Incendies de forêt : une fatalité climatique ? Quelle gestion des forêts ?

samedi 22 avril 2023.
 

L’Arbre de Vie.

Incendies de forêt : une fatalité climatique ? Quelle gestion des forêts ?

La lutte contre les feux de forêt constitue un enjeu climatique majeur puisque l’on estime que 20 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de ces feux. Le gigantisme des feux de forêt en Californie, en Australie et en Sibérie lié au réchauffement climatique a augmenté la sensibilité des opinions publiques à cette question. Mais cela pose aussi la question de la gestion actuelle et préventive des forêts.

L’Arbre de Vie en péril.

Propos introductifs

Les incendies en Australie sont-ils dûs à un défaut d’entretien des forêts ? Par Gary Dagorn• Publié le 09 janvier 2020

L’article commence de cette manière :

Contrairement à ce que certains prétendent, ces feux sont favorisés par le réchauffement du climat, bien plus que par un prétendu manque de « feux de contrôle ».

Source : Le Monde https://www.lemonde.fr/les-decodeur...

Cet article est doublement biaisé :

D’abord l’article créé d’emblée une opposition entre ce qui rendent le réchauffement climatique responsable des feux de forêt et ce qui rendent responsable de ces mêmes feux l’absence d’entretien. Ces derniers sont alors accusés de climat tôt sceptiques. Et l’absence d’entretien serait due à l’influence des mouvances écologistes !

D’autre part, on réduit l’action d’entretien des forêts à l’unique utilisation des feux de contrôle. Il est bien évident que l’on peut reconnaître les faits de l’action du réchauffement climatique et en même temps l’utilité et même la nécessité d’un entretien des forêts ! Il ne suffit pas de réaliser quelques feux de contrôle mais il faut surtout débroussailler régulièrement les forêts. En fait, le journal de Xavier Niel dédouane ici les politiques ultralibérales pour qui des biens publics et les biens naturels ne font pas parti de leurs préoccupations sauf lorsqu’ils sont sources de rentabilité financière. On retrouve la même partition jouée sur BFM TV deAlain Weill–Patr en ick Drahi. https://www.bfmtv.com/sciences/comm...

Au lieu de ce lancer dans des discussions stériles et de diversion, revenons tout simplement à la réglementation , les moyens disponibles, les plans de prévention existante en France concernant les feux de forêt.

La gestion, dont l’entretien, des forêts est complexe. Prenons l’exemple du débroussaillage pour éviter la propagation des feux, il faut que celui-ci se fasse avec intelligence en tenant compte de l’expertise écologique (respect de la flore, de la faune et des sols), de l’expérience des gardes forestiers, des paramètres géographiques et météorologiques. Le réchauffement climatique provoque l’apparition dans certaines régions de nouveaux insectes nuisibles pour les arbres nécessitant de nouvelles recherches pour traiter et prévoir ces nouvelles attaques. (Voir Article 9) L’augmentation des températures augmentant l’inflammabilité de toutes les forêts françaises au cours du temps implique un déploiement de nouveaux moyens matériels et humains pour lutter contre les feux de forêt sur tout le territoire national. Il est assez incroyable de constater que l’industrie française est capable de fabriquer en masse des avions de guerre très perform antl est incapable de fabriquer en quantité suffisante des bombardiers d’eau, des Canadair pour faire face à la situation actuelle et à la multiplication prévisible des feux de forêt. (Voir article 10 de Météo-France). Un autre aspect de la gestion des forêts et sa nature économique et politique, c’est-à-dire l’exploitation commerciale et industrielle des forêts. Pas de surprise en l’occurrence : dans un pays géré par des néolibéraux depuis 40 ans, l’exploitation des forêts se fonde exclusivement sur des critères de rentabilité financière de courte vue avec toutes les conséquences désastreuses sur la biodiversité (en commençant par celle des arbres) et sur le plan humain concernant notamment les salariés de l’ONF et des parcs régionaux ou nationaux.

Tous les aspects seront examinés avec les articles suivants. On n’oubliera pas évidemment, les propositions de La France Insoumise sur la question des forêts.

Deux sigles importants sont à connaître et sont utilisés dans les articles suivants.

–SDIS : -ce Le Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) est dirigé par un officier supérieur de sapeurs-pompiers et placé sous la double autorité du préfet (gestion opérationnelle) et du président de son Conseil d’administration (pour la gestion administrative et financière). Le SDIS est chargé de l’analyse des risques et de la mise en place des moyens de secours. Il organise l’activité de l’ensemble des centres de sapeurs-pompiers du département. Son centre opérationnel (CODIS) veille 24h/24 et coordonne les différentes interventions.

PPRIF : plan de prévention des risques d’incendie de forêt

Le lecteur peut lire les articles selon l’ordre qu’il désire.

Article 1

Entretenir son terrain pour prévenir les incendies

Source : Notre temps. le 07 août 2019 par Isabelle Duranton

https://www.notretemps.com/droit/ac...  Entretenir son terrain pour prévenir les incendies

Pour réduire les risques d’incendie, vous avez l’obligation légale d’entretenir votre petit coin de paradis, particulièrement dans certaines   

Face au feu, les bons réflexes

Chaque été, des incendies détruisent les espaces naturels ou les abords des villes. Dernier exemple en date, le 7 août 2019, 90 hectares sont partis en fumée en Ardèche. La négligence peut être à l’origine de sinistres dévastateurs qu’il est possible d’éviter en nettoyant régulièrement son terrain. Une obligation inscrite dans la loi. Explications.

• Débroussaillage : de quoi parle-t-on ?

Le débroussaillage consiste à réduire la végétation pour diminuer l’intensité et la propagation des incendies. Vous êtes propriétaire ? Vous devez élaguer, couper et ôter le bois ainsi que les broussailles et les herbes sèches. Cette opération est une obligation légale. (Art L 322-3-1).

• Qui est concerné ?

Tout propriétaire est tenu de nettoyer son terrain ainsi qu’un périmètre autour de sa propriété. Cela permet de créer une zone de sécurité. Vous pouvez intervenir y compris sur la propriété voisine. Si votre voisin ne peut ou ne veut pas faire le débroussaillage, vous pouvez contacter la mairie qui prendra les dispositions nécessaires.

• Où faut-il débroussailler ?

Selon l’article 322-3 du code forestier, les zones situées à moins de 200 mètres de terrains boisés (forêts, landes, maquis, garrigue, plantations ou reboisements (Art 322-3) et le chemin d’accès. Le document d’urbanisme (PLU 635306) en vigueur dans votre commune conditionne la surface à débroussailler.

Dans les zones urbaines, la parcelle qui vous appartient doit être entièrement débroussaillée. Dans les zones non urbaines, il vous faut débroussailler dans un rayon de 50 mètres autour de votre habitation et, sur une largeur de 10 mètres, le chemin d’accès. Mais des arrêtés municipaux ou préfectoraux peuvent modifier cette obligation et la porter de 50 à 100 mètres.

Y a-t-il des zones spécifiques en France ?

L’obligation de débroussaillage concerne certaines zones très sèches en été, dont la végétation (garrigues, forêts, maquis) est propice à une propagation rapide du feu. Aquitaine, Corse, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes Côte d’Azur, Ardèche et Drôme sont des zones à risques.

Mais l’obligation peut être étendue, par arrêté préfectoral, sur des zones particulièrement exposées à une période donnée.

• Que risquez-vous si vous n’entretenez pas ?

Une mise à demeure de votre commune envoyée par courrier en recommandé avec accusé de réception. Vous avez alors un mois pour débroussailler. Sinon, le maire peut faire exécuter d’office les travaux à vos frais. Et il peut vous infliger une amende dont le montant peut grimper jusqu’à 30€ par m2 non nettoyé.

Le code des assurances précise par ailleurs, qu’en cas de sinistre, s’il est établi que l’assuré ne s’est pas conformé à ses obligations, son assureur peut pratiquer, en sus des franchises prévues le cas échéant au contrat, une franchise supplémentaire d’un montant maximum de 5 000 euros.

Les bons gestes au jardin

– Évitez de planter certains végétaux très inflammables comme les conifères, le chêne Kermès (chêne des garrigues), le cyprès, le mimosa ou l’eucalyptus. Effectuez votre débroussaillage en hiver ou au printemps.

– Élaguez et éclaircissez régulièrement vos arbres pour que les branches ne soient pas trop près de votre habitation. Dans l’idéal, à 3 mètres de la façade.

