Kobané va-t-il tomber comme Srebrenica ? Honte à l’Etat turc complice !

mardi 14 octobre 2014.
 

Histoire, oppression et lutte du peuple kurde

Quelques articles mis en ligne sur notre site depuis juin 2014

Kobané résiste depuis 21 jours contre l’Etat islamique qui bénéficie de la complicité de la Turquie

Kurdistan : la résistance de Kobané est la Stalingrad du Moyen-Orient

Les Kurdes syriens, seuls mais déterminés à vaincre Daesh

Vive les combattants kurdes, seul rempart face à l’Etat islamiste génocidaire d’Irak

Kurdes : Le PKK est prêt à combattre activement les djihadistes de l’EIIL en Irak

Daesh : Actes de génocide contre les Kurdes

La ville de Kobané va-t-elle tomber comme Srebrenica (Jacques Serieys)

Les frappes américaines ne changent pas grand chose à la supériorité numérique et en armement des djihadistes.

Tandis que les forces de « l’État islamique » continuent d’avancer dans les rues de Kobané (400000 habitants) approchant à présent de la frontière turque, ce qui signifierait l’agonie définitive de la ville :

- 
Ankara, pilier régional de l’OTAN, empêche les Kurdes de Turquie d’aller prêter main-forte à leurs cousins syriens.

- Ankara empêche les livraisons d’armes aux défenseurs de Kobané

- Ankara massacre les Kurdes de Turquie (déjà 31 morts et plus de 100 blessés graves) solidaires de Kobané

Le gouvernement turc fait tout pour affaiblir la résistance de Kobané, par exemple en reniant sa promesse d’un corridor permettant aux Kurdes syriens de Jazira de renforcer Kobané, ville assiégée complètement depuis le 15 septembre. Cette promesse a été donnée à Saleh Moslim, le co-président du PYD, lors d’une rencontre avec des services secrets turcs.

Le PKK et Saleh Moslim ont confirmé cette rencontre et les promesses qui n’ont pas été tenues. Les Kurdes ne demandent pas l’intervention de la Turquie comme disent certains medias occidentaux. Non, ils demandaient seulement un laissez-passer pour les combattants kurdes depuis la région kurde de Jazira, au Kurdistan syrien. "Nous ne demandons à personne de venir combattre à notre place, mais des armes que nous voulons acheter pour nous défendre. Nous avons dit, ’ouvrez les portes et vendez-nous des armes antitanks et des missiles’, mais ils ne font rien. C’est incompréhensible" a déclaré Saleh Moslim.

Dans cette ville de Kobané à majorité kurde, la résistance est organisée par le parti Union démocratique kurde (YPD) et ses forces militaires, les Unités de protection du peuple (YPG). Elle bénéficie aussi de la participation active d’au moins trois bataillons de combattants arabes présents dans la ville  : bataillon «  révolutionnaire de Al Raqqa  », bataillon «  Soleil du nord  » et bataillon de «  Jirablis  ». Le 4 octobre, l’Armée syrienne libre a décidé l’envoi de mille combattants pour défendre Kobane.

Malgré une résistance féroce des combattants des YPG, la ville peut tomber d’une heure à l’autre. En ce jeudi 9 octobre, nous apprenons qu’un tiers de la ville est à présent sous contrôle de Daesh qui s’est même emparé de l’immeuble de commandement des Assayech (force de sécurité kurde) dans le nord-est de la ville.

Aucun démocrate internationaliste ne pardonnera à l’Etat turc islamo-conservateur et à son armée prétendument laïque leur attitude complice des islamistes dans ce combat décisif de Kobané.

Un nouveau Srebrenica ? L’émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, n’a pas hésité, vendredi 10 octobre, à dresser le macabre parallèle entre la situation dans la ville syrienne de Kobané, assiégée depuis la mi-septembre par les combattants de l’Etat islamique (EI), avec le sort tragique de Srebrenica, dans l’ex-Yougoslavie, où les Serbes de Bosnie avaient massacré près de 8 000 musulmans en 1995, alors qu’ils étaient censés bénéficier de la protection des forces de l’ONU déployées sur place.

« Vous vous souvenez de Srebrenica ? Nous, oui, nous n’avons pas oublié et nous ne nous le pardonnerons sans doute jamais », a insisté M. de Mistura, lors d’une conférence de presse à Genève, au cours de laquelle il a exhorté la Turquie à ouvrir sa frontière pour permettre aux volontaires de rejoindre les miliciens kurdes qui défendent Kobané, et ce qu’il reste de sa population. Sinon, a-t-il averti, si la ville tombe aux mains des djihadistes, « les civils seront très probablement massacrés ». « Quand il y a une menace imminente contre les civils, nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, rester silencieux », a martelé M. de Mistura.

