Brèves de comptoir : nous sommes sur la paille

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Alors que je buvais une bière au comptoir du bar auberge des trois faisans, deux agriculteurs du coin discutaient du salon de l’agriculture qui s’est tenu à Paris les 24 et 25 févriers 2024. Voici ce qu’ils disaient.

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 Alors tu es allé au salon de l’agriculture ?

 Oui, pas seulement par curiosité mais pour nous faire entendre.

 Tu as donc pris ton tracteur ?

 Non, j’y suis allé à cheval. C’est plus écolo et c’est le véhicule de l’avenir.

 Et pourquoi ce déplacement ?

 Le gouvernement met la France sur la paille avec sa politique agricole.

 Il faut faire du foin, beaucoup de foin pour se faire entendre !

 Alors, j’ai pris le taureau par les cornes et je me suis décidé à agir.

 Doucement, ne met pas la charrue avant les bœufs. Quelle est la raison de cette révolte ?

 L’Argent, le manque d’argent pour vivre de son travail.

 Donc tu t’es déplacé pour avoir du blé. Tu n’as pas assez de blé !

 Oui, on se fait plumer par l’industrie agroalimentaire, on se fait tondre par la grande distribution.

 Mais tu n’es pas un mouton !

 Si, je suis un mouton noir et ça peut se tondre aussi !

 Et c’est tout ?

 Non ! Au niveau fiscal, on est une véritable vache à lait !

 Comment cela s’est-il passé au salon ?

 Pas bien du tout !

 Les gens étaient nerveux.

 Il y avait beaucoup de flics. Au moment d’entrer, il y en a un qui me dit : vous ne pouvez pas passer !

 Je lui ai répondu : je ne vais tout de même pas me faire arrêter par un poulet ! Le gars été surpris : s’est demandé si c’était du lard ou du cochon !

À côté de lui, il y avait un autre poulet la figure enfarinée. Il dit : vous ne passerez pas !

Alors, à ce moment un autre agriculteur, un véritable colosse s’approche et dit : arrêtez vos conneries, on est chez nous ici ! Et il lui envoie une avoine maison !

 Une avoine ? Tu veux dire un pain ?

 Oui, un marron, une pêche si tu préfères bref c’était une belle avoine

 Oui, mais attention par cet acte de violence, il donne du grain à moudre pour Darmanin !

 Un autre policier s’approche et dit : on se calme ! Ou je vous envoie un pruneau !

 Le colosse répond : Un pruneau d’Agen ?

 Le policier répond : Non un pruneau d’agent !

 Le colosse répond : ça , c’est moins bon !

 Tu crois que Macron comprend quelque chose à la situation de détresse des agriculteurs ?

 Non, ce type est hors sol ! Il ne comprend pas qu’à la fin du mois on a plus un radis.

 Il va peut-être faire quelques concessions… dans ses entourloupes, on pourrait dire on va : séparer le bon grain de l’ivraie !

 Mais moi je pense, qu’il n’y a que de l’ivraie !

 Et nos livrets de caisse d’épargne restent vides !

 Et Gabriel Attal ? Tu penses qu’il peut apporter un mieux ?

 Je crains que ce poulain de Macron soit un véritable cheval de Troie contre les intérêts des agriculteurs comme des autres travailleurs d’ailleurs.

 Il me donne l’impression qu’il est partout en même temps mais avec les agriculteurs on ne peut pas être au four et au moulin : c’est soit l’un, soit l’autre .

 Ce n’est pas un âne, mais lui aussi il est hors sol. Le problème des membres de ce gouvernement c’est qu’ils persistent dans leurs erreurs : ils ne tiennent pas compte des critiques : ce sont de vraies têtes de cochon.

 Et que penses-tu du rendu des médias pour les protestations ?

 D’un côté, un coup de brosse à reluire et de l’autre un coup de nerf de bœuf. Bref de vraies langues de vipères !

 Et que penses-tu de la décision de dernière minute de mettre en place des prix planchers ?

 Pas mal, mais je crains que le plancher soit vermoulu et que l’on passe au travers !

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Hervé Debonrivage