Fabien Roussel rejette l’Union Populaire.

Va-t-il aussi détruire le PCF ?

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En maintenant sa candidature à l’élection présidentielle 2022, le communiste Fabien Roussel fait courir à la démocratie et à son propre parti un risque très élevé.

Sans les voix (ou d’une partie) de l’électorat communiste, il est tout à fait possible que Mélenchon ne puisse accéder au second tour de l’élection, puisque cette qualification peut se jouer à 1 % ; 2 % ou 3 % près ; il pourrait en résulter la configuration rêvée par Macron, les néolibéraux et leurs médias serviteurs un duel Macron/Le Pen.

Mais leur rêve pourrait se transformer en cauchemar, car l’élection de Marine Le Pen est tout à fait possible du fait du rassemblement de l’ensemble de l’extrême droite et d’une partie de la droite extrême. Rappelons que ce scénario s’est réalisé aux États-Unis avec l’élection de Trump.

On comprend donc mal la rationalité d’un tel maintien de Fabien Roussel d’autant que les programmes du PCF et de LFI sont extrêmement proches et que la question de la divergence sur le nucléaire peut être réglée par référendum.

Remarquons que la bienveillance des médias de droite et ultralibéraux à l’égard de Fabien Roussel témoigne de la satisfaction de la grande bourgeoisie de constater cette candidature susceptible de faire barrage à Mélenchon. Remarquons à ce propos que la poursuite entamée par le Parquet National Financier à l’encontre de Fabien Roussel pour emploi fictif est restée très discrète et n’a pas fait l’objet d’un tintamarre médiatique qui aurait pu affaiblir sa position électorale.

Il est intéressant pour la grande bourgeoisie que le candidat dit communiste puisse capter le maximum de voix sur l’électorat de Mélenchon.

En cas de victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle, on pourra donc considérer que la direction du PCF aura été en partie responsable de cette situation et cela pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’avenir ou même la survie du PCF.

En prétendant sauvegarder ou renforcer l’identité du PCF, Fabien Roussel risque d’en être le fossoyeur.

Conscients de ces risques, il est néanmoins possible que l’électorat communiste porte ses voix sur la candidature Mélenchon et qu’ensemble, respectueux de nos identités, nous construisions l’avenir.

Hervé Debonrivage