Le mode de production primitif

samedi 26 juillet 2008.
 

Texte maoïste pouvant contribuer (un peu) à une approche du sujet.

Une nouvelle ère, celle de l’homme

Introduction

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- Dans la voie tracée par Darwin et le transformisme, les savants actuels disent grosso modo que la Terre est âgée de 4 milliards d’années, et que les premiers êtres microscopiques sont apparus il y a 2 milliards d’années. Ils démontrent que le produit supérieur de l’évolution naturelle , émergeant des 4 000 espèces de mammifères, et engendré par une espèce très évoluée d’anthropoïdes grégaires du Vieux monde il y a un million d’années, c’est l’homme lui-même, dans la personne du Pithécanthrope.

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- Les fondateurs du socialisme scientifique, Marx et Engels, ont montré que l’apparition de l’homme marquait un tournant décisif dans le développement de la nature, parce que c’était celle d’une espèce animale apte au travail social , c’est-à-dire comportant aussi bien physiquement que par son genre de vie des traits inédits.
- Chez le Pithécanthrope, la marche érigée est devenue un trait spécifique. Sa main se distingue relativement peu de celle de l’homme actuel et est donc apte à des manipulations complexes. Le volume de son cerveau (900 cm³) est déjà le double de celui de notre ancêtre simiesque, le Dryopithèque (400 cm³) proche du Chimpanzé actuel.

- À ces traits physiques correspondent – et c’est cela qui importe – un genre de vie nouveau.

Primo, l’homme ne se contente plus d’utiliser des objets naturels comme outils occasionnels, il les retouche, en fabriq ue et ne peut plus s’en passer pour vivre. Autrement dit avec l’homme est né le travai l, “condition fondamentale première de toute vie humaine” (Engels). “L’animal parvient tout au plus jusqu’à la cueillette, l’homme produit, il crée des moyens d’existe nce au sens large du terme, moyens que sans lui la nature n’aurait pas produits” (Engels).

Secundo, au grégarisme zoologique de nos ancêtres se substitue l’état social, le troupeau de singes fait place à la communauté humaine. “Pour sortir de l’animalité, pour accomplir le plus grand progrès qu’offre la nature (...) il fallait remplacer l’insuffisante capacité défensive de l’individu par la force unie et l’action collective de la horde (...). Mais la tolérance réciproque entre mâles adultes, l’affranchissement de toute jalousie, étaient les conditions première s pour la formation de ces groupes plus vastes et durables (...). La horde et la fa mille (animale) ne sont pas complémentaires l’une de l’autre, mais opposées (...). Et de fait, que trouvons-nous comme la forme la plus ancienne, la plus primitive de la famille (humaine) (...) ? En dernier ressort (nous sommes renvoyés) à une période de co mmerce sexuel sans entraves” (Engels). Les premiers hommes fabriquent donc leurs o utils et les utilisent en commun, un lien nouveau les unit, celui du travail. “De la nécessité du commerce avec d’autres hommes” (Marx), naissent simultanément le langage articulé et la pensée. Travail et langage réagissent sur le développement du cerveau, et c’est ainsi que les actes de l’homme acquièrent un caractère conscient.

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- Voilà comment se présente la société humaine à l’aube de notre histoire. L’espèce humaine emprunte une nouvelle voie de développement, non seulement différente de celle des autres animaux, mais qui suit une direction complètement opposée. Les premiers hommes, quoique pe u distincts au début des autres singes, commencent cependant à influer eux-mêmes sur le cours de leur histoire. Cette influence n’a fait que croître avec le temps, de sorte qu’en se perfectionnant l’homme parvint à occuper la première place parmi les êtres et à dominer la nature. Comme le dit Pavlov, avec le Pithécanthrope s’ouvre une nouvelle ère de l’histoire naturelle : l’anthropogène , c’est-à-dire l’ère de l’homme !

A- La loi économique fondamentale de la société primitive

L’histoire de la communauté primitive, qui couvre les deux grandes périodes de la sauvagerie et de la barbarie, est celle de l’enfance de l’humanité, de la SOCIÉTÉ NATURELLE.

Cette histoire s’étend depuis l’apparition de l’homme, il y a un million d’années, jusqu’à l’avènement de la civilisation av ec les États esclavagistes de l’antiquité classique il y a 2 500 ans.

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- Ce qui constitue le “mode de production” , la base de la communauté primitive et en fait une société naturelle, c’ est l’unité des deux aspects contradictoires suivants :

a- L’homme primitif rompt radicalement avec le règne animal en s’opposant à l’ensemble de la nature extérieure par le travail social ;

b- L’humanité elle-même ne s’affirme encore que comme collectivité naturelle, fondée sur les liens du sang. C’est dans les limites de ces liens naturels entre les hommes que s’exerce leur action consciente sur le reste de la nature.

