Le Front National contre les "petites gens"

mercredi 9 décembre 2015.
 

LE PEN, DES PAROLES AUX ACTES

La perfidie des représentants de ce parti d’extrême-droite est permanente. Devant les caméras, ils se disent les défenseurs des ouvriers MAIS : A l’assemblée nationale, les élus FN, Mlle Maréchal en tête, proposent des amendements aux projets de loi sur l’amnistie sociale et sur les licenciements boursiers contraire aux intérêts des salariés.

Pour preuve :

Sur le texte d’amnistie sociale, lorsqu’il s’agit des syndicalistes et des salariés en lutte, le FN reprend sa place aux côtés de ceux qui cognent. La nièce Le Pen a ainsi dénoncé "un texte scandaleux et anachronique proposé par l’extrême gauche", "une mesure clientéliste qui va inciter les syndicalistes casseurs et violents à récidiver". Enfin, elle a dressé un parallèle révélateur de sa mentalité d’héritière des royalistes parlant « d’une loi faite pour quelques citoyens comme à l’époque des lois contre les descendants de la monarchie". Comme si les infâmes sanctions contre des salariés qui défendent leur emploi pouvaient être comparées aux justes précautions prises contre d’anciens monarques traîtres à leur patrie. Chez Le Pen, on sait où sont ses ennemis, juste dans le camp inverse du notre. Un des amendements de la nièce voulait moquer la lutte de ces salariés poursuivis. Elle proposait, et puis quoi encore, que l’amnistie ne s’applique qu’aux salariés "à jour de leurs cotisations, soit au Parti Communiste Français, soit à la Confédération Générale du Travail, soit à Solidaires Unitaires Démocratiques – SUD". Zut ils nous ont oubliés ! Nous réclamons l’honneur de leur dégoût. Ce n’est pas au Front National qu’on trouvera des militants dévoués pour des travailleurs en lutte pour leur emploi.

Le texte de loi sur les licenciements économiques et suppressions d’emplois dit (extrait) : "les entreprises ayant constitué des réserves ou réalisé un résultat net ou un résultat d’exploitation positifs au cours des deux derniers exercices comptables" ou ayant "au cours des deux derniers exercices comptables, distribué des dividendes ou des stocks options ou des actions gratuites ou procédé à une opération de rachat d’actions…". La nièce Le Pen proposait de supprimer le versement de dividendes de cette liste, ce qui revenait à continuer à autoriser les licenciements économiques dans les entreprises versant des dividendes. C’est-à-dire rien de moins qu’accepter les licenciements boursiers. Le FN vote pour les licenciements boursiers, répétez-le à toutes celles et ceux qui croient que ce parti va les défendre !

Elle motive son amendement de la façon suivante : "La distribution de dividendes n’est aucunement le fait des seules grandes entreprises cotées en bourse. Toutes les entreprises sont concernées, en particulier les nombreuses PME ayant été transmises ou rachetées par un mécanisme de LBO*. Dans ce schéma, le versement et la remontée des dividendes est une condition de la viabilité du montage, en finançant le rachat de la cible par la holding qui a contracté l’emprunt". Vous avez bien lu, la famille Le Pen défend les opérations en LBO [*LBO, de l’anglais « Leverage Buy-Out », est un terme générique désignant un montage juridico-financier de rachat d’entreprise par effet de levier (« leverage »), c’est-à-dire par recours à un fort endettement bancaire]. Ces opérations sont des attaques des vautours de la finance mondiale, elles consistent à racheter des entreprises par emprunt, à le faire rembourser en pompant dans la trésorerie de l’entreprise rachetée, puis à s’en débarrasser sitôt la rentabilité exigée atteinte. La nièce Le Pen défend les montages des vampires financiers mondialisés ! Au pied du mur, les boniments des Le Pen contre la « mondialisation » sont balayés par leurs actes pro-finance.

Le dernier amendement Le Pen supprimait l’article 7 de notre proposition de loi sur les interdictions des licenciements boursiers. De quoi s’agit-il ? Nous avions proposé de supprimer le mécanisme de la rupture conventionnelle. Ce dispositif a été créé par la loi dite de "modernisation du marché du travail" votée en 2008 par l’UMP. C’est un mécanisme qui permet à un employeur de se débarrasser d’un salarié sans le licencier en faisant pression sur lui pour qu’il accepte un accord de gré à gré. Les abus sont légions de salariés qui n’ont d’autre choix que de céder. Ce mécanisme est bien moins protecteur pour un salarié qu’un licenciement. Environ 900 000 ruptures de CDI ont été actées en cinq ans avec ce dispositif. Oui, c’est le bon chiffre ! Près d’un million de licenciements ont été infligés de cette façon. C’est aujourd’hui une machine à créer des chômeurs et à supprimer des emplois en catimini. La rupture conventionnelle doit être supprimée. En la défendant, la nièce Le Pen s’est ralliée à la politique de Sarkozy et celle du MEDEF.

Oui, ce parti est de droite, opposé aux intérêts du monde du travail et des petites gens. Sa seule préoccupation est de les cajoler pour mieux voler leurs voix. C’est en ce sens qu’il est mis en valeur par des médias corrompus par le système de l’argent.

A celles et ceux qui n’en auraient pas encore conscience, qu’ils prennent le temps d’observer tout ce qui est fait pour promouvoir ce dernier rempart du système. Après la droite, la social-démocratie (pardon, le social-libéralisme), puis la droite extrême.

Malgré tous les efforts développés à grand renfort de moyens financiers et médiatiques, la progression du FN n’est pas à la hauteur des attentes, preuve son rassemblement du 1er mai dernier plutôt raté. Au Parti de Gauche, on ne peut que s’en féliciter ! Il faut aussi relativiser leur renforcement. Rien ne le prouve, bien qu’on doive reconnaître que leur place prépondérante dans les médias créé une certaine audience parmi la classe ouvrière qu’il préfère détourner de leur véritable allié qu’est le Front de Gauche. Ce n’est, une fois de plus, que de la manipulation pour susciter un engouement illégitime.

Il est temps d’agir, de réagir en force et en nombre pour ne pas laisser ces menteurs patentés kidnapper l’électorat de gauche, et détruire le contenu de notre programme écosocialiste. Le 1er juin prochain, le Front de Gauche organise à Toulouse une réplique à la puissante manifestation du 5 mai à Paris. Parlons-en autour de nous, mobilisons toutes celles et ceux qui souffrent de ces politiques qui n’ont pour but que de faire fructifier le capital, au détriment de l’intérêt général. L’avenir, c’est nous ; le passé, ce sont tous les autres !


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