
• Troisième plan : depuis plus de 30 ans les politiques conduites par le PS, l’UMP, et maintenant la REM. avec ses alliés ont aggravé et aggravent les inégalités en favorisant les revenus des plus riches et en dégradant les conditions de vie et de revenus de la majorité de la population.
•
3– Le consentement à un ordre très inégalitaire par une action idéologique de très grande puissance.
Il faut une machinerie d’une très grande puissance pour faire consentir une large majorité de la population à de telles conditions d’exercice du pouvoir avec tous ses innombrables effets néfastes sur les conditions de vie des gens dans tous les secteurs de la société. À la lumière des derniers résultats électoraux nous avons montré que l’action idéologique était environ cinq fois plus puissante que les conditions de vie matérielle des gens pour façonner l’imaginaire politique. Peut-être faut-il se référer historiquement à des sociétés de type théocratique, tels que l’antique société inca, pour arriver à un tel niveau d’aliénation de l’imaginaire politique d’une population.
Il est inutile d’espérer changer la société si l’on n’a pas analysé les processus de la fabrication du consentement. La Boétie dans son célèbre traité de la servitude volontaire puis l’anthropologue Maurice Godolier dans son ouvrage L’idéel et le matériel ont déjà traité de cette question. La méga machine à fabriquer du consentement a d’abord été l’Église, puis les appareils de formation notamment en économie, en histoire et surtout, à notre époque, les médias de masse.
4– Le conditionnement idéologique par les médias.
L’Idéologie libérale trouve sa source dans les départements d’économie et de commerce des universités des grandes écoles, dans les think–tanks libéraux et sociaux libéraux, dans les cercles de formation et d’études de la philosophie politique libérale et aussi… dans les écoles de journalisme. Et dans notre société où triomphent le capitalisme et l’idéologie de sa légitimation qu’est le libéralisme, l’ENA, Sciences-po et HEC constituent des viviers de choix pour la formation des futurs dirigeants libéraux.
5– les principaux piliers du consentement.
5. 1– L’ignorance.
L’un des piliers essentiels de ce consentement est le maintien des citoyens dans l’ignorance. Les médias ne sont pas réductibles à un simple appareil idéologique de reproduction de la classe dominante mais il remplissent néanmoins cette fonction. L’une des premières missions des médias et donc de maintenir la population dans l’ignorance d’un certain nombre de faits et d’idées susceptibles de remettre en cause profondément le système en place.
Par exemple, les médias ne parlent quasiment jamais de la manière dont sont confectionnés les découpages électoraux ; ils ne parlent pas non plus des inégalités de représentation des différents groupes politiques, n’organisent jamais le moindre débat sur la constitution et passent sous silence l’existence de propositions alternatives comme celle d’une sixième république. On remarquera par exemple, que le mouvement M 6 R n’a eu aucun écho dans les médias. Jamais le moindre débat sur les recettes des partis, sur les aides de l’État à la presse, etc. Aucun résultat chiffré global n’est publié par le CSA pour rendre compte des temps d’antenne des différentes formations politiques sur les chaînes privées et les chaînes publiques. Les résultats sont atomisés et sont inutilisables par les citoyens. Opacité donc sur le financement multi-source des partis et de leurs satellites et sur la manière dont le temps de parole est réparti synthétiquement par formation politique.
C’est donc essentiellement la loi du silence qui permet de fabriquer le consentement sur les plans 1 et 2 précédemment mentionnés. Ceci est nécessaire pour que les citoyens acceptent les règles d’un jeu démocratique pipé et ne s’insurgent contre un tel système qui, au final, sert les intérêts d’une petite oligarchie.
5. 2– Le bourrage de crâne en toute liberté.
Le consentement s’exerçant sur le plan 3, c’est-à-dire de l’acceptation des mesures prises par le gouvernement repose sur deux axes : Un déversement incessant des idées libérales par tous les canaux possibles d’information audiovisuelles et écrits. La grande majorité des médias privés étant possédée par une poignée de milliardaires, ce processus s’accomplit sans difficulté. On ne reparlera pas ici de la concentration des médias largement traités ailleurs.
