« Finalement, sa mort n’est qu’un point de détail de l’histoire » : la gauche enterre Jean-Marie Le Pen et veut continuer à lutter contre « ses héritiers »

mercredi 15 janvier 2025.
 

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On n’a jamais vu une idée se balader seule sur ses jambes. Des décennies durant, jusqu’à ce 7 janvier 2025, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie (entre autres) ont eu pour principal véhicule français Jean-Marie Le Pen. À l’annonce de sa mort, la gauche a tenu à rappeler qui était vraiment le fondateur du Front national et qui sont aujourd’hui ses héritiers.

« Jean-Marie Le Pen meurt le jour des 10 ans de l’attentat contre Charlie Hebdo. Finalement, sa mort n’est qu’un point de détail de l’histoire », estime Assan Lakehoul, secrétaire général du Mouvement des jeunes communistes français. Mais s’il n’est plus, « restent ses idées nauséabondes », relève le sénateur PCF Ian Brossat qui appelle à continuer de les combattre « sans relâche ».

« Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables, a quant à lui réagi Jean-Luc Mélenchon. Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue. »

« Pensées à toutes les cibles de l’extrême droite

Dans la foulée de leur ex-triple candidat à la présidentielle, les insoumis ont brocardé le frontiste, le député Louis Boyard estimant qu’il « ne mérite aucun hommage », lui qui « toute sa vie » a craché « sur les exilés, les femmes, les personnes musulmanes, juives LGBT ». Son collègue Thomas Portes a lui rappelé que Le Pen père « a fondé un parti raciste et antisémite avec d’anciens SS » et « participé, entre autres, à des opérations de torture en Algérie ».

« Pensées aux Algériens qu’il a torturés, aux victimes de la Shoah qu’il a niées, à toutes les cibles de l’extrême droite (…) Battons enfin ses héritiers », a donc tweeté la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. Et le député du groupe « Écologiste et social » François Ruffin d’enfoncer le clou : « Un fasciste d’un autre temps s’en est allé. Mais il laisse derrière lui des héritiers, très actuels. Qui, aujourd’hui, honorent le tribun et le serviteur de la France. Jean-Marie Le Pen est mort, ses idées racistes restent à combattre. »

Peu de responsables socialistes ont, eux, pris la peine de commenter le décès de celui qui a unifié les courants de l’extrême droite française divisés depuis la Seconde guerre mondiale. Ils ont préféré se concentrer sur les honneurs rendus aux victimes des attentats de janvier 2015. « Interrompre la couverture médiatique d’un hommage pour les victimes de l’antisémitisme pour annoncer la mort d’une personnalité politique condamnée pour antisémitisme : ce traitement me trouble profondément », a regretté le député Arthur Delaporte. Et sa collègue Ayda Hadizadeh d’appeler à travailler pour « comprendre comment un homme ayant torturé et tué d’autres hommes a pu faire une telle carrière sous la Ve République ».

Emilio Meslet


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