– Ne brûlez pas de déchets verts, préférez le broyage à l’aide d’un broyeur de végétaux (vous pourrez ensuite réutiliser le broyat sur vos sols), le compostage ou la visite à la déchetterie.

Si vous êtes témoin d’un début d’incendie, prévenez le 18 (ou faites le 112, numéro européen).

** Commentaire HD sur l’article 1

Les trois quarts de la forêt française métropolitaine (12,5 millions d’hectares) appartiennent à des propriétaires privés. La forêt publique représente donc un quart des forêts métropolitaines. Elle se répartit entre les forêts domaniales, de l’État (1,5 million d’hectares), et les autres forêts publiques (2,7 millions d’hectares), essentiellement des forêts communales. (Source : IGN https://inventaire-forestier.ign.fr... )

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Article 2 Causes et conséquences des incendies de forêt

Source : OMPE | Organisation Mondiale pour la Protection de l’Environnement .

https://www.ompe.org/causes-et-cons... repos

0 Julia PerezBlog, Environnement

Un feu de forêt incontrôlé peut tout dévaster sur son passage, se propager à des kilomètres, franchissant les rivières et les routes. Chaque année, entre 60000 et 80000 incendies de forêt se déclarent, détruisant entre 3 et 10 millions d’hectares. Si les feux de forêt ont des conséquences différentes sur l’environnement, selon leur importance et leur fréquence, les causes sont elles aussi diverses.

Feux de foret-incendies.

Des causes de plus en plus liées aux activités humaines

Il y a encore quelques centaines d’années, les feux de forêt étaient une « activité » naturelle causée la plupart du temps par des phénomènes rares, comme une éruption volcanique ou un tremblement de terre, qui se produisent dans des zones géographiques très spécifiques. Ce n’est donc pas eux mais la foudre qui est la principale responsable des départs de feux de forêts d’origine naturelle. Par exemple, elle représente environ 2 % des incendies en zone méditerranéenne… et près de 30 % au Québec ! En Espagne, 5% des incendies sont dus à des causes naturelles, en particulier dans des endroits secs et chauds. Dans certaines régions du pays (Aragon, chaînes pyrénéennes…), les orages et la foudre, en l’absence de pluie, sont responsables de 25% des départs de feux de forêt. D’autres circonstances exceptionnelles et phénomènes très inhabituels, comme la collision de deux roches siliceuses produisant une étincelle, peuvent également avec un impact (minime) sur les incendies. Les incendies d’origine naturelle sont souvent assez vite canalisés puisqu’ils n’ont généralement qu’un seul foyer.

Mais aujourd’hui, ces causes naturelles sont beaucoup moins fréquentes et laissent désormais place aux activités humaines, qu’elles soient volontaires ou non :

•43 % des feux de forêts causés par l’Homme sont liés à des imprudences (mégots, dépôts d’ordures, écobuage). Ils peuvent également survenir à la suite de surtensions, d’un endommagement des lignes électriques ou encore d’accidents militaires comme ce fût le cas en 2016 et 2017 au camp militaire de Captieux en Gironde (provoqué par des tirs d’essais militaires, détruisant 1300 hectares de pins) ou au camp militaire du Mans en avril 2017. Enfin, les imprudences sont souvent liées aux activités de loisirs, aux travaux agricoles ou forestiers (55 % des incendies)

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•25 % des feux de forêts causés par l’Homme sont le fait de pyromanes, de vengeance ou de stratégie politique ou administrative.

Le restant étant classé d’origine inconnue… C’est ainsi que, depuis 1973, plus de 1,1 million d’hectares ont brûlé en France.

Une faune et une flore bouleversées par les feux de forêt

Lorsque la fréquence des feux de forêt dans une région donnée est élevée, les conséquences peuvent être dévastatrices. Si certains spécialistes considèrent le feu comme une aubaine pour l’écosystème (élimination des parasites et des plantes malades, augmentation de la diversité des plantes et des animaux…), n’oublions pas que les cycles naturels des forêts sont perturbés et que certaines espèces indigènes disparaissent, tandis que les plantes envahissantes prolifèrent. Les feux de forêt augmentent les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, contribuant à l’effet de serre et au changement climatique. De plus, les cendres détruisent une grande partie des éléments nutritifs et érodent le sol, provoquant des inondations et des glissements de terrain.

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L’utilisation de produits chimiques dans la lutte contre les incendies ajoute un problème supplémentaire aux conséquences déjà dramatiques des incendies de forêt. Selon une récente étude du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC), les substances chimiques contenus dans les « retardateurs de flammes » utilisés pour éteindre les incendies (comme le Fire-Trol) s’accumulent dans le sol pendant des années. Les conclusions de l’étude mettent notamment en évidence la présence de polyphosphate d’ammonium, connu pour modifier la fertilité des sols, la biodiversité et affecter la composition de la végétation. l’OMPE est actuellement en étude sur le SEURFF : Système d’Extinction Ultra Rapides des Feux de Forêts.

Fin de l’article

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Article 3 2019, année de tous les records pour les feux de forêts

Source : Les Échos.

https://www.lesechos.fr/monde/enjeu...

A cause du réchauffement climatique et de l’étalement urbain, de plus en plus d’espaces naturels s’enflamment. 2019 a été une année record.

Par Paul Molga. Publié le 11 janv 2020

Pas moins de 11 hectares de forêts brûlent en moyenne chaque seconde dans le monde. L’année 2019 a battu tous les records, selon le Service pour la surveillance de l’atmosphère de Copernicus.La catastrophe australienne le souligne jour après jour. « Nous avons été témoins d’une activité exceptionnelle. Même dans des endroits où nous nous attendions à voir des incendies à certains moments de l’année, l’intensité a été surprenante », explique son directeur scientifique Mark Parrington.

Les conséquences sont environnementales mais aussi sanitaires et climatiques : 6.375 mégatonnes de CO2 ont été rejetées dans l’atmosphère par ces feux, « qui peuvent produire une combinaison de particules, de monoxyde de carbone et d’autres polluants dangereux pour la santé de toute vie sur la planète », prévient l’organisation. Selon WWF, la destruction des forêts provoque presque 20 % des émissions globales de gaz à effets de serre.

Voir sur le site : DIAPORAMA : En Australie, une course contre la montre pour contenir les gigantesques incendies

Australie : ces graphiques qui révèlent l’ampleur d’incendies historiques

Les feux de forêts sont essentiels à la régénération des sols. Mais à cause du réchauffement climatique, de la mauvaise gestion des espaces boisés et de l’étalement urbain qui amplifient leur rythme, la nature perd le contrôle. La plupart des incendies (95 % disent certaines statistiques) sont d’origine humaine et les destructions se comptent désormais en centaines de millions d’hectares. En trente ans, malgré des moyens de lutte accrus, les surfaces incendiées ont doublé et les grands feux, autrefois exceptionnels, se multiplient partout sur la planète. En 2019, pas moins de six fois l’équivalent de la superficie de la France a ainsi disparu, soit un total de 350 millions d’hectares.

3 % de l’Amazonie brûlés en 10 ans

Le poumon vert amazonien est particulièrement touché : lors des pires années de sécheresse comme l’an passé, la surface parcourue par les feux a dépassé la déforestation volontaire de l’homme : 800.000 hectares en 2019, à l’occasion de presque 40.000 incendies.

Les feux de forêt en Amazonie en hausse de 30% en 2019

En 10 ans, 3 % de la forêt primaire (85.000 km2) est ainsi partie en fumée. L’Europe est également très touchée avec près de 60.000 feux l’an passé. L’été dernier, Vladimir Poutine a dû ainsi affronter l’un des plus grands incendies de l’histoire du pays avec la destruction de près de 3 millions d’hectares de forêt boréale en Sibérie.

Copernicus souligne également l’intensité dévastatrice des feux de forêt indonésiens qui ont libéré à eux seuls 708 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère. En Syrie, de vastes étendues de terres cultivées ont été détruites, créant une tension alimentaire et une hausse des cours de céréales. En Californie, l’un des Etats américains les plus avancés dans la lutte contre le réchauffement, la surface annuelle des terres brûlées a plus que quintuplé depuis 1972. Evacuations par dizaines de milliers, électricité coupée, maisons brûlées… Sept des dix feux les plus destructeurs qu’a connus l’Etat se sont produits dans la dernière décennie. Le plus ravageur a eu lieu en 2018 quand Paradise s’est transformé en enfer , causant la mort de 86 personnes et plus de 16 milliards de dollars de dégâts.

