17 février 1859 L’armée française entre dans Saïgon

lundi 18 février 2013.
 

Le 17 février 1859, les troupes françaises entrent pour la première fois dans Saïgon. Les Français sont en relation avec l’Indochine depuis le XVIIème siècle, notamment par la présence de nombreux missionnaires chrétiens. C’est l’exécution de deux d’entre eux qui fournit le prétexte d’une intervention militaire en 1858.

Celle-ci est rendue possible par la présence de troupes française en Chine à l’occasion de la deuxième guerre de l’opium. Mais là où les Français attendaient une campagne facile, ils se heurtent à une résistance âpre. Il faut attendre la fin des autres opérations militaires pour que l’arrivée de renforts leur permette de prendre le dessus. Ce n’est qu’en 1862 que la guerre s’achève. Le traité conduit à la constitution d’une colonie française en 1864.

Le rétablissement de la République en France en 1870 ne modifie pas la situation dans ce qui est devenu la colonie française de Cochinchine. En effet, les intérêts économiques, notamment dans le domaine du caoutchouc avec l’entreprise Michelin, défendent l’opération indochinoise qui doit leur ouvrir les portes du marché chinois. L’Indochine est, après l’Algérie, la colonie qui reçoit le plus d’investissements en raison de ces enjeux économiques. Derrière le discours civilisateur des élites républicaines, c’est l’exploitation du prolétariat paysan et ouvrier qui est organisé. Les conditions de vie régressent sous l’influence française. C’est dans ce cadre qu’au cours des années 1920-1930 émergent les mouvements nationaliste et socialiste.

De retour de métropole, celui qui allait devenir pour toute une génération « oncle Ho », a unifié les différents mouvements en un grand Parti Communiste Indochinois.

La seconde guerre mondiale renverse la donne. La puissance coloniale a été balayée par les troupes japonaises. Les communistes alliés aux nationalistes au sein du Viêt-Minh organisent la résistance. Ils proclament l’indépendance en 1945. En 1946, ce sont 30 ans de guerres colonialistes qui débutent pour la France et autant pour le Vietnam qui après avoir vaincu la France fera de même avec les Etats-Unis.

Comment dans ce contexte ne pas condamner avec Jean Ferrat, les propos du patron du Figaro qui proclamait : « qu’un air de liberté flottait sur Saïgon, avant que cette ville s’appelle Ville Ho-Chi-Minh ».

Par Patrice Perdereau le vendredi 17 février 2012


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