Les profiteurs rapaces, sacrés bienheureux du 21ème siècle. Jusqu’à quand ?

jeudi 28 juin 2018.
 

1) Record des profiteurs : actionnaires de Vallourec 1000% pour eux et 8% pour les salariés

Tel est bien sur six ans le bilan des augmentations versées par le groupe Vallourec (métallurgie de pointe, en particulier tubes pour l’énergie) d’une part à ses actionnaires (1000%), d’autre part à ses salariés (8% soit moins que la hausse des prix).

Et Vallourec n’est pas le seul groupe du CAC 40 dans ce cas.

Alors que les salaires représentaient environ 70% de la richesse partagée dans les années 1968-1983, aujourd’hui les actions sucent plus de bénéfice que les salaires chez Total où le montant des dividendes et rachat d’actions a dépassé de 19% les sommes versées aux salariés (y compris les salaires mirobolants des dirigeants).

Dans le cas de France Telecom qui a pressuré au maximum ses salariés, le montant des dividendes versés aux actionnaires (3,7 milliards d’euros) est même supérieur aux bénéfices de l’entreprise (3 milliards).

Notons que durant ces 6 dernières années, la productivité moyenne de chaque salarié a nettement progressé, par exemple +56% chez Lafarge (pour une progression des salaires de 26%).

2) Record du profiteur : Antonio Belloni qui a empoché 18 millions d’euros en un jour

Ben oui, c’est vrai ! Le 26 octobre 2010, ce directeur général de LVMH a revendu des stocks options :

* qui lui ont rapporté en quelques heures plus de 1000 ans de SMIC brut,

* qui lui ont rapporté en quelques heures plus que le budget dégagé par l’Etat cette année pour la réhabilitation des collèges les plus dégradés.

Durant cette année, ce petit jeu de revente des stocks options lui a déjà rapporté 33 millions d’euros, sans compter son salaire et ses primes, évidemment.

3) Record à vomir du cadeau de Noël : Bernard Arnault

Bernard Arnault, patron de LVMH, qui baratine régulièrement dans les médias sur les thèmes de la culture et de la morale vient de se faire un petit cadeau de Noël. Deux opérations lui ont permis de réaliser une plus-value de 50 millions d’euros : il a acheté 600 000 actions de son groupe LVMH à 65 € pièce, alors qu’elles étaient cotées 125 €, et 200 000 actions Dior à 50 €, moins de la moitié de leur valeur. C’est légal. M. Arnault a « exercé ses stock-options », selon la formule officielle.

4) Cinq paradis fiscaux pour bandits fortunés = plus d’argent investi que Japon, France et Allemagne réunis

En 2009, les présidents du G20 ont réussi leur communication sur le thème de la moralisation du capitalisme, en commençant par les paradis fiscaux qui permettent aux plus riches de contourner l’impôt et de spéculer contre les Etats. Le plus menteur de tous, notre Nicolas, avait précisé " Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini."

Le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement vient de publier un rapport qui contredit ce baratin.

Cinq paradis fiscaux dont les îles Caïmans, les îles Vierges (830 000 sociétés pour 25 000 habitants !) et l’île Maurice – soit au total 0,27% de la population mondiale – pèsent "trois fois plus que le Japon, la France et l’Allemagne réunis en matière d’investissements à l’étranger".

Pourquoi ? parce que les Etats continuent de garantir des conditions idéales pour quiconque veut échapper au fisc s’il est au moins millionnaire. Pire, les Etats s’endettent et endettent leurs organismes sociaux pour venir en aide à ces bandits fortunés.

5) Licenciements par SMS de plus en plus fréquents

Tel a été le cas par exemple en novembre 2010 pour 10 salariés de Telima Nancy, sous-traitant d’ERDF. Deux mois avant le terme des contrats, l’entreprise fait seulement valoir une baisse d’activité.

6) La crise profite aux banquiers

En octobre 2008, le "plan de sauvetage des banques" par les USA et les Etats de l’Union Européenne a atteint le montant de 2553 milliards de dollars soit 1815 milliards d’euros.

Où est passé cet argent ? Nous le savons pour 103 milliards d’euros de primes empochés par les banquiers. Nous le savons aussi pour les sommes qui ont relancé la spéculation financière.

