Les décembristes, par Léon Tolstoï (extraits)

mercredi 18 octobre 2017.
 

Ce n’est pas ici le lieu de rappeler en détail comment les abus de toutes sortes, — l’absence de toute loi digne de ce nom, de toute garantie publique, la vénalité des juges, des fonctionnaires et des employés de tout étage, la fraude pratiquée sur une vaste échelle, les dénis de justice érigés en habitude, l’oppression des petits par les grands, et la servilité de tous, — qui devaient amener et amenèrent, en effet, la création d’un parti de mécontents, avides de légalité, de justice, de liberté ; — comment des sociétés secrètes se formèrent de toutes parts, pour se réunir bientôt en deux faisceaux parallèles : la Société du Sud, fortement organisée par le colonel Paul Pestel... et la Société du Nord qui eut pour chef nominal le prince Troubetzkoï dont la faiblesse, à l’heure de la lutte, alla jusqu’à la lâcheté, pour chef réel, le poète Conrad Ryléïev, homme de tête et de cœur, humain et ferme, le plus brave, le plus désintéressé des patriotes...

L’héritage d’Alexandre, mort sans enfant, eût dû régulièrement échoir à l’aîné de ses frères, au grand-duc Constantin, vice-roi de Pologne ; mais, celui-ci, soit pour se soustraire, en philosophe avisé, aux charges du pouvoir, soit pour se rendre plus libre d’épouser une Polonaise de petite noblesse, la belle comtesse Grudsinska, avait, dès 1820, renoncé à ses droits sur le trône... Ce ne fut que trois semaines après la mort d’Alexandre qu’arriva à Pétersbourg la lettre par laquelle Constantin déclarait renoncer et de la manière la plus formelle, à tous ses droits sur le trône, et, témoignant son inébranlable volonté à cet égard, priait son frère cadet d’accepter, de lui tout le premier, son serment de sujétion et de fidélité.

C’était le 24 décembre. Dans l’intervalle, la perplexité s’était mise dans les esprits. Le peuple et les soldats, qui avaient prêté serment au nom de Constantin, ne savaient plus à quel tzar obéir. Les conjurés résolurent de faire tourner cette indécision, cette sourde inquiétude au profit de leur entreprise, et d’agir sans plus attendre. Ils furent confirmés dans cette idée par la nouvelle que le sous-lieutenant Rostovsov, l’un des leurs, venait de les dénoncer au tzar.

Le 25, ils apprirent d’un affilié, le premier procureur du Sénat, Krasnokoutski, que le grand Conseil de l’Empire était convoqué le lendemain matin à sept heures, pour la prestation du serment ; et que tous les régiments devaient remplir cette même formalité dans leurs casernes respectives. Ils n’hésitèrent plus. Soulever la troupe, en invoquant contre Nicolas, peu aimé des soldats, le serment solennellement prêté à Constantin, en présentant la renonciation de ce dernier au trône comme une imposture inventée par l’usurpateur, entraîner sur la place du Sénat les régiments révoltés, dont le colonel prince Troubetskoï prendrait le commandement pour agir suivant les circonstances, s’assurer du Sénat, de l’empereur, former un gouvernement provisoire, tel fut le plan élaboré pour la journée du lendemain, plan qui dénotait chez ses auteurs une incroyable naïveté jointe à une absolue méconnaissance des sentiments réels du peuple et de l’armée, l’un et l’autre trop ignorants et trop inaccessibles à ces idées nouvelles de liberté que les conjurés voulaient leur inculquer d’un seul coup. « C’était là, comme le reconnut plus tard Pestel avant de marcher au supplice, c’était là prétendre moissonner avant que d’avoir semé. »


Le lendemain, dès la première heure, ceux des affiliés qui étaient officiers aux gardes se rendirent chacun dans leurs casernes ; au cri de « Hourrah Constantin ! » ils réussirent à soulever un certain nombre de soldats, qu’ils décidèrent à refuser le serment, et marchèrent avec eux sur la place du Sénat. Les marins de la garde, les grenadiers de la garde, travaillés sourdement par le capitaine Tchépine, par les frères Bestoujev et d’autres officiers, se révoltèrent les premiers ; le régiment de Moscou se joignit à l’insurrection. Chemin faisant, les conjurés railièrent un certain nombre d’hommes en frac et de gens du peuple.

