Tout savoir sur le chômage en France. Les dissimulations et les faits

vendredi 3 mai 2024.
 

Le chômage sous toutes ses coutures.

Rubrique chômage du site :

https://www.gauchemip.org/spip.php?...

Lorsque l’on parle de chômage, de population active, de seuil de pauvreté, d’emploi précaire, de taux de chômage il est nécessaire de préciser la définition du vocabulaire que l’on utilise. L’étude qui suit va dans ce sens.

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Introduction

Le fléau social du chômage est suffisamment grave pour qu’il soit examiné avec sérieux et précision sous ses différents angles.

En raison de son enjeu politique central, sa mesure est l’objet de différentes manipulations ou dissimulations que nous allons démasquer ici en croisant une multitude de données.

Selon la manière de définir le chômage avec les données disponibles, entre 2017 et 2023 le taux de chômage peut s’établir entre 7,5 % et 10 % ou entre 17 % et 20 %.

Par ailleurs, on peut prétendre que le taux de chômage baisse alors que le nombre d’emplois précaires augmente comme le signale d’ailleurs la CGT, entre autres.

Comme le souligne, à juste titre, la CGT, les chiffres du chômage utilisé par le gouvernement qui voudrait faire croire que le chômage en France est en diminution sont l’objet d’une manipulation grossière.

En effet, le gouvernement n’utilise comme indicateur le nombre de chômeurs enregistrés dans la catégorie A, ce qui donne une image très partielle de la réalité du chômage comme nous allons le voir.

Voir article de la CGT : Chômage : les chiffres trompeurs du gouvernement TEMPS DE LECTURE : 2 MIN. PUBLIÉ LE 23 MAI. 2023 https://www.cgt.fr/actualites/franc...

On peut aussi se reporter à un autre article de la CGT (octobre 2023) : emploi : explosion des contrats courts. Le gouvernement vise le plein emploi précaire.

https://www.cgt.fr/comm-de-presse/c...

Nous avons calculé la croissance des emplois précaires entre 2017 et 2023 en cumulant les variations annuelles. On obtient les résultats suivants :

pour les CDD : +24,5 %

pour les emplois intérimaires : +31,3 %

pour les emplois à temps partiels de moins de 20 heures par semaine : +11,1 %

et que peut-on dire des CDI courts de moins de huit mois ?

L’Observatoire des contrats courts (OCC), a publié un rapport en 2022 indiquant que la part des CDI courts dans l’ensemble des embauches est passée de 18,6% en 2017 à 20,2% en 2021.

L’INSEE a publié des données montrant que la durée moyenne d’un CDI a diminué entre 2017 et 2023, passant de 44,3 mois à 42,8 mois..

La croissance de la précarisation de l’emploi signalé par la CGT est donc bien confirmée par les données officielles de laDARES et autres.

1 – Les mesures du chômage et de la population active en France.

1. 1 – La classification de l’INSEE.

L’INSEE utilise une classification des demandeurs d’emploi à des fins statistiques, permettant de calculer le taux de chômage selon le Bureau International du Travail (BIT). Cette classification comprend 5 catégories :

A) Sans emploi, disponible et activement à la recherche d’un emploi :

Ce sont les chômeurs au sens du BIT.

Ils n’ont exercé aucune activité au cours du mois.

Ils sont disponibles pour un emploi immédiat.

Ils ont recherché activement un emploi dans le mois précédent ou ont trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

B) Sans emploi, disponible et recherche un emploi :

Ils n’ont exercé qu’une activité réduite (78 heures ou moins) au cours du mois.

Ils sont disponibles pour un emploi immédiat.

Ils ont recherché activement un emploi dans le mois précédent ou ont trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

C) En emploi salarié ou non salarié :

Ils ont exercé une activité de plus de 78 heures au cours du mois. Ils sont tenus de rechercher activement un emploi.

D) Sans emploi, non disponible et recherche un emploi :

Ils n’ont exercé aucune activité au cours du mois.

Ils ne sont pas disponibles pour un emploi immédiat (pour raison de formation, maladie, etc.).

Ils recherchent un emploi.

E) En emploi et recherche un autre emploi :

Ils sont en emploi (salarié, non salarié, en contrat aidé, etc.). Ils recherchent un autre emploi.

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1. 2 – La classification de Pôle emploi – France travail.