Mais ce que l’on oublie souvent, c’est que les supports pour véhiculer cette propagande font aussi la fortune des milliardaires : réseau d’antenne, matériel informatique, satellites, moyens d’impression et d’édition, etc. L’acceptation et la diffusion par les journalistes de la doxa libérale est assurée par trois moyens : la sélection sociale et la formation des journalistes ; la pression commerciale et financière des annonceurs et de l’audimat ; la précarité de l’emploi des journalistes. Évidemment, il y a des exceptions qui confirment la règle.
Il est probable que les historiens qui, dans un ou deux siècles, étudieront notre époque actuelle seront fascinés par cet extraordinaire conditionnement par des moyens électromagnétiques des cerveaux via les faisceaux d’ondes alimentant des myriades de chaînes de radio et de télévision, des millions de Smartphones jour et nuit. Fascinés comme le sont bon nombres de nos citoyens par la lumière la couleur et les images de leurs écrans, par la sonorité de leurs petits ou grands haut-parleurs qui transmettent tous à la fois du cognitif et de l’émotif. Le message idéologique libéral est véhiculé à grande échelle, en utilisant à la fois l’argumentation et l’émotion qui peut être notamment le sentiment de peur ou de culpabilité. On comprend donc l’origine de la puissance de l’action des médias dans la construction du consentement : l’utilisation des ondes électromagnétiques pour transférer les messages à toutes ses dimensions et ce, dans toutes les directions, quasi instantanément, sur chaque millimètre carré du territoire et à tout moment. Jamais dans l’histoire de l’humanité un quelconque pouvoir politique n’aura eu à sa disposition une telle puissance de feu idéologique.
Voir en annexe l’article de Noam Chomsky sur le bourrage de crâne en toute liberté.
5. 3– La supposée absence d’existence d’alternative au système en place.
C’est le deuxième axe principal du consentement. Le consentement repose sur un pilier essentiel : la croyance qu’il n’existe pas d’alternative crédible au système économique et politique en place. Comme pour le plan 1 et 2, l’ignorance est ici encore utilisée comme arme idéologique. La technique est très simple : celle de la censure pure et simple et de l’effacement–écrasement par un flux torrentiel d’anecdotes et de diversions.
Cela a été le cas du programme de LF I l’Avenir en commun durant la campagne électorale et dans une bonne mesure encore maintenant. À titre d’exemple nous avions rédigé un article intitulé : l’Avenir en commun n’existe pas à France Culture. Lorsqu’un représentant de LF I est invité par un médias, tout est fait pour qu’il ne puisse développer les propositions de ce programme. On lui impose un cadre consistant souvent à le faire réagir à tel ou tel événement ou telle mesure gouvernementales. L’auditeur peut alors se dire : « tiens, ce personnage ne propose rien ! » La censure est rendue actuellement plus difficile du fait que les députés LFI utilisent l’Assemblée nationale comme lieu d’expression de la contre-proposition des mesures de l’Avenir en commun. C’est la raison pour laquelle leurs interventions à L’Assemblée sont rarement reprises par les médias
5. 4– La neutralisation de la force politique alternative.
1) La première technique utilisée est l’arme psychologique.
Il s’agit de psychologiser tous les rapports politiques évitant ainsi les débats d’idées de fond. D’abord vient l’utilisation de la personnalisation du mouvement : ainsi LF I = Mélenchon. Tout est ramené à des questions de tempérament, de caractère, de hauteur de voix, d’agressivité, etc. cela permet d’affaiblir le mouvement par Mélenchon bashing. Nous avons traité de cette question en détail ailleurs. Cette personnalisation s’est étendue à quelques autres personnalités emblématiques du mouvement (Simonet, Corbière, Garrido, Obono, etc.) – sont utilisés alors le dénigrement, la calomnie. L’objectif à atteindre est que que des sympathisants LF I se disent « Ils sont vraiment tous pareils, il n’y a rien à espérer, je voterai blanc ou je m’abstiendrai ».
