Mai 68 Parlons-en !!! (par deux militants communistes)

mardi 8 mai 2007.
 

° Quarante ans après et à quelques jours du deuxième tour, Nicolas SARKOZY crucifie « l’idéologie de Mai 1968 ». Dans son meeting à Paris Bercy et devant un parterre tout acquis à ses thèses, le candidat UMP vient de faire état de tous les maux qui d’après lui remontent à Mai 1968.

° Pas étonnant de voir le candidat UMP faire état d’affabulations revanchardes à l’encontre de Mai 1968, il suffit de se rappeler que dans ces années-là, il était déjà sur le terrain, avec des groupes extrémistes étudiants tel que le « mouvement occident » si cher à Alain MADELIN, fossoyeur des chantiers navals de la Seyne sur mer. Ces groupes-là s’efforçaient d’agir en contre pouvoir contre les grévistes, les manifestants du mouvement social et les étudiants de l’époque.

° Malgré son désir de revanche, le pouvoir jubile d’abord, puis vacille, bien obligé de tenir compte de cette mémorable et victorieuse bataille avec ses acquis sociaux. Un bilan exceptionnel dans le nombre, la variété, la qualité des résultats obtenus, la masse des bénéficiaires, les barrières enfoncées et les attitudes modifiées en profondeur. Tous les secteurs professionnels, toutes les régions ont bénéficié des fruits des accords de Grenelle qui ont suivi. 15 millions de salariés, de fonctionnaires, bénéficieront des résultats obtenus. C’est la première fois qu’un ensemble de mesures sociales profite à tant de monde en même temps.

° Dans le bilan social de l’année 1968 édité par la revue pratique du droit social, ouvrage rédigé sous la direction de Maurice COHEN, rédacteur en chef et dans sa préface Henri KRASUCKI, secrétaire de la CGT de l’époque, ce dernier précise : « La grève de mai juin 1968 était avant tout un mouvement revendicatif d’une puissance sans précèdent pour régler des problèmes impérieux dont le patronat et le pouvoir refusaient depuis de longues années la discussion et la solution. La montée du mécontentement et l’expérience de l’action conduisaient, comme la CGT l’avait publiquement souligné, à des affrontements d’envergure et d’ensemble. Les travailleurs y avaient été préparés par leurs propres actions conduites par leurs syndicats. L’occasion fut fournie par les événements du début Mai et la riposte massive à la répression brutale contre les étudiants. La grève avait également une profonde signification politique. Un mouvement de masse de cette dimension a toujours une signification politique. Elle traduisait non seulement la condamnation de la politique anti sociale du pouvoir, mais aussi une grande aspiration à un changement profond de toute la politique du pays. C’est ce qu’exprimaient les mots d’ordre d’alors « 10 ans, ça suffit »

° Mai 1968 aura marqué un tournant avec un bilan social (considérable) obtenu. Il y a toujours quelque chose à ajouter. Aujourd’hui, nous voyons plus que jamais l’échelle des affrontements auxquels le capitalisme conduit. Poussé par les exigences de la concentration, la concurrence et le profit, il combine ses moyens avec ceux de l’Etat pour aggraver l’exploitation des salariés et l’étendre à de nouvelles couches de la population telles que les classes moyennes.

° Le crucifix de Nicolas SARKOZY n’est pas le fruit du hasard. Cet homme est dangereux...

Louis BLANC, Christian BARLO, militants communistes


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