** Article 4. Toshi documentaire du ministère de la transition écologique.

Prévention des feux de forêt Le Jeudi 17 septembre 2020

Source : ministère de la transition écologique https://www.ecologie.gouv.fr/preven...

Forêts, espaces naturels : face à un feu, la France est particulièrement vulnérable. Contre les feux de végétation, des actions de prévention sont menées pour prévenir le risque d’incendie.

La France est le quatrième pays européen le plus boisé avec 16,9 millions d’hectares de forêt sur son territoire métropolitain. L’importance de ses surfaces boisées la rend vulnérable au risque incendie de forêt, notamment en période estivale.

Les incendies ont un impact majeur sur les espaces naturels, détruisant tout ou partie des animaux et végétaux sur son passage.

En 2018, et 2019, les régions du Sud-Ouest avec le massif aquitain (Nouvelle-Aquitaine) et du Sud-Est avec ses forêts méditerranéennes (Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur) étaient les plus exposées à ce risque.

Aujourd’hui, l’ensemble du territoire est particulièrement vulnérable face au risque d’incendie de végétaux, qu’il s’agisse de forêts, de prairies ou de friches. Début avril 2020, deux incendies ont eu lieu en Corrèze sur plus de 65 hectares et en Sologne où 60 hectares de végétation ont été consumés. Chaque année, 300 à 400 millions d’hectares de végétaux sont brûlées dans le monde.

En France métropolitaine, sur la période 2007-2018, on dénombre une moyenne annuelle de 4 040 feux qui ravagent 11 117 ha de forêt (source bases de données BDIF et Prométhée). La majorité de ces feux ont lieu en zone méditerranéenne (6 698 ha, pour 4 419 en dehors de cette zone). Les conditions météorologiques (sécheresse, température et vent) ont une forte influence sur la sensibilité de la végétation au feu et sur la propagation une fois le feu déclenché.

En Europe, sur la période 1980-2017, ce sont en moyenne 457 289 ha de forêt (source : UE-EFFIS) qui sont détruits par les feux de forêt en Espagne, Italie, Portugal, Grèce et France. En 2017, 178 234 ha ont brûlé en Espagne, 540 630 ha au Portugal et une centaine de personnes ont péri dans la péninsule ibérique, essentiellement au Portugal. Le système français de prévention et de lutte contre les incendies a montré son efficacité puisque la France a subi quant à elle 26 378 ha de pertes sans victimes en 2017.

En Australie, les feux de brousse, qui se sont produits entre octobre 2019 et janvier 2020, ont im-pacté 18,6 millions d’hectares, tué plus d’un milliard d’animaux, détruit 5 900 bâtiments, dont 2 779 habitations ; on déplore au moins 34 décès. La fumée dégagée a également causé la mort de 445 personnes.

Aux États-Unis, la Californie, en novembre 2018, avait également connu des incendies majeurs, attisés par des vents violents. Les plus importants sont « Camp Fire » au nord de San Francisco, qui a quasiment détruit la ville de Paradise, et « Woolsey Fire » au nord-est de Los Angeles. Le bilan faisait état de plus de 80 décès.

Le risque de feux majoritairement d’origine humaine

L’incendie de forêt est « une combustion qui se développe sans contrôle, dans le temps et dans l’espace ». En plus des forêts au sens strict, les incendies concernent des formations subforestières de petite taille : le maquis, la garrigue, les landes, etc…

L’activité humaine est la principale cause de déclenchement d’incendies – 90% des départs de feu - que ce soit du fait d’une activité économique (chantiers de BTP, activités agricoles...) ou bien d’une activité du quotidien (mégots de cigarettes, barbecues ou feux de camps). La moitié de ces feux d’origine anthropique sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux, aussi bien de touristes que de riverains. Plus de 50% des départs de feux pourraient être évités en appliquant les bons gestes au quotidien.

Une campagne nationale de prévention : connaître les bons comportements

Les bons comportements face aux feux des espaces naturels

La prévention du risque incendie de forêt passe avant tout par des comportements responsables. Des acteurs locaux très impliqués mènent des actions de prévention récurrentes, mais certains comportements méritent encore d’être diffusés. C’est pourquoi, le Ministère de la Transition écologique et Solidaire, en lien avec le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’ONF et Météo France renouvelle début juin 2020, une campagne nationale de sensibilisation et de prévention des feux de végétation et de forêt. Les bords de route, les terrains agricoles, les friches sont en effet des espaces aussi sensibles et à risque.

Campagne de prévention 2020

Préparer et adapter votre habitation et son environnement

Par des gestes simples, il est possible de réduire considérablement le risque de départ de feu de végétation : en ne stockant pas de combustibles près des habitations, en n’utilisant pas d’outils susceptibles de provoquer des étincelles à proximité des végétaux surtout quand ils sont secs, en ne fumant pas à proximité de zone de nature comme les friches ou les champs, en ne jetant pas ses mégots au sol.

La prévention des incendies doit également se faire tout au long de l’année, avec notamment : •Le débroussaillage de son jardin : Un terrain débroussaillé permet au feu de passer sans provoquer de grands dommages et facilite le travail des sapeurs-pompiers. Le code forestier institue des obligations légales de débroussaillement, notamment l’obligation de débroussailler sur 50 mètres tous les abords de constructions lorsqu’elles se trouvent dans, ou à moins de 200 mètres d’une forêt ou d’un espace naturel. Les voies d’accès doivent être libérées, les arbres et les branches situés à moins de 3 mètres des maisons doivent être supprimées, et les arbres et plantes mortes ou malades doivent être éliminées. Il est obligatoire d’élaguer les arbres et de laisser 3 mètres entre deux houppiers, les arbustes sous les arbres doivent être supprimés et les végétaux coupés doivent être évacués en les portant en déchetterie ou en les broyant, •La préparation et l’adaptation de sa maison : La conception d’un bâtiment, de par ses aménagements et son entretien, permet de le rendre moins vulnérable à l’incendie. Une maison construite en dur constitue le meilleur refuge lors d’un incendie de forêt, à condition qu’elle respecte une série de consignes et de règles de construction et de sécurité. Des matériaux durables peuvent également être employés. Les ouvertures, qui constituent souvent le point d’entrée du feu dans l’habitation, doivent être en bois plein ou en aluminium, le PVC devant être écarté. L’étanchéité des ouvertures à l’air et aux fumées est impérative. Les toitures doivent être régulièrement nettoyées, afin d’éviter que ne s’accumulent des feuilles et des aiguilles, y compris dans les gouttières et les angles. Le PVC doit être impérativement évité pour les gouttières. Les aérations doivent être équipées de grillages à mailles très fines, afin d’éviter l’entrée de brandons, qui pourraient mettre le feu depuis l’intérieur de la maison. Au-delà de la maison proprement dite, il convient d’éloigner d’au moins 10 mètres de l’habitation les tas de bois, cannisses, abris de jardin, haies, objets divers, et de façon générale tous les vecteurs potentiels du feu. Les citernes de gaz et de fioul doivent en outre être enterrées quand cela est possible. Un guide relatif aux aménagements des haies à proximité des habitations a été créé à l’initiative de l’ONF, lequel précise le degré de sensibilité des différentes espèces ornementales.

Impacts majeurs des feux de végétation sur l’environnement

Outre les impacts sur les personnes et les biens, les incendies de forêt causent des dommages à la faune et à la flore des zones touchées. Chaque incendie de forêt détruit tout ou partie des animaux et végétaux sur son passage ; seuls les grands mammifères et certains oiseaux arrivent à s’enfuir à l’approche du front de feu. Ainsi, tout incendie a un impact immédiat sur les principales fonctions de la forêt : •économique : perte de valeur et de production de bois, impact sur les activités économiques et touristiques •environnementale : atteinte à la biodiversité et aux paysages •sociale : accueil du public, chasse •prévention d’autres risques : chute de pierres, glissements de terrain, érosion, crues torrentielles, avalanches en montagne •protection générale : régulation du régime hydrique, qualité de l’eau, épuration de l’air, stockage du carbone

Les impacts à moyen et long terme dépendent du régime des feux auquel le territoire sinistré est confronté, un régime de feux fréquents et sévères pouvant s’accompagner localement d’une régression biologique.

Les incendies de forêt ont également des impacts sur la qualité de l’air. Les émanations de fumée de bois peuvent altérer les mécanismes des défenses immunitaires pulmonaires, et entraîner une altération de la fonction pulmonaire des personnes exposées.