Ils se retranchèrent fortement au fond de l’immense place, derrière la statue de Pierre le Grand, en face du Sénat qu’ils espéraient enlever pour en faire le siège du nouveau gouvernement. Mais le lieutenant Nassakine, chef du poste, tint bravement en échec l’effort des insurgés, qui durent renoncer à leur entreprise, et se bornèrent à attendre, l’arme au bras, les renforts promis. Mais ceux-ci tardèrent à venir. De plus, le chef désigné la veille pour commander le mouvement, le colonel prince Troubetzkoï, ne parut pas sur la place : dès le matin, il avait couru au Palais d’Hiver pour prêter serment et écarter les soupçons, et il se tint, le reste de la journée, caché chez son beau-frère, l’ambassadeur d’Autriche, où il fut saisi, le soir même, par les envoyés du tzar. Quant à Ryléïev, il parut un moment au milieu des siens ; mais, désespéré par l’absence de Troubetzkoï, il perdit, à le chercher, un temps précieux.

D’autre part, Nicolas, tout effrayé qu’il fût de cette explosion révolutionnaire, conservait néanmoins tout son sang-froid. Averti depuis plusieurs jours qu’un mouvement se préparait, il avait, la veille au soir, remplacé les régiments de sa garde, de service au Palais Impérial, suspects à bon droit, par des chasseurs de Finlande, natures frustes et dévouées, et appelé autour de lui les généraux et les troupes sur lesquels il croyait pouvoir compter ; à leur tête, il marcha contre les insurgés, que ni la défection de leur chef, ni la vue des forces militaires bien supérieures qu’on leur opposait, ne réussirent à décourager.

Nicolas était là, au milieu de ses généraux et de ses régiments. Son entourage n’était pas rassuré sur les dispositions des troupes, et, de fait, si les rebelles avaient été rejoints par un plus grand nombre de combattants, tout eût peut être changé de face. Mais l’infériorité numérique de ces derniers décida les régiments qui entouraient le tzar à lui demeurer fidèles, et ils se tinrent prêts à marcher.

L’empereur hésitait encore. Avant de donner le signal de l’attaque, il se résolut à tenter une dernière tentative de conciliation. Par son ordre, le métropolitain, revêtu de ses insignes pontificaux et entouré de son clergé, s’avança vers les révoltés. Mais s’il est peu de peuples aussi foncièrement religieux que le peuple russe, il n’en est pas non plus qui vénèrent aussi peu que lui les représentants officiels de ce Dieu qu’il adore jusqu’à la superstition. Peut-être aussi les conditions que le métropolite était chargé de transmettre ne semblèrent-elles pas acceptables : il fut accueilli par des risées, et aussi, dit-on, par une décharge de mousqueterie ; et il dut se replier précipitamment sur la place de l’Amirauté, où stationnaient les troupes impériales.

Alors le tzar se décida, et fit charger la cavalerie. Simultanément attaqués de front et pris à revers, les insurgés ripostèrent bravement. La lutte se continua entre les deux partis jusqu’aux approches de la nuit, qui tombe vite à cette saison et sous cette latitude. Vers quatre heures le tzar fit amener des canons, que l’on braqua aussitôt contre les barricades. Mais les artilleurs refusaient de tirer ; et ce fut le grand-duc Michel, dit-on, qui, arrachant la mèche aux mains du canonnier, tira lui-même le premier coup. La mitraille eut enfin raison des révoltés, qui laissèrent deux cents morts sur la neige du champ de bataille, sans compter les blessés ; sept ou huit cents d’entre eux furent faits prisonniers.

