Les profits financiers en France Voyage au cœur de la Finance.

dimanche 28 janvier 2024.
 

Il est souvent question dans la littérature de la gauche de rupture des dividendes et les profits réalisés notamment par les grosses entreprises du CAC 40.

Mais qu’en est-il des profits réalisés par les banques, les sociétés financières, les compagnies d’assurances ? Quel est l’état de l’endettement des ménages, des entreprises non financières et des entreprises financières ?

Sans prétendre à l’exhaustivité, l’étude suivante étayée par de nombreux chiffres, permet d’avoir, me semble-t-il, une idée plus précise sur ces questions qui méritent mieux que de vagues discours généraux.

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1 – les plus-values réalisées par achat et vente d’actions.

1.1 – Par les Professionnels de la finance

Selon une étude de l’Association française des investisseurs institutionnels (AFII), les professionnels de la finance ont réalisé un bénéfice net de 17 milliards d’euros en 2022, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2021.

Ce bénéfice est principalement dû à la forte hausse des marchés boursiers en 2022. En effet, l’indice CAC 40 a augmenté de 22 % sur l’année, ce qui a permis aux professionnels de la finance de réaliser des plus-values importantes sur les actions qu’ils détenaient.

L’étude de l’AFII montre que les professionnels de la finance ont réalisé des bénéfices importants dans tous les secteurs de l’économie. Cependant, les secteurs qui ont connu les plus fortes hausses des marchés boursiers ont été les plus profitables. Par exemple, les professionnels de la finance ont réalisé un bénéfice net de 3,2 milliards d’euros dans le secteur des technologies, de 2,8 milliards d’euros dans le secteur de la santé et de 2,6 milliards d’euros dans le secteur de la consommation.

Il faut remarquer que ces estimations sont basées sur les données disponibles au 31 décembre 2022. Il est possible que les bénéfices réalisés par les professionnels de la finance en 2022 soient encore plus élevés, car les marchés boursiers ont continué à augmenter au cours du premier trimestre de 2023.

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1.2 – par les particuliers.

On a aussi une idée du montant global des bénéfices réalisés par l’achat et la revente d’actions en France. Selon les données de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le montant des plus-values réalisées par les particuliers français sur la vente d’actions a atteint 12,5 milliards d’euros en 2022, en hausse de 10 % par rapport à 2021. Ce montant représente environ 1,5 % du PIB français.

Ce montant comprend les plus-values réalisées par les particuliers sur la vente d’actions de sociétés françaises et étrangères, cotées ou non cotées. Il ne comprend pas les plus-values réalisées par les professionnels de la finance, tels que les fonds d’investissement ou les banques d’affaires.

La répartition des plus-values réalisées par les particuliers français est la suivante :

40 % des plus-values ont été réalisées par des particuliers détenant des actions de sociétés françaises cotées en bourse. 30 % des plus-values ont été réalisées par des particuliers détenant des actions de sociétés étrangères cotées en bourse. 30 % des plus-values ont été réalisées par des particuliers détenant des actions de sociétés non cotées. La hausse des plus-values réalisées sur la vente d’actions en 2022 s’explique par la forte performance des marchés financiers au cours de cette année. L’indice CAC 40, qui regroupe les 40 principales capitalisations boursières françaises, a progressé de 20 % en 2022.

Il est important de noter que les plus-values réalisées sur la vente d’actions sont imposables en France. Les particuliers peuvent choisir entre le barème progressif de l’impôt sur le revenu et le prélèvement forfaitaire unique (PFU), au taux de 30 %. * Quel est le nombre de français qui possèdent directement ou indirectement des actions ? Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), en 2022, 6,6 % des Français possèdent des actions. Cela représente environ 5,5 millions de personnes. Le montant total des actions détenues par les Français est estimé à 1 100 milliards d’euros. Ce montant est en constante augmentation, notamment depuis la crise financière de 2008.

La détention d’actions est plus fréquente chez les personnes ayant un revenu élevé et un patrimoine important. Par exemple, 41 % des personnes ayant un patrimoine financier de plus de 150 000 euros possèdent des actions. * En résumé de synthèse : la somme des plus-values obtenues par les professionnels de la finance et les particuliers s’élèvent à : 17,5 + 12 = 29,5 milliards d’euros

1. 3 – les dividendes et les plus-values des entreprises du CAC 40.