Le changement climatique, un facteur aggravant du risque incendie ?

Le réchauffement climatique modifie les conditions météorologiques ; la végétation devient plus sèche. Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l’eau contenue dans les sols. La végétation s’asséchant, le risque de départ de feu est plus fort. L’absence de pluie, mêlée à une hausse précoce des températures, accroît la fragilité des massifs. La période à risque devient plus longue et plus intense.

Selon l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), dès 2040 les dérèglements climatiques perturberaient les conditions météorologiques puisqu’une sécheresse extrême conjuguée à une canicule intense pourraient avoir lieu durablement et régulièrement durant les étés dans les territoires méditerranéens. Et dès 2060, les conditions climatiques deviendraient défavorables à certaines espèces de ces régions.

Les zones exposées aux risques incendies devraient remonter vers le Nord-Ouest en France métropolitaine (Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire et Bretagne). Dans les zones déjà touchées, les risques d’incendies pourraient s’étendre à la moyenne montagne.

Le risque de feu de forêts n’est pas cantonné à l’été, tous les types de végétation sont vulnérables pendant l’hiver. En effet, l’année 2019 a été marquée par de nombreux départs de feux de cultures, de friches, de chaume, de talus, etc. aux conséquences parfois dramatiques.

En France, les effets se font déjà ressentir

Les massifs forestiers dans l’Est de la France, déjà affaiblis par des sécheresses répétées, sont victimes d’attaques de parasites tels que les scolytes. Les hivers particulièrement doux favorisent leur prolifération, conduisant au dépérissement de forêts entières. Dans le Sud de la France, des chênes kermès sont morts sous l’effet de la chaleur lors de la canicule de 2019. En effet, la température létale des végétaux a été atteinte avec 60 °C et plus au soleil. Des inquiétudes se font jour également pour les chênes en région Centre du fait de l’association sécheresse-canicule. La Bretagne, la région Centre ou encore les Hauts-de-France, qui étaient jusqu’à présent hors du périmètre de la campagne, ont été touchées en 2019.

Prévention du risque incendie de forêt : l’action des pouvoirs publics

La connaissance des phénomènes

•La base de données sur les incendies de forêt (BDIFF, accessible à l’aide d’un identifiant) : hébergée par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Elle collecte depuis 1992, au niveau national, toutes les informations sur les feux de forêt et, en particulier, les causes de ces derniers. Ces données, mises à disposition du public, sont des données à caractère déclaratif renseignées par un réseau de contributeurs sous le pilotage national des ministères en charge de la forêt et de l’Intérieur. •La base de données Prométhée, spécifique aux incendies de forêts dans la zone méditerranéenne française : dans chaque département, elle est alimentée par les services qui concourent à la prévention et la lutte (SDIS, DDT(M), ONF, gendarmerie, police). L’objectif est de disposer d’un outil statistique fiable permettant des comparaisons spatiales, temporelles et une meilleure connaissance des causes. La préfecture de la zone Sud – DPFM en assure la maîtrise d’ouvrage en liaison étroite avec le ministère l’Intérieur et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, la maîtrise d’œuvre a été confiée l’IGN. La base de données sur les incendies de forêt (BDIF) La base de données Prométhée

L’information du citoyen

La loi du 22 juillet 1987 a instauré le droit des citoyens à une information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis sur tout ou partie du territoire, ainsi que sur les mesures de sauvegarde qui les concernent. Cette partie de la loi a été reprise dans l’article L 125.2 du Code de l’environnement. Elle s’applique à la prévention du risque incendie de forêt.

Établi sous l’autorité du préfet, le dossier départemental des risques majeurs (DDRM) recense à l’échelle d’un département l’ensemble des risques majeurs par commune. Il explique les phénomènes et présente les mesures de sauvegarde. À partir du DDRM, le préfet porte à la connaissance du maire les risques dans la commune (DCS, dossiers communaux synthétiques) et décrit la nature des risques, les événements historiques, ainsi que les mesures d’État mises en place. Le maire élabore un document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) qui présente les mesures de prévention et les mesures spécifiques prises en vertu des pouvoirs de police du maire. Le DICRIM doit être accompagné d’une communication (au moins tous les deux ans si la commune est couverte par un plan de prévention des risques) et d’une campagne d’affichage. Ces documents sont disponibles en mairie.

La prévention dans les territoires

La prévention du risque incendie de forêt distingue classiquement les actions complémentaires suivantes :

La défense de la forêt contre l’incendie (DFCI, pilotée par le ministère en charge de l’agriculture) qui repose sur une politique globale d’aménagement et d’entretien de l’espace rural et forestier. Elle met en œuvre les outils de programmation, d’aménagement et d’entretien des massifs, issus du code forestier notamment les plans de protection de la forêt contre l’incendie (PPFCI) souvent établis à l’échelle du département et les plans de massifs qui sont la déclinaison par massif du PPFCI.

La prévention notamment à travers la maîtrise de l’urbanisation. La maîtrise de l’occupation des sols est une composante majeure des politiques de préventions des risques incendie de forêt. Les documents d’urbanisme tels que les schémas de cohérence territoriale (SCoT), les plans locaux d’urbanisme (PLU) et les cartes communales ont vocation à participer à la mise en œuvre des politiques de prévention des risques. Ils permettent la réduction de l’exposition des personnes et des biens.

Le porter-à-connaissance (PAC), au sens de l’article L121-2 du code l’urbanisme, est une obligation située en amont de la démarche de planification. Par son biais, les services de l’État rappellent les dispositions législatives, réglementaires et les servitudes en vigueur. Ils communiquent les documents techniques ou études participant à la connaissance des phénomènes.

*Télécharger le guide pour réaliser les porter-à-connaissance

Le plan de prévention des risques Incendie de forêt (PPRIF)

Codifié dans les articles L.562-1 à L.562-9 et R.562-1 à R562-12 du code de l’environnement, il cible prioritairement les territoires exposés à des niveaux de risque importants et à une pression foncière forte. Nous comptons à ce jour près de 200 PPRIF. Ils répondent aux objectifs de non aggravation de l’exposition et de réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens en : •délimitant des zones d’exposition aux risques à l’intérieur desquelles des constructions ou des aménagements sont interdits, tout en permettant sur d’autres zones un développement raisonné et sécurisé, là où l’intensité de l’aléa le permet, •définissant des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde ainsi que des mesures relatives à l’aménagement, à l’utilisation ou à l’exploitation de constructions, d’ouvrages ou d’espaces cultivés ou plantés existant à la date d’approbation du plan.

Ces plans, établis à l’échelle communale ou intercommunale, sont opposables aux autorisations d’urbanisme.

Le guide méthodologique « Plans de prévention des risques – Risques d’incendies de forêt » de 2002 et la note technique du Ministère de la Transition écologique et solidaire du 29 juillet 2015 relative à la prise en compte du risque incendie de forêt dans les documents de prévention et d’aménagement du territoire encadrent la politique de prévention du risque par la maîtrise de l’urbanisation et accompagnent notamment la réalisation des PPRIF.

À ce jour, le nombre de PPRIF approuvés approche les 200 : 46 % en région PACA, 22 % en région Occitanie, 18 % en région Nouvelle-Aquitaine, 9 % en Corse et 5 % ailleurs sur le territoire.

En savoir plus :

Note technique du 29 juillet 2015 relative à la prise en compte du risque incendie de forêt dans les documents de prévention et d’aménagement du territoire (PDF - 324.06 Ko) Plans de prévention des risques naturels (PPR) : Risques d’incendies de forêt : Guide méthodologique (PDF - 13.38 Mo)

Ce guide méthodologique présente les méthodes et moyens d’analyse des phénomènes naturels, de cartographie des aléas et d’évaluation des enjeux et propose des recommandations pour établir le zonage et les prescriptions réglementaires. Ed 2002

Les feux de forêt : dossier d’information, MEDD, ed. 2002 (PDF - 1.39 Mo)

Voir aussi Loi n°87-565 du 22 juillet 1987 relative à l’organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs Loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement Article L.125.2 du Code de l’environnement Article L 121.2 du Code de l’urbanisme

Prévenir les feux de forêt par la gestion forestière

La politique de défense de la forêt contre les incendies (DFCI) du Ministère de l’Agriculture et l’Alimentation repose sur 4 grands axes : •Prévoir le risque et traiter les causes (météo, réseau hydrique, recherche des causes…) •Surveiller les forêts pour détecter les départs de feux et intervenir rapidement (patrouilles, guet…) •Équiper, aménager et entretenir l’espace rural, dont l’espace forestier (coupures de combustibles, débroussaillement, équipements de surveillance et d’intervention, signalisation, cartographie…) •Informer le public et former les professionnels

La forêt méditerranéenne étant peu productive, l’État intervient financièrement sur la DFCI, avec une forte implication locale des collectivités territoriales. La politique de prévention des incendies de forêt menée par l’État et les collectivités territoriales permet d’assurer la surveillance et l’équipement des massifs forestiers. Sous l’autorité du Préfet de zone de défense et de sécurité Sud, la délégation à la protection de la forêt méditerranéenne (DPFM) assure notamment un rôle de coordination des actions de prévention pour les 15 départements de la zone de défense Sud.