A) Déclaration de Martine Billard pour le PG

Depuis trois semaines la population de Kobané subit les attaques des terroristes de Daesh qui a décidé de faire un symbole de la prise de cette ville kurde. Deux cent mille habitants de la zone ont dû fuir précipitamment vers la Turquie pour échapper au sort atroce réservé par Daesh aux populations considérées par lui comme ennemies.

Malgré une résistance héroïque, la situation devient de jour en jour plus difficile. Le gouvernement turc de l’AKP du président Erdogan refuse de venir en aide à la population assiégée de Kobané et a réprimé hier dans le sang les manifestations de soutien. Il se satisferait d’une zone tampon débarrassée de la présence Kurde, et dans laquelle seraient entassés les réfugiés syriens. Nous ne saurions accompagner une telle démarche par notre silence.

Le Parti de Gauche se déclare en totale solidarité avec les kurdes de Kobané comme avec toutes les populations qui subissent les agressions de Daesh. Il dénonce la répression du gouvernement turc contre les manifestations. S’il continue à s’opposer à l’intervention aérienne en cours sous l’égide des USA, il appelle l’ONU à se saisir de la question avec les pays et peuples de la région pour empêcher que Kobané tombe aux mains de Daesh avec les massacres qui s’ensuivraient.

Martine Billard Secrétaire nationale du Parti de Gauche à l’international

B) La Turquie assassine les Kurdes solidaires de Kobané

Dix-huit personnes ont perdu la vie lors de violents heurts survenus mardi en Turquie entre les forces de l’ordre et les manifestants kurdes dénonçant l’inaction d’Ankara contre les jihadistes qui veulent s’emparer de la ville kurde de Kobané en Syrie, ont rapporté mercredi les sources de sécurité et les médias turcs.

Les incidents les plus meurtriers se sont produits dans le chef-lieu de la zone kurde de Turquie, Diyarbakir (sud-est), où huit manifestants ont été tués, selon le journal à gros tirage Hürriyet.

Les forces de l’ordre ont réprimé toute manifestation dans d’autres villes du sud-est anatolien, provoquant des morts et blessés. Des heurts ont également opposé les militants kurdes à des adversaires politiques, notamment du petit parti politique islamiste, HUDA-PAR.

Mobilisés à l’appel du principal parti politique kurde de Turquie, les Kurdes sont descendus dans les rues de tout le pays pour dénoncer le refus d’Ankara de voler militairement au secours de Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe), en passe de tomber entre les mains du groupe État islamique (EI).

De nombreux blessés et d’importants dégâts matériels ont également été recensés, notamment des bâtiments publics et appartenant aussi au parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).

Dans plusieurs districts d’Istanbul qui abrite une importante communauté kurde, de violentes échauffourées ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants prokurdes. La police a interpelé au moins 98 personnes dans cette mégapole, selon l’agence de presse Dogan.

Les autorités locales ont décrété le couvre-feu à Diyarbakir, Mardin (sud-est) et Van (est), où l’armée a pris position, une mesure inédite depuis la levée de l’état d’urgence dans cette zone il y 12 ans imposée en raison de la rébellion armée kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

C) Les Etats complices de la terreur islamiste, dont la Turquie, doivent être sanctionnés (PCF)

Après plusieurs semaines de combats et un siège de 20 jours, la ville de Kobanê (Kurdistan de Syrie) est tombée aux mains des djihadistes. Les Kurdes du PYD et l’YPG ont opposé une résistance héroïque face aux terroristes surarmés qui bénéficient d’un soutien logistique, financier et militaire des pays du Golfe et de la Turquie.

Ces Etats portent une très lourde responsabilité dans cette défaite comme les occidentaux, dont la France, qui ont laissé faire en refusant de livrer des armes aux combattants du PKK et du PYD en dépit de nombreuses interpellations. La Turquie se réjouit ouvertement de l’affaiblissement de Rojava dont elle avait juré la perte par l’entremise de l’Etat Islamique. Cette complicité est une honte.

Les Kurdes sont les principaux remparts contre le djihadisme. Or le PKK et le PYD ne bénéficient d’aucune aide. La conférence de Paris, organisée par F. Hollande, n’a même pas daigné les inviter. De plus, le PKK figure toujours sur la liste des organisations terroristes alors qu’il se trouve en première ligne pour défendre les droits humains. De leur côté, les villes kurdes de Turquie dirigées par le BDP-HDP accueillent seules des milliers de réfugiés de toutes origines ethniques ou confessionnelles. Lutter contre la barbarie de l’EI exige que les Kurdes et toutes leurs organisations soient considérés comme des alliés.

Le PCF appelle à amplifier la solidarité avec le peuple kurde.

- Il faut immédiatement répondre favorablement aux demandes d’aide formulées par les Kurdes et retirer le PKK de la liste des organisations terroristes.

- Les Etats complices de la terreur islamiste, dont la Turquie, doivent être sanctionnés.

- Les réfugiés, y compris en Turquie, doivent recevoir une aide humanitaire et bénéficier des droits inhérents à leur statut.

