Je salue la relaxe de deux décrocheurs de portraits de Macron

lundi 23 septembre 2019.
 

- 1) Communiqué de Jean-Luc Mélenchon du 16 septembre 2019
- 2) Selon le tribunal de Lyon, décrocher un portrait de Macron est une interpellation « légitime » du président

Je salue la relaxe, ce 16 septembre 2019 de Fanny Delahalle et Pierre Goinvic, militants écologistes. Comme des dizaines d’autres, ils étaient pourchassés par le parquet, aux ordres de l’exécutif, pour avoir décroché des portraits d’Emmanuel Macron dans une mairie afin d’alerter contre l’inaction face à l’urgence climatique. Les juges du tribunal de grande instance de Lyon ont rendu une décision historique affirmant notamment que « le décrochage de ce portrait doit être interprété comme le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple ».

Cette décision doit sonner l’arrêt de l’acharnement judiciaire que Nicole Belloubet et ses procureurs font subir depuis plusieurs mois aux militants écologistes. Les actions pacifiques de décrochage de portraits ont en effet donné lieu à 74 perquisitions et 93 garde à vue contre des jeunes gens dont le seul crime est de s’opposer à Emmanuel Macron. Le jugement d’aujourd’hui est un point de marqué pour la défense de l’intérêt général humain mais aussi dans la bataille contre la dérive autoritaire du pouvoir.

2) Selon le tribunal de Lyon, décrocher un portrait de Macron est une interpellation « légitime » du président

Dans une décision inédite, un juge du tribunal correctionnel de Lyon a relaxé lundi deux militants poursuivis pour avoir décroché un portrait du chef de l’Etat dans une mairie d’arrondissement à Lyon.

La décision est inédite : un juge du tribunal correctionnel de Lyon a invoqué lundi 16 septembre « l’état de nécessité » et le « motif légitime » pour relaxer deux militants poursuivis pour avoir décroché un portrait d’Emmanuel Macron en février dans une mairie d’arrondissement à Lyon.

Le 2 septembre, le parquet avait requis une amende de 500 euros pour « vol en réunion » contre les deux militants, un homme et une femme âgés de 32 et 33 ans, qui avaient décroché le portrait du président de la République dans la mairie du 2e arrondissement de Lyon. « Le vol est constitué et il ne règle en rien le dérèglement climatique », avait alors estimé la procureur, Rozenn Huon.

Dans sa décision, le juge a reconnu que le vol de « l’objet d’une valeur fortement symbolique » était bien matérialisé. Mais, selon lui, la réalité du dérèglement climatique « affecte gravement l’avenir de l’humanité », ce qui légitime « d’autres formes de participation » des citoyens, « dans le cadre d’un devoir de vigilance critique ». Pour lui, l’intrusion d’une vingtaine de militants dans la mairie d’arrondissement a troublé l’ordre public de manière « très modérée ». Le magistrat a estimé que l’action des militants a finalement constitué une interpellation légitime du président de la République.

ANV-COP21 salue une « décision historique »

« C’est la reconnaissance de plusieurs années de militantisme », a salué la militante relaxée à la sortie de la salle d’audience, très émue par cette décision. « C’est une première et un très, très bon signal pour nous », s’est pour sa part réjouie une porte-parole du mouvement Action non violente-COP21 (ANV-COP21), pour qui cette « décision historique » acte « le non-respect des objectifs climatiques de la France et la légitimité des actions de désobéissance civile face à l’urgence climatique ». Depuis le lancement de sa campagne de désobéissance civile baptisée « Décrochons Macron », ANV-COP21 revendique la « réquisition » d’au moins 128 portraits officiels du président. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « On est plus chaud, plus chaud que le climat » : à Paris ou Londres, la désobéissance civile s’intensifie

Lors de l’audience début septembre, l’ancienne ministre du logement, Cécile Duflot, avait défendu « un acte citoyen au sens le plus noble du terme » et un scientifique du CNRS avait exposé « l’indiscutable urgence climatique ». Le premier procès de « décrocheurs » de portraits de M. Macron s’était tenu fin mai à Bourg-en-Bresse. Un militant écologiste avait été condamné à une peine d’amende ferme de 250 euros et cinq autres à une amende avec sursis. Deux semaines plus tard, le tribunal correctionnel de Strasbourg avait relaxé trois militants, qui avaient brièvement décroché un portrait du chef de l’Etat dans une mairie du Bas-Rhin. Douze autres procès de « décrocheurs » sont prévus jusqu’à septembre 2020.


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