![]() |
Lundi 27 janvier, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’appel de La France Insoumise du Rhône devant le siège de la Métropole de Lyon où se tenait le Conseil métropolitain. Tous sont venus forts d’une conviction très largement partagée et exprimée par les 1500 signataires de la pétition lancée par LFI…
Pour eux, il n’est pas possible de considérer comme « affaire classée » l’interdiction faite depuis le 1ᵉʳ janvier aux propriétaires d’un véhicule Crit’Air 3 de circuler ou stationner dans la ZFE (zone à faible émission, englobant tout ou partie des villes de Lyon, Villeurbanne, Vénissieux, Bron et Caluire à l’intérieur du périphérique, lui aussi intégré dans la ZFE ainsi que les sections d’autoroute M6 et M7) ! Ce, sous peine d’une amende de 68 €. À noter que les véhicules Crit’Air 3 sont les véhicules immatriculés avant 2011. Avec la ZFE, il est prévu au 1ᵉʳ janvier 2026 d’interdire les véhicules immatriculés avant 2015.
Des militants associatifs, de simples citoyens présents, ont tenu à apporter leurs témoignages au micro, faisant écho à l’incompréhension et la colère générales face à cette mesure qui touche les habitants les plus modestes. Entre 30 et 40 % des véhicules dont les propriétaires habitent Vaulx-en Velin, Saint-Fons, Vénissieux, Rillieux, Givors, etc., sont en Crit’Air 3. Une Clio de 2011, 75 CV ? Vous êtes Crit’Air 3. Une Ferrari de 700 CV, 2024 ? Vous êtes Crit’Air 1 ! Notre brève.
Les ZFE sont le résultat d’une loi macroniste de 2021, votée avec l’abstention de la droite et l’extrême droite. Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, accuse l’État de « retard dans la mise en œuvre de la ZFE », notamment du fait « de la non livraison à ce jour des radars permettant de verbaliser les fautifs ». Certains élus de ces formations essaient maintenant de le cacher derrière de virulentes déclarations verbales.
Lucas Miguel, pour LFI 69, a rappelé les revendications portées par les insoumis, tant en direction de l’État que de la Métropole (moratoire sur les ZFE, arrêt des interdictions de circulation et de la verbalisation, gel des tarifs TCL et extension de la gratuité des TCL). Affirmant la nécessité d’une écologie populaire, il n’a pas manqué de rappeler l’urgence de censurer l’actuel gouvernement Bayrou mis en place par Macron pour tenter de multiplier des mesures plus austéritaires les unes que les autres.
La ZFE lyonnaise a été mise en œuvre avec une certaine gourmandise par l’exécutif écologiste dirigeant la Métropole sous la direction de son Président Bruno Bernard, en ignorant les conséquences sociales.
Florestan Groult, élu métropolitain insoumis, sorti de la séance du conseil pour rejoindre quelques instants le rassemblement, insistait a contrario sur le choix politique qui pourrait être celui de l’exécutif… en faisant preuve de « résistance institutionnelle à l’État » qui impose cette ZFE socialement injuste.
Sans « résistance institutionnelle », sans rupture avec les politiques suivies depuis des années, sans prise en comptes des revendications de la population, l’appel à la nécessaire amélioration de la qualité de l’air (4) est-il autre chose qu’un vœu pieu servant à justifier une « écologie » punitive, prétexte à injustices et discriminations ?
Comment améliorer la qualité de l’air ? En verbalisant les pauvres, vraiment ? Les gens qui rouleraient en voiture de 2011 le feraient par choix ? Et pour diminuer le nombre de voitures dans la ville, faut-il vraiment augmenter les tarifs des transports en commun en 2025, comme l’a décidé, la Métropole et son Président ? En en refusant la gratuité ne serait-ce qu’aux chômeurs et aux enfants ?
C’est bien tout ça qui est en jeu pour la ZFE. Après ce premier jalon de mobilisation, nul doute que les exigences portées lors de ce rassemblement trouveront rapidement des suites…
Date | Nom | Message |