Les coupures de combustibles

Les zones agricoles cultivées ou pâturées, entretenues suivant un cahier des charges précis permettent de réduire fortement le développement du feu et améliorent la sécurité lors de la lutte contre l’incendie, lorsqu’elles sont débroussaillées et équipées de pistes d’accès et de points d’eau.

Pour être efficace, la réalisation de ces équipements doit être planifiée dans le Plan départemental ou interdépartemental de protection des forêts contre les incendies (PPFCI), en concertation entre les services forestiers et les services de lutte.

Si la mise en place de coupures de combustible permet de cloisonner les massifs forestiers et de limiter l’extension des grands feux, elles ne sont pas suffisantes à elle seules : lors d’incendies accompagnés de forts vents, des sautes de feux peuvent porter à plusieurs centaines de mètres.

Les obligations légales de débroussaillement (OLD)

Elles sont un maillon essentiel de la défense des forêts contre l’incendie (DFCI) portée par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et participent activement aux bons résultats constatés depuis les années 1990 (hors événement climatique exceptionnel).

Le changement climatique risquant d’augmenter le nombre d’incendies et de grands feux catastrophiques, il est impératif que les OLD soient mises en œuvre de façon déterminée.

En accord avec les professionnels de la filière, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation travaille à la rénovation des instructions techniques sur les plans de protection des forêts contre l’incendie (PPFCI) et à la modernisation de la base de données sur les incendies de forêt en France (BDIFF).

En savoir plus : Guide technique sur les obligations légales de débroussaillement (OLD) Télécharger la circulaire sur les obligations légales de débroussaillement (OLD) Site de Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : « Prévenir et lutter contre les incendies de forêt »

La lutte contre l’incendie et la défendabilité

La lutte contre les incendies est pilotée par la Direction en charge de la gestion de crises et de la sécurité civile, au sein du Ministère de l’Intérieur, qui mobilise d’importants moyens.

La défendabilité est une notion particulière au risque incendie de forêt, car elle prend en compte les possibilités d’intervention des services de secours dont le rôle est prépondérant dans la gestion de crise. La défendabilité correspond à la capacité d’une zone à être défendue. Elle s’apprécie au regard des trois critères suivants : •Les accès : la capacité qu’ils offrent aux services de secours d’accéder en sécurité jusqu’au contact des constructions à défendre. L’accessibilité dépend de l’architecture, du gabarit et de la signalisation des voies de desserte, mais aussi de leur environnement végétal ; •Les hydrants ou les réserves de défense incendie : ils déterminent la possibilité pour les secours de se réapprovisionner en eau. Ce ré-approvisionnement doit pouvoir se faire dans les meilleurs délais et en sécurité. •Le débroussaillement effectué sur les coupures de combustibles situées de part et d’autre des voies d’accès contribuant à la défendabilité de la zone : il conditionne l’intensité du front de feu menaçant ces voies d’accès puis les constructions.

Par ailleurs, les obligations légales de débroussaillement autour des constructions contribuent également à améliorer grandement la défendabilité.

En savoir plus Site du Ministère de l’Intérieur - Prévenir les feux de forêt, c’est l’affaire de tous !

Assistance météorologique à la prévision du risque feux de forêt

Les feux de forêts se produisent principalement en été mais peuvent également se développer en hiver du fait de la sécheresse dans certaines régions. Les conditions météorologiques (vent, chaleur, hygrométrie, sécheresse) ont une grande influence sur la mise à feu et la propagation des incendies de forêt.

Météo-France, au titre de ses attributions en matière de sécurité des personnes et des biens, fournit à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises des cartes expertisées de dangers météorologiques d’incendie, des données météorologiques et des indices spécifiques, dont des cartes d’Indice Feu Météorologique (IFM). Celui-ci est calculé selon une méthode canadienne à partir de données météorologiques : pluies, températures, humidité de l’air, vent. D’autres indices ont été développés pour prendre en compte les spécificités de la végétation, de la litière et de la morphologie des terrains boisés. De plus, chaque été, des prévisionnistes de Météo-France sont détachés auprès des autorités qui coordonnent la lutte contre les feux de forêt depuis les centres opérationnels zonaux de Marseille (zone Sud) et de Bordeaux (zone Sud-Ouest).

L’indemnisation

Contrairement à d’autres risques naturels, ce n’est pas la garantie "catastrophes naturelles" qui s’applique. Les préjudices causés par les feux de forêts figurent en effet parmi les risques assurables et peuvent donc faire l’objet d’un dédommagement, au titre du régime de l’assurance incendie.

En savoir plus sur la prévention des incendies de forêt : Site interministériel sur les risques majeurs Site Géorisques Portail de l’office national des forêts (ONF)

Les communications existantes sur le sujet Vidéo de l’ONF : « Protection contre l’incendie : le débroussaillage autour des habitations » Site de l’Entente Interdépartementale pour la forêt méditerranéenne Vidéo DPFM « Débroussaillement - Le Guide Complet : conseils et règlementation » Campagne DPFM et l’Entente en 2017 : « Ne jouez pas avec le feu ! » Campagne DPFM 2018 « Affiches imprimables : Messages de prévention incendie »

Site de Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : « Prévenir et lutter contre les incendies de forêt » Site de l’Agrisur, Prévention des risques professionnels agricoles. « Les feux de brousse et de forêt : comment lutter ? » Site du Gouvernement « Prévention des risques majeurs » Vidéo Tuto risques « Que faire en cas de feux de forêts » Site du Ministère de l’intérieur « Conseils incendie » Site des Sapeurs Pompiers de France « Prévention des risques liés au feux de forêts » Site de l’IRSTEA « Incendies de forêt : la recherche sous le feu de l’action ! » Site de Météo France « Evaluation du risque de feux de forêts » Plan départemental de protection des forêts contre les incendies du Var Site de L’Association Régionale de Défense des Forêts Contre l’Incendie d’Aquitaine Site du Groupement d’intérêt Public Aménagement du Territoire et Gestion des Risques.

Fin du dossier documentaire du ministère

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Commentaire HD sur l’article 4 ce ne sont donc pas les dispositifs réglementaires et statistiques qui manquent mais encore faut-il que ces dispositions se réalisent concrètement sur le terrain en termes de prévention et de lutte contre les incendies de forêt. Or, les moyens matériels et humains nécessitant des investissements financiers conséquents ne sont pas forcément au rendez-vous. Voici un extrait à titre d’exemple, d’un rapport d’information sénatorial : feux de forêt : une impérieuse nécessité de renf les moyens de lutte face à un risque susceptible de s’aggraver.

« …n

1. Un renforcement nécessaire des moyens matériels des SDIS

Comme évoqué supra, les SDIS hors des zones habituellement touchées par les feux de forêts risquent de ne pas avoir suffisamment de ressources, matérielles notamment. Des tensions au cours des opérations de lutte ont déjà été observées au cours de l’été 2019. Par ailleurs, ces mêmes SDIS devront faire face à des incendies dans les départements dont ils relèvent et ne pourraient ainsi plus envoyer de colonnes de renforts dans les zones qui y ont fréquemment recours.

Deux pistes non concurrentes peuvent donc être envisagées pour éviter cet écueil.

La première consiste à poursuivre la démarche de massification des achats engagée par le service de l’achat de l’innovation et de la logistique du ministère de l’intérieur (SAILMI).27(*) Lancée en 2015, cette démarche visait à « passer des marchés généraux pour des équipements techniques harmonisés, réduire les montant des investissements et le coût de renouvellement des équipements et développer l’interopérabilité des équipements, notamment pour les moyens »28(*).

La seconde, malgré un cadre budgétaire contraint, consisterait en une augmentation de la dotation de soutien aux investissements structurants (DSIS) des services d’incendie et de secours, du programme 161, afin d’accompagner les SDIS en difficulté dans l’acquisition de matériels.

