Les échanges économiques entre la France et les États-Unis : partie 2

jeudi 15 mai 2025.
 

Nous traitons dans cet article de l’implantation des entreprises américaines en France et des importations en provenance des États-Unis.

Nous poursuivons donc notre étude sur les échanges commerciaux entre la France et les États-Unis à la suite de notre article précédent que l’on peut consulter avec le lien suivant :

Les échanges économiques entre la France et les États-Unis. Partie 1 https://www.gauchemip.org/spip.php?...

Nous aborderons aussi l’influence de BlackRock sur l’économie et la politique française.

1 – Montant du flux et stock d’investissement des États-Unis en France en 2023

Flux d’investissement : En 2023, les nouveaux investissements directs étrangers (IDE) des États-Unis en France ont représenté 17 % des nouveaux projets d’investissement, soit environ 6,9 milliards de dollars (environ 6,5 milliards d’euros, selon les taux de change de 2023). Ces flux ont contribué à la création ou au maintien de près de 17 000 emplois directs selon Business France.

Stock d’investissement : Le stock total des IDE américains en France s’élevait à plus de 142,1 milliards d’euros en 2023, selon la Banque de France (par pays d’origine ultime). Les États-Unis restent le premier pays investisseur étranger en France en termes de stock d’IDE.

2 – Les importations en France en provenance des États-Unis.

Selon les données de la Direction générale du Trésor :

Importations de biens depuis les États-Unis en 2023 : 51,8 milliards d’euros.

Importations de services depuis les États-Unis en 2023 : 27,3 milliards d’euros.

Total des importations de biens et de services depuis les États-Unis : 51,8 + 27,3 = 79,1 milliards d’euros.

Pourcentage par rapport au total des importations de biens et de services en France

Pour calculer le pourcentage, il faut connaître le total des importations de biens et de services de la France en 2023. Selon les données de l’INSEE et d’autres sources, le total des importations de biens et de services en France en 2023 est estimé à environ 870 milliards d’euros (basé sur les chiffres du commerce extérieur et des services, ajustés pour 2023).

Calcul du pourcentage : 9,1 % du total des importations.

Concernant les investissements spécifiquement en biens et services, les échanges bilatéraux totaux (biens et services confondus) entre la France et les États-Unis en 2023 s’élevaient à 167,4 milliards d’euros (97,0 milliards d’euros pour les biens et 70,4 milliards d’euros pour les services). Cependant, ces chiffres reflètent les flux commerciaux plutôt que le stock d’investissements. Les exportations françaises de services vers les États-Unis ont atteint 43,2 milliards d’euros, tandis que les importations de services en provenance des États-Unis s’élevaient à 27,3 milliards d’euros, générant un excédent commercial de 15,9 milliards d’euros pour la France.

3 – Nombre d’entreprises nord-américaines en France et emplois associés

Nombre d’entreprises : En 2021, plus de 4 600 entreprises américaines étaient implantées en France. Les données spécifiques pour 2023 ne mentionnent pas de mise à jour significative, mais ce chiffre reste une référence fiable. Aucune donnée précise n’est disponible pour les entreprises canadiennes ou mexicaines, mais les États-Unis dominent largement les investissements nord-américains en France.

Nombre d’emplois : Ces entreprises américaines employaient plus de 480 000 salariés en France en 2021, selon l’Insee, ce qui en fait la première source étrangère d’emplois dans le pays. En 2023, les nouveaux projets d’investissement américains ont créé ou maintenu environ 17 000 emplois directs, mais le total cumulé reste autour de 480 000 emplois pour l’ensemble des activités existantes.

4 – Secteurs d’activité principaux des investissements des États-Unis en France

Les investissements américains en France se concentrent principalement dans les secteurs suivants :

Secteur manufacturier : Représentant une part significative des IDE, avec 173 200 personnes employées dans ce secteur en 2021 (BEA). Les activités incluent la fabrication de produits chimiques, d’équipements électroniques et de matériel de transport.

Services aux entreprises : Les entreprises américaines investissent fortement dans les centres de décision et les services professionnels, notamment dans la finance, l’assurance et le conseil. Ce secteur est un pilier des IDE en raison de la présence de grandes multinationales.