Classification des demandeurs d’emploi par Pôle Emploi/France Travail (8 catégories) :

Pôle Emploi/France Travail utilise une classification administrative à des fins de suivi et d’accompagnement des demandeurs d’emploi. Cette classification comprend 8 catégories :

1) Demandeurs d’emploi immédiatement disponibles :

Correspond essentiellement à la catégorie A de l’INSEE.

2) Demandeurs d’emploi non immédiatement disponibles :

Correspond essentiellement à la catégorie D de l’INSEE.

3) Demandeurs d’emploi ayant une activité réduite :

Correspond aux catégories B et C de l’INSEE.

4) Demandeurs d’emploi en emploi aidé :

Inclus dans la catégorie E de l’INSEE.

5) Demandeurs d’emploi créateurs ou repreneurs d’entreprise :

Inclus dans la catégorie E de l’INSEE.

6) Demandeurs d’emploi stagiaires :

Ne sont pas pris en compte dans le chômage au sens du BIT.

7) Demandeurs d’emploi dispensés de recherche active d’emploi :

Ne sont pas pris en compte dans le chômage au sens du BIT.

8) Autres demandeurs d’emploi :

Ne correspondent à aucune catégorie INSEE.

Remarque :

Les catégories 1 à 5 de Pôle Emploi/France Travail correspondent approximativement aux catégories A à E de l’INSEE.

Les catégories 6 et 7 de Pôle Emploi/France Travail ne sont pas prises en compte dans le chômage au sens du BIT.

La catégorie 8 de Pôle Emploi/France Travail regroupe un ensemble de situations diverses qui ne correspondent pas à la définition du chômage au sens du BIT.

Sources :

https://www.insee.fr/fr/metadonnees...

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1.2 – De la manière de définir la population active en France.

1.2. 1 – La population active selon l’INSEE.

L’INSEE définit la population active au sens du Bureau international du travail (BIT) comme l’ensemble des personnes âgées de 15 à 64 ans qui sont :

En emploi : salariées, non-salariées, stagiaires, apprentis et aides familiaux.

Au chômage : sans emploi, mais disponibles pour travailler et recherchant activement un emploi.

Cette définition est conforme aux recommandations du BIT, une organisation internationale qui regroupe les gouvernements, les employeurs et les syndicats. L’INSEE utilise cette définition pour produire des statistiques sur le marché du travail français qui soient comparables à celles d’autres pays.

2. 2 – Définition de la population active par Pôle emploi ou France travail

Pôle emploi ou France travail utilise une définition de la population active qui est légèrement différente de celle de l’INSEE. Ils incluent également dans la population active les personnes qui :

Sont en emploi précaire : CDD de moins de six mois, intérimaires, contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

Souhaitent reprendre une activité : mais ne recherchent pas activement un emploi pour le moment.

Cette définition plus large de la population active permet à Pôle emploi ou France travail de mieux identifier les personnes qui ont besoin d’un accompagnement pour trouver un emploi.

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Différences entre les deux définitions

La principale différence entre les deux définitions réside dans le fait que Pôle emploi ou France travail inclut les personnes en emploi précaire et les personnes qui souhaitent reprendre une activité, tandis que l’INSEE ne le fait pas. Cela signifie que la population active selon Pôle emploi ou France travail est généralement plus importante que la population active selon l’INSEE.

Conclusion

Les définitions de la population active utilisées par l’INSEE et Pôle emploi ou France travail ont des objectifs différents. La définition de l’INSEE est plus conforme aux normes internationales et permet de produire des statistiques comparables, tandis que la définition de Pôle emploi ou France travail est plus large et permet de mieux identifier les personnes qui ont besoin d’un accompagnement pour trouver un emploi.

Il est important de connaître les différences entre ces deux définitions lors de l’interprétation des données sur le marché du travail français.

Source :

INSEE - Population active - France hors Mayotte :

https://www.insee.fr/fr/statistique...

Un exemple des deux méthodes de calcul pour la population active de la France en 2023.

Population active en France en 2023 :

Selon l’INSEE (définition BIT) :

2023 : 30,9 millions de personnes au premier trimestre.

Selon Pôle emploi ou France travail :

2023 : 32,4 millions de personnes au premier trimestre. (Source : https://www.insee.fr/fr/metadonnees...)

https://www.insee.fr/fr/statistique...)

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2 – Nombre de chômeurs et taux de chômage en France de 2017 à 2023 par année.

2. 1 – selon l’INSEE et le B IT.

Sont pris en compte dans le calcul les chômeurs de catégorie A. Dans l’ordre : Année ; nombre de chômeurs en millions, taux de chômage.