Par suite, ce qui détermine les institutions sociales primitives est moins la production matérielle que la production des hommes eux-mêmes. Et pour expliquer les transformations de la société archaïque, “le mode de production (matérielle) est moins décisif que le degré de décompositi on des vieux liens de consanguinité (...) dans la tribu” (Engels).

2 - Les “rapports de production” de la communauté primitive sont déterminés à leur tour par les deux aspects opposés suivants :

a- À cette époque, la force de travail unie de la collectivité est la force productive essentielle, l’emportant sur les moyens de production rudimentaires, tels que les outils de pierre, et pour assurer leur subsistance comme leur protection, les hommes primitifs ont avant tout recours au travail en commun. C’est pourquoi ils ne conçoivent pas les moyens de production, en premier lieu le territoire, autrement que comme propriété sociale. Les fruits du travail, obtenus conjointement, appartiennent aussi à la collectivité, qui répartit la part dévolue à la consommation personnelle directement – sans échange – et égalitairement entre ses membres menant une vie domestique communiste.

b- Ces rapports économiques communautaires ne sont pas le fait d’individus libres associés, mais les rapports spontanés qui surgissent du “totalitarisme” naturel que connaît la collectivité fondée sur les liens du sang, dépendant dans une très large mesure de la nature environnante, complètement écrasée par les difficultés de l’existence, de la lutte contre la nature. Le travail des hommes est tout entier consacré à l’obtention des produits naturels immédiatement nécessaires à la survie de la communauté et ne crée aucun excédent durable. Leur coopération se limite à l’exécution collective simultanée de travaux du même genre, à la coopération simple qui précède toute division sociale du travail.

D’une part donc, la société naturelle ignore la division de la société en classes sociales antagoniques d’exploiteurs et d’exploités, et la régulation de la production par des lois sociales aveugles ; d’autre part, à cette époque, “là où existe la communauté (...) elle est nécessairement (... ) héritage du règne animal” (Engels).

Dans la communauté primitive, la force de travail individuelle est non pas autonome, mais apparaît comme l’organe de la force collective de la tribu ; ceci explique que l’asservissement des producteurs ait été possible ultérieurement. De même, les institutions sociales se présente nt comme “un pouvoir supérieur donné par la nature” (Engels), et ceci laisse la voie ouverte à l’oppression étatique.

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- La loi “économique” fondamentale de la communauté primitive, écrasée par les difficultés de la lutte contre la nature, consiste dans la communauté spontanée de la production – et donc de l’appropriation des conditions de production -, et la répartition directe et égalitaire des produits au sein des collectivités communistes, sur la base de l’organisation du peuple selon les liens du sang.

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- Par sa constitution même, le mode de production de la communauté primitive est relativement immuable, et ne peut évoluer qu’avec le temps. Ceci dit, il a une histoire , et passe par des phases successives d’essor, d’apogée et de déclin. Nous trouvons même autant, sinon plus, de différence entre ces trois phases qu’entre les formes successives de société civilisées  : esclavagiste, féodale et capitaliste. Le principe d’évolution du régime économique de la communauté primitive est le suivant : dans le cadre de la structure sociale basée sur les liens du sang, la productivité du travail se développe peu à peu et, avec elle : la propriété privée et l’échange ; l’inégalité des richesses ; la possibilité d’utiliser la force de travail d’autrui. Tous les éléments qui forment la base des oppositions de classes se trouvent alors réunis au sein même de la vieille société naturelle. Celle-ci cherche à s’adapter aux circonstances nouvelles au cours des générations, jusqu’à ce que l’incompatibilité de l’une et des autres exige un complet bouleversement. Du même pas donc que l’homme accroît son pouvoir sur la nature extérieure, il sape sa constitution interne héritée de la nature, et le temps est alors venu où peut et doit s’instaurer une organisation sociale historique, ayant une base proprement économique.

B- Le développement de l’économie primitive

1- La tribu à classes sexuelles (S1-S2)

1 L’humanité primitive dut tout d’abord SURMONTER D’IMMENSES OBSTACLES EXTÉRIEURS avant de constituer une société digne de ce nom. Les tribus, alors peu nombreuses, sans cesse menacées par la famine et les carnassiers, avaient une existence précaire et ignoraient tout établissement fixe. Mais grâce à la cohésion sociale, au travail en collectivité, les hommes se sont eux-mêmes développés, ils ont prospéré et se sont imposés au monde. L’humanité vécut alors les moments les plus impressionnants de son histoire, tant il est vrai que les premiers pas sont les plus difficiles. Cette période d’essor de l’économie primitive s’étend sur des centaines de milliers d’années, jusqu’au Paléolithique supérieur exclu, il y a 40 000 ans.

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- Tout comme nos ancêtres simiesques, le Pithécanthrope vivait essentiellement de cueillette et de ramassage de fruits, racines, etc. Mais dès les premiers temps il commença à se nourrir de chair animale, et la longue période qui nous occupe n’est que celle de l’importance croissante prise par la pêche et la chasse.