- La France doit reconnaître le PYD et le PKK comme des interlocuteurs favorisant la paix dans cette région et accepter de dialoguer avec leurs représentants en France.

D) Kobane, ville martyre des djihadistes, de l’armée turque complice et de l’hypocrisie des grandes puissances (NPA)

Attaquée et assiégée depuis deux semaines environ,la ville kurde de Kobane au nord de la Syrie est en train de tomber entre les mains des forces intégristes réactionnaires de l’État Islamique, Daesh, qui bénéficient de la complicité de l’armée turque.

Les bombardements aériens de la coalition impérialiste des aviations états-unienne et européennes qui prétendent aider les populations kurdes n’ont aucune efficacité. Mais il est vrai quer la seule préoccupation des grandes puissance est de protéger leurs propres intérêts pas ceux des populations victimes des forces religieuse réactionnaire.

Le NPA soutient l’exigence du PYD (Parti de l’union démocratique, de Syrie) et du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, de Turquie) d’obtenir un armement efficace pour les combattantes et combattants des YPG (unités de protection du peuple) et YPJ (unités de protection des femmes).

Le NPA exige du gouvernement français et de l’Union européenne le retrait du PKK et du PYD de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. Il condamne le blocage de la frontière turco-syrienne par l’armée turque qui empêche les volontaires kurdes de Turquie de la franchir pour aller prêter main forte à leurs frères et sœurs de Kobane. Il condamne, par avance, la prétention des dirigeants de la Turquie d’établir un « territoire tampon » à cheval sur la frontière turco-syrienne contrôlé par l’armée turque une fois que l’EI/Daesh aurait fini son sale boulot de nettoyage ethnique au Kurdistan syrien. La collusion du gouvernement islamiste conservateur d’Erdoğan avec l’EI/Daesh est une nouvelle fois patente.

Le NPA assure les Kurdes ainsi que les forces démocratiques en Syrie et en Irak, les populations et les travailleurs et travailleuses qui résistent à cette terreur de son entière solidarité. Il appelle à se mobiliser à leurs côtés. Nous voulons imposer la fin de la nouvelle intervention impérialiste où les Etats occidentaux engloutissent des milliards, et obtenir de ces derniers les moyens de secourir les deux millions de personnes déplacées qui fuient les massacres et cherchent asile et protection en particulier en leur ouvrant leurs frontières au lieu de les regarder se noyer par milliers en Méditerranée.

NPA, Montreuil, le 7 octobre 2014

E) Solidarité avec le peuple kurde de Kobané (MRAP)

Le MRAP exprime son émotion et sa plus vive inquiétude après l’entrée des djihadistes dans la ville de Kobané, l’un des cantons du Rojava, le Kurdistan de Syrie.

Après plusieurs semaines de combats et un siège de 3 semaines, la majeure partie de la ville de Kobané est tombée malgré une résistance héroïque de toutes les forces kurdes, notamment du PKK de Turquie et du PYD (Unités de Défense du Peuple du Rojava). Impossible d’oublier que face aux blindés de l’ « E.I », les Kurdes ne disposaient au mieux que des kalachnikovs.

Depuis des mois, déjà, ils réclament des armes lourdes, indispensables pour faire face ! Mais la « communauté internationale » a refusé d’entendre leur cri et porte donc une lourde responsabilité. La Turquie, pourtant membre de l’OTAN, a choisi de continuer à fournir des armes aux djihadistes. Pire encore, les forces armées turques ont tiré dimanche 5 octobre à balles réelles sur les militants du PKK qui, depuis la très proche frontière, tentaient de rejoindre Kobané pour défendre la ville.

Le MRAP craint que les massacres et atrocités commis par l’EIIL contre les populations civiles à Mossoul au mois de juin, puis à Sinjar, au Kurdistan irakien en août dernier ne se reproduisent à Kobané. L’EI a promis à tous les Kurdes qu’ils captureraient de « les décapiter ou de les crucifier ». Il y a urgence !

Les kurdes sont les principaux remparts contre le djihadisme. Le PKK figure toujours sur la liste des organisations terroristes alors qu’il se trouve en première ligne pour défendre les droits de l’Homme face aux djihadistes de l’Etat islamique. On ne peut à la fois se déclarer horrifiés par les exécutions barbares de ressortissants occidentaux et refuser de coopérer avec la résistance kurde !

Le MRAP demande au gouvernement français de :

- répondre favorablement aux demandes d’aide formulées par les kurdes et de retirer le PKK de la liste des organisations terroristes.

- de sanctionner les Etats complices de l’EIIL, dont la Turquie,

- d’exiger une aide humanitaire des réfugiés, y compris en Turquie,

- de traiter les principales organisations du mouvement kurde, en Turquie comme en Syrie, sinon en alliés, du moins en partenaires indispensables à la construction d’une issue politique durable à l’actuelle déstabilisation dramatique du Proche Orient.


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