Lactalis, l’ogre, les paysans et les consommateurs

vendredi 9 février 2018.
 

- 5) Réquisitionner Lactalis ! (Parti de Gauche)

- 4) Lactalis a caché 2 milliards d’euros au Luxembourg !

- 3) Lactalis, l’ogre qui s’assoit sur les droits des paysans

- 2) Lactalis : Le saigneur et les paysans

- 1) LACTALIS saisit la paie de lait de Vincent Savy...

5) Réquisitionner Lactalis ! (Parti de Gauche)

Le scandale Lactalis n’en finit plus. 37 nourrissons ont été contaminés en 2017 par des salmonelles présentes dans du lait en poudre de ce groupe. Et l’Institut Pasteur indique que la souche bactérienne perdure en fait sur ce site depuis… 12 ans ! Le scandale sanitaire est total, la responsabilité du groupe immense. L’industrialisation à marche forcée de l’agroalimentaire produit ainsi des catastrophes sanitaires de taille industrielle. Avis aux partisans des fermes des 1000 vaches et autres aberrations de ce type.

S’y ajoute un scandale fiscal. Lactalis transforme le lait en France mais fait son beurre au Luxembourg via un montage financier pour diminuer ses impôts. Tout le fonctionnement oligarchique de cette entreprise a été mis au jour : le PDG Emmanuel Besnier refuse de publier les comptes de son entreprise comme la loi l’y oblige et profite de la bienveillance du tribunal de Commerce dont il dépend et dans lequel siège un dirigeant de Lactalis !

Evasion fiscale, fraude à la loi sur les entreprises, mise en danger sanitaire… la direction de cette entreprise devrait être durement sanctionnée. La réquisition de Lactalis par l’Etat s’impose ! Nul doute que producteurs de lait et salariés pourraient aussi y trouver leur compte en étant associés à la gestion future.

Mais le ministre de l’Economie Bruno Le Maire est aussi responsable ! Avant ses coups de menton d’aujourd’hui, il a supprimé 603 emplois dans les services de l’Etat chargé de la « sécurité et qualité sanitaire de l’alimentation  » quand il était ministre de l’agriculture de Sarkozy, soit 90% des suppressions de postes dans ce domaine entre 2005 et 2016 ! Défaire l’Etat et ses moyens, c’est faciliter la fraude et mettre en danger le citoyen et le consommateur. De quel scandale se paiera demain la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires confirmée par Macron ?

Il y a pourtant bien des empoisonneurs et fraudeurs à pourchasser. A commencer par le constructeur automobile allemand Volkswagen qui a pratiqué des tests de pollution sur des singes et même … des êtres humains. En France, l’Inspection générale des affaires sociales vient de publier un rapport alarmant sur l’insuffisance de la politique de protection de la santé et de l’environnement contre les perturbateurs endocriniens. On voit quelle terrible faute aura été la capitulation du tandem Hulot-Macron sur cette question au niveau européen dès le début du quinquennat.

A chaque fois, c’est entre le fric ou la vie qu’il faut choisir. Macron a choisi le camp du fric. Il donne des milliards aux plus riches et reçoit en grandes pompes les multinationales de l’évasion fiscale à Versailles pendant qu’il laisse Ehpads, prisons, universités, associations féministes, retraités et tant d’autre sans le sou. Nous choisissons le camp de la vie, c’est-à-dire celui du peuple contre l’oligarchie.

Matthias TAVEL

4) Lactalis a caché 2 milliards d’euros au Luxembourg ! Les paysans en colère ! (26.01.2018)

http://www.confederationpaysanne.fr...

C’est avec une immense colère que la Confédération paysanne a découvert aujourd’hui le montage financier décrit dans le magazine "l’ebdo" qui a permis à Lactalis de cacher 2 milliards d’euros au Luxembourg.

Alors que les paysans qui livrent cet ogre ne s’en sortent pas, la société écran luxembourgeoise "Nethuns" aurait permis d’engranger près de 2 milliards d’euros de bénéfices, par un mécanisme complexe de factures internes. De ces 2 milliards, la moitié aurait été redistribuée à des bénéficiaires cachés, l’autre moitié en plus-value nette d’impôts à BSA, la holding belge de la famille Besnier.

Alors que le combat pour le revenu des paysans fait rage en France, de telles révélations sont édifiantes et éclairantes ! Lactalis, champion de l’opacité, doit des explications aux paysans. Nous demandons à Emmanuel Macron de mettre ses discours en actes et de demander des comptes au géant lavallois ! Il faut que parquet financier ouvre une enquête.

La Confédération appelle dès à présent les producteurs et productrices de lait à faire monter la pression pour que toute la lumière soit faite sur ce détournement du fruit du travail des paysans !

3) Lactalis, l’ogre qui s’assoit sur les droits des paysans

La rupture unilatérale par Lactalis des contrats le liant avec cinq de ses producteurs de lait illustre l’urgence de constituer des organisations de producteurs indépendantes des laiteries pour défendre des éleveurs et des éleveuses fragilisés par la mauvaise mise en œuvre de la contractualisation en France.

Source : http://www.confederationpaysanne.fr...

Lactalis a toujours eu une politique d’approvisionnement basée sur une forte dépendance des producteurs, « engagés dans la politique d’entreprise » (tanks mis à disposition, groupements de producteurs « maison »…). La contractualisation mise en place en 2012 avec celle du Paquet Lait européen a accentué l’asservissement des producteurs et leur dépendance économique vis-à-vis de leur laiterie. Lactalis, connu pour sa politique dure envers ses propres salariés, en profite pour inclure des clauses abusives dans les contrats, dont celle portant sur l’interdiction d’atteinte à l’image de l’entreprise.