L’usage, puis la production du feu permirent de faire cuire ou griller la chair animale ainsi que les autres aliments, les rendant plus variés et plus digestibles. La maîtrise du feu eut une importance plus grande encore : elle “a donné à l’homme pour la première fois l’empire sur une force de la nature et, en cela, l’a séparé définitivement du règne animal” (Engels).

Le feu réchauffe l’homme, le protège des fauves ; il l’aide à la chasse et enfin à la fabrication d’instruments. Ces outils et armes sont peu à peu moins grossiers : aux simples éclats de silex succèdent des instruments taillés sous toutes leurs faces, à la massue se joint la lance à pointe de pierre.

- Grâce à la chasse et au feu, l’homme peut conquérir de nouvelles aires d’habitation hors de sa patrie asiatique tropicale originelle. “De même que l’homme apprit à manger de tout ce qui était comestible, de même il apprit à vivre sous tous les climats.

Il se répand par toute la terre habitable, lui, le seul animal qui était en état de le faire par lui-même” (Engels).

L’homme utilise des peaux pour se couvrir, il occupe les cavernes et installe des campements provisoires dans les régions traversées. Sa vie nomade accroît en retour son expérience. C’est ainsi qu’il résiste aux glaciations qui frappent la majeure partie de l’Europe il y a 100 000 ans, alors que notre continent connaissait au début du quaternaire une flore et une faune subtropicales.

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- Plus la chasse s’affirme comme activité revenant à l’homme, plus se stabilise la division naturelle du travail , selon le sexe et l’âge.

Simultanément, l’organisation de la tribu sur la base de la différence de sexes se perfectionne, tandis que l’on connaît les mariages collectifs entre groupes définis par des usages qui tendent à limiter peu à peu les relations matrimoniales entre consanguins : d’abord entre parents et enfants collectifs, puis entre frères et sœurs d’une même mère et enfin plus éloignés.

À mesure que les hommes augmentent leur expérience de la production collective et organisent leurs liens sociaux selon des coutumes complexes, de véritables langues se forment et le savoir des hommes s’enrichit, tels ces aborigènes australiens qui connaissent plus de 300 espèces de plantes comestibles.

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- Par le travail et le langage, c’est en définitive l’homme tout entier – corps et esprit – qui se forme, par sa propre acti vité vitale. L’alimentation carnée eut une importance décisive sur l’auto-développement de l’homme. “L’homme n’est pas devenu l’homme sans régime carné” (Engels). Ce qui est au plus haut point caractéristique de l’évolution humaine, c’est que plus l’homme devenait “carnassier”, plus il perdait ses traits simiesques.

Le Pithécanthrope au front fuyant, aux maxillaires saillants, marchant le dos voûté en pliant les genoux, laisse la place, il y a 100 000 ans, à l’homme de Neandertal dont le cerveau a le volume de celui de l’homme moderne (1 300 cm³).

Les hommes achevés, ou Néanthropes, apparaissent en fin il y a moins de 50 000 ans ; ils sont dotés de la voûte plantaire qui donne à l’ homme moderne sa démarche souple, leur front haut recouvre des lobes frontaux développé s, leur menton est accusé ; ils ont les proportions des membres et les asymétries typiques de l’homme actuel. Désormais l’espèce humaine est parfaitement constituée dans ses traits essentiels, tout à fait apte à la production collective, à l’action réfléchie et au langage articulé. “Dans un sens, il nous faut dire : le travail a créé l’homme lui-même” (Engels).

2- La tribu à clans maternels (S3-B1)

La formation de l’Homo sapiens ouvre une nouvelle période dans l’évolution de la société primitive. Une série de progrès dénote alors l’obtention régulière du nécessaire et l’apparition d’agglomérations fixes, ce qui se traduit par la constitution de la première forme de SOCIÉTÉ HUMAINE PROPREMENT DITE.

Cette période où l’économie primitive atteint son apogée commence il y a 40 000 ans, avec le Paléolithique supérieur, après les grandes glaciations, et s’achève à la fin de l’âge de la pierre, il y a quelques 7 000 ans.

- Au début de cette période, les régions européenne, méridionale et orientale de l’ancien monde, se trouvant probablement isolées, les différentes races humaines se différencient, et confèrent à l’homme achevé les caractères extérieurs secondaires connus qui touchent à la peau, aux yeux, aux cheveux, etc.

La production connaît d’importants perfectionnements grâce à l’apparition d’outils destinés à en fabriquer d’autres (burins, etc.), d’instruments combinés de bois et de silex et du travail de l’os et de la corne. Mais surtout l’invention des armes de jet à longue distance, du lance-javelot d’abord, de l’arc et la flèche plus tard, donne naissance à la chasse intensive du gros gibier. La chasse devient une branche permanente du travail et la viande un aliment régulier.

