Des cadeaux aux riches, des profits gigantesques et des banques au bord de la faillite (Petites nouvelles du dimanche)

mardi 24 février 2009.
 

1) Cadeaux aux riches et ceinture pour les autres

Les entreprises du CAC-40 devraient engranger quelque 85 milliards d’euros de bénéfices. En tête des profiteurs, on trouve Total, Sanofi, LVMH. Ensemble, ces entreprises vont reverser 54 milliards de dividendes aux actionnaires.

Pourtant la manne de l’Etat n’est pas destinée par Sarkozy Fillon à répondre aux besoins criants des grévistes antillais et des manifestants du 29 janvier. Notre président veut faire plus pour ceux qui ont déjà beaucoup. La presse a bien relevé dans les propos de Nicolas Sarkozy, la promesse de supprimer la taxe professionnelle.

Une autre promesse mérite d’être relevée : supprimer les 30 milliards d’euros versés par le patronat au titre de la politique familiale. Cela va de pair avec l’idée de réduire le congé parental.

2) Quelle part des profits revient aux salariés d’après l’INSEE ? 5,5%

En 2007, 52 % des profits ont été réinvestis dans les entreprises, et 42 % des profits ont été distribués en dividendes, vient de calculer l’Insee.

Les salariés, via l’intéressement et la participation, ont obtenu 5,5 % de l’excédent brut d’exploitation, après impôt sur les sociétés.

Pour les entreprises du CAC40, où les pourcentages sont plus facilement vérifiables, les actionnaires vont empocher 63 % des bénéfices tandis qu’aux salariés, qui ont produit ces résultats, on refuse d’augmenter les salaires, et de plus en plus souvent on supprime leur emploi !

Nicolas Sarkozy est donc loin de la réalité quand il parle d’une répartition en trois tiers des profits : un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les investissements et un tiers pour les salariés.

En fait, notre président est toujours dans le domaine de la communication puisque dans le même temps il se déclare impuissant pour imposer aux richissimes békés 200 euros d’augmentation à leurs salariés .

3) Encore des profits gigantesques et des licenciements : la SAP

SAP, multinationale allemande, est l’un des fleurons de l’industrie logicielle mondiale.

Fin janvier 2009, le groupe SAP publie d’excellents résultats financiers pour l’exercice 2008, salués par la presse économique : augmentation de 14 % du chiffre d’affaires, 1,88 milliard d’euros de bénéfice net, 1,84 milliard d’euros de marge brute d’autofinancement (free cash flows), et un taux de marge opérationnelle de 24,6%.

Malgré ces bénéfices exprimés en milliards d’euros pour l’exercice 2008, le groupe SAP a décidé de réduire ses effectifs de 3000 personnes en 2009 !

La contradiction n’effraie pas la direction du groupe ; après avoir octroyé 600 millions d’euros de dividendes aux actionnaires en 2008, SAP a promis de leur verser 30% du bénéfice net en 2009, c’est à dire plus de 550 millions d’euros ! Vous avez dit « économies » ? !

Dès l’automne 2008, la direction a imposé des mesures de réduction des coûts en faisant valoir la crise : gel des embauches et des investissements informatiques, la suppression de formations externes, interdiction des déplacements non reliés directement au besoin d’un client. Ce plan aurait dégagé 220 millions d’euros d’économies en un trimestre selon le Directoire du groupe SAP.

La vérité est-elle dans la logique boursière du capitalisme

Quand SAP annonce une réduction de 6% de ses effectifs, le cours de l’action progresse de 6% en 2 heures. Espérons que SAP n’envisage pas une augmentation subite de 100% de son action !

En réalité, les 6% annoncés sont probablement inférieurs au taux annuel de turnover de SAP dans le monde. Alors pourquoi transformer ce qui aurait pu n’être qu’un simple gel d’embauches en un plan massif de réductions d’effectifs ? Cela a permis à SAP de passer des provisions pour charges de restructuration dès 2008, réduisant ainsi le résultat net, et .. le montant des impôts !

Par ailleurs il faut savoir que SAP a mis en place des mesures très incitatives permettant à des groupes de personnes très restreints (incluant des membres du directoire) de se partager jusqu’à 100 millions d’euros en cas d’augmentation très significative du cours de l’action.

Par conséquent, il existe un conflit d’intérêts potentiel, les dirigeants de l’entreprise pouvant être tentés par des bonus à court terme pas forcément compatibles avec une stratégie industrielle cohérente à moyen ou long terme...

Source : Communiqué de Presse des sections syndicales CGT de SAP & Business Objects

David Babut, Délégué Syndical CGT chez Business Object

Eric Yahia, Délégué Syndical CGT chez SAP France

4) Société Générale : 5 milliards de perte au casino, 700 millions distribués aux actionnaires pour 2 milliards d’argent public

Après "l’affaire Kerviel", la Société Générale a reçu 1 Mds d’euros de fonds propres par l’Etat en 2008, et de est vu promis 1 autre milliard pour l’année 2009.

Que fait la Société Générale de cet argent ? elle distribue 700 millions d’euros à ses actionnaires soit 30 % de plus que l’année précédente !!!

Aussitôt annoncés de tels dividendes, le titre bondit de + de 3 % à Paris. Quand une banque mise tout sur la spéculation, a-t-elle besoin du fameux fond de garantie ? Si en plus elle annonce des suppressions d’emplois, l’Etat ne doit-il pas faire office de gendarme ?

5) Note confidentielle : la Commission Européenne écrit que 7 pays pourraient bientôt faire faillite !

« Les actifs toxiques des banques européennes risquent d’écraser bon nombre de gouvernements de l’Union Européenne. Ils pourraient créer un danger systémique dans le système bancaire de l’Union Européenne, selon une note confidentielle préparée par la Commission Européenne.

7 pays pourraient faire faillite : le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède, l’Angleterre, et un pays hors de l’Union Européenne : la Suisse. »

Source : http://www.telegraph.co.uk

Les ponts d’or offerts aux banques par les pouvoirs publics pourraient se comprendre si dans le même temps, celles-ci ne continuaient pas à mépriser les états et à jouer toujours autant en faveur de la spéculation.

6) La BNP au bord de la nationalisation ?

Telle est l’info donnée par plusieurs sources cette semaine. Le site du groupe (http://media-cms.bnpparibas.com/fil...) fait état d’une situation financière difficile :

Total dettes : 2 016 581 millions d’euros.

Total capitaux propres : 58 968 millions d’euros, soit seulement 2,92 % des dettes.

C’est certainement pour répondre à cette situation que Christine Lagarde s’est prononcée en faveur de la nationalisation des banques en faillite.

« Il est tout à fait normal de nationaliser des établissement financiers qui ont fait faillite, même s’il n’est guère idéal que des banques soient gérées par des Etats », déclare Christine Lagarde.

« Si des établissements financiers font faillite, alors il ne fait aucun doute que l’Etat doit intervenir », a dit Christine Lagarde.

http://www.lesechos.fr/info/finance...


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