2017 2,36 9,7

2018 2,29 9,5

2019 2,21 9,1

2020 2,52 10,5

2021 2,33 9,6

2022 2,15 8,9

2023 (T4) 2,30 7,5

Source : INSEE - https://www.insee.fr/fr/statistique...

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. 2 – 2 : évolution du chômage en agrégeant les catégories A, B, C, D, E .

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en nombre de chômeurs et en taux de chômage de 2017 à 2023.

Dans l’ordre : Année ; Nombre total de chômeurs en millions (de A à E ;) Population active (millions) ; Taux de chômage (%)

2017 5 749 500 29,7 19,32

2018 5 549 100 30,0 18,49

2019 5 340 900 30,3 17,66

2020 6 209 300 29,7 20,90

2021 6 135 000 30,1 20,38

2022 5 852 900 30,6 19,12

2023 5 462 600 30,9 17,67

Observations :

Le taux de chômage a baissé de 1,65 point entre 2017 et 2023.

La baisse la plus importante a été observée en 2019, avec une diminution de 0,97 point.

L’année 2020 a connu une hausse du chômage due à la crise sanitaire, mais le taux est revenu à un niveau inférieur à celui de 2017 en 2023.

Mais le niveau de chômage enregistré précédent qui ne tient pas compte des catégories 6, 7 et 8 de Pôle emploi (ou France travail) reste élevé.

Sources :

Nombre de chômeurs par catégorie : https://statistiques.pole-emploi.or...

Population active : https://www.insee.fr/fr/statistique...

Note :

Les données présentées ci-dessus concernent la France métropolitaine.

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2. 3 – le chômage dans les départements d’outre-mer

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Dans les DOM, le taux de chômage au sens du BIT est considérablement plus élevé qu’en métropole, avec des disparités importantes entre les différents départements :

32,7 % en Guyane

38,2 % en Martinique

40,4 % à La Réunion

43,5 % en Guadeloupe

Mayotte n’est pas incluse dans les statistiques du chômage au sens du BIT de l’Insee.

Halo autour du chômage :

L’INSEE utilise également la notion de halo autour du chômage pour prendre en compte les personnes qui ne sont pas classées comme chômeurs au sens du BIT mais qui rencontrent des difficultés importantes d’insertion professionnelle. En 2021-2022, la part des personnes appartenant au halo autour du chômage était de 10 % à 21 % de la population des 15 à 64 ans dans les DOM, contre 4 % en France métropolitaine.

Source :

le site de l’INSEE : https://www.insee.fr/fr/outil-inter...

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3) Qui perçoit des indemnités de chômage ?

3.1 – Nombre de chômeurs indemnisés en France

En septembre 2021 :

Nombre de chômeurs indemnisés : 2,52 millions de personnes

Taux de chômage indemnisé : 46% des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C, D et E à Pôle emploi (65% d’entre eux avaient un droit ouvert à une allocation chômage)

Sources :

Insee : https://www.insee.fr/fr/outil-inter...

Unédic : https://www.unedic.org/

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3.2 – Les conditions de l’indemnisation par l’assurance chômage.

Conditions d’ouverture des droits : Il faut avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) au cours des 24 derniers mois (36 derniers mois si vous avez au moins 53 ans).

Calcul du montant de l’allocation : L’allocation est proportionnelle au salaire journalier de référence, qui est calculé sur la base des salaires perçus au cours des 24 ou 36 derniers mois précédant la fin du contrat de travail.

En 2024, le montant moyen brut mensuel de l’allocation chômage en France est d’environ 1 343 €.

Selon les sources, le nombre de chômeurs inscrits à pôle emploi non indemnisé s’élève à entre 30 % et 40 % ne vérifiant pas les conditions requises.

Durée d’indemnisation

La durée d’indemnisation dépend de la durée de travail antérieure et de l’âge du demandeur d’emploi. Depuis le 1er février 2023, elle a été réduite de 25% pour les nouveaux entrants.

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Quelle est la durée maximale de l’indemnisation de l’assurance-chômage ?

Moins de 53 ans : 548 jours (18 mois) maximum.

Entre 53 et 54 ans : 685 jours (22,5 mois) maximum.

55 ans ou plus : 822 jours (27 mois) maximum.

Cependant, ces durées maximales peuvent être allongées sous certaines conditions, notamment si vous avez travaillé un certain nombre de mois pendant les 2 dernières années avant votre fin de contrat.