2) La seconde arme est politique. On donne une bonne visibilité médiatique à des personnalités pouvant réduire l’espace politique de LFI par siphonnage des voix.
Ainsi le pouvoir économique instrumentalise à gauche l’espace que veut créer Benoît Hamon en popularisant l’idée de revenu universel et d’autre part instrumentalise le FN pour faire ressortir, par exemple, que LF I ne serait pas à la hauteur sur les questions d’immigration et de sécurité.
3) La troisième arme utilisée est la relativisation ou la banalisation.
Ainsi, par exemple, un média comme France Culture montrera que l’utilisation des outils numériques par différents mouvements politiques s’est développée en omettant de parler, sinon au mieux une minute, des outils utilisés par LF I. On invitera aussi volontiers des organisations écologiques comme par exemple Colibri, pour montrer que ce que propose LF I, finalement est assez banal. En revanche on se gardera d’inviter une association écologiste comme Greenpeace dont les positions sont très proches de celles du programme l’Avenir en commun.
4) La quatrième arme utilisée est bien connue : créer des divisions au sein du mouvement alternatif.
Les médias exploitent donc à fond comme divergence et dissension toute petite nuance d’opinion qui pourrait survenir au sein du mouvement. Mais cette technique devient difficilement praticable car LF I n’est pas un parti politique mais un mouvement où il est normal qu’il existe des différences d’appréciation concernant tel ou tel événement.
Ainsi, pour les gens ayant une certaine méconnaissance des positions de LFI, les médias leur inoculent des représentations négatives répulsives du mouvement.
5. 5– Le brouillage ou la destruction des repères politiques ainsi que du langage.
La confusion des positions (par exemple des comparaisons superficielles entre le programme du FN et celui de LF I), la destruction du sens du mot « gauche », le vol des mots, etc. a pour rôle d’empêcher d’identifier les positions économiques et politiques défendant réellement l’intérêt général et a aussi pour rôle de bloquer toute réflexion critique, tout débat. Il s’agit donc ici d’une arme cognitive favorisant le consentement par perte de repères.
5. 6–Les propositions alternatives seraient irréalistes ou irréalisables : on avance des « arguments–barrages »
a) Les médias utilisent des techniques de neutralisation.
- la neutralisation de la proposition alternative par une ou des propositions concurrentes : le revenu universel contre l’avenir en commun par exemple • la neutralisation de la proposition alternative par des attaques mensongères contre les personnes qui la portent. • Le bourrage de crâne par un déversement incessant de l’idée directrice libérale déclinée sur tout son spectre avec adaptation aux différentes cibles visées. • La diversion généralisée, la dépolitisation.
b) Les médias utilisent des arguments barrage.
Il s’agit de faire obstacle aux contre–arguments allant à l’encontre du bourrage de crâne libéral L’idée est toujours la même : faire croire qu’aucune alternative crédible n’est possible ou réaliste.
Les voici :
1) On a déjà essayé de changer de système en s’attaquant aux plus riches et cela a donné des échecs : l’URSS, la Chine, etc une bourgeoisie privée a été remplacée par une oligarchie d’État dont les capacités de prédation peuvent être encore plus grandes. Regardez, par exemple, l’Ouzbékistan, ex état de l’URSS, : des oligarques d’État ont organisé et organisent encore le travail forcé des enfants et d’une partie de la population adulte pour cultiver le coton et dont les profits remplissent les poches d’une caste dirigeante. ! (Voir cash investigation du 29/11/2017. France 2. Vidéo ici http://www.francesoir.fr/culture-me...)