À la fin du Paléolithique supérieur, il y a 15 000 ans, les glaciers reculent une dernière fois, et de vastes étendues se couvrent d’épaisses forêts. C’est à ce moment que les hommes mettent le pied sur les continents américain et australien. Au Néolithique supérieur, le travail de la pierre polie s’améliore encore par le perçage et le sciage. Mais surtout on voit apparaître, en Orient d’abord il y a 7 000 ans, l’agriculture et l’élevage primitifs  : culture de jardins au moyen de la houe en bois et élevage en enclos qui fournissent un nouvel appoint alimentaire. À ce moment naissent aussi le métier à tisser et la poterie manuelle.

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- Les activités anciennes, comme la cueillette qui garde un grand rôle, et les activités nouvelles, comme la chasse intensive et la culture primitive, ne peuvent être réalisées qu’en commun, et la coopération simple dans le travail arrive même à cette époque à son sommet. “Ce type primitif de production collective ou coopération était, bien entendu, le résultat de la faible sse de l’individu et non de la socialisation des moyens de production” (Marx).

La division naturelle du travail atteint également son point culminant, si bien que dans la vie sociale les hommes et les femmes constituent des associations séparées ayant leurs locaux et leurs fêtes, campent séparément, parlent des dialectes différents.

- La chasse intensive et la production primitive de subsistances naturelles, la conservation des vivres permettent pour la première fois un mode de vie sédentaire . Les hommes érigent de vraies huttes et creusent des abris dans le sol ; puis comme les outils de pierre perfectionnés améliorent le travail du bois, on voit apparaître des villages de pêcheurs sur pilotis, des maisons de bois et des villages palissadés.

Comme la production, le ménage est communautaire  : la “grande maison” abrite jusqu’à des centaines de personnes ; c’est une base économique dont les femmes sont les véritables organisatrices. En effet, leur activité productrice est une source de subsistances plus sûre et plus régulière que la chasse. Ce sont elles qui gèrent l’entrepôt collectif et règlent la vie domestique.

Le travail et toute la vie sociale étant communautaires, la propriété des moyens de production est collective : le sol, les instruments, le bétail, les habitations. Seuls les outils personnels, fabriqués par les individus et utilisés par eux, appartiennent aux particuliers. Mais encore ils sont transmis au clan après la mort des “propriétaires”.

D’une manière générale, l’opinion exigeait que les objets de consommation superflus soient partagés entre les membres du clan, ou tout au moins les proches.

- À ces transformations de la vie matérielle correspond une évolution toute nouvelle de la constitution sociale.

Depuis l’origine, la communauté sexuelle empêchait que la paternité soit certaine : l’enfant connaît sa mère mais non son père. Par ailleurs, l’interdiction toujours plus prononcée du commerce sexuel entre frères et sœurs collectifs finit par déterminer la composition des nouvelles communautés domestiques. Ces deux faits aboutissent, à l’époque où nous nous trouvons, à la division naturelle de la tribu en deux, puis plusieurs clans exogames apparentés réunissant chacun les descendants d’une même aïeule en ligne maternelle, à l’intérieur desquels le mariage est prohibé. Désormais donc le mari et la femme appartiennent chacun à un clan étranger, et l’enfant appartient au clan maternel ; il n’a aucun lien de parenté avec son père.

L’organisation clanale (ou gentilice) de la société est une étape inévitable de l’évolution sociale, et la première forme de société humaine véritablement organisée. Elle a une importance énorme, puisque ce tte institution se maintient jusqu’au passage à la civilisation et au-delà.

- La société clanale donne à son tour une vive impulsion aux restrictions matrimoniales entre consanguins, de sorte que le mariage par groupes s’éteint alors pour laisser la place à la famille appariée , unissant un seul homme à une seule femme. La famille appariée est la conséquence ultime de l’action de la sélection naturelle, et répondait à une aspiration intense de la part des femmes. Ainsi les unions individuelles durables, qui n’étaient qu’accidentelles auparavant, deviennent la règle. Mais il faut bien comprendre que la famille appariée n’a rien à voir avec la “cellule” familiale monogamique moderne, malgré le fait que la paternité des enfants soit désormais exactement établie. En effet, non seulement des survivances du mariage par groupes se manifesteront long temps encore (adultère légitimé, lévirat, sororat), mais plus essentiellement même : chacun des époux et ses biens appartiennent à des clans différents ; ils ne pratiquent pas la cohabitation exclusive et, loin que la famille conjugale constitue l’unité économique de base, la communauté domestique communiste connaît au contraire son plein essor ; l’autorité paternelle est inconnue dans la famille, la femme jouit d’une situation élevée et ses enfants appartiennent à son clan ; enfin le mariage est instable, facilement dissoluble de part et d’autre. Bref, la société n’est pas comme aujourd’hui un assemblage de familles conjugales, la division en clans trace au contraire une ligne de partage au sein de chaque famille.

