Dans une tribune, ils exhortent notamment de réduire drastiquement la déforestation, l’utilisation des énergies fossiles ou encore la consommation de viande pour éviter la catastrophe.
C’est un nouvel appel à lutter contre l’effondrement climatique qui a été lancé, mardi 5 novembre, dans la revue scientifique américaine BioScience. Plus de 11.000 scientifiques de 153 pays différents ont signé une tribune mettant en garde contre "une souffrance indescriptible" vers laquelle le monde se dirige, à moins que "de grandes transformations ne soient apportées à la société dans son ensemble".
"Nous déclarons clairement et catégoriquement que la planète Terre fait face à une urgence climatique. Pour sécuriser un futur durable, nous devons changer nos modes de vie. Cela implique des transformations majeures dans la manière dont fonctionne notre société globale et dont elle interagit avec les écosystèmes naturels", écrivent les milliers de spécialistes à l’occasion du 40e anniversaire de la première conférence mondiale sur le climat, qui s’est tenue à Genève en 1979.
Les scientifiques déplore que la crise climatique soit "plus grave que prévue" et "s’accélère" plus vite que la plupart d’entre eux ne le pensaient, "menaçant le destin de l’humanité".
"Les réactions climatiques en chaîne pourraient causer d’importantes disruptions aux écosystèmes, aux sociétés, aux économies, et rendre de grandes parties de la terre inhabitables", poursuivent-ils.
Selon eux, des changements en profondeur sont à apporter pour faire face à l’urgence. Ils préconisent par exemple de ralentir la croissance démographique mondiale, en promouvant notamment une éducation longue pour les filles dans les pays où elles n’y ont pas encore accès. Les scientifiques estiment qu’il est également urgent de mettre un terme à l’utilisation des énergies fossiles et d’établir des taxes sur leur extraction et leur vente.
Il faut par ailleurs, selon eux, arrêter de focaliser les objectifs de croissance sur le PIB, stopper la destruction des forêts et réduire drastiquement la consommation de viande au niveau mondiale.
Les milliers de scientifiques pointent également du doigt le comportement de la partie la plus riche de l’humanité, dont le train de vie contribue grandement au réchauffement climatique, que ce soit via leur consommation excessive ou le recours de plus en plus fréquent à l’avion pour se déplacer.
Les signataires de la tribune exhortent ainsi les preneurs de décisions à "comprendre l’ampleur de la crise", à "revoir leurs priorités" et à "aller vers le progrès".
Ils soulignent tout de même des avancées notables telles que les marches pour l’environnement et les grèves étudiantes pour le climat, qui se multiplient à travers le monde. Enfin, en tant que scientifiques, ils se disent "prêts à assister les personnes en charge de prendre les décisions pour aller vers une transition juste et un futur durable".
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