Moins de 53 ans : Vous pouvez toucher des indemnités pendant 182 jours supplémentaires, portant la durée maximale d’indemnisation à 730 jours.

Entre 53 et 54 ans : Vous pouvez toucher des indemnités pendant 228 jours supplémentaires, portant la durée maximale d’indemnisation à 913 jours.

55 ans ou plus : Vous pouvez toucher des indemnités pendant 273 jours supplémentaires, portant la durée maximale d’indemnisation à 1095 jours.

Remarque importante : la durée maximale d’indemnisation est actuellement réduite de 25% pour les personnes de moins de 53 ans. Cela signifie que la durée maximale d’indemnisation pour ce groupe est actuellement de 548 jours (au lieu de 730 jours).

Pour plus d’informations sur la durée maximale d’indemnisation chômage, vous pouvez consulter les sites web suivants :

Unédic : https://www.unedic.org/la-reglement...

Service-Public.fr : https://www.service-public.fr/parti...

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3.3 – Les chômeurs non inscrits à pôle emploi (ou France travail)

L’INSEE évalue à environ 1,2 million le nombre de chômeurs non inscrits. Mais pour ce genre d’évaluation, il est préférable d’examiner les évaluations syndicales. Sans prétendre à l’exhaustivité, en voici quelques-unes :

CGT : entre 3 et 4 millions de personnes

CFDT : entre 2 et 3 millions de personnes

FO : autour de 2,5 millions de personnes

Ces estimations prennent en compte divers facteurs, tels que :

Les personnes découragées de la recherche d’emploi suite à des échecs répétés

Les personnes qui ne remplissent pas les conditions d’inscription à Pôle Emploi

Les personnes en activité partielle involontaire

Les travailleurs indépendants sans activité

Il est important de noter que ces estimations varient selon les méthodologies employées et les définitions retenues du chômage.

Néanmoins, ces chiffres donnent un aperçu significatif de l’ampleur du chômage non inscrit en France, un phénomène qui touche particulièrement les femmes, les jeunes et les personnes peu qualifiées.

Les syndicats CGT, CFDT et FO alertent régulièrement sur les conséquences du chômage non inscrit, notamment en termes d’exclusion sociale et de précarisation. Ils revendiquent des mesures pour mieux identifier et accompagner les personnes sans emploi et non inscrites, et pour leur faciliter l’accès à l’emploi.

Voici quelques ressources qui vous donnent plus d’informations sur le chômage non inscrit en France :

CGT : https://chomeurs-precaires-cgt.fr/

CFDT : https://www.cfdt.fr/portail/actuali...

DARES (ministère du Travail) : https://dares.travail-emploi.gouv.f...

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3.4 – Le halo du chômage en France.

Le halo du chômage, également appelé "chômage invisible" ou "chômage périphérique", en France désigne les personnes qui ne sont pas comptabilisées comme chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) mais qui se trouvent en situation d’emploi précaire ou d’inactivité contrainte.

Ce halo regroupe ainsi une diversité de situations :

Les personnes en emploi précaire :

CDD courts ou intermittents

Intérimaires

Travailleurs non salariés en difficulté

Apprentis non suivis par un CFA

Les personnes découragées :

Ayant renoncé à chercher un emploi car elles pensent ne pas en trouver

Ne sachant pas comment s’y prendre pour chercher un emploi

Les personnes inactives contraintes :

Souhaitant travailler mais empêchées par des contraintes familiales, de santé ou de garde d’enfants

Contraintes de suivre une formation non indemnisée

L’estimation du halo du chômage en France est complexe et varie selon les sources. L’Insee l’évalue à environ 1,5 million de personnes, soit environ 2,5% de la population active.

Le halo du chômage met en lumière les difficultés d’insertion et de maintien dans l’emploi que rencontrent certaines personnes, et la précarité croissante du marché du travail. Il représente un enjeu important pour les politiques publiques, qui doivent s’efforcer de lever les freins à l’emploi et de favoriser un accès plus durable au marché du travail pour tous.

Voici quelques ressources qui vous permettent d’en savoir plus sur le halo du chômage en France :

Insee : L’essentiel sur... le halo du chômage : https://www.insee.fr/fr/statistique...

DARES : Le halo du chômage en France : https://dares.travail-emploi.gouv.f...

France Stratégie : Le halo du chômage : un défi pour les politiques publiques : https://www.insee.fr/fr/statistique...

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4 – Le chômage et la pauvreté.

4.1 – le seuil de pauvreté en France.

