Le nouveau rapport du Copernicus Climate Change Service (C3S) paru le 20 avril 2023 dresse un constat sombre du réchauffement climatique, alertant sur le fait que l’Europe se réchauffe plus vite que le reste des continents. Le programme européen Copernicus de surveillance de la Terre a démarré en 2014 avec le lancement de son premier satellite de surveillance.
Par Florence Dartois - Publié le 20.04.2023
Le rapport publié par le Copernicus Climate Change Service (C3S) le 20 avril 2023, est éloquent : « L’’Europe a connu sa deuxième année la plus chaude, son été le plus chaud. » Faibles précipitations, vagues de chaleur intenses, incendies géants et fonte massive des glaciers dans les Alpes, l’Arctique et le Groënland... Copernicus a enregistré le plus grand nombre de jours de « stress thermique très fort », entre 38 et 46° C, jamais observé et un stress hydrique mettant à mal 63 % des rivières européennes.
La conjonction de ces événements climatiques, notamment les feux de forêts, a eu pour effet de libérer dans l’atmosphère de fortes quantités de CO2 et de méthane, augmentant encore l’effet de serre responsable du réchauffement climatique. Autant de voyants rouges dangereux pour la santé humaine et les écosystèmes et les communautés.
Réchauffement climatique : l’état des cours d’eau européens fait froid dans le dos
Notre continent subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique. Et, si cela est souvent bien visible à l’œil nu, de nouvelles données nous donnent un aperçu exhaustif et plus alarmant de la situation.
Le programme européen Corpernicus Climate Change Service vient de publier un rapport sur les évènements extrêmes ayant frappé notre continent en 2022, et voici ce qu’il en ressort.
L’année dernière, le continent et même l’Antarctique, ont connu de fortes hausses de température. Alors que celle-ci a augmenté en moyenne dans le monde de 1,2°C, elle a subi une hausse de 2,2°C en Europe. En conséquence, elle a connu « son été le plus chaud jamais enregistré, aggravé par plusieurs événements extrêmes, notamment des vagues de chaleur intenses, des conditions de sécheresse et des feux de forêt étendus », selon Copernicus.
Parmi les effets les plus visibles, le rapport cite la réduction du débit des rivières. En effet, à cause de précipitations moins importantes et de périodes de forte chaleur, la plupart des bassins fluviaux européens s’assèchent progressivement. Les chiffres qui ressortent sont accablants : « 2022 a été l’année la plus sèche jamais enregistrée, avec 63 % des rivières d’Europe enregistrant des débits inférieurs à la moyenne. » Ce phénomène est bien visible sur cette carte, qui montre le caractère inhabituel des débits des fleuves du continent rien qu’au cours du mois d’août.
Dans les bassins les plus touchés, on trouve bien entendu la Loire, mais également le Rhin et le Danube, ce dernier étant le plus important du continent. Et la situation ne risque pas de s’améliorer, car les glaciers européens, sources essentielles pour les fleuves, continuent de disparaître à un rythme alarmant. Rien que dans les Alpes, « la fonte totale équivaut à un cube de glace d’une hauteur de 5,4 fois la Tour Eiffel », explique une autrice du rapport.
Les périodes de forte chaleur n’ont pas uniquement un impact négatif sur les cours d’eau. En 2022, les vagues de chaleur ont causé plus de 20 000 décès en Europe. Mais, plus encore, certaines régions du continent ont connu des températures maximales dépassant jusqu’à 10°C la normale.
Cela s’est traduit par des thermomètres allant au-delà des 40°C au Royaume-Uni, mais également, dans certaines régions du sud de l’Europe, par des mois entiers de fort stress thermique. Ce sont des records historiques qui mettent en danger l’ensemble de la population, mais pas seulement.
En effet, si le manque d’eau présage des périodes compliquées pour le secteur agricole, les sécheresses ont également provoqué de nombreux incendies de forêt. Au total, plus de 900 000 hectares sont partis en fumée l’année dernière, dont 66 000 rien qu’en France, l’un des pays les plus touchés.
Comble de l’ironie, ces incendies ont participé à une augmentation sans précédent des émissions de gaz à effet de serre sur le continent, en particulier pendant l’été. Pour le seul mois de juillet, plus de trois mégatonnes de CO₂ ont été émises par ces catastrophes, soit trois fois plus que d’habitude.
Une perspective anxiogène avant que la situation ne s’inverse ? Il y a tout de même des raisons d’espérer des moments plus positifs dans un avenir plus ou moins proche. Avec, par exemple, des chiffres encourageants dans le seul secteur de l’énergie, qui devrait connaître une baisse de ses émissions de CO₂ dès cette année au niveau mondial, malgré une année 2022 en demi-teinte.
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