- “Quelle admirable constitution – dit Engels – que cette organisation gentilice ! Sans soldats, gendarmes ni policiers, sans noblesse, sans rois ni gouverneurs, sans préfets ni juges, sans prisons, sans procès, tout va son train régulier (...). Bien que les affaires communes soient en nombre beaucoup plus grand que de nos jours (...) on n’a quand même nul besoin de notre appareil administratif, vaste et compliqué. Les intéressés décident et, dans la plupart des cas, un usage séculaire a tout réglé préalablement.

Il ne peut y avoir de pauvres et de nécessiteux ; l’économie domestique communiste et la gens (le clan) connaissent leurs obligations envers les vieillards, les malades, les invalides de guerre. Tous sont égaux et libres, y compris les femmes. Il n’y a pas encore place pour des esclaves, pas plus qu’en général pour l’asservissement de tribus étrangères (...).

Et quels hommes, quelles femmes produit une pareille société ; tous les Blancs qui connurent des Indiens non corrompus en té moignent par leur admiration pour la dignité personnelle, la droiture, la force de caractère et la vaillance de ces Barbares”.

3- La tribu patriarcale (B2-B3)

Avec l’apparition des formes élémentaires de la division sociale du travail, l’importance majeure prise par la produc tion de moyens de consommation naturels et l’abondance toute nouvelle de riche sses matérielles, LA SOCIÉTÉ NATURELLE EST ÉBRANLÉE JUSQU’EN SES FONDEMENTS ; une révolution se prépare qui doit consacrer l’influence prédominante du mode de production dans l’organisation sociale.

Cette période d’inexorable déclin de l’économie primitive commence avec la fonte du cuivre au Moyen-Orient, il y a 7 000 ans, et s’achève avec la formation de l’État à Rome et à Athènes, il y a 2 500 ans.

- En Amérique, où il n’y avait pratiquement pas d’animaux domesticables, et où l’on avait par contre le maïs, l’évolution fut différente de celle du Vieux monde. Les tribus les plus avancées pratiquaient, lors de la découverte, la culture irriguée qui était devenue la principale source alimentaire.

Dans le Vieux monde, peu après l’apparition des premiers outils métalliques, l’invention du chariot et l’emploi du cheval comme bête de selle entraînèrent la formation de tribus pastorales séparées des autres peuples barbares à l’âge du bronze. C’est ainsi que s’accomplit la première grande division sociale du travail.

Les tribus nomades abandonnèrent, avec leur bétail, les régions boisées traditionnelles pour les plaines herbeuses. Les éleveurs réalisèrent une élévation sensible, pour l’époque, de la productivité du travail et disposèrent d’un certain excédent. “Les tribus pastorales produisaient non seulement davantage, mais aussi d’autres aliments que le reste des barbares” (Engels). Pour la première fois, les conditions de l’échange régulier entre les communautés étaient réunies ; cet échange portait principalement sur le bétail.

La naissance de la métallurgie du fer , il y a 4 000 ans, permit seule d’évincer l’outillage de pierre, d’autant qu’elle se répandit rapide ment, le nouveau métal étant courant et facile à extraire. L’âge du fer ouvre le stade final de la barbarie, plus riche à lui seul que l’histoire primitive antérieure toute entière. La hache de fer défriche la forêt que l’on met en prairies ou que la charrue à soc de fer, tr aînée par le bœuf ou l’âne, laboure aussitôt après.

La véritable agriculture, la culture des champs est née ; elle offre un accroissement illimité pour l’époque des moyens de consommation, et provoque une explosion de la densité démographique possible en un point donné, ce qui se traduit par la formation de “cités”.

Le développement de la métallurgie d’une part, de la production proprement dite d’autre part, eurent pour conséquence la diversification sur une base nouvelle de la technique artisanale, et finalement une seconde division sociale du travail  : la séparation de l’artisanat de la production naturelle. Le fait nouveau est que, cette fois, le travail se trouve divisé au sein des communautés, ce qui crée la base non seulement d’une extension des échanges, mais de la production directe pour l’échange, de la production marchande.

La régularité des échanges avait fait surgir spontanément de la masse des marchandises une marchandise-monnaie, le bétail ; du même coup, la circulation marchande se substituait à l’échange direct. Par la suite, le métal au poids remplit cette fonction à la place du bétail. L’artisan enfin était le premier producteur à mesurer la valeur des produits par la quantité de travail dépensé.

- L’abondance inouïe de richesses nouvelles eut des conséquences sociales incalculables.

Les nouvelles tâches, capitales, de pâtre et de laboureur étaient l’affaire des hommes, qui acquirent un rôle déterminant dans la production. L’homme eut tendance à utiliser sa position pour renverser l’ordre traditionnel de filiation et de succession. Le droit paternel, le patriarcat , s’établit tout simplement : la femme s’établit dans le clan du mari, et on fit passer les enfants avec lui en leur donnant un nom gentilice correspondant. “Cette révolution (fut) une des plus radicales qu’ait jamais connues l’humanité” ; “le renversement du droit maternel fut la grande défaite historique du sexe féminin” (Engels).