Comme pour brouiller les cartes, l’administration statistique définit deux seuils de pauvreté : le seuil de pauvreté relative (SPR) avec deux possibilités de calcul : le seuil de pauvreté est défini en prenant 60 % ou encore 50 % du salaire net médian et d’autre part le seuil de pauvreté monétaire (SPM) que nous verrons dans le paragraphe suivant 4. 2.

En 2021 :

Salaire médian net : 1940 € par mois

Seuil de pauvreté (60% du salaire médian) : 1158 € par mois  :

en 2022, le salaire net médian en France s’élevait à 2091 € et le seuil de pauvreté à 1254,60 €.

(Selon l’INSEE) le taux de pauvreté en France est de 14,5 %, c’est-à-dire que 14,5 % de la population vit en dessous le seuil de pauvreté définie par 60 % du salaire médian soit 9,1 millions de personnes. .

*

Mais l’INSEE calcule aussi le seuil de pauvreté en utilisant 50 % du salaire net médian.

En 2021, 8,3 % de la population vivait sous ce seuil, soit 5,3 millions de personnes. Ce seuil correspond à un revenu mensuel de 965 € pour une personne seule et 1 449 € pour un couple.

*

4. 2 – Chômage et seuil de pauvreté.

En France, en 2021, 17% des chômeurs indemnisés vivaient en dessous du seuil de pauvreté, selon le rapport "Quels liens entre chômage, faibles rémunérations et pauvreté ?" du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion https://travail-emploi.gouv.fr/.

Mais la situation est bien plus dramatique pour les chômeurs non indemnisés, dont 31% vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cela signifie que plus d’un tiers des personnes sans emploi et n’ayant droit à aucune aide vivent dans une situation de pauvreté extrême.

Le seuil de pauvreté en France est défini par le seuil de pauvreté monétaire (SPM), qui correspond au niveau de vie en dessous duquel un individu est considéré comme pauvre. En 2021, le SPM était de 7 873 euros par an pour une personne seule, c’est-à-dire 656,08 € par mois.

Plusieurs facteurs expliquent la précarité importante des chômeurs en France :

Des indemnités de chômage souvent insuffisantes : Le montant moyen des allocations chômage en France est de 1170 euros net (1265 € brut) par mois, ce qui est inférieur au SMIC.

La France durée croissante du chômage : Plus la période de chômage est longue, plus le risque de basculer dans la pauvreté est élevé.

Concernant cette durée du chômage : 75 % des chômeurs sont au chômage depuis moins de 1 an et 25 % sont au chômage depuis plus de 1 an ; 12 % sont au chômage depuis plus de 2 ans et plus : ce sont les chômeurs de longue durée.

Des difficultés d’accès à l’emploi : De nombreux chômeurs rencontrent des difficultés à retrouver un emploi, notamment à cause de leur faible niveau de qualification ou de leur âge.

Le cumul des difficultés : Les chômeurs sont souvent confrontés à d’autres difficultés, telles que des problèmes de logement, de santé ou de transport, qui aggravent leur situation de précarité.

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5 – Le coût du chômage.

5. 1 – Le coût budgétaire.

Le coût du chômage en France en 2022 était de 39,4 milliards d’euros, selon les données de l’Unédic. (3 % du PIB)

Ce chiffre se décompose comme suit :

Allocations chômage : 32,3 milliards d’euros

Versements aux caisses de retraite complémentaire : 2,2 milliards d’euros

Financement de France Travail (ex Pôle emploi) : 3,9 milliards d’euros

Manque à gagner en cotisations sociales et en impôts : 1 milliard d’euros (estimation)

Il est important de noter que ce chiffre ne prend pas en compte les coûts indirects du chômage, tels que la perte de production, l’augmentation de la criminalité et les problèmes de santé mentale.

Le coût du chômage est un sujet complexe et il n’existe pas d’estimation unique qui soit universellement acceptée.

Source :

Unédic : https://www.vie-publique.fr/fiches/...

Insee : https://www.insee.fr/fr/statistique...

Statista : https://fr.statista.com/statistique...

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5.2 – Coût humain du chômage

Les effets du chômage en chiffres :

Impact individuel :

Santé mentale :

Risque accru de dépression de 20% à 50%

Augmentation de 50% du risque de troubles anxieux

Hausse de 20% du risque de suicidalité une augmentation de 10 % du taux de chômage entraîne une augmentation de 1,5 % du nombre de suicides

Santé physique : Augmentation de 15% du risque de maladies cardio-vasculaires (https://www.cairn.info/marginalites...)