Selon le rapport annuel de l’ONG Observatoire des Multinationales publié le 15 mai 2023, le montant total des dividendes distribués par les entreprises du CAC 40 en 2022 s’élève à 67,5 milliards d’euros. Ce montant représente une augmentation de 15,5 % par rapport à 2021.

Le montant total des plus-values réalisées en 2022 par les sociétés du CAC 40 n’est pas connu avec précision. Cependant, selon les estimations de l’Observatoire des Multinationales, il s’élèverait à environ 100 milliards d’euros. Ce montant représente une augmentation de 20 % par rapport à 2021.

Il est important de noter que ces montants ne tiennent pas compte des dividendes exceptionnels versés par certaines entreprises. Par exemple, TotalEnergies a versé un dividende exceptionnel de 0,50 euro par action en 2022, ce qui représente un montant total de 2,5 milliards d’euros. On mentionne souvent le montant des dividendes versés mais moins souvent le montant des plus-values qui résultent du bénéfice réalisé lors de l’achat et la revente des actions. Le montant supérieur des plus-values réalisées par rapport au montant des dividendes s’explique par le fait que le cours des actions varie et que globalement, leur valeur à la vente a été supérieure à leur valeur d’achat. * La France championne d’Europe et du monde de distribution de dividendes. Mythe ou réalité ? C’est une réalité. Selon une étude de Janus Henderson, un gestionnaire d’actifs, la France a distribué un montant record de 44,3 milliards d’euros de dividendes au deuxième trimestre 2023, soit une augmentation de 15 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette performance place la France en tête des pays européens et en troisième position mondiale, derrière les États-Unis et le Japon.

L’étude de Janus Henderson a été réalisée sur un échantillon de 1 200 entreprises cotées en Bourse dans 30 pays. Elle montre que la tendance à la hausse des dividendes se poursuit dans le monde entier, avec une augmentation moyenne de 12 % par rapport à l’année précédente.

En France, la distribution de dividendes est portée par la performance des grandes entreprises du CAC 40, qui ont enregistré des bénéfices records en 2022. Les secteurs les plus généreux en matière de dividendes sont l’énergie, les services financiers et les biens de consommation.

** 2 – les profits des banques et des sociétés financières en France.

2. 1 – Les profits bancaires.

Les profits bancaires se décomposent en intérêts et en commissions.

On examine successivement les prêts accordés aux ménages, aux entreprises non financières, aux sociétés financières.

a)les prêts aux ménages.

On a une idée du montant total des intérêts reçus par les banques pour les prêts à la consommation et au logement pour les particuliers.

Selon les données de la Banque de France, le montant total des intérêts reçus par les banques françaises pour les prêts à la consommation et au logement s’est élevé à 112,5 milliards d’euros en 2022. Ce montant est en hausse de 7,2 % par rapport à 2021.

La répartition de ce montant est la suivante :

Prêts à la consommation : 52,2 milliards d’euros Prêts immobiliers : 60,3 milliards d’euros La part des intérêts reçus par les banques pour les prêts à la consommation a diminué légèrement en 2022, passant de 46,8 % à 46,1 %. La part des intérêts reçus pour les prêts immobiliers a augmenté en conséquence, passant de 53,2 % à 53,9 %.

Les intérêts reçus par les banques pour les prêts à la consommation et au logement représentent une part importante de leurs revenus. En 2022, ils ont représenté 32,5 % des revenus des banques françaises.

Mais dans ce calcul ne sont pas incluses les commissions : en moyenne 3,3 % pour les prêts à la consommation et 4,5 % pour les prêts immobiliers du montant de l’emprunt.

Quel est donc le total des montants perçus par les banques pour les commissions relatives aux prêts à la consommation et aux prêts immobiliers ?

Selon l’Observatoire des crédits aux ménages de la Fédération bancaire française (FBF), les commissions perçues par les banques pour les prêts à la consommation en France s’élevaient à 13,5 milliards d’euros en 2022. Ces commissions comprennent les frais de dossier, les frais de garantie, les frais d’assurance et les frais de gestion. Nous ne détaillerons pas ici le montant total de chacune de ces commissions pour ne pas alourdir le texte.

