14 juin 2021 à Rodez : Contre le racisme et l’extrême droite

vendredi 18 juin 2021.
 

Prise de parole par Stéphanie Massol, de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU)

« Le fond de l’air est brun, nous ne laisserons pas faire.

L’explosion des inégalités, les conditions de vie de plus en plus dures que provoque la crise sanitaire, économique et sociale qui secoue notre pays aggravent toutes les tensions sociales et rendent encore plus insupportable les injustices vécues par beaucoup de nos concitoyen·nes.

Force est de constater que les questions sociales ont disparu du débat politique. Non pas qu’elles n’intéressent personne, mais elles ne sont rien face aux questions sécuritaires, à la position toujours plus centrale de l’extrême droite, à la gestion erratique de la crise sanitaire par le gouvernement. Et pourtant, les plans de licenciements se succèdent, la précarité et la pauvreté croissent indéfiniment. Le nombre de Français·es sous le seuil de pauvreté en 2021 est estimé à près de 12 millions, soit 18 % de la population française. Plutôt que de s’attaquer à toutes ces souffrances et à ces conditions de vie indignes, le gouvernement s’attaque aux libertés fondamentales, aux services publics, à l’assurance chômage et bientôt aux retraites. Les politiques libérales se poursuivent faisant le terreau de l’extrême droite.

Car, aujourd’hui dans le monde et en France, dans ce contexte de crise, se nourrissant des inquiétudes, et agitant toujours les mêmes refrains (antiennes) visant les mêmes bouc-émissaires, extrême droite, réactionnaires, racistes occupent le terrain… On en retrouve les porte-paroles ou figures médiatiques sur les plateaux de télé, à la radio… où trop souvent, dans une course à l’écho médiatique, ils sont encouragés à proférer des paroles de plus en plus ouvertement racistes et xénophobes. Et ces paroles racistes et xénophobes trouvent un écho grandissant grâce à la complaisance des grands médias, largement sous contrôle des grandes fortunes, qui vient contaminer le débat public.

Quand deux tribunes militaires font d’« un certain anti-racisme » et de l’islamisme les principaux dangers pour la société française ;

Quand le procès fait à l’« islamo-gauchisme » a accompagné les débats sur les projets de lois « séparatisme » ou « sécurité globale » ; Quand des policier.es manifestent pour prendre le pas sur la justice au mépris de la loi commune ;

Quand le gouvernement dissout l’observatoire de la laïcité et les associations qui lui déplaisent ;

Quand l’extrême droite la plus radicale multiplie les actions et les provocations… nous considérons qu’il est urgent d’alerter sur la prolifération et la banalisation de ces idées et de ces menaces. C’est pourquoi nous devons nous unir pour constituer un vrai bloc d’opposition à ces fléaux !

Se nourrissant de tous les ressentiments provoqués par cette situation de crise, dans la continuité de son histoire, l’extrême-droite et ses avatars cherchent toujours à diviser la société à dévoyer les principes qui font le bien commun de notre modèle social Ces gens-là ont toujours été hostiles aux valeurs d’égalité entre toutes et tous, au respect des libertés ou des droits démocratiques et fondamentaux, notamment ceux à une éducation émancipatrice, à accéder au logement ou à la santé, à travailler dans la dignité... Les valeurs de solidarité, de justice sociale, de liberté pour toutes et tous sont combattues par l’extrême droite.

Alors que la situation sociale de notre pays appelle des réponses fortes face aux dégradations des conditions de vie, le gouvernement ne prend pas de mesures à la hauteur des problèmes sociaux. Il cherche au contraire à faire passer ses réformes impopulaires en restreignant nos libertés et en renforçant son autoritarisme. Le gouvernement a régulièrement fait le mauvais choix de chercher à concurrencer l’extrême droite voire à surenchérir sur ses thématiques.

C’est une mauvaise politique pour répondre à la réalité des difficultés quotidiennes vécues dans notre pays !

Dans tous les pays où accèdent au pouvoir des gouvernements d’extrême droite, les inégalités s’aggravent, les dividendes des actionnaires sont préservés, le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité sont niés, les services publics sont réduits au profit du développement du privé, l’éducation sélective se développe, les droits des femmes et des minorités sont niés. Les inégalités et la violence sociale s’accroissent.

Si nos organisations font le choix de se réunir aujourd’hui :

- c’est pour refuser que l’extrême droite dicte son agenda à la vie politique française,

- c’est pour réaffirmer leur attachement à la laïcité, aux valeurs de solidarité, d’égalité et à l’antiracisme ;

- c’est pour lutter contre toutes les formes d’obscurantisme ;

- c’est pour condamner toutes les formes de discrimination et de violence basées sur l’origine ethnique, les différences culturelles et/ou religieuses.

Face à la montée des idées de l’extrême-droite, elles réaffirment la nécessité de s’opposer aux politiques libérales qui aggravent les inégalités et stigmatisent les plus faibles. Elles entendent construire des alternatives économiques, démocratiques, sociales, écologiques et féministes à même de renouer avec l’espoir dans le progrès social. Ce rassemblement ici à Rodez, comme à Millau, à Decazeville, et dans toute la France est la première étape d’une mobilisation qui en appelle d’autres, car nous avons besoin de construire, tous ensemble, ce combat dans la durée."


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