Virgin Megastore Les salariés en lutte font front contre le patron voyou

dimanche 13 janvier 2013.
 

- 3) Les salariés en lutte font front contre le patron voyou
- 2) Ce n’est pas aux salariés de payer les erreurs de gestion des actionnaires (PG)
- 1) Solidarité avec les salariéEs de Virgin (GA)

3) Virgin Megastore Les salariés en lutte font front contre le patron voyou

Rassemblement inédit sur les Champs-Elysées à Paris ce 9 janvier. Autour des salariés de Virgin Megastore qui luttent pour sauver leur emploi, 500 personnes sont réunies. Le dépôt de bilan de l’enseigne est confirmé, le patron voyou met la clé sous la porte.

Les salariés du Virgin Megastore des Champs-Elysées, à Paris, sont visiblement émus. « Tous les salariés d’Île-de-France sont représentés : la RATP, le privé, le public… Au même moment, dans toutes les villes où il y a un Virgin Megastore nos collègues sont en action. C’est du jamais vu chez nous. » Autour de ce délégué CGT, quelque 500 salariés arborent qui le gilet sans manche rouge frappé du logo blanc ou l’autocollant de leurs organisations syndicales respectives. Le mot d’ordre de mobilisation lancé pour ce mercredi 9 janvier, jour où l’enseigne doit déposer le bilan, a été très suivi. Dans les rangs, la colère gronde contre « Butler le voleur », du nom de l’actionnaire principal de Virgin.

Autour des gilets rouges, la gauche est là : le NPA avec Olivier Besancenot ; le PCF avec Pierre Laurent et Ian Brossat ; le PG emmené par Martine Billard, sa co-présidente, Danielle Simonnet, conseillère de Paris, Philippe Juraver, animateur du Front des luttes en Île-de-France. Il y a aussi la foule des anonymes, des clients qui manifestent leur soutien. Tous reprennent en cœur le mot d’ordre « non à la fermeture, oui à la culture ». Alors que la lutte des classes est sensée avoir disparue, voire n’avoir jamais existée, c’est surprenant de voir l’ampleur de cette mobilisation au cœur des quartiers chics de la capitale.

C’est que Butler Partner Capital, le fonds d’investissements qui détient encore aujourd’hui les 26 Virgin Megastore de France est prêt à sacrifier, sur l’autel de ses intérêts à court terme, les 1 000 salariés de l’enseigne et les quelques 200 emplois induits. Bien connu des spécialistes, le rapace n’en est pas à son coup d’essai. Pour maximaliser la rentabilité de l’achat de Virgin en 2008, il n’a réalisé aucun investissement dans la modernisation des magasins. Il a continué au contraire dans la voie de la dérégulation du code du travail initiée par ses prédécesseurs de Richard Branson à Arnaud Lagardère : travail de nuit, temps partiels imposés, contrats jetables…

A l’évidence, les salariés des Megastore constituent pour l’actionnaire une variable d’ajustement de laquelle il se débarrasse aujourd’hui, arguant de la pression du prix du foncier en centre-ville et de la concurrence des portails de vente par correspondance. C’est ignorer que les salariés et leurs syndicats proposent depuis longtemps des pistes pour adapter Virgin au temps présent. « Nous ferons vivre le Virgin 2.0 avec un repreneur », expliquent les délégués syndicaux.

Pour Martine Billard, la situation que vivent les salariés de Virgin Megastore illustre bien le regain de la lutte des classes. « Il y a de plus en plus de patrons voyous, comme Butler, et des salariés qui se battent pour préserver leur emploi, leur salaire, leur dignité », martèle la co-présidente du Parti de Gauche. Qui précise : « Bien sûr, il y a le prix du mètre carré en centre-ville ; bien sûr, il y a la concurrence des sites Internet installés à l’étranger. Mais là, on voit bien qu’il s’agit d’abord de la rapacité d’un fonds d’investissements qui brade 1 200 vie pour récupérer sa mise de fonds ». Butler Partners Capital laisse, en outre, une ardoise de 22 millions d’euros, dont plusieurs mois de loyers impayés. Il n’y a pas de petites économies.