2) Certes, beaucoup de choses vont très mal en France : chômage, précarité, inégalité, corruption etc. Mais cela va beaucoup plus mal dans de très nombreux pays : la France se situe au 20e rang sur 225 pays pour le PIB par habitant et au 21 ème rang pour son IDH. La France, plus gros payeur de dividendes en Europe, et tout de même la sixième puissance économique mondiale en considérant son PIB nominal. Alors pourquoi changer de système alors que tant de pays sont plus pauvres que nous ?
3) La France est incluse dans le réseau économique de l’Europe et n’a pas la capacité de tenir tête à l’Allemagne première puissance économique européenne.
4) la France est insérée dans une économie mondialisée. Des milliers d’entreprises françaises sont installés à l’étranger, des milliers d’entreprises étrangères sont installées en France. Comment appliquer des mesures économiques et sociales prises au niveau national remettant en cause les intérêts capitalistes ?
5) La dette publique de plus de 2000 milliards d’euros est considérable et ne permet pas d’envisager des dépenses publiques supplémentaires ni une amélioration de la protection sociale.
6) L’économie est très financiarisée et la puissance des banques est colossale. Il paraît impossible de pouvoir les maîtriser. Par exemple, le montant des actifs de la BNP est équivalent au montant du PIB de la France et elle est le deuxième payeur de dividendes après AXA en France.
7) Si un gouvernement s’attaque aux privilèges des grandes fortunes, celles-ci partiront massivement à l’étranger avec leurs capitaux et on n’aura plus d’argent pour investir et des milliers d’emplois seront détruits.
8) Les capitalistes étrangers exerceront un chantage économique au gouvernement français si celui-ci veut changer de système. Les USA pourraient organiser des sanctions économiques importantes.
9) Le chômage de masse en France reste à un niveau très important depuis de nombreuses années et ne descend guère au dessous de 7 %. Il existe donc déjà un chômage structurel que les gouvernements successifs n’ont pas réussi à résorber. En outre, le développement de la robotisation et du numérique vont encore détruire de nombreux emplois. Le chômage est donc devenu inévitable.
10) La quasi-totalité des grands médias privés propriété de milliardaires entreprendrait des campagnes de dénigrement de la politique mise en œuvre et arriverait à retourner l’opinion publique contre le gouvernement.
11) Des liens étroits se sont tissés entre les hauts fonctionnaires et notamment ceux de Bercy avec les grands dirigeants de multinationales. Il n’est pas sûr que ces fonctionnaires acceptent de mettre en œuvre une politique remettant en cause le pouvoir du CAC 40. En outre, les cadres formés par l’ENA, Sciences-po et plus généralement les grandes écoles et les départements économiques et commerciaux des universités sont formatés pour fonctionner dans une économie pleinement libérale. Il serait très difficile de les faire travailler dans un autre cadre. .
La fonction de tels arguments est de couper l’herbe sous le pied des militants de LFI lorsqu’iscommencent à argumenter pour proposer un système économique alternatif
Le but de l’opération est que même des citoyens relativement favorables au programment l’avenir en commun puissent dire : « Oui, je suis d’accord avec la quasi-totalité des mesures de ce programme, mais malheureusement il est inapplicable car … » ou encore « oui, c’est un programme cohérent, qui tient techniquement la route, bien pensé mais qui n’est pas réaliste ou réalisable car… » Et on complète le « car… » par l’un ou plusieurs des arguments-barrages ci-dessus.
À la limite, ces arguments-barrages évitent toute discussion sur le programme et justifient que l’on puisse l’ignorer et montrent que les journalistes ont raison de ne pas en parler. Ces arguments-barrage constituent donc une arme idéologique : pour obtenir le consentement à une politique dévastatrice.
6– Les armes du combat idéologique contre le consentement.
6. 1–La formation des militants.