Créée fin 2016, cette dotation a pris la suite du fonds d’aide à l’investissement des SDIS (FAI), progressivement supprimé entre 2013 et 2017 en raison d’un « saupoudrage » des crédits sur l’ensemble du territoire. Ce fonds avait pourtant contribué au renforcement des SDIS dans la lutte contre les feux de forêts, avec une subvention globale annuelle de 7 millions d’euros en moyenne.29(*)

Cependant, ainsi qu’il a été rappelé, les dépenses d’investissement des SDIS ont régulièrement diminué au cours des dernières années. La DSIS a donc été mise en place afin de répondre à la demande d’une intervention de l’État pour soutenir l’investissement des SDIS, avec un montant de 25 millions d’euros en 2017.

En 2018 et 2019, le montant de cette dotation a hélas été ramené à 10 millions d’euros, dont sept sont affectés au projet « NexSIS 18-112 ». Il serait opportun de revoir ce montant à la hausse ces prochaines années afin de renforcer la préparation matérielle des SDIS qui feront face au risque accru de feux de forêts dans leur département d’une part, et de préserver la capacité de lutte des SDIS qui sont déjà fortement impliqués qui pourraient ne plus bénéficier des renforts interdépartementaux d’autre part… »

Source : http://www.senat.fr/rap/r18-739/r18...

Le lecteur intéressé par la gestion des feux de forêt a tout intérêt à lire ce rapport d’information du Sénat très documenté. L’article 6 ci-dessous du Figaro fait un bilan intéressant des moyens matériels et humains pour la lutte contre les incendies de forêt effet remarquée avec insistance l’insuffisance des moyens déployés.

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Article 5 chronologie des principaux incendies de forêt en France depuis 1945. Les grands incendies de forêt, fléau récurrent en France depuis 1945

Source : La Croix. Bayard. le 16/08/2019

https://www.la-croix.com/France/gra...

Avec ses 16,9 millions d’hectares couvrant 30% du territoire métropolitain, la forêt française subit chaque année 4.000 incendies qui détruisent au total 11.000 hectares (chiffres du ministère de la Transition écologique).

Depuis 1990, les surfaces brûlées sont en diminution mais le nombre de départs de feux reste constant. Aujourd’hui moins de 2% des incendies brûlent plus de 100 hectares de végétation et les trois quarts des feux se produisent dans la moitié sud du pays.

- Juillet 2017 : réfugiés à Bormes Fin juillet, 2017 en l’espace de quelques heures, une série d’incendies attisés par des vents violents en Haute-Corse, dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Var réduisent en cendres plus de 7.000 hectares.

Le 26 juillet, les flammes menacent la station balnéaire de Bormes-les-Mimosas (Var) et 10.000 personnes doivent être évacuées. Des centaines de vacanciers passent la nuit dans leur voiture ou sur la plage pour échapper aux flammes.–
- 

Août 2016 : aux portes de Marseille -

Attisés par le mistral, plusieurs incendies se propagent rapidement au nord de Marseille. Ils arrivent le 10 août aux portes de la cité phocéenne. Le feu détruit 3.300 hectares, 25 immeubles, un groupe scolaire et un lycée, heureusement déserts.

-  –Juillet 2009 : sécheresse corse -

Une période de sécheresse rend les incendies redoutables fin juillet 2009 en Corse. Vallée de la Gravona, au nord d’Ajaccio, régions de Sartène et Aullène : plus de 5.300 hectares partent en fumée.

–Après l’incendie, à Sainte-Maxime (Var) le 29 juillet 2003 / AFP

Eté 2003 : Esterel -

Fin juillet 2003, des incendies d’origine criminelle ravagent le massif des Maures (Var), causant la mort de quatre personnes et entraînant l’évacuation de 6.000 vacanciers et résidents.

–Un mois plus tard, à Cogolin (Var), trois pompiers périssent dans leur camion cerné par les flammes. Cet été-là, 20% des Maures et de l’Esterel sont détruits.

–La saison estivale 2003 est tout aussi funeste pour la Corse : 13.000 hectares brûlés et la péninsule du Cap Corse particulièrement meurtrie.

- Août 1990 : Maures -

–L’été 1990 est redoutable pour le massif des Maures : 12.500 hectares sont détruits à la fin août. Au total, les feux ravagent 23.000 hectares de végétation entre Marseille et Nice du 21 au 25 août.

– Septembre 1990 : voir ci-dessous commentaire
- 1989 : Lacanau-Marseille -

–Marseille face aux flammes dans la nuit du 28 au 29 août 1989 / AFP

Le mois de juillet 1989, particulièrement chaud et sec, est propice aux départs de feu dans tout le sud. Le 20 juillet, un gigantesque incendie ravage 5.000 hectares de pins près de l’étang de Lacanau (Gironde) et oblige à l’évacuation de milliers de vacanciers.

Fin août, c’est au tour de Marseille d’être léchée par les flammes. Le 29 août, 10.000 hectares partent en fumée, en moins de 24 heures, dans le sud-est et en Corse.

- Août 1976 : La Palmyre -

–La fournaise de l’été 76, l’extrême sécheresse et le geste d’un pyromane transforme la forêt de La Palmyre (Charente-Maritime) en brasier instantané, le 20 août, au pic de la saison touristique.

Des centaines de vacanciers, coincés entre les flammes et l’océan, sont évacués depuis la plage par une noria de bateaux. Cet été-là, les incendies brûlent 80.000 hectares en France, un record.

–Août 1949 : « grand incendie » -

Parti le 19 août d’une scierie à Saucats, au sud de Bordeaux, un terrible incendie ravage en quelques jours 50.000 hectares de pins, tuant sur son passage 82 personnes.

Les victimes sont principalement des agents des Eaux et forêts, des pompiers bénévoles et des militaires venus combattre les flammes. Ce « grand incendie » des Landes de Gascogne est à ce jour le feu de forêt le plus meurtrier de France.

** Commentaire HD sur cette chronologie des faits de forêt Il faut rappeler un incendie qui a dévasté l’une des plus belles forêts de France en 1990. L’incendie aurait pu être moins dévastateur si l’on avait disposé de Canadair sur la façade atlantique. Entre le 7 et le 11 septembre 1990, la forêt de Paimpont Brocéliande distante de 20 km de la forêt de Lanouée, prend feu pendant cinq jours. Les pompiers combattent un front de feu de 2 km. 5 pompiers de Vannes seront grièvement brûlés dont 2 évacués par hélicoptère à l’hôpital des grands brûlés de Percy. Plus de 700 hectares sont détruits par les flammes avant que les canadairs de Marignane ne viennent en renfort aux moyens engagés au sol. Source : https://ventdeforet.jimdofree.com/f... incendies/ )

Article 6 De quels moyens dispose la France pour lutter contre les incendies de forêt ?

Source : Le Figaro. Par Alexis Feertchak et Service Infographie le 26/07/2017

https://www.lefigaro.fr/actualite-f...

Alors que près de 7000 hectares sont partis en fumée ces derniers jours dans le pourtour méditerranéen, Le Figaro fait le point sur les moyens terrestres et aériens des sapeurs-pompiers et de la sécurité civile. La France possède 23 bombardiers d’eau, dont 12 Canadair. ERIC GAILLARD/REUTERS

En Corse et dans le sud-est de la France, notamment dans le Var, plus de 7000 hectares sont partis en fumée depuis lundi. Pour venir à bout de ces feux destructeurs, la France a sollicité deux avions Canadair dans le cadre de l’aide européenne. Mardi soir, un premier avion prêté par l’Italie est arrivé en Corse. Et le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, en déplacement dans l’île, a annoncé la commande de six bombardiers d’eau Dash 8.

Les feux de forêts affectant principalement le pourtour méditerranéen, c’est à Valabre, près d’Aix-en-Provence, au Centre opérationnel de la Zone de Défense Sud-Est, qu’est coordonnée la lutte contre les incendies de forêts. Le Figaro fait le point sur les moyens tant terrestres qu’aériens dont disposent les services de l’État pour lutter contre les incendies.

Une flotte aérienne jugée insuffisante

Onze hélicoptères EC145 servent au secours et au commandement.