- Le pouvoir exclusif des hommes une fois établi dans les clans, l’ancienne communauté domestique se disloque rapidement en autant de grandes familles patriarcales , qui constituent la transition vers la famille monogamique civilisée. Ce sont des associations domestiques qui se composent de plusieurs générations de familles conjugales, et qui, de surcroît, englobent souvent des esclaves. La série des descendants d’un même père vivent ensemble, travaillent en commun et disposent collectivement des produits du travail. Le tournant vers la monogamie est caractérisé par l’autorité paternelle et la solidité du lien conjugal ; l’homme peut seul dénouer ce dernier en répudiant sa femme, alors qu’il se réserve personnellement le droit à l’infidélité, qu’il exercera toujours plus à mesure que s’élèvera le développement social. Pour assurer la fidélité de sa femme, condition de la paternité des enfants, la femme est livrée au pouvoir discrétionnaire de l’homme. Les femmes esclaves, qui appartiennent corps et âme au mari, rabaissent encore la position de la femme, tandis que le développement de l’artisanat indépendant l’écarte toujours plus de la production sociale. “Même à la maison, ce fut l’homme qui prit en main le gouvernail ; la femme fut dégradée, elle de vint esclave du plaisir de l’homme et simple instrument de reproduction” (Engels).

- Avec les clans paternels et la famille patriarcale, ce sont les parents gentilices du mari, et pratiquement les plus proches (l es agnats), qui héritent de ses biens. L’évolution économique fait que très vite ses propres enfants deviennent les héritiers prioritaires. En effet, hormis certains travaux, tels les ouvrages d’irrigation en Orient, la production suppose de moins en moins la coopération simple. Une famille peut maintenant cultiver un terrain et s’assurer par elle-même les moyens de subsistance.

“La nécessité du travail en commun entraînait nécessairement la propriété commune des moyens de production, le travail individuel requérait la propriété privée ” (Manuel d’Économie, Moscou, 1954).

Ainsi, les notables qui avaient d’abord échangé le bétail au nom du clan le firent progressivement pour leur propre lignage. Les artisans continuèrent longtemps à cultiver de petits lopins de terre et produisaient sur commande ou pour la communauté villageoise qui les entretenait, et très peu pour le marché.

L’évolution de la branche de production fondamentale, l’agriculture, fut analogue.

À la commune archaïque, où régnait la production en commun, succède la commune agricole . Ici, les forêts, les eaux, les terres vagues, etc., dont l’importance reste grande pour la vie économique, continuent à être livrées à l’usage collectif. Mais la terre arable, quoique toujours propriété communale, est d’abord périodiquement redistribuée entre les membres de la commune, chaque cultivateur exploitant à son propre compte les champs qui lui sont assignés, et s’en appropriant les fruits ; puis on abandonne petit à petit les redistributions et la “propriété” personnelle de la terre s’affermit. De même les maisons, après parfois une phase de changement périodique de possesseurs, de viennent propriété personnelle, ainsi que le jardin qui les complètent. Mais ce sont le s produits, le bétail, les instruments, en un mot la richesse mobilière qui deviennent, les premiers, propriété privée aliénable.

En résumé, on aboutit à une combinaison très stable, mais renfermant un antagonisme irrémédiable à long terme, entre la propriété commune et l’exploitation individuelle.

Les cadres de la tribu – anciens, chefs et prêtres – et les familles aristocratiques nouvelles accaparent peu à peu les richesses. Autrement dit, l’inégalité se développe au sein même du clan, et les riches placent la communauté sous leur dépendance.

- Simultanément une autre richesse était devenue propriété privée : les esclaves.

En effet, depuis que le bétail des éleveurs nomades se multipliait plus vite que les hommes, la force de travail fournissait pour la première fois un excédent appréciable sur ses frais d’entretien. C’est ainsi que l’on épargna les ennemis vaincus, et que naquit l’esclavage domestique. L’esclave avait même l’avantage de faire souche, comme le bétail.

Cet esclavage patriarcal se distingue peu du mariage ou de l’adoption d’étrangers qui avait parfois lieu au sein des clans. Les esclaves sont peu nombreux, bien traités, ils ont femme et enfants, ils servent des familles qui n’ont presque pas recours aux échanges, ils n’ont qu’un rôle auxiliaire dans la production et le maître travaille aux côtés du captif. Mais cela annonçait l’avènement inéluctable de la division de la société en classes antagoniques, tout à fait incompatible avec l’organisation sociale du passé.