Recherche et développement (R&D) : Les États-Unis sont la première source de dépenses de R&D étrangère en France, avec 2,2 milliards de dollars en 2021. En 2023, 16 % des projets d’investissement américains concernaient la R&D et l’ingénierie, selon Business France.

Technologies de pointe : Les investissements américains sont particulièrement présents dans les secteurs de la défense, la sécurité, la santé, la biométrie et les technologies numériques, reflétant l’importance des industries de haute technologie dans les relations économiques bilatérales.

Remarques complémentaires

Les données montrent que les États-Unis maintiennent une position dominante en tant qu’investisseur en France, avec des impacts significatifs sur l’emploi et l’innovation. La relation économique franco-américaine reste robuste, malgré une baisse des flux mondiaux d’IDE en 2023 due à des facteurs comme la réduction des fusions-acquisitions transfrontalières. Les chiffres peuvent varier légèrement selon les sources (Banque de France, BEA, Business France)

5 – Achats d’entreprises françaises par des investisseurs États-Uniens

Il est difficile de fournir un chiffre exact et complet sur le nombre d’entreprises françaises (productrices de biens ou services, financières, immobilières, ou autres) vendues à des investisseurs américains depuis 2008, car les données précises et exhaustives ne sont pas toujours publiques ou centralisées. Cependant, en s’appuyant sur les informations disponibles dans les sources consultées, on peut fournir une synthèse et une estimation partielle, tout en soulignant les limites de ces données.

Données disponibles et estimations :

Chiffres globaux récents :

Selon une publication de TF1 Info en avril 2025, plus de 1 600 entreprises françaises auraient été rachetées ou passées sous contrôle américain depuis 2014. Ce chiffre, attribué à François Ruffin, inclut des entreprises de divers secteurs, mais il n’est pas détaillé par type (biens, services, financier, immobilier, etc.).

Une publication des Échos en février 2025 mentionne que les États-Unis auraient acquis pour plus de 130 milliards de dollars de fleurons français en dix ans (2015-2025), sans préciser le nombre exact d’entreprises, mais en citant des cas emblématiques comme Alstom, Technip, et la branche santé grand public de Sanofi (Doliprane).

Entreprises stratégiques :

Une analyse de l’IHEDN et du consultant Augustin de Colnet indique que, de 2008 à 2023, environ 15 entreprises stratégiques françaises ont été rachetées par des investisseurs étrangers, dont 11 par des acteurs américains. Ces entreprises opèrent dans des secteurs clés comme l’énergie (ex. : Alstom Énergie, rachetée par General Electric en 2014), l’aéronautique (ex. : Latécoère, rachetée par Searchlight en 2019), ou les semi-conducteurs (ex. : OMMIC).

Secteurs variés :

Industrie et énergie : Des cas notables incluent Alstom (branche énergie, General Electric, 2014), Technip (fusion avec FMC Technologies, 2017), et Exxelia (rachetée par Heico, 2023).

Pharmacie et santé : La vente de la filiale de Sanofi (Opella, productrice de Doliprane) à CD&R en 2024 a été largement médiatisée.

Technologie et start-ups : Des start-ups comme eFront (rachetée par BlackRock en 2019 pour 1,3 milliard de dollars), Silæ (Silver Lake Partners), et Drivy (Getaround) illustrent l’intérêt américain pour les jeunes entreprises technologiques françaises.

Services financiers : Proxinvest, une agence de conseil en vote, a été rachetée par Glass Lewis.

Autres secteurs : Des entreprises comme HGH (technologies infrarouges, rachetée par Carlyle en 2018) ou Pechiney (aluminium, rachetée par Alcan en 2003, puis par Rio Tinto) montrent la diversité des acquisitions, bien que certaines précèdent 2008.

Tendances générales : En 2014, une année record, les acquisitions d’entreprises françaises par des investisseurs étrangers (tous pays confondus) ont atteint 112 milliards de dollars, avec les États-Unis en tête (156 acquisitions).