Ce sont donc ces arguments que les militants de LF I doivent bien connaître et être en capacité de neutraliser. LFI dispose d’argumentaires pour anéantir ces arguments–barrages Mais encore faut-il les connaître ! Et cela fait partie de la formation des militants. Des économistes comme Jacques Généreux, Michel Husson, Jean-Marie Haribey, Benjamin Correia,Liêm Hoang-Ngoc , Frédéric Lordon peuvent être des références pour répondre à ces arguments. Lorsque l’on a compris que le système de prédation actuel n’arrive à perpétuer sa domination que grâce à l’action des médias, on n’en déduit que la bataille politique prioritaire et la neutralisation de cette action idéologique des médias au service objectif des intérêts de l’oligarchie industrielle et financière et de ses commis politique.
Concernant la connaissance et la critique des médias, l’association Acrimed constitue un outil de référence. À titre d’exemple, mentionnons l’article suivant : Presse bourgeoise, ultralibérale, aux ordres… État des lieux et perspectives avec Alain Accardo par Alain Accardo, (7 août 2017). http://www.acrimed.org/Presse-bourg...
6. 2–Des groupes d’actions médias au sein de LF I.
Pour mener un tel combat, il faut qu’un grand nombre de groupes d’actions de LF I constitue des observatoires et des dispositifs de réplique sur l’activité des médias dominants.
6. 3– Des actions d’envergure nationale concernant les médias.
Le lancement le 5 décembre 2017 par Mélenchon de la pétition pour la création d’un conseil de déontologie relatif à l’exercice de la profession de journaliste est une excellente réplique à la dégradation de la qualité de l’information et aux modes d’exercice professionnel de certains journaliste transformés en soldats de la guerre cognitive et idéologique constituant une armée invisible pour le grand public et que l’on pourrait ainsi qualifier « d’armée blanche ».. Invisible car ces journalistes ne sont pas en uniforme et n’apparaissent pas comme des guerriers d’une bataille idéologique et psychologique.
La psychologisation à outrance des rapports politiques par ses soldats constitue un aspect de cette guerre psychologique comme nous l’avons vue ci-dessus.
Pour ces soldats, l’essentiel n’est pas la vérité mais de nuire et de combattre le plus efficacement possible toute force politique alternative démocratique ayant une audience relativement importante dans la population. C’est évidemment actuellement le cas du mouvement politique LF I.
Voir article : la vérité et l’eau sale médiatique http://www.gauchemip.org/spip.php?a...
On peut signer la pétition pour la création d’un conseil de déontologie du journalisme. En cliquant sur le lien suivant
https://www.change.org/p/pour-la-cr...
6. 4– La mise en place de média alternatifs.
a) L’existant.
Et d’autre part il est nécessaire de mettre sur pied des médias alternatifs qu’il faut faire connaître à la population par la distribution de millions de tracts en porte-à-porte, à l’entrée des gares, des centres commerciaux, etc. Rappelons d’ores et déjà d’existence des médias de La France Insoumise : auxquelles on accède en cliquant sur le lien suivant https://lafranceinsoumise.fr/medias/ On peut se rendre aussi sur le blog de Jean-Luc Mélenchon pour accéder à ces médias YouTube.
b) Le Média : enfin un vrai média pluraliste, humaniste et solidaire.
« Le Média TV » impulsé, entre autres, par Gérard Miller constitue un événement de grande importance. Son premier journal télévisé aura lieu le 15 janvier à 20 heures. Tout citoyen voulant aider le développement de cette chaîne a la possibilité de devenir sociétaire. Voir la présentation de Le Média en cliquant sur le lien suivant https://www.le mediatv.fr/
Statuts de l’association Le Média en cliquant sur le lien : https://www.lemediatv.fr/statuts-de...
On peut lire son règlement intérieur en utilisant le lien suivant : https://www.lemediatv.fr/reglement-...
Directeur de la publication : Sophia Chikirou e-mail : contact@lemediatv.fr
Annexe
Annexe 1
Extrait de l’article : "le lavage de cerveau en toute liberté" de Noam Chomsky dans le Monde diplomatique d’août 2007.