Selon l’Observatoire des crédits aux ménages de la FBF, les commissions perçues par les banques pour les prêts immobiliers en France s’élevaient à 18,7 milliards d’euros en 2022. Ces commissions comprennent les frais de dossier, les frais de garantie, les frais d’assurance et les frais de modification du contrat. Au total, les banques ont donc perçu 32,2 milliards d’euros de commissions relatives auprè immobiliers et à la consommation des ménages. Ainsi, au total les banques ont reçu en intérêts et en commissions pour les prêts aux ménages : 112,5 + 32,2 = 144,7 milliards d’euros * indiquons que le taux d’endettement des ménages en 2022 s’élève à 103 % du revenu disponible et que le taux d’endettement global des ménages atteints 68 % du PIB (contre 62 % du PIB pour la moyenne des taux d’endettement des pays de la zone euro). Il s’élève à 111 % aux États-Unis et à 88 % au Royaume-Uni. Le taux d’endettement des ménages a doublé depuis 1999 ou il s’élevait à 51,7 %.

Sources des chiffres que j’ai utilisés : Banque de France, "Statistiques monétaires et financières", 2023 Fédération bancaire française, "Rapport annuel", 2022

* b) les prêts aux entreprises (sociétés non financières)

D’après les données de la Banque de France le stock de crédit des sociétés non financières en décembre 2022 s’élevait à 1817,7 milliards d’euros. En utilisant un taux moyen d’intérêt de 4,28 % on obtient un total d’intérêts perçus de 77,8 milliards d’euros. Les taux d’intérêt des crédits accordés aux entreprises en France demeurent inférieurs à la moyenne de la zone euro. En juin 2023, le taux moyen des crédits accordés aux PME en France était de 4,28 %, contre 5,18 % en zone euro..

Mais à cela s’ajoutent les commissions. Selon les données de la Banque de France, le stock de crédits bancaires aux entreprises non financières s’élevait à 1 817,7 milliards d’euros au 31 décembre 2022. Sur ce montant, les commissions représentent en moyenne 1,5 %, soit environ 27,3 milliards d’euros.

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En résumé, le total perçu par les banques en intérêts et en commissions pour les prêts accordés aux sociétés non financières s’élève à : 77,8 + 27,3 = 115,1 milliard d’euros *

Selon les données de la Banque de France, le taux d’endettement des entreprises en France s’élevait à 80,8 % du PIB en 2022. Il s’agit d’une légère baisse par rapport à 2021, où il s’élevait à 82,8 %. Cependant, il reste supérieur à la moyenne observée dans la zone euro (63,6 %) et à la moyenne américaine (50,3 %).

Ce taux d’endettement est également supérieur à celui observé avant la crise de la Covid-19, où il s’élevait à 73,5 % en 2019. **

c) Et pour les sociétés financières ?

On a aussi une idée du montant total des intérêts reçus par les banques résultant de prêts accordés à des sociétés financières. Selon les données de la Banque de France, le montant total des encours de prêts accordés par les banques françaises aux sociétés financières s’élevait à 2 000 milliards d’euros au 31 décembre 2022. Si l’on suppose que le taux d’intérêt moyen de ces prêts est de 1,23 %, alors les intérêts reçus par les banques s’élèvent à 24 milliards d’euros par an.

Ce montant est une estimation. En effet, le taux d’intérêt moyen des prêts accordés aux sociétés financières peut varier en fonction de la nature du prêt, de la durée du prêt et de la solvabilité de l’emprunteur. De plus, les banques peuvent également percevoir d’autres revenus, tels que des commissions, sur les prêts accordés aux sociétés financières.

Ainsi, selon les données de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les banques françaises ont perçu 14,2 milliards d’euros de commissions sur prêts aux sociétés financières en 2022. Ce montant représente une augmentation de 10 % par rapport à 2021. En résumé, les banques ont perçu en 2022 environ 34 milliards d’euros d’intérêts et de commissions pour les prêts accordés aux sociétés financières.

En résumé, les banques perçoivent en intérêts et en commissions pour les prêts aux sociétés financières : 24 14 = 38 milliards d’euros rappelons que certaines sociétés financières financent par exemple des prêts à la consommation et même des prêts immobiliers. *

En résumé de synthèse, au total, les banques perçoivent comme intérêts et commissions pour les prêts accordés aux ménages, aux entreprises non financières et aux entreprises financières environ 298 milliards d’euros. En effet :

144,7+115,1+ 38 = 297,8 milliards d’euros. En résumé le total des intérêts et commissions perçues par les banques françaises s’élèvent à environ 298 milliards d’euros, c’est-à-dire environ 11 % du PIB

si l’on sépare le total des intérêts dans cette somme, on obtient : 112,5+77,8+14 = 204,3 milliards d’euros. Si l’on ajoute les intérêts perçus par les sociétés financières (voir plus loin) d’un montant de 23,8 milliards, on obtient un total de 228,1 milliard d’euros pour les intérêts perçus par les banques et les sociétés financières.

