Première Guerre mondiale ET CETTE FOIS CI COMMENT EN SORTIR ?

mercredi 14 novembre 2007.
 

Le siècle précédent a commencé avec cette guerre.

Je n’ai jamais cessé d’être impressionné par le massacre abominable auquel elle a donné lieu. Les listes interminables gravées sur les monuments aux morts du moindre village attestent de cette horreur. Pourtant rien n’était plus prévisible, prévu et annoncé que cette guerre et les armes atroces qu’elle utiliserait. Sans scrupule, les puissants y ont fait rouler le pauvre monde et la machine de propagande médiatique pour anesthésier les cervelles a fonctionné à plein régime : il fallait bien faire partir la jeunesse fleur au fusil et sourire aux lèvres. On nous a tué Jaurès pour permettre tout cela sans que cela bronche.

On peut ricaner et oublier que la sortie de cette impasse de civilisation crut se trouver avec la révolution russe en 1917. Mieux vaut réfléchir. L’Europe est sortie de ses deux précédentes crises économico-politiques par le nationalisme et la guerre. Elle y a entraîné le reste du monde.

Comment va-t-elle sortir de la crise en cours ? Comment cela va-t-il finir ? Cette question je la pose comme on me l’a posée au cours d’une réunion des employés d’une entreprise « récupérée par les travailleurs » à Buenos Aires.

Je n’y avais jamais pensé dans ces termes. Le camarade qui avait la parole à ce moment a lancé au petit groupe que nous formions, deux italiens et moi : « Nous, ici, vous voyez comment on essaie de sortir de la destruction qu’a provoqué la politique néo-libérale. Nous ne faisons de mal à personne ! Mais vous ? Qu’est ce que vous allez faire chez vous ? Parce que à chaque fois vous sortez de vos crises avec des horreurs : la guerre, le nazisme, le fascisme, le racisme ! Et cette fois ci ? Qu’est ce que vous allez faire pour que ça ne recommence pas ? »

J’ai été estomaqué et je me suis promis de le rapporter partout où je le pourrais. La question est bien posée, je le crois. Je sais bien que la paix n’est pas un état de nature des peuples. C’est une construction politique. Or la violence de l’agression libérale contre l’Etat social des nations depuis les institutions de l’Union Européenne plonge leur population dans une détresse sociale grandissante et il n’y a rien de tel pour exacerber les nationalismes dans tous les pays. De fait, partout il progresse. Le nouveau traité aggrave tout ça.

Un symbole de cette nocivité est cette décision des signataires du texte de ne recourir nulle part au référendum pour décider du traité. Ce pacte de coup de force tiendra-t-il ?

Jean Luc Mélenchon


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