Les secteurs stratégiques (défense, énergie, santé, technologies critiques) sont particulièrement surveillés par l’État français via la procédure IEF (Investissements Étrangers en France). En 2022, sur 325 dossiers déposés, 131 rachats ont été autorisés, majoritairement par des investisseurs non européens, dont les États-Unis.

Les start-ups technologiques françaises attirent de plus en plus les fonds américains, souvent avant même leur première levée de fonds significative.

Limites et incertitudes :

Manque de données exhaustives : Aucun organisme ne publie une liste complète des rachats par secteur et par nationalité de l’acheteur depuis 2008. Les chiffres cités (ex. : 1 600 entreprises) manquent de ventilation détaillée et pourraient inclure des rachats partiels ou des prises de participation minoritaires.

Définition floue : Les termes comme « entreprises françaises » ou « fleurons » ne précisent pas toujours si l’on parle de PME, de grandes entreprises, ou de filiales. Par exemple, certaines acquisitions concernent des branches spécifiques (ex. : Alstom Énergie) et non l’entreprise entière.

Période 2008-2025 : Les données les plus précises couvrent souvent des périodes plus courtes (ex. : 2014-2025). Les rachats avant 2014, comme Pechiney (2003), sont parfois inclus dans les analyses globales, ce qui complique le décompte.

Sources non vérifiées : Les posts sur X, bien que reflétant un sentiment public, ne sont pas toujours fiables. Par exemple, le chiffre de 1 570 entreprises rachetées depuis 2015 (post de @camille_moscow ) est proche de celui de TF1 Info, mais reste non détaillé.

Estimation prudente :

En croisant les sources, on peut estimer que plusieurs centaines d’entreprises françaises, potentiellement entre 1 000 et 2 000, ont été rachetées ou partiellement acquises par des investisseurs américains depuis 2008. Ce chiffre inclut :

Grandes entreprises et fleurons : Environ 10 à 20 cas emblématiques dans des secteurs stratégiques (Alstom, Technip, Latécoère, etc.).

PME et start-ups : Plusieurs centaines, notamment dans la technologie et les services.

Filiales et participations : Une part importante des 1 600 entreprises mentionnées pourrait inclure des rachats partiels ou des filiales.

Cependant, sans accès à une base de données complète (comme celle de Thomson Reuters ou Dealogic, mentionnée dans certaines sources), il est impossible de confirmer un chiffre exact ou de détailler par secteur (biens, services, financier, immobilier).

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Sources statistiques à consulter pour approfondissement :

Pour obtenir un décompte précis, il faudrait consulter des bases de données spécialisées (ex. : Thomson Reuters, Bloomberg) ou des rapports du ministère de l’Économie (Direction générale du Trésor). aussi explorer des études de la Chambre de commerce franco-américaine ou de Paris Europlace, qui suivent les investissements transatlantiques.

Conclusion :

La relative abondance des ventes d’entreprises françaises à des entrepreneurs américains et l’absence d’une comptabilité de ses ventes par un organisme d’État montrent l’absence d’une stratégie économique et idéologique de SOUVERAINETÉ nationale.

De surcroît, la vente d’entreprises stratégiques affaiblit considérablement le potentiel économique de notre pays et rend la France dépendante économiquement et donc politiquement d’une puissance étrangère.

6 – BlackRock et Vanguard Maîtres de la France ?

BlackRock et Vanguard deux des plus grands gestionnaires d’actifs au monde, exercent une influence notable sur la finance et l’économie à l’échelle mondiale, y compris en France. Leur impact en France touche plusieurs secteurs, notamment la finance, l’économie, et potentiellement la politique, bien que leur rôle direct dans ce dernier domaine soit souvent sujet à débat et à des perceptions exagérées. Voici une analyse détaillée basée sur les informations disponibles :

1. Implantations en France

BlackRock :

BlackRock est implanté en France depuis plusieurs années, avec un bureau à Paris qui a vu ses effectifs croître significativement (de 30 à 50 personnes entre 2015 et 2018).En 2024, BlackRock emploie environ 180 personnes dans son bureau à Paris, selon les informations disponibles. Ce chiffre est basé sur des données antérieures (février 2020) indiquant 180 salariés pour la branche française, sans indication de changement significatif depuis.