Nathanaël Uhl

2) Ce n’est pas aux salariés de payer les erreurs de gestion des actionnaires (PG)

La musique, la vidéo et maintenant le livre connaissent une dématérialisation plus rapide et profonde que prévue. Mais ce contexte qui touche tout les acteurs n’est pas suffisant pour expliquer les difficultés de l’enseigne Virgin, qui vient d’annoncer son dépôt de bilan.

Cette chaîne de magasin a connu une période fastueuse lors de son implantation et ses dirigeants successifs ont pensé que ces temps dureraient éternellement. Sous la houlette d’Hachette, longtemps actionnaire de référence, aucune évolution n’a été réalisée et les investissements ont été trop faibles malgré les moyens considérables du groupe. A son arrivée, le fonds d’investissement Butler Capital a immédiatement vendu la librairie le Furet du Nord pour se rembourser d’une partie de l’acquisition. L’entreprise a été mal gérée depuis des années sur l’illusion que le déclin allait s’enrayer tout en continuant à acquitter des loyers très élevés pour des emplacements prestigieux de moins en moins rentables. Aujourd’hui, derrière ses atours prestigieux, le roi est nu.

Butler Capital et Hachette sont toujours actionnaires de cette entreprise et doivent assumer leurs responsabilités vis a vis des salariés. On ne peut accepter qu’ils licencient les salariés uniquement pour sauver leurs intérêt financiers et qu’ils refusent de financer le volet social d’accompagnement des salariés comme l’a annoncé le représentant de Butler Capital lors du comité d’entreprise de ce matin.

Plus globalement, à terme, voulons nous des villes sans libraires, sans disquaires ? Qui nous fera découvrir un artiste, qui nous conseillera un livre ? Amazon, Google ? Sûrement pas.

L’intersyndicale de Virgin fait des propositions alternatives. Elle doit être entendue.

Le Parti de Gauche sera aux côtés des salariés de Virgin pour leur journée d’action du mercredi 9 janvier. Martine Billard, co-présidente et Danielle Simonnet secrétaire nationale, accompagnées de Philippe Juraver responsable du suivi des luttes sociales en Ile de France, participeront au rassemblant à 13 heures devant le Virgin des Champs Elysées. Laurence Sauvage, secrétaire nationale, et Jean-Michel Mespoulede, responsable du suivi des luttes sociales dans le Sud-Ouest, seront quant à eux présents au même moment auprès des salariés de Virgin à Bordeaux.

Martine Billard, Co-Présidente du Parti de Gauche

Laurence Sauvage, Secrétaire nationale aux Luttes sociales

1) Solidarité avec les salariéEs de Virgin (Gauche Anticpitaliste)

http://www.gauche-anticapitaliste.o...

Le porte-parole du Butler Capital Partners vient d’annoncer que dépôt de bilan de Virgin Megastore serait examiné lors d’un Comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire le 7 janvier.

Les employéEs de Virgin sont victimes des pratiques d’un fonds d’investissement, actionnaire à 74%, Butler Capital Partners, qui, après avoir racheté et revendu ses parts du PSG, a jeté son dévolu sur une grande surface diffusant des produits culturels et multimédia.

Cinq ans après avoir acquis Virgin, Butler Capital Partners liquide : c’est la politique suivie par les fonds d’investissement qui, après avoir racheté une entreprise, en ayant recours au LBO, à des prêts bancaires plus qu’à leurs fonds propres, en tirent le profit maximum avant de la revendre ou de la liquider.

La priorité c’est la solidarité avec les salariéEs de Virgin : il faut défendre leur emploi, s’opposer aux licenciements et suppression d’emplois. Déjà mobiliséEs le 29 décembre dernier à l’appel de l’intersyndicale, ils sont de nouveau invitéEs à se mobiliser le 9 janvier prochain, après la tenue du CCE.

La Gauche anticapitaliste, membre du Front de gauche, affirme une totale solidarité avec les salariéEs, leurs revendications et les mobilisations en préparation.

Le 4 janvier 2013.


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