Grâce aux indications trouvées dans les papiers du prince Troubetzkoï, les arrestations, commencées dans la nuit, se continuèrent pendant toute la journée du lendemain, Ryléïev, Kakhovski, Obolensky, les frères Bestoujev, Iakoubovitch, tombèrent des premiers entre les mains de leurs ennemis.


Cette même nuit du 26 décembre 1825, sur les ordres du général Diébitch, à qui le capitaine Maïboroda avait révélé le secret de la conspiration, le général Tchernichev fit arrêter, au milieu de leurs régiments, le colonel Pestel et douze autres colonels plus ou moins compromis. S’emparer d’un tel homme équivalait à étouffer la révolte dans l’œuf ; privée de Pestel, la Société du Sud était un corps sans tête.

Néanmoins, les deux Mouraviev-Apostel, et Bestoujev-Rioumine, qu’il ne faut pas confondre avec les Bestoujev amis de Ryléïev, ne perdirent pas la tête. Ils soulevèrent au cri de : « Vive Constantin ! » quelques compagnies, le régiment de Tchernigov presque tout entier, et tinrent quelques jours la campagne.

Il se passa là, entre Serge Mouraviev et les grenadiers de son régiment, un dialogue qui en dit long sur l’état d’esprit des soldats à qui l’on essayait de parler révolution.

— Au fond, camarades, qu’avons-nous besoin de Constantin ? Nous nous passerons bien de lui comme de l’autre. C’est la république qu’il nous faut. Voyons, crions tous : Vive la République !

Ce mot singulier les effaroucha. Un vieux grenadier se fit l’interprète de ses camarades.

— Nous crierons « Vive la République ! » s’il plaît ainsi à votre Grâce, dit-il à Serge ; mais, enfin qui sera tzar ?

— Il n’y a pas de tzar dans une république.

— Oh ! alors, votre Grâce, cela ne va pas en Russie.

Et ils refusèrent de le suivre.

L’issue de la lutte ne pouvait être douteuse. Le 15 janvier 1826, Serge Mouraviev-Apostol et ses compagnons furent atteints par le général Geismar, envoyé à leur poursuite avec cinq escadrons de hussards et deux canons. D’autres détachements s’avançaient contre eux avec le général Roth, de manière à cerner complètement les six compagnies de Serge. Celui-ci disposa ses hommes en un seul carré, et tous ensemble, sur son ordre, marchèrent droit sur les canons, l’arme au bras et sans tirer un seul coup de fusil. Peut-être espérait-il gagner les artilleurs, mais il n’en fut rien. La mitraille décima ou dispersa cette poignée de braves. Mathieu Mouraviev fut tué, Serge, grièvement blessé, tomba entre les mains de Geismar, ainsi que Soloviev, Masalevsky, et sept cents conjurés. Ils n’avaient pas brûlé une amorce, pas tué un seul homme des troupes impériales : ce qui n’empêcha point le vainqueur de poursuivre d’une haine posthume les os mêmes des vaincus. Un jugement ultérieur ordonna en effet qu’il serait placé, sur les tombes des rebelles tués à Ousti-nevka, au lieu de croix ou d’autres signes chrétiens, des potences avec leurs noms.


À la suite du rapport de la commission d’enquête, cent vingt et un prévenus furent déférés par l’empereur au jugement d’une haute cour qui comprenait les trois premiers corps de l’État, c’est-à-dire le Conseil de l’Empire, le Sénat dirigeant, le Saint Synode, plus quinze personnes choisies dans les grades supérieurs de l’armée et dans les hautes fonctions civiles, en tout 80 membres environ.

Cette assemblée représentait la vieille Russie avec ses habitudes serviles, son esprit stationnaire, ses préjugés hostiles aux idées libérales ; et en présence d’hommes qui avaient voulu tout changer, qui représentaient, eux, la jeune Russie animée de sentiments bien différents, elle ne sut pas assez se défendre d’une certaine irritation, incompatible avec cette impassibilité du juge, sans laquelle la justice n’est qu’un vain mot. Ce qui est vrai, c’est que la cour n’accepta pas toutes les conséquences de son mandat : elle n’osa pas faire comparaître devant elle les inculpés, pour entendre leurs déclarations et leurs moyens de défense en séance solennelle.