C’est sur cette base que Lactalis a signifié fin janvier à cinq producteurs qu’il mettait fin à leur collecte après que ceux-ci ont témoigné des pratiques de l’entreprise dans un reportage diffusé dans l’émission Envoyé Spécial (France 2, le 13 octobre 2016) qui enquêtait sur l’empire Lactalis et son PDG Emmanuel Besnier. « S’il vous appartient d’être en désaccord avec notre politique d’approvisionnement lait, celle-ci reste cependant de notre ressort et ne peut en toute hypothèse faire l’objet d’un tel dénigrement », peut-on lire sur un courrier « explicatif » envoyé à l’un des éleveurs. Un préavis de douze mois est donné aux cinq producteurs concernés.

« Quel avenir pour la défense des producteurs dans ce contexte-là ? », s’interroge la Confédération paysanne (1), estimant qu’il « serait temps d’entendre enfin nos demandes pour des organisations de producteurs qui défendent et protègent réellement les paysans ». Suite à la diffusion du reportage d’Envoyé spécial Emmanuel Besnier a également dénoncé des « attaques injustifiées » et une atteinte à sa vie privée (images de son château dans la Mayenne), lançant depuis plusieurs procédure devant les tribunaux, dont deux au fond restant à traiter (2). Les cinq producteurs ont quant à eux trouvé une solution : ils seront collectés par la laiterie Saint-Denis L’Hôtel (LSDH) et leur lait sera commercialisé sous la marque « C’est qui le patron ? ». Ils profitent au passage d’une meilleure rémunération de leur lait.

Mais l’épisode de leur rupture de contrat par Lactalis reste grave. Rappelons que le prix payé par la firme en 2016 a été excessivement bas, calé au centime près avec celui du géant « coopératif » Sodiaal (3), montrant par la même occasion l’inefficacité des actions menées à la fin de l’été 2016 contre l’usine de Laval, siège de Lactalis, dont la Fnsea a salué l’issue des négociations qui en résultait (4).

La Confédération paysanne a de son côté porté plainte en 2016 dans une dizaine de départements pour extorsion contre plusieurs laiteries, dont Lactalis. L’iniquité des contrats laitiers actuels ne fait aujourd’hui plus de doute : harcèlement moral, abus de dépendance économique, entrave à la liberté syndicale… Mais dans les campagnes, le mal est fait. La quasi-totalité des producteurs livrant à Lactalis n’ose plus s’exprimer. Sans revenus, sans perspectives d’avenir, de plus en plus isolés, on leur retire maintenant la liberté de parole et d’action. L’enseignement à tirer de ces agissements de Lactalis est l’urgence de remettre des systèmes de régulation des marchés laitiers et des mécanisme de répartition des richesses à tous les niveaux, par l’implication renouvelée des pouvoirs publics. Le désengagement des pouvoirs publics est en effet la première cause des pratiques de telles entreprises multinationales .

Victor Pereira

2) Lactalis : Le saigneur et les paysans 30.01.2017

http://www.confederationpaysanne.fr...

C’est donc bien la loi du silence qui règne chez Emmanuel Besnier, et gare à celui qui osera la rompre ! Suite à l’émission d’Envoyé spécial sur France 2, Lactalis annonce en effet la suspension des contrats des éleveurs qui ont osé témoigner. Le géant laitier fait régner la terreur et coupe des têtes pour l’exemple, les producteurs n’ayant plus qu’à dire "Merci M. Besnier de bien vouloir ramasser notre lait". Quel avenir pour la défense des producteurs dans ce contexte-là ? Il serait temps d’entendre enfin nos demandes pour des organisations de producteurs qui défendent et protègent réellement les paysans !

Lactalis, rappelons-le, est bien ce « fleuron » de l’agro-alimentaire français qui ne paye pas ses éleveurs à hauteur de leur coût de production, et qui n’imagine même pas les rémunérer pour leur travail ! C’est pour cette raison que plusieurs Confédération paysanne départementales ont porté plainte contre le géant laitier pour extorsion.

Il est inutile d’en appeler au bon sens d’un homme qui considère qu’on traite ses travailleuses et travailleurs par la menace et une rémunération réduite à un minimum de survie. Les relents moyenâgeux de cette attitude sont inacceptables et c’est à la Justice et au gouvernement de mettre fin aux agissements de la 13e fortune de France.

1) LACTALIS saisit la paie de lait de Vincent Savy, militant de la Confédération paysanne d’Aveyron (16 fév 2007)

Nous venons d’apprendre que Vincent SAVY a été prévenu par l’huissier de justice qu’il sera en mars saisi de sa paie de lait collecté en février.

Vincent avait participé à l’action syndicale chez Valmont / Lactalis le 17 novembre 2004, et avait été jugé avec 12 autres militants à Rodez, puis en appel à Montpellier le 6 juin 2006.

Le montant des dommages et intérêts réclamés est de 4262.17 euros. On aurait pu penser que Jean-Emile SANCHEZ serait saisi à son domicile, ça n’a pas été le cas, et d’autres militants sont ciblés

Pour information, Lactalis envisage un chiffre d’affaire 2007 de 9 milliards d’euros.

La répression syndicale poursuit de menacer nos actions et nos revendications.


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