Les 23 bombardiers d’eau de la flotte de la sécurité civile disposent ensemble d’une capacité de 121.700 litres. Les Canadair, dont le plus ancien a une vingtaine d’années, sont les plus connus du grand public. Ces 12 avions amphibies jaune et rouge, qui peuvent très rapidement recharger en mer leur réserve de 6137 litres, sont utilisés en priorité pour l’attaque des incendies. Sur les douze appareils, 10 interviennent en général depuis Marignane dans les Bouches-du-Rhône et 2 depuis Ajaccio en Corse.

Les neuf Tracker, qui disposent d’une capacité d’emport au sol de 3300 litres, sont surtout destinés aux missions de surveillance. Acquis il y a plus de trente ans auprès de l’US Navy et reconvertis en bombardiers d’eau, ils devront être renouvelés dans les prochaines années. Ils affichent effectivement près de 60 ans d’âge moyen ! Dans ce cadre, l’annonce d’une commande de nouveaux avions par Gérard Collomb n’est pas une surprise.

La France dispose de 2 bombardiers d’eau Dash-8, six sont en plus commandés. PASCAL POCHARD-CASABIANCA/AFP

Depuis 2005, la Sécurité civile dispose aussi de deux gros Dash-8, des avions de ligne turbopropulsés canadiens transformés en bombardiers d’eau, qui peuvent également servir au transport de personnes (64 passagers) ou au fret (9 tonnes). Les 10.000 litres de produits retardants sont effectivement stockés dans des réservoirs amovibles. Si ces avions ne sont pas aussi maniables que les Canadair, ils peuvent en revanche relier Bordeaux en une heure (contre deux pour les Canadair) et donc intervenir plus rapidement dans le Sud-Ouest. La France possède enfin trois petits avions d’investigation et de coordination Beechcraft 200 et 11 hélicoptères de secours et de commandement EC145.

Le manque de moyens aériens est régulièrement dénoncé par les pompiers. Mardi, le Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile est monté au créneau et a menacé de faire grève face au manque d’avions bombardiers d’eau et de pièces détachées, qui cloue au sol certains d’entre eux, comme le rapporte le Parisien .

Des moyens terrestres nationaux renforcent l’action locale des sapeurs-pompiers

Un « camion-citerne feux de forêts » des sapeurs-pompiers de Marseille.

« La lutte repose au premier chef sur les sapeurs-pompiers locaux. Leur action est renforcée par des moyens mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur », explique la place Beauvau. La France compte quelque 193.700 pompiers volontaires, répartis sur tout le territoire. Parmi eux, 70.000 sont formés à la lutte contre les feux de forêts. Depuis lundi, les incendies dans le Sud-Est ont mobilisé 4000 hommes.

 » Lire aussi - Le coup de main des scouts aux pompiers contre les incendies

Les forces militaires de la Sécurité civile (FORMISC) soutiennent les sapeurs-pompiers volontaires grâce à trois unités dans le Sud-Est, regroupant 690 hommes. Un détachement de 27 personnels, avec quatre « camions-citernes feux de forêts », peut assurer la pose d’une ligne de retardant de 2000 m de longueur sur une largeur de 12 m en 1h30. Le ministère de la Défense met aussi à disposition une cinquantaine d’hommes, ainsi que trois hélicoptères.

[Voir sur le site : Un drone utilisé par les pompiers. Crédits Photo : Bertrand Langlois/AFP)]

Là encore, les pompiers dénoncent régulièrement le manque de moyens. « En ce qui concerne le matériel, ces cinq dernières années l’investissement nécessaire à l’achat des matériels a diminué de 25% donc ce sont moins de véhicules, et ceux qui restent vieillissent », a expliqué le colonel Éric Faure au micro de BFMTV. « On est arrivé à un plancher », met en garde l’officier supérieur.

De nouveaux matériels innovants pourraient progressivement améliorer l’équipement des pompiers. Les pompiers des Bouches-du-Rhône et des Landes utilisent depuis 2014 trois drones fabriqués en France, selon Nice-Matin. Encore en phase de test, équipés de caméras infrarouges, ils permettent de visualiser les points chauds et les personnes présentes sur les lieux d’un incendie. À terme, des robots pourraient également leur prêter main-forte, à l’image du Colossus de 500 kg fabriqué par Shark Robotics. Avec ses chenilles et sa lance à eau, ce robot, rouge bien sûr, est utilisé depuis avril par les sapeurs-pompiers de Paris, mais des améliorations sont encore à prévoir.

 » Lire aussi - Colossus, le robot qui aide les pompiers

La rédaction vous conseille Incendies : plus de 10.000 personnes évacuées dans le Var Incendies : désastres écologiques dans le Sud-Est cinq Une flotte vieillissante pour lutter contre les incendies

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Article 7 Communiqué de presse de la Commission d’enquête citoyenne « Forêts biens communs ». Temps de lecture 2 minute(s) source : site de LFI https://lafranceinsoumise.fr/2020/0...

Selon un document révélé par Reporterre, dans une déclaration aux personnels de l’ONF, le nouveau directeur général de l’ONF, Bertrand Munch, ouvre la porte à la contractualisation massive dans l’établissement : les fonctionnaires assermentés seront remplacés par des salariés de droit privé y compris pour les missions de protection et de police ! Cette décision du gouvernement marque une nouvelle étape vers la privatisation de la gestion des forêts publiques et la disparition du service public chargé de les protéger. « Plus besoin de fonctionnaires, plus besoin de service public ». Le gouvernement sacrifie les forêts publiques et l’intérêt général.

La commission d’enquête parlementaire et citoyenne « Forêts, biens communs » rappelle que les forêts françaises nécessitent une politique forestière à la hauteur des enjeux écologiques et climatiques de notre époque. Le Président de la République affirmait lui-même, cet été, que la forêt était un bien commun à protéger.

Les actes valent mieux que de belles paroles. Alors que les enjeux forestiers liés au changement climatique, à la biodiversité, à la fonction sociale des forêts, à la protection des eaux et à la filière sont colossaux, le gouvernement montre une fois encore son inconséquence quand il s’agit de préserver le service public forestier.

Notre commission, composée de parlementaires, syndicalistes forestiers et associations de protection de l’environnement, présentera dans les prochains mois une proposition de loi de contre-modèle au système actuel de gestion forestière. Celle-ci intégrera la nécessité d’un service public forestier fort, à travers la création d’un secrétariat d’Etat à la forêt placé sous l’égide du Ministère de l’Ecologie, d’un financement à coût complet de l’ONF par l’Etat ainsi que d’une meilleure prise en compte des conditions de travail des ouvriers forestiers et bûcherons.

La Commission d’enquête citoyenne « Forêts biens communs » avec :

Mathilde Panot, députée Delphine Batho, députée Ugo Bernalicis, député Guillaume Gontard, sénateur Sébastien Jumel, député Dominique Potier, député Loïc Prud’homme, député Bénédicte Taurine, députée L’intersyndicale de l’Office national des forêts SOS Forêts Autun Morvan Ecologie Canopée forê. Ts vivantes

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Article 8. Projet de loi de LFI sur la forêt. L es forêts sont un bien commun, on ne peut pas les laisser aux industriels ». Le 23/07/2020

La députée insoumise Mathi repos lde Panot a présenté le 22 juillet une proposition de loi encadrant plus sévèrement les coupes rases pour ne pas « laisser aux mains des industriels un bien commun essentiel à notre survie ».

Source : Reporterre. https://reporterre.net/Les-forets-s...

Propos recueillis par Marie Astier

Mathilde Panot est vice-présidente du groupe parlementaire la France insoumise. Mathilde Panot.

Reporterre — Comment en êtes-vous venue à vous intéresser aux forêts ?

Mathilde Panot — Rappelons que dans le programme de la France insoumise il y a un livret thématique sur les forêts. Puis, à la suite du livre de votre collègue Gaspard d’Allens, Main basse sur nos forêts et du film de François-Xavier Drouet Le temps des forêts, on a lancé une commission d’enquête citoyenne sur les forêts en septembre 2019. Elle regroupe des députés et sénateurs de différents bords, le collectif SOS forêt avec un certain nombre d’associations environnementales, des citoyens engagés et l’intersyndicale de l’Office national des forêts. On a fait plusieurs déplacements dans le Morvan, sur le plateau de Millevaches, dans la forêt d’Orléans et une quarantaine d’auditions de chercheurs, forestiers, coopératives citoyennes.

Quel est le but de cette commission d’enquête citoyenne — qui n’est donc pas une commission d’enquête « officielle » ?