Sur cent vingt-un prévenus mis en jugement, la cour condamna :

Cinq individus, placés en dehors de toute catégorie, à la peine de mort et à l’écartèlement ;

Trente-un individus composant la 1re catégorie, à la peine de mort par décapitation ;

Dix-sept individus, compris dans la 2e catégorie, à la mort politique et aux travaux forcés à perpétuité.

Cinquante-huit individus des 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e et 9e catégories, aux travaux forcés à temps, et à l’exil perpétuel en Sibérie.

Les autres condamnés furent simplement astreints à servir comme simples soldats.


Rien n’ébranla la fermeté des condamnés. Ryléïev, le poète prophétique qui faisait dire au héros d’un de ses poèmes : « Je ne l’ignore pas, un abîme s’ouvre devant le premier qui s’élève contre les oppresseurs d’une nation. Le destin m’a choisi... Mais, dites-le moi, dans quel pays, dans quel siècle, l’indépendance reconquise n’a-t-elle pas voulu des victimes ? Je mourrai pour le pays qui m’a vu naître ! Je le sais, je le sens, et c’est avec délice, ô mon père, que je bénis le sort qui m’est réservé... » ce poète était déjà bien l’homme qui devait, en apprenant sa condamnation à mort, prononcer ces belles paroles :

— « Je savais d’avance que cette entreprise me perdrait, mais je n’ai pu voir plus longtemps ma patrie sous le joug du despotisme ; la semence que j’y ai jetée fleurira, n’en doutez pas, et fructifiera plus tard. »

Michel et Nicolas Bestoujev s’étaient, dès l’origine du procès, exprimés dans le même sens.

— « Je ne me repens de rien, dit l’un, je meurs satisfait et sûr d’être vengé. »

L’autre, par sa franchise, frappa l’empereur, qui lui dit :

— « Je pourrais vous pardonner, et si j’avais l’assurance de posséder en vous désormais un fidèle serviteur, je le ferais. »

— « Eh ! sire, répondit Nicolas Bestoujev, résumant en ces quelques mots l’état d’esprit d’où sortit la conspiration, voilà précisément ce dont nous nous plaignons, que l’empereur puisse tout et qu’il n’y ait pas de loi pour lui. Au nom de Dieu, laissez à la justice son libre cours, et que le sort de vos sujets ne dépende plus à l’avenir de vos caprices ou de vos impressions du moment. »

Quant à Pestel, le dictateur du Midi, il demeura jusqu’au bout persuadé de la sagesse et de l’opportunité des principes consignés par lui dans son Droit Russe.

Ces jeunes gens surent mourir pour leur idée. Ils avaient joué, ils avaient perdu ; ils se tenaient prêts à payer l’enjeu, cet enjeu fût-il leur tête. Ils furent braves devant le supplice, que la maladresse des bourreaux devait rendre cruel. M. Schnitzler a consigné dans son livre le récit de l’exécution, dont il fut le témoin oculaire. Voici comment il s’exprime :

« Le 25 juillet, dès deux heures du matin, on travaillait à élever une large potence, où cinq corps pussent tenir de front, sur le rempart de la forteresse qui regarde la petite église en bois vermoulu à l’invocation de la Trinité, placée sur les bords de la Néva, à l’entrée du quartier dit du Vieux-Pétersbourg. Dans cette saison, la nuit, sous cette latitude boréale, n’est, comme on sait, qu’un crépuscule prolongé jusqu’aux premières lueurs de l’aurore, bien moins tardive que dans nos pays. On pouvait donc, à cette heure matinale, parfaitement distinguer déjà tous les objets. Un faible bruit de tambours et le son de quelques trompettes se faisaient entendre isolément dans différents quartiers de la ville, car chaque régiment de la garnison envoyait seulement une compagnie pour assister à la scène lugubre que le soleil levant devait éclairer. À dessein, on avait laissé planer l’incertitude sur le moment de l’exécution. Aussi la ville était-elle encore plongée dans le sommeil ; de rares spectateurs accouraient un à un et, même au bout d’une heure, leur nombre suffit à peine pour doubler le cordon militaire qui ne tarda pas à s’interposer entre eux et les acteurs de ce drame terrible. Un silence profond régnait ; et lorsque le roulement des tambours de tout le détachement réuni se fit entendre, il n’eut qu’un sourd retentissement qui ne troubla pas le calme de la nuit...