Risque accru d’obésité et de diabète

Baisse de l’espérance de vie de 2 ans

Situation sociale :

Risque de rupture conjugale multiplié par 1,5

Augmentation de la violence intrafamiliale

Isolement social et repli sur soi

Niveau de vie :

Perte de revenus pouvant atteindre 50%

Recours accru aux aides sociales

il y a eu en 2022 en France 110 000 arrêtés d’expulsion de logements notamment pour non-paiement de loyer (80 % des cas). Dans un certain nombre de situations, le non-paiement de loyer ou de remboursement d’emprunt pour accéder au logement sont causés par un chômage prolongé..

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Sources :

https://www.cairn.info/marginalites...

https://www.lecese.fr/travaux-publi... Remarque complémentaire : il ne semble pas exister d’études scientifiques convaincantes établissant un lien de causalité entre le chômage et la délinquance ou la criminalité et d’autre part entre le chômage et l’alcoolisme.

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6 – Les paramètres influençant le taux de chômage

1 – L’âge.

Le taux de chômage est plus élevé chez les jeunes. Il est de l’ordre de 17 % pour la tranche d’âge 15 – 24 ans ; de 7 % à 8 % en moyenne de 25 à 50 ans ; et de 5 % à 6 % après 50 ans.

Il s’agit ici évidemment des chiffres ne faisant intervenir que les chômeurs de catégorie A , ce qui donne une idée très imparfaite de la réalité du chômage comme nous l’avons vu précédemment.

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2 – Le sexe.

Jusque dans les années 1960, le taux de chômage chez les femmes était nettement plus élevé que chez les hommes. Mais ces dernières années, les taux moyens sont du même ordre à une décimale près.

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3 – le niveau de diplôme.

Taux de chômage selon le niveau de diplôme :

Sans diplôme : 14,4%

Niveau BEP/CAP : 10,9%

Baccalauréat : 8,1%

Bac + 2 : 5,0%

Bac + 3 : 4,0%

Niveau supérieur à Bac + 3 : 3,2%

Comme on peut le constater, le taux de chômage diminue fortement avec l’élévation du niveau de diplôme.

*

4 – La région de France.

Le taux de chômage varie d’une région à l’autre et même, à l’intérieur d’une région d’un département à l’autre. J’ai extrait ici les trois régions où le taux de chômage est le plus élevé et le plus faible (source : INSEE)

les régions avec les taux de chômage les plus élevés en France métropolitaine au quatrième trimestre 2023 étaient :

Corse : 9,7%

Provence-Alpes-Côte d’Azur : 9,1%

Hauts-de-France : 8,3%

Les régions avec les taux de chômage les plus bas étaient :

Bretagne : 5,8%

Pays de la Loire : 6,0%

Normandie : 6,1%

Le taux de chômage en Île-de-France au quatrième trimestre 2023 était de 7,4%, légèrement inférieur à la moyenne nationale.

*

5 – le taux de chômage varie selon le secteur d’activité.

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6 – Le secteur d’activité.

Le taux de chômage varie aussi avec le secteur d’activité.

Secteurs avec un taux de chômage généralement plus élevé (en 2022) :

BTP (bâtiment et travaux publics) : Environ 8,5% (source : Apec) Industrie agroalimentaire : Environ 7,9% (source : Fafiph) Commerce : Environ 8,2% (source : Insee)

Secteurs avec un taux de chômage généralement plus bas (en 2022) :

Informatique et conseil : Environ 3,2% (source : Syntec) Aéronautique et spatial : Environ 4,8% (source : Gifae) Finance et assurance : Environ 5,1% (source : Opérations financières)

Il est important de noter que ces chiffres sont des moyennes nationales et que le taux de chômage peut vari lTapez une équation ici.a fin er considérablement d’une région à l’autre et en fonction de la qualification des travailleurs.

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7 – Les causes du chômage

Cette question a été traitée dans mon article suivant :

CHÔMAGE : CONNAÎTRE LES VRAIES CAUSES POUR POUVOIR Y REMÉDIER mercredi 18 janvier 2023.

Source : Hervé Debonrivage Sélection 47

Les explications à l’épreuve des faits. https://www.gauchemip.org/spip.php?...

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Hervé de Beaurivage

CHOMAGE : DES « BUGS » ET UN EFFET DE VASES COMMUNICANTS FONT BAISSER LES CHIFFRES

https://www.gauchemip.org/spip.php?...


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