- La commune agricole, rompant les liens de parenté naturelle, crée le premier groupement social d’individus libres ; elle est plus apte à s’adapter, à s’étendre, à subir le contact avec les étrangers. La culture parcellaire et l’appropriation privée des fruits admettent un développement de l’individualité incompatible avec les conditions antérieures. L’esclavage enfin contribue à l’accumulation renforcée des excédents, et favorise le développement ultérieur achevé de la division sociale du travail entre intellectuels et manuels. En un mot, alors que se désagrège la société naturelle, se rassemblent les conditions de la civilisation , de l’industrie proprement dite, de la science, de la philosophie et de l’art.

- C’est à Athènes , dit Engels, que l’État s’élève sur les ruines de l’organisation gentilice sous sa forme la plus pure, directement des antagonismes de classes qu’elle a secrétés. Dans la Grèce des temps héroïques, nous voyons les vieux rapports sociaux encore pleins de vie, mais aussi le commencement de leur ruine :

- le droit paternel, avec transmission de la fortune aux enfants, favorise l’accumulation des richesses dans la famille et fait de celle-ci une puissance en face de la gens ;

- l’esclavage, limité tout d’abord aux étrangers, ouvre déjà la perspective de l’asservissement des membres appauvris des clans ;

- l’ancienne guerre de tribu à tribu dégénère en brigandage systématique, sur terre et sur mer, pour conquérir du bétail, de s esclaves, des trésors, donc en source normale de profit ;

- la différence de richesse agit en retour sur la constitution en créant les premiers rudiments d’une noblesse et d’une royauté héréditaires.

Bref, la richesse est prônée comme le bien suprême.

La vieille société basée sur les liens du sang, brisée par la division sociale du travail, voit grandir en son sein des antagonismes sociaux qui lui sont diamétralement opposés, et auxquels elle n’est pas adaptée, ne disposant d’aucun moyen de coercition. Elle rend l’âme et est prête à céder la place à une nouvelle société, la société politique, constituée par DES GROUPEMENTS TERRITORIAUX ORGANISÉS DANS L’ÉTAT. Dans celle-ci :

a- Le régime de la famille sera complètement dominé par le régime de la propriété, avec la FAMILLE MONOGAMIQUE fondée non sur des conditions naturelles, mais sur des conditions économiques ;

b- La PRODUCTION MARCHANDE pourra se développer librement, et avec elle la division en CLASSES ;

c- L’ÉTAT protégera la propriété privée si méprisée auparavant, sanctifiera le droit de la classe possédante d’exploiter celle qui ne possède rien, et maintiendra sur le terrain économique la lutte des classes qui constitue le contenu de toute l’histoire écrite jusqu’au communisme moderne. Les cités fortifiées de la fin de la barbarie abritent de vieilles tribus patriarcales désorganisées qui se liguent en petits peuples ; “dans leurs fossés s’ouvre la tombe béante de l’organisation gentilice et leurs tours déjà s’élèvent dans la civilisation” (Engels).

Le “communisme” primitif (Conclusion)

Le fait saillant du régime primitif, c’est sa durée. Il couvre 99 % de l’histoire de l’humanité et donc infiniment plus que les régimes civilisés réunis. En réalité il subsista même tout au long de la civilisation : d’abord sur la plus grande partie du globe qui fut colonisée au siècle dernier, ensuite dans les pays développés eux- mêmes, sous la forme de la “nouvelle commune” où seule la terre défrichée était propriété privée. C’est ainsi que lorsque sonna l’heure du communisme moderne, en octobre 1917, l’économie primitive était loin d’ être morte. La Mongolie et l’Albanie, où le communisme moderne prit le relais de l’ économie patriarcale, ont de ce point de vue valeur de symbole.

Les enseignements de cette longue histoire sont les suivants :

- La découverte par le marxisme des lois du développement de la société primitive ruine du même coup la conception bourgeoise de l’histoire humaine . Il n’est plus possible de scinder le passé de l’ humanité en “préhistoire” et “histoire”, de présenter par ce biais les premiers hommes comme des hommes achevés et l’ordre civilisé comme l’ordre “naturel” de la société. Il n’est plus possible en un mot de réduire l’“histoire” humaine à une collection d’incidents survenant à une civilisation immuable. La civilisation se révèle au contraire comme le produit laborieux de l’histoire humaine, et de surcroît comme un produit fugitif. Morgan disait à juste titre : “Le temps écoulé depuis l’aube de la civilisation n’est qu’une infime fraction de l’existence passée de l’humanité, qu’une infime fraction du temps qu’elle a devant elle”. Souvenons-nous enfin qu’“en lisant les histoires de communautés primitives écrites par des bourgeois, il faut être sur se s gardes. Ils ne reculent devant rien, pas même devant des faux” (Marx).

