Etat des lieux du Nouveau Parti Anticapitaliste : première phase réussie... (LCR)

mardi 20 mai 2008.
 

La réunion de la direction nationale de la LCR a permis de faire le point sur l’avancement du processus de constitution du nouveau parti anticapitaliste (NPA).

L’état des lieux est encore partiel, mais il suffit à donner une estimation du nombre de comités : sur l’ensemble des villes et des régions, on peut considérer qu’il existe environ 250 comités, avec au moins une centaine d’autres en construction ainsi qu’une série de villes et de départements où l’activité NPA a commencé sans qu’il y ait encore réellement de comités en construction.

La grande majorité des comités existants ou en construction sont constitués sur une base géographique. Il existe également plusieurs dizaines de comités jeunes, souvent autour de facs ou de lycées. En revanche, les comités de secteur ou d’entreprise sont encore peu nombreux, ce qui traduit sans doute la difficulté de ce travail ; il faut pourtant s’y atteler partout où c’est possible. La plupart des comités de secteurs sont axés sur la santé, quelques-uns se structurent avec des cheminots ou des enseignants, et un, en région parisienne, regroupe des salariés de douze entreprises des industries graphiques.

La taille des comités est variable, entre des comités fonctionnant en assemblées générales nombreuses sur la ville ou le département, et d’autres de très petite taille (moins de dix personnes). L’estimation la plus difficile concerne le nombre de personnes investies dans le processus. Il est certain que plusieurs milliers de personnes non membres de la LCR sont impliquées, et qu’elles sont majoritaires dans le processus. Dans 15 % des cas, il n’existait d’ailleurs pas de section de la Ligue préexistante au comité NPA. Si l’implantation de la LCR est un critère important, elle n’est donc pas toujours un préalable nécessaire.

Les nouvelles militantes et les nouveaux militants pour le NPA sont souvent syndicalistes, militants d’associations locales ou nationales, anciens membres de partis politiques mais, pour la majorité, il s’agit de leur première expérience dans une structure organisée. On constate, en tout cas, une grande hétérogénéité politique, puisque le processus regroupe des « ex » des différents partis de gauche et d’extrême gauche, des anciens « bovétistes », des écologistes radicaux, des libertaires.

D’après un calcul réalisé sur un échantillon de 160 comités environ, le rapport numérique entre femmes et hommes n’est pas à la hauteur de notre objectif, un parti à l’image de la société, donc constitué d’une moitié de femmes. Avec environ 35 % de femmes, la situation n’est pas bonne, mais elle est comparable, il faut bien l’avouer, à celle de la LCR. C’est, là aussi, un chantier central, parce qu’il s’agit d’un aspect essentiel du projet de société que nous voulons construire, d’une condition pour que les femmes puissent prendre toute leur place, et pour que les préoccupations et les revendications des femmes soient portées et défendues par la future organisation.

17 % des comités se sont constitués avant le mois de mars, mais pour les deux tiers, l’acte de naissance date d’avril ou de mai, sans compter tous les comités en construction. S’il y a, bien sûr, une désynchronisation des rythmes, elle est en réalité assez limitée puisque, pour l’essentiel, le travail a démarré après les élections municipales. Notons tout de même le plus grand avancement d’une série de régions ou de départements, le Haut-Rhin autour de Mulhouse, l’Aquitaine (notamment Gironde et Pyrénées-Atlantiques), la Bretagne, la Franche-Comté, Paris intra muros, la région Midi-Pyrénées (notamment le Tarn et les alentours de Toulouse), le Nord-Pas-de-Calais, la Haute-Normandie (Le Havre et l’agglomération rouennaise) et les Bouches-du-Rhône.

Si certaines villes et départements font état de difficultés à lancer le processus, il s’agit d’une petite minorité. Dans l’immense majorité des cas, c’est l’enthousiasme qui prévaut, et même un certain étonnement devant l’ampleur de l’intérêt et de la dynamique suscités par le projet. Cela confirme sa justesse, d’autant que la question des délimitations - et notamment de l’indépendance vis-à-vis du PS - ne semble poser problème nulle part. La première phase du processus est donc un réel succès, ne boudons pas notre plaisir. Il convient maintenant de l’amplifier, là où les choses sont moins avancées, mais, surtout, de passer à la deuxième phase, celle de la stabilisation des comités en termes de participation et d’investissement. Il existe, en général, un noyau solide constitué de militants et militantes Ligue et non-Ligue, ces derniers prenant leur part de responsabilités dans l’animation et l’organisation du processus, mais on note parfois, au-delà de ce noyau, un certain turnover. Il s’agit de faire en sorte que le parti en construction devienne la maison commune de chacune et de chacun, ce qui implique d’approfondir les discussions collectives sur le parti, son fonctionnement, son programme, mais aussi d’en renforcer l’activité, ancrée dans les mobilisations locales et nationales.


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