La société a créé une société de gestion à Paris en 2018, en partie pour répondre aux enjeux réglementaires liés au Brexit, renforçant ainsi sa présence en Europe continentale.

BlackRock gère environ 30 milliards d’euros d’encours en France, ce qui représente une part de marché modeste (3 % pour la clientèle privée et moins de 1 % pour les investisseurs institutionnels).

Jean-François Cirelli, président de BlackRock France, Belgique et Luxembourg, joue un rôle clé dans l’intégration de la firme dans l’écosystème financier français.

Vanguard :

Vanguard, bien que moins médiatisé en France, est également présent sur le marché européen, mais sa présence physique en France est limitée. En raison des réglementations européennes (notamment UCITS), seule une partie de ses fonds négociés en bourse (ETF) est accessible en France.

Vanguard gère plus de 10 100 milliards de dollars d’actifs à l’échelle mondiale (au 30 septembre 2024), mais ses activités en France se concentrent principalement sur les ETF et les fonds indiciels à faible coût.

2. Influence sur la finance et l’économie en France

Gestion d’actifs et participations dans les entreprises françaises :

BlackRock détient en moyenne 3,43 % du capital des entreprises du CAC 40, avec une présence dans chaque société de cet indice. Bien que ces participations soient significatives, elles ne visent pas la prise de contrôle, mais plutôt la diversification des portefeuilles pour le compte de clients.

Vanguard possède également des participations dans de nombreuses entreprises françaises, mais agit principalement comme un intermédiaire pour ses 50 millions d’investisseurs, sans chercher à influencer directement la gestion des entreprises.

Les deux firmes dominent le marché des ETF, qui représentent une part croissante des investissements en France. Par exemple, BlackRock gère 3 886 milliards de dollars d’ETF à l’échelle mondiale, et Vanguard a collecté 210 milliards d’euros en ETF en 2020.

Dette souveraine et influence macroéconomique :

BlackRock détient une part importante de la dette française, avec un encours qui a doublé pour atteindre 32 milliards de dollars en août 2018. Cette position lui confère un levier potentiel sur les marchés financiers français, notamment en cas de revente massive.

Quel serait le montant de la part de la dette française détenue par BlackRock en 2024 ?

Les informations disponibles ne permettent pas de déterminer précisément le montant exact de la dette française détenue par BlackRock en 2023 ou 2024. Cependant, voici ce que l’on peut déduire des données récentes :

En 2018, BlackRock détenait environ 32 milliards de dollars de dette française, selon des sources fiables.

En 2024, BlackRock a investi un total de 232 milliards d’euros en France, tous types d’actifs confondus (actions, dette souveraine, dette d’entreprise, infrastructures, etc.), dont une partie concerne la dette française, mais sans détail précis sur la proportion spécifique de la dette souveraine.

La dette publique française totale s’élevait à 3 228,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, soit 112 % du PIB, avec environ 53,2 % détenus par des investisseurs non-résidents, catégorie dans laquelle BlackRock est inclus.

Aucune source récente ne fournit un chiffre exact pour la part de la dette française détenue par BlackRock en 2023 ou 2024. Étant donné que BlackRock est un acteur majeur de la gestion d’actifs avec 11 500 milliards de dollars d’encours globaux en 2024, il est probable que leur détention de dette française ait augmenté depuis 2018, en ligne avec leur croissance et leur intérêt pour les actifs français. Cependant, sans données spécifiques, il est impossible de confirmer un montant précis.

Certains observateurs estiment que cette détention de dette donne à BlackRock une influence indirecte sur les politiques économiques françaises, car les gouvernements doivent maintenir la confiance des grands créanciers.

Réforme des retraites :

BlackRock et Vanguard sont souvent cités dans le contexte de la réforme des retraites en France, notamment celle de 2020. Des critiques, y compris de figures politiques comme Jean-Luc Mélenchon, ont accusé BlackRock d’influencer la réforme pour favoriser l’épargne privée et les fonds de pension, secteurs où BlackRock excelle.