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2. 2 – Les profits des sociétés financières.

Les sociétés financières englobent un large éventail d’acteurs, notamment les sociétés de crédit à la consommation, les établissements de crédit spécialisés, les sociétés de financement et les sociétés de leasing.

Selon la Banque de France, le montant total des intérêts perçus par les sociétés financières pour des prêts à des particuliers ou à des entreprises en France s’élevait à 23,8 milliards d’euros en 2022. Ce montant était en hausse de 5,5 % par rapport à 2021.

La part des intérêts perçus sur les prêts aux particuliers s’élevait à 15,1 milliards d’euros, en hausse de 4,5 %. La part des intérêts perçus sur les prêts aux entreprises s’élevait à 8,7 milliards d’euros, en hausse de 6,5 %.

Le montant total des commissions perçues par les sociétés financières pour des prêts à des particuliers ou à des entreprises en France s’élevait à 1,8 milliard d’euros en 2022. Ce montant était en hausse de 4,5 % par rapport à 2021. La part des commissions perçues sur les prêts aux particuliers s’élevait à 1,2 milliard d’euros, en hausse de 3,5 %. La part des commissions perçues sur les prêts aux entreprises s’élevait à 0,6 milliard d’euros, en hausse de 5,5 %. En résumé, les sociétés financières perçoivent 25,6 milliards d’euros en intérêts et en commissions pour les prêts accordés aux ménages et aux entreprises.

Sources : Banque de France, "Statistiques monétaires et financières", 2023 indiquons maintenant le taux d’endettement des sociétés financières au sens large : Dans ce qui suit, les sociétés financières comprennent les banques, les assurances et les autres institutions financières. Leur endettement est principalement constitué de dettes bancaires, de dettes de marché et de dettes interentreprises.

Selon les données de la Banque de France, le taux d’endettement des sociétés financières en France s’élevait à 149,2 % du PIB au troisième trimestre 2023. Ce taux est en baisse de 0,6 point par rapport au deuxième trimestre 2023, mais reste supérieur à son niveau d’avant-crise (138,9 % du PIB en 2019).

La baisse du taux d’endettement des sociétés financières au troisième trimestre 2023 est principalement due à la progression de leurs fonds propres. Ces fonds propres ont augmenté de 1,3 % au troisième trimestre 2023, sous l’effet de la hausse des bénéfices des sociétés financières et de la valorisation des titres de participation.

Les sociétés financières françaises sont généralement bien capitalisées. Leur ratio de solvabilité, qui mesure la proportion de fonds propres par rapport aux actifs pondérés en fonction du risque, s’élevait à 15,3 % au troisième trimestre 2023. Ce ratio est supérieur à l’exigence réglementaire minimale de 10,5 %.

Sources : Banque de France, "Bulletin trimestriel de la balance des paiements et de la position extérieure de la France", troisième trimestre 2023. Banque de France, "Indicateurs financiers des sociétés financières", troisième trimestre 2023. ** 2. 3 – les profits des compagnies d’assurances en France

On a a une idée du bénéfice net total réalisé par l’ensemble des compagnies d’assurances en France. Selon les chiffres de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le bénéfice net du secteur de l’assurance en France s’est élevé à 21,5 milliards d’euros en 2022, en hausse de 12,3 % par rapport à 2021.

Ce chiffre est la somme des bénéfices nets réalisés par les 271 compagnies d’assurances agréées en France, dont les 10 premières représentent environ la moitié du total. * En résumé les profits financiers examinés précédemment, sans compter les entreprises du CAC 40, s’élèvent à : 29,5 + 21,5 = 50 milliards d’euros. Si l’on intègre les 100 milliards de plus-values des actionnaires du CAC 40 on obtient donc un total de 150 milliards d’euros. Et si l’on ajoute les 228 milliards d’euros d’intérêts reçus par les banques et les sociétés financières vus précédemment, on obtient : 378 milliards d’euros de profits financiers (sans même avoir pris en compte le total des commissions). C’est-à-dire 14 % du PIB. J’ai retrouvé d’une manière analytique un résultat synthétique que m’a donné un logiciel d’intelligence artificielle pour les profits financiers de 2021:12 % du PIB. On est donc dans le même ordre de grandeur.

