Petites nouvelles du dimanche : Qui gagne plus depuis 1998 ? La crise ? Pas pour tout le monde.

dimanche 15 février 2009.
 

1) Vérité sur l’évolution des salaires depuis 10 ans

2) La crise ? Pas pour tout le monde. Record de gains battus en 2008 pour les actionnaires des entreprises du CAC 40

3) Bénéfices à ras bord pour les groupes pétroliers

4) Profits, gabegie et licenciements

5) QUAND LES PENSEURS LIBERAUX considéraient le temps des crises comme dépassé

6) Racisme d’un officier de police ?

1) Vérité sur l’évolution des salaires depuis 10 ans

Quelle est la progression moyenne du salaire de 1998 à 2006 (en pourcentage) ?

0,01 % les mieux payés........................68,9 %

0,1 % les mieux payés..........................35,8 %

1 % les mieux payés............................18,3 %

5 % les mieux payés...............................10,6 %

10 % les mieux payés..............................8,2 %

90 % les moins bien payés........................0,9 %

Ainsi, plus on gagnait en 1998, plus son salaire a progressé jusqu’en 2006.

Quel est le salaire mensuel moyen en euros en 2006 ?

0,01 % les mieux payés......83 410 euros

0,1 % les mieux payés........28 661 euros

1 % les mieux payés...........10 844 euros

5 % les mieux payés.............5 831 euros

10 % les mieux payés...........4 477 euros

90 % les moins bien payés....1 254 euros

Telles sont les conclusions d’un chercheur de l’Ecole d’économie de Paris ( Camille Landais) sur la base des déclarations d’impôt sur le revenu.

Il fait particulièrement remarquer qu’en présentant la hausse du pouvoir d’achat pour l’ensemble des salariés, l’INSEE masque cette disparité, cet accroissement des inégalités sociales.

2) La crise ? Pas pour tout le monde. Record de gains battus en 2008 pour les actionnaires des entreprises du CAC 40

En 2008, les entreprises du CAC 40 ont versé 54,2 milliards d’euros à leurs actionnaires ( 43 milliards d’euros de dividende en 2008 contre 37,9 milliards en 2007) ! ! !

Voici l’analyse du journal Les Echos : « ... Pour éviter de donner un signal trop négatif au marché, les entreprises ont cherché à préserver, dans une certaine mesure, les dividendes... Ces dernières années, les entreprises ont eu tendance à augmenter leurs dividendes plus vite que les profits, pour conserver des rendements élevés en phase de gains boursiers », souligne Fabrice Théveneau, responsable de la recherche actions de la Société Générale.

Cette volonté de maintenir le dividende explique la poursuite de la hausse des sommes versées : les groupes du CAC 40 ont dépensé en 2008 (au titre de l’exercice 2007) presque 43 milliards d’euros, contre 37,9 milliards en 2007.

4) Bénéfices à ras bord pour les groupes pétroliers

Total affiche 13,9 milliards de profit net au robinet d’un chiffre d’affaires 2008 de 180 milliards d’euros. Plus 14 % ! Record Total battu !

Parmi les autres compagnies pétrolières, signalons ExxonMobil qui fait deux fois mieux : 30 milliards d’euros ! Record battu !

Quelle est l’explication de tels profits ? Le baril s’est vendu quatre fois plus cher en 2008 (97 dollars) qu’en 2007 (25 dollars). Grands patrons et actionnaires empochent l’argent dépensé par chacun de nous à la pompe. Pour les actionnaires, hausse de 10 % des dividendes et, au total, 37 % du magot amassé l’an passé.

4) Profits, gabegie et licenciements

* Bernard Arnault, deuxième fortune de France avec plus de 18 milliards d’euros, ami du président et PDG du premier groupe mondial du luxe, LVMH, vient d’annoncer que son groupe a battu son record historique de profits avec 2,026 milliards d’euros en 2008. Quelle conclusion en tire-t-il ? Il va réduire les effectifs.

* Sans cesse, Sarkozy comme les médias cherchent à nous faire verser des larmes sur le sort de Renault. Comment comprendre alors que cette marque ait invité cet hiver 150 de ses cadres à participer à un séminaire ... dans le Club Med le plus luxueux et le plus cher du monde... à l’Ile Maurice ! De plus, Renault a annoncé, jeudi 12 février, un bénéfice net 2008 de 599 millions d’euros, un chiffre d’affaires de 37,791 milliards ( n’oublions pas d’ajouter trois milliards offerts par l’Etat) le maintien du dividende des actionnaires et 9000 suppressions d’emploi.

5) QUAND LES PENSEURS LIBERAUX considéraient le temps des crises comme dépassé

Le Canard Enchaîné du 4 février n’a pas pu résister au plaisir de présenter un pot-pourri des « analyses et prophéties des gourous du capitalisme financier ».

Extraits.

* Guy Sorman (février 2008) : « Le temps des grandes crises semble passé parce que les progrès de la science permettent de mieux les comprendre et de mieux les gérer ».

* Alain Minc (septembre 2000) : « Le marché surréagit, s’énerve, s’émeut, mais globalement ne se trompe guère. Ni sur les devises, ni sur les actions des sociétés, ni sur le crédit des Etats ».

* Nicolas Baverez (2003) : Les Etats- Unis sont « le régulateur du capitalisme, le réassureur ultime de l’économie mondiale ».

6) Racisme d’un officier de police ?

Extrait du Canard enchaîné du 4 février 2009 :

"Un simple commandant de police a-t-il le droit d’interrompre la réanimation d’un patient en arrêt cardiaque ? On aimerait une réponse claire ?" Cette question insolite, c’est un chef de service de réanimation de l’hôpital de Château-Thierry qui la pose.

Le 28 janvier, une personne de 38 ans subit un arrêt cardiaque dans une cellule de dégrisement du commissariat. Le médecin urgentiste arrive, intube, aspire, ventile. Au moment où il prend le défibrillateur, le commandant, patron des lieux, entre et lance à l’adresse du toubib : "T’es médecin, toi ?" Avant de lui ordonner "Tu ne touches plus à ce malade".

L’urgentiste proteste "Vous prenez une décision gravissime. Le coeur vient de repartir. Il est en détresse vitale." Le gradé, très énervé, s’entête : "C’est toi qui l’as tué."

Petite précision : si le médecin en question exerce en France depuis six ans, s’il est même praticien hospitalier, il s’appelle Mupapa et il est noir. C’est louche. Il est donc emmené au premier étage pour interrogatoire. On le somme de décliner son identité, sa nationalité, ses diplômes. Au bout d’une heure vingt de ce traitement, il est relâché grâce à l’arrivée du directeur de l’hôpital.


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