Article complet en cliquant sur le lien suivant : https://www.monde-diplomatique.fr/2...
Chaque fois qu’on demande à un journaliste vedette ou à un présentateur d’un grand journal télévisé s’il subit des pressions, s’il lui arrive d’être censuré, il réplique qu’il est entièrement libre, qu’il exprime ses propres convictions. Comment fonctionne le contrôle de la pensée dans une société démocratique ? En ce qui concerne les dictatures, nous le savons.
Quand des journalistes sont mis en cause, ils répondent aussitôt : « Nul n’a fait pression sur moi, j’écris ce que je veux. » C’est vrai. Seulement, s’ils prenaient des positions contraires à la norme dominante, ils n’écriraient plus leurs éditoriaux. La règle n’est pas absolue, bien sûr ; il m’arrive moi-même d’être publié dans la presse américaine, les Etats-Unis ne sont pas un pays totalitaire non plus. Mais quiconque ne satisfait pas certaines exigences minimales n’a aucune chance d’être pressenti pour accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue.
C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre le système de propagande d’un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. En exagérant un peu, dans les pays totalitaires, l’Etat décide de la ligne à suivre et chacun doit ensuite s’y conformer. Les sociétés démocratiques opèrent autrement. La « ligne » n’est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. On procède, en quelque sorte, au « lavage de cerveaux en liberté ». Et même les débats « passionnés » dans les grands médias se situent dans le cadre des paramètres implicites consentis, lesquels tiennent en lisière nombre de points de vue contraires.
Le système de contrôle des sociétés démocratiques est fort efficace ; il instille la ligne directrice comme l’air qu’on respire. On ne s’en aperçoit pas, et on s’imagine parfois être en présence d’un débat particulièrement vigoureux. Au fond, c’est infiniment plus performant que les systèmes totalitaires.
Prenons, par exemple, le cas de l’Allemagne au début des années 1930. On a eu tendance à l’oublier, mais c’était alors le pays le plus avancé d’Europe, à la pointe en matière d’art, de sciences, de techniques, de littérature, de philosophie. Puis, en très peu de temps, un retournement complet est intervenu, et l’Allemagne est devenue l’Etat le plus meurtrier, le plus barbare de l’histoire humaine.
Tout cela s’est accompli en distillant de la peur : celle des bolcheviks, des Juifs, des Américains, des Tziganes, bref, de tous ceux qui, selon les nazis, menaçaient le cœur de la civilisation européenne, c’est-à-dire les « héritiers directs de la civilisation grecque ». En tout cas, c’est ce qu’écrivait le philosophe Martin Heidegger en 1935. Or la plupart des médias allemands qui ont bombardé la population avec des messages de ce genre ont repris les techniques de marketing mises au point... par des publicitaires américains.
N’oublions pas comment s’impose toujours une idéologie. Pour dominer, la violence ne suffit pas, il faut une justification d’une autre nature. Ainsi, lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur une autre – que ce soit un dictateur, un colon, un bureaucrate, un mari ou un patron –, elle a besoin d’une idéologie justificatrice, toujours la même : cette domination est faite « pour le bien » du dominé. En d’autres termes, le pouvoir se présente toujours comme altruiste, désintéressé, généreux.
Annexe 2
Liste d’arti cles sur les médias par Hervé Debonrivage
La charte déontologique de Munich des journalistes http://www.gauchemip.org/spip.php?a...
La vérité en politique. Fondements épistémologiques de la démocratie http://www.gauchemip.org/spip.php?a...
Médias : la guerre cognitive contre France Insoumise http://www.gauchemip.org/spip.php?a...
On trouvera dans l’annexe la liste des articles concernant les médias de Debonrivage.
Un exemple d’autres articles : France Inter : plate-forme de la guerre cognitive contre La France Insoumise http://www.gauchemip.org/spip.php?a...
Hervé Debonrivage
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