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3 – les employés des banques, des sociétés financières et des compagnies d’assurances.

3. 1 – les effectifs.

Selon le rapport "Chiffres du marché français de la banque et de l’assurance" publié par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) le 23 octobre 2023, le nombre d’employés travaillant dans les banques, les sociétés financières et les compagnies d’assurances en France s’élève à 492 000 en 2023.

Ce chiffre est en baisse de 30 000 par rapport à 2011, année où le secteur comptait 522 000 salariés. Cette baisse est due à une série de facteurs, notamment la consolidation du secteur, la digitalisation et la baisse des taux d’intérêt.

Le secteur bancaire représente la part la plus importante de l’emploi dans le secteur, avec 350 400 salariés en 2023. Le secteur de l’assurance emploie quant à lui 141 600 salariés, et le secteur financier 10 000 salariés.

Les sources utilisées

Le rapport "Chiffres du marché français de la banque et de l’assurance" publié par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) le 23 octobre 2023. Le site internet de l’Insee, qui fournit des données sur l’emploi dans le secteur de la banque et de l’assurance. Le site internet de Statista, qui fournit des données sur l’emploi dans le secteur bancaire en France. **

3. 2 – La masse salariale.

*n le rapport "Salaires et effectifs dans le secteur financier en France" publié par la Banque de France en 2022, la masse salariale totale du secteur financier français s’élevait à 108,7 milliards d’euros en 2021. Ce montant correspond à une augmentation de 2,5 % par rapport à 2020.

La masse salariale est répartie de la manière suivante :

Banques : 56,2 milliards d’euros Assurances : 40,8 milliards d’euros Autres activités financières : 11,7 milliards d’euros

La masse salariale moyenne par salarié est de 51 500 euros par an. Elle est plus élevée dans le secteur bancaire (56 000 euros par an) que dans le secteur des assurances (47 000 euros par an).

Les sources utilisées pour produire ces estimations sont les suivantes :

Les données transmises par les établissements financiers à la Banque de France dans le cadre de la déclaration annuelle de la situation des entreprises (DAS) Les données de l’Insee sur les effectifs et les salaires

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4 – une donnée conceptuelle cruciale : l’INSEE intègre-t-il les profits financiers dans le calcul du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits au niveau global (PIB) ?

Cette question a fait l’objet d’un débat à la fois technique et idéologique entre économistes.

Voici la réponse à cette question pour l’INSEE.

La réponse est oui, l’INSEE intègre les plus-values résultant de la vente d’actions dans les profits. La définition de la valeur ajoutée utilisée par l’INSEE est la suivante : La valeur ajoutée est la différence entre la production d’un bien ou d’un service et les consommations intermédiaires utilisées pour sa production. Elle représente la valeur nouvelle créée par l’activité productive. La valeur ajoutée est ensuite répartie en deux catégories : • La rémunération des salariés, qui comprend les salaires et les cotisations sociales. • Les profits, qui comprennent les profits des sociétés non financières, les profits des sociétés financières et les revenus de la propriété immobilière. Les profits des sociétés financières comprennent les intérêts, les dividendes et les plus-values de cession d’actifs financiers. Les plus-values de cession d’actions sont donc incluses dans les profits des sociétés financières. On peut trouver cette information dans la publication de l’INSEE intitulée "Partage de la valeur ajoutée : éléments descriptifs et comparaison internationale". Dans cette publication, l’INSEE précise que "les profits des sociétés financières comprennent les intérêts, les dividendes et les plus-values de cession d’actifs financiers". Voici un extrait de cette publication : Les profits des sociétés financières Les profits des sociétés financières comprennent les intérêts, les dividendes et les plus-values de cession d’actifs financiers. Les intérêts sont les revenus des créances détenues par les sociétés financières, telles que les dépôts, les prêts et les titres de créance. Les dividendes sont les revenus des participations détenues par les sociétés financières dans d’autres sociétés. Les plus-values de cession d’actifs financiers sont les profits réalisés lors de la vente d’actifs financiers, tels que des actions, des obligations ou des devises. Les plus-values de cession d’actions Les plus-values de cession d’actions sont comptabilisées dans les profits des sociétés financières. Elles sont calculées comme la différence entre le prix de vente d’une action et son prix d’achat.

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Hervé Debonrivage


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