- Le passage de la société civilisée, divi sée en classes antagoniques, à la société communiste implique nécessairement un ce rtain retour aux conditions primitives . En effet, sa stabilité, sa capacité à résister à tous les orages de la civilisation, la communauté primitive les devait à son “communisme”, c’est-à-dire d’un côté à son union étroite avec le reste de la nature, et de l’autre à l’absence d’exploitation et d’oppression de l’homme par l’homme en son sein.

L’homme s’adapte activement à son milieu et devient par la suite le maître de la nature : telle est la loi de l’évolution de la société. Mais l’homme et la société restent partie intégrante de la nature. Or, au cours de la civilisation, l’homme ne parvint à dominer la nature qu’en la pillant et la ravageant, en mutilant sa propre nature humaine, jusqu’au point actuel où les conditions naturelles préalables de la vie sociale sont menacées en Occident, non seulement par les drogues, la pollution et la bombe atomique, mais aussi par la spécialisation crétinisante. Dire que l’heure est au communisme, c’est dire qu’elle est à la réconciliation sur une base nouvelle de la nature et de la société.

Aller au communisme, c’est aussi détruire nécessairement la famille monogamique, la propriété privée des moyens de production et la servitude des producteurs ; c’est donc retrouver aussi de ce point de vue les conditions de la société primitive, qui ignorait la division de la société en classes antagoniques et ce rejeton monstrueux de la civilisation : l’État ; c’est abolir l’ancestrale division du travail qui fonde le patriarcat et l’exploitation, avec leurs conséquences d’inégalité, de misère, d’humiliation, de cruauté et d’obscurantisme ; c’est le retour à une société où la richesse n’apparaît pas comme le but de l’homme, mais à l’inverse l’homme comme le but de la richesse.

-  La société primitive se trouvait aux antipodes du communisme moderne

. En effet, elle signifiait immobilisme et stagnation, un obstacle à la civilisation et au progrès. N’oublions pas, explique Engels, que cette organisation était vouée à la ruine :

• Elle n’alla pas au-delà de la tribu, la confédération des tribus marquant déjà le commencement de leur décadence. Ce qui était hors de la tribu se trouvait hors du droit. Là où n’existait pas expressément un traité de paix, la guerre régnait, et elle était menée avec la cruauté qui distingue les hommes des animaux.

• La constitution gentilice à son apogée impliquait une production tout à fait embryonnaire et, par suite, une population extrêmement clairsemée (5 h/100 km ² en Amérique du nord au moment de la découverte !), donc un asservissement complet de l’homme à la nature extérieure qui se dressait devant lui en étrangère et qu’il ne comprenait pas, asservissement qui se reflétait dans ses puériles représentations “religieuses”.

• La tribu restait pour l’homme la limite, au ssi bien en face de l’étranger que vis-à- vis de soi-même : la tribu, la gens et leur s institutions étaient sacrées et intangibles, constituaient un pouvoir supérieur donné par la nature, auquel l’individu restait totalement soumis dans ses sentiments, se s pensées et ses actes. Autant les hommes de cette époque nous paraissent imposants, autant ils sont indifférenciés les uns des autres.

La puissance de cette communauté de vait être brisée, elle le fut.

- Ce sont la civilisation en général et le capitalisme en particulier qui maintiennent véritablement l’humanité dans la barbarie et une condition “préhistorique”

. En effet, depuis le début de la civilisation chaque progrès est en même temps un pas en arrière relatif. Ainsi, la puissance de la communauté primitive “fut brisée par des influences qui nous apparaissent de prime abord comme une dégradation, comme une chute originelle (...). Ce sont les moyens les plus honteux – vol, violence, perfidie, trahison – qui sapent l’ancienne société gentilice, et qui amènent sa chute” (Engels).

D’un autre côté, “la société nouvelle elle-même, pendant les 2 500 ans de son existence, n’a jamais été autre chose que le développement de la petite minorité aux frais de la grande majorité des exploités et des opprimés, et ce qu’elle est de nos jours plus que jamais” (Engels). “Depuis l’avènement de la civilisation (...) (la) richesse, en face du peuple, est devenue une force impossible à maîtriser. L’esprit humain s’arrête, perplexe et interdit, devant sa propre création” (Morgan). Au même moment, ce peuple qui crée la richesse est maintenu artificiellement dans les conditions, aujourd’hui intolérables, du travail forcé pour la survie biologique.

Et tandis que l’individu “roi” de la civilisation est vidé de toute possibilité de mettre en œuvre ses capacités créatrices, cette civilisation divise l’humanité en nations xénophobes agressives, en races “supérieur es” et “inférieures”, et conduit à des génocides dont les anthropophages sauvages ne pouvaient avoir l’idée. Le capitalisme, en lutte avec les forces productives matérielles qu’il a engendrées, avec la science et avec les masses populaires, s’ est transformé en arène d’antagonismes criants, de conflits et désastres périodiques ; ce n’est plus qu’un régime social régressif, lui seul est une formation “archaïque” au vrai sens du terme.

Silvye [Freddy Malot] – 27 octobre 1973


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