Front de Gauche : agriculture

jeudi 22 septembre 2011.
 

Trop souvent oublié, la question agricole trouve un nouveau souffle avec le lancement officiel du Front de Gauche de l’Agriculture. Après les ravages de quarante années de libéralisme et de productivisme, il était temps d’amplifier la révolte en milieu rural.

Présentation avec Laurent Levard, président de la commission agriculture du Parti de Gauche.

Laurent Levard, vous lancez un appel à rejoindre le Front de Gauche pour un nouveau modèle agricole. Qui sont les premiers signataitres ?

Ce sont des paysans, des ouvriers agricoles, des membres d’association et de syndicats, des chercheurs, des enseignants de l’enseignement public agricole, des citoyens. Bien entendu, parmi tous ces gens, nous retrouvons des militants et responsables d’organisations membres du Front de Gauche mais pas seulement. L’agriculture concerne la société dans son ensemble. Le Front de Gauche de l’Agriculture illustre notre volonté de s’élargir, surtout de ne pas être qu’un cartel d’organisations.

Il est généralement admis que le monde paysan est très ancré à droite. Son principal syndicat, la FNSEA, entretient de bonnes relations avec le gouvernement.

La grande majorité des paysans aurait plutôt intérêt à soutenir les revendications du Front de Gauche. Le libéralisme mène à la disparition du monde agricole. Il y a une convergence objective d’intérêts entre la masse des agriculteurs, la masse des paysans et l’ensemble de la société. Effectivement, le problème c’est que les intérêts du monde agricole passent actuellement à travers des organisations représentant les intérêts de certains secteurs les plus productifs, les plus privilégiés par les politiques agricoles. Avec le Front de Gauche, nous voulons interpeler le monde agricole : « réfléchissez bien à vos vrais intérêts ! ».

Le Front de Gauche propose vingt-six solutions pour un nouveau modèle agricole. Pouvez-vous les présenter ?

On peut définir trois points centraux. Premièrement, la politique foncière. Il faut stopper et inverser le processus de concentration de l’agriculture. Cela signifie que lorsqu’une terre se libère, au lieu que celle-ci soit accaparée par ceux qui en ont déjà beaucoup, cette terre doit être systématiquement réutilisée pour l’installation de jeunes agriculteurs ou alors pour l’agrandissement des petites exploitations. Deuxièmement, c’est la question des prix. Il faut rompre avec la logique de libéralisation des marchés qui se traduit par des prix agricoles de plus en plus faibles. Nous devons encadrer les marges des intermédiaires, notamment celle de la grande distribution et fixer pour un certain nombre de produits, des prix minima aux producteurs. Enfin troisièmement, la transition écologique de l’agriculture pour un nouveau modèle agricole, sans OGM, autonome en intrants et ressources non renouvelables, non contaminantes et contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Interview réalisé par Maxime Prieto


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