L’apaisement ne passera que par le retrait de la réforme !

samedi 13 mai 2023.
 

Alors que 70 % de la population reste opposée à la réforme des retraites et soutient la mobilisation contre ladite réforme, Macron reste aveugle et sourd à cette colère populaire majoritaire dans le pays. Il a promulgué de façon autoritaire la loi dans la nuit qui a suivi l’annonce de la décision du Conseil constitutionnel. Il nous a presque nargués. À la suite de quoi, il se fend d’un discours vide et creux.

Cent jours ?

L’empereur Macron chasse d’un revers de bras le dossier de la réforme des retraites, en proclamant « Cent jours d’apaisement ». Il montre ainsi toute son arrogance et son mépris envers la mobilisation contre la réforme des retraites. À force d’être aveugle et sourd, Macron nous fait entrer dans une crise démocratique, politique et sociale grave. Il met en avant le côté légal de sa réforme, là où des millions de personnes la trouvent illégitime.

« Cent jours d’apaisement », dit-il autour de trois axes : « Travail, ordre, progrès ». « Progrès » ? Cette contre-réforme injuste, inutile et brutale, est loin d’être un progrès. C’est même l’inverse : c’est une régression sur toute la ligne. Elle supprime les deux plus belles années de la retraite, elle va augmenter les difficultés quotidiennes de l’écrasante majorité, à commencer par les personnes déjà soumises aux situations les plus précaires.

« Ordre » ? Les techniques de maintien de l’ordre utilisées amènent à une répression brutale des manifestations, voire à un autoritarisme absurde, lorsque l’on interdit administrativement, depuis les préfectures, des « dispositifs sonores portatifs », comme des gamelles ou des casseroles. Suspendu en l’air, oscillant entre répression aveugle et réglementation ridicule : voilà comment apparaît l’appareil d’État, à la lumière de la crise démocratique qui s’approfondit toujours davantage.

Et le « travail » ? Parlons-en, oui !

Le travail, parlons-en !

Parlons du travail, à gauche. Pour réaffirmer que l’on doit pouvoir retrouver la fierté de son travail et en vivre dignement. Qu’il est un vecteur d’émancipation. Parlons du travail pour recréer du collectif sur les lieux de production. Parlons par ailleurs du travail, non seulement comme lieu de production de la valeur, mais aussi comme lieu de co-décision de ce qu’il convient de produire, et surtout comment !

La mobilisation de la réforme des retraites a été l’occasion pour les syndicats d’enregistrer une augmentation importante de leurs effectifs. C’est évidemment une bonne nouvelle qu’il convient de concrétiser en formant davantage les syndiqué.es aux grands enjeux contemporains du monde du travail.

Parler – vraiment – du travail, c’est aussi l’occasion d’expliquer la grande et belle histoire de la Sécurité sociale, d’expliquer les principes de la « démocratie sociale », expression que l’on n’entendait plus dans les médias grand public. Il nous faudra collectivement, syndicats et partis politiques, offrir un débouché à ce sursaut. Et puis, parlons-en pour décider ds son partage, de la réduction du temps de travail. Parlons du droit au repos dans la semaine et du droit au repos après une vie de travail. Bref, parlons des retraites ! Et continuons de nous mobiliser collectivement !

« Travail, ordre, progrès », parlons-en, évidemment. Mais tout porte à croire que la grande masse des salarié.es de ce pays ne sera pas d’accord, sur ces points, avec Napoléon Macron.

Jusqu’au retrait, on ne lâche rien !

Pendant les « cent jours » mis en avant par Macron et ses communicants pour « tenir » jusqu’à l’été, après un 1er mai massif et déterminé, la mobilisation ne doit pas faiblir. Partout, soyons visibles avec nos banderoles et pancartes, faisons-nous entendre à coups de « casserolades » et de rassemblements populaires.

Sur toutes les apparitions du Président et des membres du gouvernement, sur tous les grands événements pendant ces « cent jours », Macron doit comprendre que la colère populaire est toujours là, que nous sommes des millions. Il doit finir par l’entendre. L’apaisement ne passera que par le retrait de la réforme des retraites.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message