La finance arrogante est de retour

samedi 16 octobre 2010.
 

Alors que les destructions d’emplois, conséquences de la crise économique, frappent une grande partie de la population mondiale, certains sont déjà sortis de la crise et recommencent à accumuler des sommes indécentes.

Une étude publiée hier par le Wallstreet journal annonce que les institutions financières s’apprêtent à verser un montant record de 144 milliards de dollars (104 milliards d’euros) de rémunérations variables à leurs dirigeants et employés. Ces chiffres atteignent de tels sommets qu’il est souvent bien difficile de se les représenter. Ces chiffres sont pourtant révélateurs des excès du système financier.

En effet, comment est-il acceptable que 35 institutions financières (banques, fonds de pensions, etc.) soient capables d’accumuler suffisamment de richesse pour verser en stock-options et autre bonus plus de 100 milliards d’euros. Car cette somme représente l’équivalent d’une année de SMIC pour plus de 6 millions de personnes !

Les puissances de l’argent ont donc réussi à tirer profit de la crise économique alors qu’elles l’ont elles-mêmes provoquée. Cette crise, commencée il y a maintenant 2 ans, a directement été provoquée par l’emballement du système financier. Pourtant aucune leçon n’a été tirée. L’annonce des bonus records pour l’année 2010 démontre une fois encore que la finance continue de fonctionner comme avant la crise. D’ailleurs la condamnation de Jérôme Kerviel la semaine dernière s’inscrit dans la même logique. En infligeant à l’ancien trader de la Société générale, une amende de 4,9 milliards d’euros la justice française est malheureusement venue renforcer le système établi. En aucun cas, la responsabilité de la Société générale n’a été posée alors que la pratique des bonus colossaux et la volonté des banques de gagner toujours plus grâce à la spéculation est directement responsable des agissements de J. Kerviel.

Aujourd’hui l’économie mondiale est contrôlée par un système financier qui marche sur la tête. Ce système a provoqué la plus grande crise économique qu’ait connue le monde depuis 1929. Mais aucune conclusion sérieuse n’a été tirée de cette crise. Est-ce parce que ce sont principalement les plus défavorisés qui payent le prix de la crise ? Malheureusement, cette explication est fort plausible.

Les possédants et privilégiés n’ont été que très peu affaiblis par la crise économique et n’ont donc aucune raison de remettre en cause le fonctionnement actuel de la finance. Le peuple, lui, a toutes les raisons de le faire. Nous ne pouvons donc que souhaiter un véritable soulèvement démocratique du peuple pour s’emparer de cette question et exiger l’arrêt du fonctionnement outrancier de la finance mondiale.


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