Les oiseaux (récits, poèmes, ornithologie)

vendredi 29 avril 2022.
 

 [1]) Les oiseaux, d’excellents compagnons (Témoignages, récits)

A1) Chardonnerets, tarins apprivoisés libres au centre ville de Toulouse (Jacques Serieys)

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A2) Ma copine Turlutüt, la grive musicienne (Jacques Serieys)

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A3) Hérons, corbeaux et canards en guerre (Jacques Serieys)

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A4) Face au rapace, la vitesse de l’étourneau ou l’astuce de la mésange (Jacques Serieys)

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B) Notes d’ornithologie

L’hiver, une période parfois critique pour les oiseaux

Avec le printemps, voici les oiseaux migrateurs de retour. Comment gardent-ils le cap ?

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Procès de l’Erika : la plus grande catastrophe ornithologique au monde

C) Quand le poète se compare à l’oiseau

C1) L’albatros (Baudelaire)

- Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
- Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers
- Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
- Le navire glissant sur les gouffres amers.

- A peine les ont-ils déposés sur les planches,
- Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
- Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
- Comme des avirons traîner à côté d’eux.

- Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
- Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
- L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
- L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

- Le Poète est semblable au prince des nuées
- Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
- Exilé sur le sol au milieu des huées,
- Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire (Spleen et idéal, Les fleurs du mal)

C2) Le rossignol (Verlaine)

Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,

Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,

S’abattent parmi le feuillage jaune

De mon coeur mirant son tronc plié d’aune

Au tain violet de l’eau des Regrets,

Qui mélancoliquement coule auprès,

S’abattent, et puis la rumeur mauvaise

Qu’une brise moite en montant apaise,

S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien

Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,

Plus rien que la voix célébrant l’Absente,

Plus rien que la voix - ô si languissante ! -

De l’oiseau qui fut mon Premier Amour,

Et qui chante encor comme au premier jour ;

Et, dans la splendeur triste d’une lune

Se levant blafarde et solennelle, une

Nuit mélancolique et lourde d’été,

Pleine de silence et d’obscurité,

Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure

L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure.

Paul Verlaine (Paysages tristes, Poèmes saturniens)

C3) Les colombes ( Théophile Gautier)

- Sur le coteau, là-bas où sont les tombes,
- Un beau palmier, comme un panache vert,
- Dresse la tête, où le soir les colombes
- Viennent nicher et se mettre à couvert.

- Mais le matin elles quittent les branches :
- Comme un collier qui s’égrène, on les voit
- S’éparpiller dans l’air bleu, toutes blanches,
- Et se poser plus loin sur quelque toit.

- Mon âme est l’arbre où tous les soirs, comme elles,
- De blancs essaims de folles visions
- Tombent des cieux en palpitant des ailes,
- Pour s’envoler dès les premiers rayons.

Théophile Gautier (Poésies)

D) Poèmes sur l’oiseau

D1) Le hibou (Béatrice Gangi)

- Chaque soir, près de chez nous,
- Vient percher un vieux hibou :
- En sentinelle de garde,
- Il est là qui nous regarde.

- Il veille sur nous la nuit,
- Sans sourciller et sans bruit ;
- De sa prunelle immobile,
- Il nous contemple, tranquille.

- Puis soudain en hululant,
- Tel un fantôme volant,
- Il s’élance, oiseau funèbre,
- Et se noie dans les ténèbres.

D2) Le cygne

Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,

Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,

Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil

A des neiges d’avril qui croulent au soleil ;

Mais, ferme et d’un blanc mat, vibrant sous le zéphire

Sa grande aile l’entraîne ainsi qu’un lent navire.

Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,

Le plonge, le promène allongé sur les eaux,

Le courbe gracieux comme un profil d’acanthe,

Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.

Tantôt le long des pins, séjour d’ombre et de paix,

Il serpente, et, laissant les herbages épais

Traîner derrière lui comme une chevelure,

Il va d’une tardive et languissante allure.

La grotte où le poète écoute ce qu’il sent,

Et la source qui pleure un éternel absent,

Lui plaisent ; il y rôde ; une feuille de saule

En silence tombée effleure son épaule.

Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,

Superbe, gouvernant du côté de l’azur,

Il choisit, pour fêter sa blancheur qu’il admire,

La place éblouissante où le soleil se mire.

Puis, quand les bords de l’eau ne se distinguent plus,

A l’heure où toute forme est un spectre confus,

Où l’horizon brunit rayé d’un long trait rouge,

Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,

Que les rainettes font dans l’air serein leur bruit,

Et que la luciole au clair de lune luit,

L’oiseau, dans le lac sombre où sous lui se reflète

La splendeur d’une nuit lactée et violette,

Comme un vase d’argent parmi des diamants,

Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments.

Sully Prudhomme (Les Solitudes)

[1]

A


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