Le droit de veto enlevé au roi en 1789 revient avec l’Union Européenne

lundi 14 juin 2010.
 

La décision du conseil de gouvernement des ministres des finances de l’Union Européenne est une nouvelle évolution vers le système autoritaire qu’est dorénavant en train de devenir cette union. Donc, il y aura présentation préalable des budgets nationaux à la Commission. Laquelle donnera une sorte d’imprimatur, droit à publier (l’expression vient de l’église, qui donnait et donne des autorisations préalables d’imprimer, avec la formule « nihil obstat imprimatur »). Ici ce sera une autorisation à présenter ou non le document budgétaire du gouvernement aux parlements nationaux.

Qu’on ne joue pas avec les mots, peu importe la forme : un budget mal noté par la Commission ne sera plus présentable quand rôdent comme des vautours autour des bêtes malades les agences de notation et le Fmi. D’ailleurs l’aimable Strauss Kahn était là, dans la réunion, pour aider les marionnettes gouvernementales dociles qui s’y trouvaient à réfléchir sainement. J’ai fait un communiqué quand j’ai appris ça. J’avoue que j’avais du mal à le croire. Je pensais que les Français résisteraient, même de droite, tellement le déni de démocratie est contraire aux fondamentaux de notre histoire républicaine. En effet c’est le droit de délibérer librement et totalement sur le budget de la nation qui a été le détonateur le plus propulsif de la Révolution de 1789.

Et c’est par opposition au fait qu’une personne, à l’époque le roi, ait, à elle seule, le droit de s’opposer à une délibération des députés du peuple que la droite et la gauche sont apparue pour la première fois en France. Vous connaissez l’histoire ! Je la répète pour ceux qui ne la connaîtraient pas. Il s’agissait de savoir si le roi aurait ou non droit de veto. Pour forcer la main des députés des états généraux, le roi se leva et fit se ranger à droite les partisans du veto et à gauche les opposants. On compta, il fut battu !

Cet épisode vient de se jouer à l’envers à Bruxelles. Je souhaite qu’aux mêmes causes correspondent les mêmes effets. La révolution citoyenne que j’appelle de mes vœux, qui est le but de l’action de mon parti, devra aussi balayer cette nouvelle négation de la souveraineté populaire des citoyens en Europe ! Encore une fois, pas de jeux de mots. Un budget mal noté ne pourra l’être que sur de arguments d’opportunité des dépenses exposées ! Ainsi, c’est donc dorénavant en dehors de tout traité un transfert immense de souveraineté qui vient d’être décidé ! En effet l’avis de la commission ne porte pas sur les compétences nationales déléguées au niveau européen mais sur l’ensemble du budget national dans l’ensemble des secteurs ! On attend avec impatience les commentaires des partisans du oui et de « l’Europe qui protège ».


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