Plus étonnant, malgré ce bilan, la Réserve fédérale américaine va, d’ici le deuxième semestre 2011 balancer 600 milliards de dollars supplémentaires pour racheter des bons du trésor.

7) Karachi : Quand Charles Millon raconte les escroqueries du temps Balladur Sarkozy

Nous savons tous à présent qu’une recette de dix millions de francs (nouveaux) soit un milliard de centimes ne correspondaient à aucune recette dans les comptes de campagne d’Edouard Balladur (Nicolas Sarkozy étant son ministre du budget et son porte parole de campagne).

Nous avions tous entendu que des sous-marins avaient été vendus au Pakistan moyennant des commissions et peut-être rétro-commissions.

Charles Millon, ministre de la défense à l’époque, vient de témoigner devant le juge du fait que le même processus était utilisé pour les ventes d’armes à l’Arabie saoudite. Un dignitaire de ce royaume lui a déclaré "Vos amis sont beaucoup trop gourmands avec les contrats de commissions. Ils me donnent 8% et gardent pour eux les 10% restants".

Sans commentaire. A la justice de faire son travail.

8) Diafoirus Raffarin et l’Irlande

Le 24 mai 2004, Jean-Pierre Raffarin, premier ministre, ne tarit pas d’éloges sur l’Irlande qu’il propose comme modèle pour la France : " modernité", "croissance forte et durable", "ancrage solide, rapide, efficace, sur le chemin du développement économique", "taux de croissance qui font rêver bien des pays au sein de l’Union européenne", "Vous proposez un modèle de développement".

Aujourd’hui, la spéculation immobilière et les cadeaux aux multinationales ont ruiné le pays. Le système bancaire irlandais a explosé. Le peuple irlandais est saigné par le FMI et l’Union européenne sous prétexte d’éviter la faillite.

Et il dit quoi aujourd’hui le Raffarin aux salariés et autres citoyens qui ont lutté contre sa volonté de tout libéraliser comme en Irlande.

9) Crise financière : les banques européennes ont reçu en 2009, 4 589 milliards d’euros d’aide publique

Il est des chiffres que les milieux financiers, pourtant avides de données en tout genre, préfèrent oublier. Ceux publiés par la Commission européenne mercredi** font manifestement partie du nombre. D’ailleurs, leur publication a donné lieu à un silence assourdissant. Pourtant, au moment où des pays de la zone euro sont poussés les uns après les autres au bord du gouffre, où les marchés financiers ne cessent de donner des leçons de rigueur aux États en exigeant toujours plus de sacrifices sur les budgets sociaux, censés être à l’origine de tous les maux, il n’est pas inutile de regarder ce que les États européens, choisissant d’éviter toute douleur aux banques, ont consenti pour soutenir le système financier depuis le début de la crise. Selon les statistiques établies par la Commission européenne, « le volume des aides publiques en faveur du secteur financier, autorisées par la Commission européenne entre octobre 2008 et octobre 2010, s’est élevé à environ 4 589 milliards euros ».

Il faut répéter le chiffre tellement il est hallucinant : 4 589 milliards d’euros. Cela représente l’équivalent des PNB (produit national brut) de l’Allemagne et de la France confondues. Comprenant ce que ce montant peut avoir d’effrayant, la Commission s’empresse d’en diminuer l’impact. Il ne s’agissait, souligne-t-elle, que d’autorisations données à des aides publiques. Cela donne malgré tout l’idée des efforts que les États étaient prêts à consentir pour sauver le système financier. Dans la réalité, poursuit la Commission européenne, une partie seulement a été dépensée. « Le montant des aides publiques effectivement utilisé en 2009 a été nettement moins élevé, puisqu’il a atteint 1 106,6 milliards d’euros, contre 957 milliards d’euros en 2008 », précise le communiqué. Mais, assure Bruxelles, ces aides ont eu des répercussions très limitées sur l’endettement public des États. En un mot, il ne faut surtout pas croire que les États paient pour les banques. Et ces aides, bien entendu, n’ont rien à voir avec la crise actuelle de l’euro.

La suite du papier 9 :

http://www.mediapart.fr/journal/eco...


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