Vanguard a également publié un manifeste en 2020 plaidant pour une harmonisation des systèmes de retraite en Europe et une augmentation de l’épargne personnelle, ce qui a alimenté les soupçons d’intérêts dans le marché français des retraites.

Cependant, ces accusations sont souvent considérées comme exagérées, car BlackRock et Vanguard gèrent des actifs pour le compte de tiers et n’ont pas de contrôle direct sur les politiques publiques.

3. Influence politique en France

Relations avec le gouvernement :

Larry Fink, PDG de BlackRock, a entretenu des relations privilégiées avec Emmanuel Macron, notamment depuis son élection en 2017. Fink a été reçu à l’Élysée peu après l’investiture de Macron, ce qui a suscité des critiques dans les milieux financiers français.

Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF Suez, a reçu la Légion d’honneur en 2018, ce qui a été perçu par certains comme un signe de la proximité entre BlackRock et le gouvernement français.

Ces relations sont souvent interprétées comme une volonté de Macron d’attirer les investisseurs étrangers, mais elles alimentent également les théories d’une influence excessive de BlackRock sur les politiques françaises.

Lobbying :

BlackRock est inscrit au registre de transparence des représentants d’intérêts auprès de la Commission européenne depuis 2010, déclarant des dépenses de lobbying de 1,25 à 1,5 million d’euros en 2020. En 2018, la firme a dépensé près de 1,5 million d’euros pour influencer le Parlement européen, notamment sur les questions de taxation et de régulation financière.

En France, BlackRock mène un lobbying actif pour promouvoir des politiques favorables aux marchés financiers, notamment dans le cadre des retraites et de la gestion d’actifs.

Vanguard, en revanche, est moins visible dans les activités de lobbying en France, se concentrant davantage sur ses produits financiers.

Perceptions et controverses :

BlackRock est souvent qualifié de « Grand Satan » de la finance par ses détracteurs en France, notamment en raison de son rôle perçu dans la réforme des retraites et de ses investissements dans les énergies fossiles. Des manifestations, comme celles des « gilets jaunes » et d’Extinction Rebellion en 2020, ont ciblé son siège parisien.

Des posts sur X reflètent un sentiment de méfiance, accusant BlackRock et Vanguard de contrôler la France via la dette et les grands groupes. Par exemple, un utilisateur affirme que « les vrais patrons de la France s’appellent BlackRock, Vanguard et State Street ». Ces allégations, bien que populaires, manquent souvent de preuves concrètes et par leur exagération contribue à discréditer l’idée d’une influence réelle de BlackRock en France.

4. Limites de leur influence

Rôle de gestionnaire pour compte de tiers :

BlackRock et Vanguard ne possèdent pas directement les actifs qu’ils gèrent (10 646 milliards de dollars pour BlackRock et 10 100 milliards pour Vanguard en 2024). Ces fonds appartiennent à des clients (particuliers, fonds de pension, institutions), ce qui limite leur capacité à imposer des décisions stratégiques.

Leur gestion indicielle (ETF) repose sur la réplication passive des indices boursiers, ce qui réduit leur influence directe sur les entreprises.

Réglementations et contre-pouvoirs :

En France, les décisions politiques relèvent des élus, et les institutions comme la Banque de France ou la BCE supervisent les marchés financiers. BlackRock et Vanguard n’ont pas de pouvoir juridique direct sur les politiques publiques.

Les accusations d’influence excessive sont souvent nuancées par des experts, qui soulignent que leur pouvoir est plus macroéconomique (stabilité des marchés) que microéconomique (contrôle direct des entreprises).

Votes en assemblées générales :

Bien que BlackRock et Vanguard détiennent des droits de vote importants (jusqu’à 25 % dans le S&P 500), ils ne votent pas systématiquement en bloc et se concentrent sur les intérêts financiers à long terme de leurs clients, plutôt que sur des objectifs politiques.

BlackRock a réduit son soutien aux résolutions ESG (environnementales, sociales et de gouvernance), passant de 40 % en 2021 à 9 % en 2023, pour éviter les controverses politiques.