« Vers 3 heures, les mêmes tambours annoncèrent l’arrivée de ceux des condamnés auxquels il avait été fait grâce de la vie. Distribués par groupes sur le front du cercle assez vaste qu’occupait le glacis en avant du rempart où s’élevait la potence, et placés chacun devant le corps auquel ils avaient appartenu, ils durent se mettre à genoux après avoir entendu la lecture de leur jugement : on leur arracha leurs épaulettes, leurs décorations et leur uniforme, on brisa une épée sur la tête de chacun d’eux en signe de dégradation ; puis, revêtus d’une grosse capote grise, ils défilèrent devant le gibet, pendant qu’un brasier, allumé tout auprès, consumait leurs uniformes, les insignes de leurs grades et leurs décorations.

« À peine étaient-ils rentrés dans la forteresse par la porte de communication ordinaire, non loin de laquelle était dressé l’instrument du supplice, que les cinq condamnés à mort parurent sur le rempart. À la distance où le public était passé, il eût été difficile de distinguer leurs traits ; d’ailleurs ils étaient couverts de capotes grises dont le capuchon enveloppait leurs têtes. Ils montèrent un à un sur la plate-forme et sur les escabeaux rangés de front sur la poterne, dans l’ordre qui leur était assigné par le jugement, Pestel le premier, tenant la droite, et Kakhovski la gauche. On leur passa autour du cou le nœud fatal et l’exécuteur des œuvres de justice ne s’était pas sitôt éloigné que la plate-forme s’enfonça sous leurs pieds. La strangulation s’accomplit pour Pestel et Kakhovski, mais la mort recula pour ainsi dire devant les trois autres placés au milieu d’eux. Les spectateurs furent témoins d’une scène affreuse : la corde, mal affermie, glissa sur le capuchon de ces malheureux, qui tombèrent dans le trou béant sous l’échafaud, pêle-mêle avec la trappe et les escabeaux. D’horribles meurtrissures durent en être pour eux la conséquence, et comme ce lamentable accident ne changea rien à leur sort, car l’empereur était absent à Tarskoïé-Sélo, et personne n’aurait osé donner l’ordre de surseoir à l’exécution, ils souffrirent deux fois les angoisses du trépas. Aussitôt la plate-forme rétablie, on les ramena sur le gibet. Étourdi d’abord par sa chute, Ryléïev marcha cependant d’un pas décidé, mais sans pouvoir retenir cette douloureuse exclamation :

« — Il sera donc dit que rien ne me réussira, pas même la mort ! »

« À en croire quelques témoignages, il se serait aussi écrié :

« — Maudit pays où l’on ne sait ni conspirer, ni juger, ni pendre ! »

« Mais d’autres prêtent ces paroles à Serge Mouraviev-Apostol, qui, comme Ryléïev, remonta courageusement les degrés. Bestoujev-Rioumine, sans doute plus maltraité que les autres, n’eut pas la force de se soutenir sur ses jambes. Il fallut le porter sur le gibet. Une seconde fois le nœud se serra autour de leur cou, et cette fois sans les relâcher. Au bout de quelques secondes, le roulement du tambour annonça que la justice humaine était satisfaite. Cinq heures n’avaient pas encore sonné. Les troupes et les autres spectateurs de ce terrible spectacle s’écoulèrent en silence... »



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