Electricité : Le Parti de Gauche contre le Projet de loi NOME

dimanche 16 mai 2010.
 

Le Parti de Gauche partage les inquiétudes exprimées par les fédérations syndicales CFTC-CMTECFE-CGCFNME-CGT qui, dans une déclaration du 29 avril 2010, affirment leur total désaccord avec le projet de loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité) élaboré par le gouvernement.

Fortement attachés aux services publics et à l’intérêt général, nous réaffirmons l’importance d’un secteur public de l’énergie pour garantir ce droit fondamental, aussi bien pour les citoyen-ne-s que pour l’autonomie de notre pays.

La loi NOME s’inscrit dans la démarche de libéralisation de l’énergie impulsée par la droite depuis 2004 et le passage d’EDF entreprise publique en société anonyme. Renforcée en 2008 par la fusion de GDF-Suez et l’expansion d’Areva sur les marchés étrangers, cette privatisation induit une recherche de profit aux antipodes de ce que l’on peut attendre du service public. Elle conduit à bafouer l’intérêt général, la sécurité des installations et des travailleurs, à ne plus prendre en compte l’intérêt des usagers et encore moins celui des salariés de l’énergie.

En contraignant EDF à livrer une part importante de sa production d’électricité à prix coûtant à ses concurrents du privé, la loi NOME, cette une nouvelle offensive libérale directement inspirée des directives européennes, séparerait un peu plus l’opérateur de sa mission de service public. Elle entrainerait une hausse des tarifs d’EDF et représenterait au final un beau cadeau aux opérateurs privés et à leurs actionnaires. Ce sont pourtant des fonds publics, payés par les citoyen-ne-s, qui ont permis de construire les infrastructures et moyens de production actuels.

Une fois de plus, comme dans son entreprise de privatisation du rail, le projet du gouvernement c’est : l’investissement au public, les bénéfices au privé !

Les lois du capitalisme et du libéralisme, en imposant la « concurrence libre et non faussée », en exacerbant le concept de rentabilité au secteur de l’énergie, font courir des risques importants à l’environnement, à la santé, et à des entreprises dont les travailleurs portent des savoirs-faire et des outils qui sont le patrimoine commun de tous nos concitoyens. La question de l’énergie est, par excellence, celle de la démocratie et du peuple qui la gouverne. Le Parti de Gauche n’acceptera pas de laisser la gestion de la production d’énergie à des capitaux privés dont on ne peut douter des intentions !

Nous nous prononçons pour que la production et la gestion des ressources énergétiques soient réorganisées dans le cadre d’un pôle public de l’énergie, en demandant un moratoire sur les directives européennes de libéralisation de l’énergie, l’arrêt immédiat de la privatisation d’EDF-GDF, son retour à 100% public et la renationalisation de Total.

Le Parti de Gauche demande que soient fixés dès maintenant des objectifs ambitieux à long terme de transition énergétique grâce à la planification écologique*. Celle-ci doit prendre en compte à la fois les exigences sociales, environnementales et climatiques. Elle implique la tenue d’un grand débat public sur la diversification du bouquet énergétique, posant sereinement la question de la raréfaction du pétrole, des sources d’énergie fossiles et de la sortie progressive et raisonnée du nucléaire. Des investissements massifs doivent être réalisés dans la recherche d’efficacité énergétique et dans les énergies renouvelables. Nous devons enfin diminuer sensiblement les consommations d’énergie des pays développés. Ce dernier point ne peut être compatible avec une production toujours plus importante de biens matériels et doit s’accompagner d’un projet de rupture avec le consumérisme et le productivisme actuels.

Le Parti de Gauche sera du combat contre le projet de loi NOME, pour la défense et l’amélioration du service public de l’énergie.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message