L’idée est qu’aujourd’hui la forêt française est à la croisée des chemins, comme l’a été l’agriculture dans les années 1950-1960. C’est-à-dire que, dans les années à venir, il va falloir choisir entre le modèle industriel d’exploitation des forêts ou un modèle pérenne de sylviculture douce, qui respecte la multifonctionnalité des forêts. Et ce choix doit être un choix démocratique. Il est hors de question qu’on laisse faire le marché et qu’il n’y ait pas de débat démocratique sur cette question. Sinon, on est devant une catastrophe majeure pour notre pays.

L’enjeu de cette commission d’enquête citoyenne est de faire une proposition de loi cadre sur la forêt pour montrer qu’il y a une alternative à l’industrialisation. Et puis, la députée La République en marche Anne-Laure Cattelot a été chargée par le gouvernement de faire un rapport sur la question des politiques forestières. Donc il s’agit de faire pression sur cet exécutif qui veut démanteler le service public forestier et laisse les forêts se faire happer par des sociétés transnationales privées.

Pourquoi la problématique des forêts vous parle-t-elle politiquement ? Quelles idées vous permet-elle de défendre ?

La forêt est à la croisée d’énormément d’enjeux. L’enjeu climatique (les forêts sont des puits de carbone), la biodiversité, les grands projets inutiles aussi — je pense au projet de Montagne d’or bis en Guyane. On peut pointer du doigt Bolsonaro sur l’Amazonie mais la France n’est pas plus exemplaire et permet une déforestation terrible. Il y a, aussi, un enjeu démocratique, ainsi qu’un enjeu social très fort : on dénombre déjà une cinquantaine de suicides à l’ONF, une baisse des effectifs constante depuis plusieurs années et on apprend qu’en septembre va passer la loi Asap qui va détricoter encore le service public forestier.

Donc, la forêt est à la croisée de l’urgence climatique, sociale et démocratique. Économique aussi d’ailleurs ! L’aberration est qu’on a favorisé les grosses scieries, provoquant la disparition catastrophique des petites, et que quand on coupe du bois en France, il est envoyé ensuite en Chine, pour revenir chez nous sous forme de parquets ou de meubles. Au loin, une coupe rase dans le Morvan.

Pourquoi commencer par cette proposition d’encadrement des coupes rases ?

La coupe rase est le symbole de l’industrialisation de la forêt. L’industrialisation est fondée sur un triptyque : coupe rase, puis plantation, et monoculture. À la fin, vous pouvez appeler forêt un champ d’arbres. Mais un champ d’arbres n’est pas une forêt ! En France, on a 136 essences différentes d’arbres. Dès que vous encadrez strictement les coupes rases, vous mettez un frein à l’industrialisation de manière très forte.

La France est très en retard sur cette question. En Suisse, l’interdiction stricte des coupes rases date de 1876. En Allemagne et en Autriche, elle est aussi encadrée depuis longtemps.

Dans le Morvan, 50 % des forêts de feuillus, diversifiées, ont été remplacées par des forêts de résineux en monoculture. Regardez sur des photos satellite le Morvan à l’automne : vous avez les différentes couleurs — rouge, jaune — et puis vous avez des taches vertes foncées, qui sont une monoculture. Parfois, cela prend une colline entière. Il faut imaginer que comme les arbres ont tous le même âge, du jour au lendemain cette colline va se faire raser entièrement. Les habitants y sont très sensibilisés, ils vivent cela de manière très forte.

Mais, ailleurs, le grand public a l’impression que forêt française ne va pas si mal que cela. On dit que la surface de la forêt augmente, mais on ne parle pas du vrai sujet qui est la malforestation en France. Donc, je veux que ce débat soit porté politiquement, et pas que par des experts. Il faut qu’une décision collective soit prise, sinon on laisse aux mains des industriels un bien commun essentiel à notre survie.

Vous êtes dans l’opposition, avez-vous une chance que cette proposition de loi aboutisse ?

On a un point d’appui important, c’est que la Convention citoyenne pour le climat a mis dans ses propositions l’encadrement des coupes rases. Emmanuel Macron a dit « on prend tout », donc très bien : prouvez-le. Il y a aussi une forte mobilisation citoyenne. En plus de cela, Anne-Laure Cattelot devrait rendre son rapport au gouvernement bientôt et elle s’est mobilisée sur la question des coupes rases à propos de la forêt de Mormal (Nord), près de chez elle.

Et puis, la proposition de loi n’est pas signée que par la France insoumise. Il y a plusieurs personnes du groupe Écologie Démocratie Solidarité qui la signent — Annie Chapelier, Jennifer de Temmerman, Albane Gaillot, Sébastien Nadot — ainsi qu’Elsa Faucillon, du groupe communiste, Valérie Petit, du groupe Agir ensemble et Frédérique Dumas, du groupe Liberté et Territoires.

Tout cela permet d’avoir des points d’appui, car on connaît ce gouvernement : il ne bouge que par rapport de forces. La forêt est à la croisée de l’urgence climatique, sociale et démocratique.

Reporterre a eu connaissance d’un document interne de Fransylva, la Fédération des syndicats de forestiers privés. Il propose aux présidents de syndicats de forestiers une « stratégie commune » contre les actions anti-coupes rases. Les partisans de l’industrialisation se sentent-ils menacés ?

C’est une preuve de leur panique. Quand j’avais été dans le Limousin, j’avais aussi auditionné les acteurs industriels. Ils ont réagi comme s’ils craignaient des mesures alors que c’est assez clair que je suis de l’opposition. Les industriels voient qu’il y a un mouvement assez puissant dans la société pour refuser les coupes rases. Je reçois des courriers, après des visites de terrain et en réaction à notre travail, qui montrent qu’ils sont extrêmement attentifs à ce qui se passe et qu’ils sont très inquiets qu’on leur enlève la méthode qui leur permet d’industrialiser.

Fin de l’article

** Article 9 La forêt au défi du réchauffement climatique

Source : La Croix https://www.la-croix.com/foret-defi... ç ce signe

Les forêts françaises souffrent de la hausse des températures, qui entraîne le dépérissement des massifs et des invasions d’insectes, débouchant sur des coupes massives, notamment d’épicéas. … (Lire la suite sur le site de La Croix).

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Article 10

Changement climatique et feux de forêts : les résultats des simulations françaises

Source : Météo-France https://meteofrance.com/changement-...

En 2010, Météo-France a réalisé un rapport sur l’impact du changement climatique sur l’IFM (Indice de f Météo) dans le cadre de la mission interministérielle sur l’extension des zones sensibles aux incendies de forêts.

Les chercheurs ont pour cela utilisé une réanalyse atmosphérique (SAFRAN) sur la période passée et un modèle climatique (ARPÈGE-Climat) pour suivre l’évolution de l’IFM de 1958 à l’horizon 2100. Les simulations montrent une augmentation constante de la fréquence des jours présentant un danger météorologique de feux de forêts, ainsi qu’un allongement de la saison propice aux incendies (elle débuterait plus tôt au printemps pour se terminer plus tardivement en automne). L’extension des territoires exposés à ce danger devrait également progresser vers le nord de la France.

La valeur moyenne de l’IFM a augmenté de 18 % entre la période 1961-1980 et la période 1989-2008. À l’horizon 2040, l’IFM moyen devrait progresser de 30 % par rapport à la période 1961-2000. Certaines simulations montrent que cette augmentation pourrait atteindre jusqu’à 75 % d’ici 2060. À cette échéance, une année comme 2003 deviendrait ainsi la norme en matière de danger météorologique de feux de forêts.

Les chercheurs de Météo-France ont ensuite croisé ce danger météorologique de feux avec les cartographies de vulnérabilités aux feux de forêts des principaux peuplements forestiers, établies par l’Office national des forêts (ONF) et l’Inventaire forestier national (IFN). Des cartes de sensibilité potentielle aux incendies de forêts estivaux aux horizons actuels (1989-2008) et moyen terme (2031-2050) ont ainsi été établies. (On peut lire l’article complet en utilisant l’URL précédente)

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Annexe

Livret Forêts de l’Avenir en commun de LFI : https://agir.lafranceinsoumise.fr/g...

Visite de Jean-Luc Mélenchon aux forestiers de la forêt du Morvan. Vidéo Un exposé instructif sur l’exploitation industrielle et le rôle des forêts dans l’écosystème par un salarié de l’ONF.

https://melenchon.fr/2020/10/25/vlo...

Intervention de Mélenchon à l’Assemblée nationale le 28/10/2019 sur la forêt. Vidéo https://www.youtube.com/watch?v=F8s...

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Hervé Debonrivage


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