5. Critiques et enjeux environnementaux

BlackRock et Vanguard sont critiqués pour leurs investissements massifs dans les énergies fossiles. BlackRock est le plus grand investisseur mondial dans le charbon, avec 2,1 milliards de tonnes de réserves de charbon thermique, et les deux firmes détiennent 27 % des actions des géants pétroliers comme Chevron et ExxonMobil.

En France, des mouvements écologistes comme Youth for Climate ont dénoncé BlackRock pour ses investissements « écocides » et son rôle perçu dans la réforme des retraites.

Vanguard, bien que moins ciblé, est également critiqué pour son manque de politiques concrètes en matière de droits autochtones et de transition énergétique.

Conclusion

BlackRock et Vanguard exercent une influence significative sur la finance et l’économie françaises grâce à leurs participations dans les entreprises du CAC 40, leur détention de la dette souveraine, et leur rôle dans les ETF. Leur impact politique, bien que réel à travers leur détention d’une partie de la dette publique et dans le domaine des ETF, est à relativiser.

7 – Les étudiants américains poursuivant des études en France.

Les données précises sur le nombre d’étudiants américains poursuivant leurs études en France varient selon les sources et les années. Selon le rapport Open Doors 2022, environ 1 025 étudiants américains ont étudié en France durant l’année académique 2020-2021, une baisse significative (-88 %) par rapport aux 8 528 de 2019-2020, attribuée à la pandémie de COVID-19. Cependant, le rapport Open Doors 2023 indique une reprise, avec 14 397 étudiants américains en France pour 2021-2022, plaçant la France au 4e rang des destinations préférées après l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne.

Pour 2023-2024, bien que des chiffres exacts pour les étudiants américains ne soient pas toujours isolés dans les données globales, Campus France note une légère hausse de 3 % des étudiants en provenance des États-Unis, dans un contexte où les Amériques dans leur ensemble enregistrent une baisse de 1 %. En 2022, les Américains représentaient environ 9 % des étudiants internationaux en mobilité en France, soit environ 27 900 étudiants sur un total de 310 800, mais ce chiffre inclut d’autres nationalités américaines.

En résumé, pour 2021-2022, environ 14 400 étudiants américains auraient étudié en France, principalement dans des programmes courts ou d’échange. Pour 2023-2024, on peut estimer un chiffre légèrement supérieur, probablement entre 15 000 et 20 000, compte tenu de la croissance modérée signalée.

Spécialités les plus prisées

Les spécialités privilégiées par les étudiants américains en France ne sont pas toujours détaillées dans les sources, mais des tendances générales émergent :

Commerce et gestion : Le commerce est une discipline populaire, notamment dans les écoles de commerce françaises, qui attirent 11 % d’étudiants internationaux en plus en 2023-2024. Les programmes en anglais et la réputation des écoles comme HEC ou ESSEC séduisent les Américains.

Sciences sociales : Les sciences sociales, incluant l’histoire, la sociologie et les études culturelles, sont très prisées, surtout dans les programmes d’échange courts (semestre ou été). Ces disciplines permettent aux étudiants américains de s’immerger dans la culture et l’histoire françaises.

Lettres, langues et sciences humaines : Environ 30 % des étudiants internationaux en France choisissent ces domaines, et les Américains ne font pas exception, notamment pour apprendre ou perfectionner leur français. Les cours de littérature, de linguistique et de civilisation française sont populaires dans les universités et les programmes d’étude à l’étranger.

Arts et culture : La France, et Paris en particulier, attire pour les études en histoire de l’art, mode, design et arts culinaires, bien que ces domaines soient moins quantifiés dans les données globales.

Sciences exactes : Bien que moins dominantes pour les Américains par rapport aux étudiants d’autres régions (32 % des internationaux choisissent les sciences), certains optent pour des programmes scientifiques, notamment en mathématiques ou physique, dans des établissements prestigieux.

Contexte et remarques

Programmes courts : La majorité des étudiants américains en France participe à des programmes d’échange ou d’été (49 % pour des séjours estivaux, 30,3 % pour un semestre), plutôt que des cursus diplômants complets.

Hervé Debonrivage


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